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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 21:28

Anniversaire de la loi Veil: qui sont les 7 députés qui n'ont pas réaffirmé le droit à l'IVG

POLITIQUE - L'Assemblée nationale a adopté mercredi par 143 voix contre 7 une proposition de résolution cosignée par tous les présidents de groupes pour réaffirmer le droit fondamental à l'interruption volontaire de grossesse en France, en Europe et dans le monde.Share

Ce texte, non contraignant, a été adopté le jour anniversaire du démarrage des débats sur la loi de Simone Veil, le 26 novembre 1974. A l'inverse de la violence des échanges d'il y a 40 ans, l'apaisement a dominé dans l'hémicycle lors des interventions, rompu seulement par un virulent discours anti-avortement du député d'extrême droite Jacques Bompard:

Cinq UMP votent contre
La tirade anti-avortement de Jacques Bompard à... par BFMTV

En plus de Jacques Bompard, ce sont donc six autres députés qui ont voté contre dans l'hémicycle mercredi: l'UDI Jean-Christophe Fromantin et les UMP Xavier Breton, Nicolas Dhuicq, Olivier Marleix, Yannick Moreau et Jean-Frédéric Poisson. Ce dernier s'est exprimé dans les couloirs de l'Assemblée pour justifier son choix,considérant que "ce texte n’est pas une avancée":

La résolution "rappelle que le droit universel des femmes à disposer librement de leur corps est une condition indispensable pour la construction de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et d’une société de progrès".

Outre "le rôle majeur de la prévention, et de l’éducation à la sexualité, en direction des jeunes", elle "affirme la nécessité de garantir l’accès des femmes à une information de qualité, à une contraception adaptée, et à l’avortement sûr et légal".

Le texte souhaite enfin que "la France poursuive son engagement au niveau européen, comme international, en faveur d’un accès universel à la planification familiale".

De nombreux orateurs ont rappelé que le gouvernement conservateur espagnol avait prévu de supprimer le droit à l'avortement, avant de renoncer face aux protestations.

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Marie-George Buffet « Réaffirmer un droit fondamental »

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LAURENT MOULOUD

VENDREDI, 28 NOVEMBRE, 2014

« À Malte, en Irlande ou encore en Pologne, l’IVG est encore illégale. »

Photo : Joël Saget/AFP

Marie-George Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, revient sur la résolution votée mercredi à l’Assemblée en faveur du droit à l’interruption volontaire de grossesse.

L’Assemblée nationale a adopté, mercredi, une résolution pour réaffirmer le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Un vote crucial, souligne Marie-George Buffet, députée (PCF) de Seine-Saint-Denis et oratrice du groupe communiste.

Quel sens donnez-vous à cette résolution ?

Marie-George Buffet : C’est la réaffirmation d’un droit fondamental, d’autant plus utile que son existence reste fragile. Il y a quelques semaines, lors de l’examen du projet de loi pour l’égalité hommes-femmes, des députés de droite ont parlé d’IVG de « convenance personnelle » parce qu’on avait décidé de supprimer des textes l’obligation faite aux femmes de justifier d’une « situation de détresse » pour pouvoir avorter… Mercredi, certaines interventions, y compris de députés socialistes, ont encore expliqué qu’il fallait faire baisser le nombre d’IVG sous prétexte de développement des moyens contraceptifs… On le voit, ce droit est toujours menacé sur le plan idéologique, et la vigilance est de mise. Ne sous-estimons pas la puissance des idées conservatrices qui traversent actuellement la société.

Ce droit à l’IVG est également remis en cause par les politiques d’austérité…

Marie-George Buffet : Tout à fait. Et ce n’est pas seulement moi qui le dis ! Un rapport de l’Igas (inspection générale des affaires sociales – NDLR) de 2009 note que les conditions ne sont toujours pas réunies en France pour garantir aux femmes l’accès au droit d’avorter. Il est difficile dans des départements comme le mien. Mais également dans les départements ruraux, où la fermeture des structures de santé de proximité – hôpital, maternité – fait que les centres d’IVG sont de moins en moins accessibles, compliquant les démarches des femmes, notamment des jeunes filles qui n’ont pas forcément un entourage pour les accompagner. Il y a là une vraie bataille à mener. Au-delà de nos frontières, il y a aussi besoin de poursuivre la mobilisation. À Malte, en Irlande ou encore en Pologne, les femmes n’ont toujours pas ce droit. Et en Espagne, il a failli être remis en cause.

Les débats parlementaires en 1974 avaient été virulents. Quel a été le rôle des communistes dans ce combat ?

Marie-George Buffet : Nous sommes dans la contradiction du Parti communiste de l’époque. Il faut se rappeler que nous avons agi, à un moment, contre la contraception car nous disions que c’était une démarche malthusianiste, qui empêchait les familles ouvrières d’avoir des enfants. Et quand les féministes ont lancé le mot d’ordre « Un enfant si je veux quand je veux », il y a eu des débats dans le Parti. Nous estimions, à l’époque, que la solution était le socialisme ; qu’il réglerait les problèmes d’égalité des hommes et des femmes, et que le combat féministes nous détournait du combat essentiel. Mais sur cette question précise de l’IVG, quelques mois avant le débat de décembre 1974, le groupe commu-niste avait déposé une loi-cadre qui s’appelait « Pour la promotion de la femme et de la famille ». Et dans ce texte, nous interrogions déjà sur les moyens mis à la disposition des femmes pour pratiquer l’IVG dans de bonnes conditions, et réclamions son remboursement. Les députés communistes n’étaient donc pas en retard au moment où le débat a débuté sur l’IVG. Mais au contraire, dans une position de soutien clair et engagée.

Les sept députés qui ont voté contre le droit à l’IVG.Mercredi, sept députés ont voté contre la résolution pour réaffirmer le droit fondamental à l’avortement en France, en Europe et dans le monde : celui d’extrême droite Jacques Bompard, Jean-Christophe Fromantin (UDI) et cinq UMP, Xavier Breton, Jean-Frédéric Poisson, Nicolas Dhuicq, Olivier Marleix et Yannick Moreau.

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