Treize régions,
un point c’est tout.
À l’Assemblée nationale, les députés de la majorité ont confirmé leur choix avec 277 voix pour, 253 contre et 33 abstentions, après que le Sénat, à la fin octobre, a préféré, lui, un découpage à quinze régions. Il est vrai que le Premier ministre a martelé à plusieurs reprises que le passage de 22 à 13 au 1er janvier 2016 est le « bon » découpage régional. Oublié le bricolage de départ avec, dans la première version du texte transmis par François Hollande à la presse régionale, le nombre de régions laissé en blanc. Puis la carte a pris quelques allures de puzzle élastique pour qu’au final, on en revienne au plan de départ.
Mais, au-delà de ces péripéties, est surtout posée la question des compétences, qui ne seront débattues que plus tard. Les régions élargies devraient récupérer les routes ainsi que les transports, actuellement gérés par les départements, qui seraient de fait « dévitalisés », comme l’a dit le secrétaire d’État André Vallini. Et alors que le débat sur les futures compétences départementales (sans parler des possibles disparitions) n’a pas été non plus lancé. « Derrière ce redécoupage se profile un séisme institutionnel », ont pointé sans tarder les députés du Front de gauche, expliquant aussi que, « face à un tel risque, il aurait été légitime d’engager un grand débat national » qui n’est manifestement pas à l’ordre du jour.
Arguments avancés en faveur de ces nouvelles régions : leur donner une taille suffisante pour être plus forts économiquement. Mais l’Insee a, par anticipation, prévenu que non seulement les inégalités entre les territoires ont atteint un niveau record, mais que ces inégalités entre les métropoles et la « France périphérique » ont été accentuées par la crise. Alors, par quelle opération miraculeuse ces territoires élargis deviendraient-ils plus musclés ?
En fait, il s’agit de répondre aux préconisations libérales de l’Union européenne. Tans pis, alors, si la réduction des dotations publiques diminue mécaniquement les possibilités d’investissement, et réduit donc les commandes dans le BTP, qui déjà révise ses effectifs à la baisse.
Comme quoi le chiffre 13 n’est pas forcément celui de la chance