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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 22:31

Laurent (PCF): l’absence des communistes au Panthéon, «une faute politique»

AFP 27 MAI 2015 À 12:28

Pierre Laurent, numéro un du PCF, juge que l’absence de tout représentant communiste parmi les résistants dont les cercueils font leur entrée au Panthéon mercredi après-midi est «une faute politique».

QUESTION: L’hommage rendu à quatre figures de la Résistance par François Hollande vous satisfait-il?

REPONSE: «Nous saluons le fait que le président donne cette importance à la Journée nationale de la Résistance et l’entrée au Panthéon des quatre personnalités. Ils représentent toutes les sensibilités de la Résistance, sauf une, la communiste. Un oubli présidentiel que nous trouvons extrêmement regrettable. La composante communiste a été majeure, il est incompréhensible qu’elle soit absente. Nous avons publiquement protesté auprès de l’Elysée, j’ai renouvelé mes remarques à l’occasion de la polémique sur la comparaison faite le 19 avril par François Hollande entre le FN et des tracts PCF des années 70. Je n’ai pas eu de réponse directe. Je serai présent cependant au côté de Marie-George Buffet au Panthéon. Je n’ai jamais eu dans l’esprit de boycotter les cérémonies, mais je continue de ne pas comprendre le silence de l’Elysée».

Q - Les débats autour de l’attitude du PCF au moment du Pacte germano-soviétique ont-ils, selon vous, influé sur la décision présidentielle ?

R - «J’ose espérer que des arguments de ce genre n’ont pas interféré, parce que le travail des historiens a fait litière de l’argument selon lequel les communistes seraient rentrés plus tard en Résistance. Non! Leur entrée est immédiate pour un grande nombre d’entre eux. Par ailleurs, puisque on nous annonce un discours de rassemblement, comment délaisser le rôle unificateur des communistes dans le mouvement? Rien ne peut expliquer l’absence de la principale composante de la Résistance intérieure. Je ne peux y voir qu’une volonté délibérée d’effacer ou minorer le rôle communiste, une très probable volonté de réécrire l’Histoire de cette période pour des profits politiciens d’aujourd’hui. Je pense que c’est une faute politique parce que l’enseignement majeur de la Résistance, c’est précisément que face au danger fasciste et pétainiste de l’époque, la victoire n’a été possible que dans un effort d’unification. On n’a pas fait le tri, il fallait être fidèle à cet esprit».

Q - Qui auriez-vous voulu voir aux côtés de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaullle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay?

R - «Marie-Claude Vaillant-Couturier et Missak Manouchian. Elle a symbolisé à l’égal des deux figures féminines honorées mercredi l’engagement des femmes dans ce combat, déportées comme elles. Lui (ndlr: héros de l’Affiche Rouge, combattant des FTP-MOI - main d’œuvre immigrée - fusillé en février 1944) est le symbole de tous ces immigrés qui sans avoir la nationalité française, se sont jetés dans la défense du pays. C’aurait été un beau symbole. Je pense que cette faute sera corrigée un jour. Nous organisons après le Panthéon, au siège du parti, une grande soirée d’hommage à l’ensemble de la Résistance. Le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, a annoncé sa présence».

Propos recueillis par Corinne DELPUECH

AFP

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