POLITIQUE - le 23 Janvier 2013
Le président des députés Front de gauche va demander une audition du PDG de Renault Carlos Ghosn par la commission des Affaires économiques, a-t-il annoncé mercredi après qu'un document du constructeur eut évoqué des fermetures de site "inéluctables" à défaut d'accord de compétitivité.
"J'ai pris la décision de faire dans l'hémicycle ce (mercredi) soir, à la reprise, un rappel au règlement pour demander à ce que Carlos Ghosn soit auditionné par la commission des Affaires économiques", a déclaré à l'AFP André Chassaigne dans les couloirs de l'Assemblée, jugeant la note de la direction "d'une extrême gravité".
Ce document remis mardi aux représentants du personnel précise qu'"à défaut (d'accord de compétitivité), l'engagement de ne pas fermer de sites ne pourrait être tenu et des fermetures de site seraient inéluctables". "Par sa note, la direction de Renault met en oeuvre par anticipation ce que d'autres veulent mettre en oeuvre demain à partir de l'accord social signé en réalité par un minorité de syndicats", a estimé le député PCF du Puy-de-Dôme.
Un accord sur la sécurisation de l'emploi a été conclu le 11 janvier entre le patronat et trois syndicats, malgré l'opposition de la CGT et de FO. Il fera l'objet d'un projet de loi au printemps. "Le patronat, notamment sous l'influence du Medef, instrumentalise la signature de l'accord social et la perspective du projet de loi pour faire du chantage et considérer que la flexibilité est la réponse pour pouvoir résoudre les problèmes de compétitivité et de développement industriel dans notre pays", a encore affirmé le député.
Interrogé par l'AFP sur la note de la direction de Renault, le président des députés socialistes Bruno Le Roux n'a pas souhaité s'exprimer tant qu'il n'aurait pas le document sous les yeux.