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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 12:38

 

Harlem Désir présente sa nouvelle équipe, l'aile gauche du PS mise au ban
Le Monde.fr | 17.11.2012 à 16h07 • Mis à jour le 17.11.2012 à 16h42 Par Bastien Bonnefous
 
Harlem Désir, nouveau patron du PS, a présenté samedi son équipe dirigeante. L'aile gauche du parti ne fait pas partie de la direction.

A la veille de l'élection interne du futur président de l'UMP, le PS a réuni samedi 17 novembre un conseil national à Paris pour présenter sa nouvelle direction autour de son premier secrétaire Harlem Désir. Passage en revue des faits marquants de la nouvelle "équipe Désir".

  • Les postes clés inchangés

Malgré de longues semaines de discussions, jusque tard encore ce matin avant l'ouverture du conseil national salle de la Mutualité, le nouveau secrétariat national (SN) du PS présente peu de modification par rapport à celui mis en place en juin dernier par Martine Aubry avant que la maire de Lille ne quitte la tête de la rue de Solférino. Les 58 secrétaires nationaux (contre 69 précédemment) sont pour beaucoup inchangés.

A commencer par les postes-clés du parti, tous exclusivement réservés à des hommes malgré une parité totale au sein du SN : le très stratégique secrétaire national aux élections reste entre les mains de Christophe Borgel, député de Haute-Garonne, ancien strauss-kahnien et proche de Mme Aubry ; Alain Fontanel, adjoint au maire de Strasbourg et proche de Harlem Désir, conserve le décisif secrétariat national aux fédérations, comme David Assouline le porte-parolat ou Olivier Faure la communication. Guillaume Bachelay, député de Seine-Maritime, fidèle de Laurent Fabius et proche de Mme Aubry, est n°2 du parti, en charge de la coordination.

Seuls changements notables : la trésorerie n'est plus confiée au député de la Loire Régis Juanico, proche de Benoît Hamon, mais à Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et ancien conseiller de Laurent Fabius. Et l'"organisation", occupée auparavant par Philippe-Xavier Bonnefoy, revient au député de Côte-d'Or Laurent Grandguillaume, tous deux proches de François Hollande et de Stéphane Le Foll.

  • Les proches de Harlem Désir récompensés

Ils étaient cinq – Luc Carvounas, Carlos Da Silva, Emeric Brehier, Alain Fontanel et Frédérique Espagnac - et s'étaient fait remarquer dès la fin du mois d'août à l'université d'été de La Rochelle en organisant un déjeuner de soutien à Harlem Désir alors en compétition interne avec Jean-Christophe Cambadélis pour le premier secrétariat. Ils ont été payés en retour, synthétisant à eux seuls la "bande des quatre" poids lourds du gouvernement (Valls, Le Foll, Peillon et Moscovici) qui ont fait campagne pour M. Désir.

Le sénateur du Val-de-Marne Luc Carvounas, proche de Manuel Valls, est promu aux "relations extérieures" avec les autres partis et formations de gauche, un poste sensible occupé en son temps par des poids-lourds du PS comme Claude Bartolone, Jean-Christophe Cambadélis ou Guillaume Bachelay. Carlos Da Silva, député de l'Essonne et autre proche du ministre de l'intérieur, fait son entrée au secrétariat national pour s'occuper de la "mobilisation" et des "campagnes du parti".

Emeric Bréhier, député de Seine-et-Marne et soutien du ministre de l'économie Pierre Moscovici, prend en charge l'éducation, et Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, ancienne collaboratrice de François Hollande et proche du ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll, devient co-porte-parole du parti. Quant à Alain Fontanel, en plus des fédérations, il est nommé "conseiller politique" auprès de Harlem Désir.

  • L'aile gauche mise au ban

C'est l'autre fait marquant de cette nouvelle direction. L'aile gauche du PS, incarnée par le conseiller régional d'Ile-de-France, Emmanuel Maurel, qui a réalisé 13 % lors du vote des militants sur les motions, ne fait pas partie de la direction. Ni Emmanuel Maurel, ni le député de l'Essonne Jérôme Guedj, ni la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, n'occupent de secrétariats nationaux. "C'est une erreur politique ", estime un cadre de la nouvelle direction.

Du côté de Harlem Désir, la faute en revient à M. Maurel et à ses amis qui "n'ont fait aucun geste pour entrer dans l'équipe", explique un proche du premier secrétaire. "Harlem Désir n'a pas voulu de nous, estime au contraire M. Maurel. Il ne voulait pas de représentants forts de notre courant, mais des secrétaires nationaux bien disciplinés, le doigt sur la couture du pantalon".

Seuls deux postes leur auraient été proposés par le premier secrétaire. "Des postes gadgets et qui devaient être occupés par des femmes exclusivement, on a refusé", précise M. Maurel. Même si le conseiller régional, comme M. Guedj et Mme Lienemann siégeront au bureau national du PS, l'aile gauche regrette "cette absence de volonté de rassemblement de la part de la direction".

  • Un porte-parolat enfin connu

Un couple en chasse un autre. Le sénateur de Paris David Assouline reste porte-parole, avec la sénatrice Frédérique Espagnac, alors que dès le mois de septembre, étaient annoncés comme futurs représentants du parti dans les médias, le député de Seine-et-Marne Olivier Faure, proche de Jean-Marc Ayrault, et la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, proche de Pierre Moscovici.

Après plusieurs semaines de querelles internes et face à une situation bloquée, l'hypothèse avait été envisagée de former un porte-parolat à quatre membres, paritaire, avec MM. Assouline et Faure, et Mmes Berger et Espagnac. Mais Karine Berger, vice-présidente de la commission des finances à l'Assemblée, semble avoir fait les frais de ses critiques récentes contre le pacte de compétitivité du gouvernement. Elle n'a donc pas été promue, mais conserve son secrétariat national à l'économie.

Mme Berger écartée, il n'était plus possible de conserver deux hommes porte-parole et une seule femme. M. Assouline a donc été préféré à M. Faure, dont les rapports avec Harlem Désir n'ont jamais été au beau fixe. "Harlem a privilégié la continuité au changement, c'est son choix de premier secrétaire", a simplement commenté le perdant. Par ailleurs, le duo Assouline-Espagnac a un sens politique. "Ils sont tous les deux sénateurs. C'est un geste fait par la direction envers le Sénat, irrité sur certains points dans la majorité, notamment le débat sur le non cumul des mandats", décrypte un responsable socialiste.

  • Un PS "de combat" selon Harlem Désir

Dans un discours ramassé d'à peine une vingtaine de minutes, le premier secrétaire a dressé sa prochaine feuille de route. Il a annoncé une mobilisation du parti en direction de deux "batailles" qui font actuellement débat au sein du PS et dans la société : le mariage pour tous et le droit de vote des étrangers aux élections locales. Sur le droit de vote, que François Hollande a soutenu du bout des lèvres lors de sa conférence de presse du 13 novembre, M. Désir compte prochainement "écrire à chaque parlementaire pour obtenir chaque vote qui manque pour réaliser cette grande réforme".

Dès la semaine prochaine, le PS doit aussi lancer "une grande campagne nationale de soutien" à la politique du gouvernement, et durant le premier semestre 2013, "plus de 500 ateliers du changement" devraient être organisés pour "faire dialoguer le PS avec les Français".

M. Désir, en chef de parti, a également rappelé à l'ordre les partenaires du PS au sein de la majorité gouvernementale et parlementaire. Alors que les tensions se multiplient avec les écologistes et les communistes sur plusieurs dossiers (aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pacte de compétitivité...), il a déclaré que "le devoir de la gauche pour la France est plus important que nos états d'âme personnels et nos petites querelles de partis". Plaçant son discours dans la droite ligne du président de la République et du premier ministre, il a rappelé "l'orientation claire du PS : celle du socialisme du réel et du réformisme ancré à gauche".

Bastien Bonnefous

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