Le Secours catholique demande plus de moyens pour soutenir
la « génération
précaire ».
Selon l’association caritative,
les 18-25 ans sont surreprésentés dans les lieux d’accueil.
« La jeunesse sera-t-elle présente dans la campagne électorale ? » Le ton du président national du Secours catholique, François Soulage, se fait très militant.
Habituée à faire « rayonner la charité chrétienne », son association met l’accent sur la « génération précaire » dans ses statistiques annuelles d’accueil. « Le risque de pauvreté des jeunes est plus élevé que pour le reste de la population. » Bien qu’ils ne représentent que 12 % des personnes reçues par le Secours catholique, la proportion de 18-25 ans y est supérieure à celle de jeunes dans la société française. Pis, leur situation est bien plus dramatique que celles des bénéficiaires de plus de 25 ans, alors même qu’ils sont en moyenne plus diplômés qu’il y a une dizaine d’années.
Un tiers des jeunes aidés en 2010 sont sans ressource et profitent peu du parc social : 36 % d’entre eux vivent dans des hôtels, campings, ou autres logements de substitution. De plus, 40 % sont au chômage, soit une hausse de sept points en dix ans. Mal-logement, chômage, précarité… « Ils sont les plus durement marqués par la pauvreté, souligne Bernard Schricke, directeur adjoint du Secours catholique. Et ils sont aussi ceux qui, paradoxalement, profitent le moins des aides sociales. » Raison pour laquelle le Secours catholique défend l’extension du RSA activité à tous les jeunes en situation de travail dès 18 ans.
Parmi les 17 autres propositions avancées par cette association figurent la construction de logements sociaux supplémentaires pour cette catégorie d’âge, un renforcement des moyens des missions locales et la création « d’une allocation de soutien à l’autonomie des jeunes ». Une piste d’autant plus nécessaire que la pauvreté des jeunes est aussi celle de leurs familles, note le rapport : « Autant que les autres, les familles en difficulté gardent leurs enfants avec elles tant qu’ils ne sont pas en mesure d’être indépendants. » Une charge qui pèse encore plus lourdement sur les foyers modestes, qui ne bénéficient plus des allocations familiales dès les 18 ans de leurs progénitures n