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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 09:27

Le Monde.fr avec AFP | 30.10.2012 à 07h11 • Mis à jour le 30.10.2012 à 09h12

Jean-Marc Ayrault au congrès du PS à Toulouse, samedi 27 octobre.

Un retour à la semaine de 39 heures, et donc la suppression de fait d'une réforme emblématique de la gauche comme les 35 heures, n'est "pas un sujet tabou", affirmait mardi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui assure n'être "pas impressionné" par les critiques qui l'assaillent. 

 

"Si demain on revenait aux 39 heures payées 39 des gens seraient peut-être ravis ?" l'interroge un des lecteurs du quotidien dans le cadre d'une rencontre organisée à la rédaction du quotidien. "Développez ce point de vue mais vous verrez qu'il fera débat. Mais pourquoi pas ? Il n'y a pas de sujet tabou. Je ne suis pas dogmatique, répond le premier ministre, qui ajoute : La seule chose qui me préoccupe, c'est que la France est en panne, et il faut que l'on redémarre le moteur, à fond. Mais pas pour foncer dans le mur."


"ÉCLAIR DE LUCIDITÉ"


Ses propos ont rapidement été applaudis à droite. D'abord par Jean-François Copé puis par Valérie Pécresse, laquelle a salué "un éclair de lucidité".

Le ministre du travail, Michel Sapin, a voulu déminer le terrain, appelant à ne pas surinterpréter les paroles du premier ministre et rejettant toute remise en cause des 35 heures sur RTL. "Il ne faut pas supprimer les 35 heures" qui doivent, selon lui, rester la durée légale du travail de "référence".

Invité sur France Info mardi matin, et après cette avalanche de réactions, M. Ayrault a précisé sa position en disant clairement qu'il n'était "pas question de revenir sur les 35 heures". 


TVA DANS LA RESTAURATION : "L'AFFAIRE N'EST PAS TRANCHÉE"


Sur la TVA réduite dans la restauration (7 %) qu'au grand dam des professionnels un rapport parlementaire recommande de supprimer parce qu'elle est dispendieuse et inefficace, M. Ayrault botte en touche : "L'affaire n'est pas tranchée", prévient le premier ministre. "J'ai cru comprendre qu'il y avait certains déséquilibres à corriger, relève-t-il toutefois. Et je rappelle que baisser la TVA, ça coûte de l'argent aux finances publiques. Les contribuables payent."


DES CONTRÔLES SUR LE FONDS DU QATAR


Parmi les autres sujets abordés avec les lecteurs du quotidien populaire, le chef du gouvernement assure que "des contrôles" sont exercés sur le fonds franco-qatari doté de 100 millions d'euros destiné à soutenir des projets de développement économique dans l'Hexagone. "D'autres fonds existent avec d'autres pays. En revanche, ce que nous refusons c'est toute utilisation de type communautariste", prévient-il.

 

Jean-Marc Ayrault assure par ailleurs qu'il ne serait pas "choqué" par l'éventuelle présence de policiers ou de détecteurs de métaux à l'entrée des établissements afin de lutter contre la violence à l'école. "Face aux incursions dans les écoles, de bandes extérieures ou de trafic, il ne faut pas avoir peur de prendre des mesures, continue-t-il. Il ne faut pas être naïf."

 


Alors qu'il est la cible de critiques répétées depuis quelques semaines dans les médias ou la classe politique, y compris à gauche, Jean-Marc Ayrault réaffirme qu'il n'est "pas impressionné". "Si je l'étais, il faudrait que j'arrête tout de suite. Quand je retrouve mes électeurs, qui ne sont pas dans le microcosme, ils me disent : 'Tenez bon'. Cela me donne le moral", poursuit-il.

 

Comme on lui demande s'il a des regrets depuis son arrivée à Matignon en mai, le premier ministre répond : "Oui, de ne pas avoir assez expliqué la situation du pays. De ne pas l'avoir dit assez fort. [...] J'ai relu ma déclaration de politique générale du 3 juillet devant l'Assemblée nationale. J'ai dit que la situation était grave, mais je n'ai pas le sentiment que ça ait imprimé suffisamment. Je prends ma part de responsabilité."


Il cite Pierre Mendès-France comme un "modèle" de l'action qu'il doit mener en tant que premier ministre. Résistant, plusieurs fois ministre sous la IVe République, président du conseil de juin 1954 à février 1955, cette figure de la gauche modérée "disait : 'Gouverner, c'est choisir'", répond le chef du gouvernement à qui cette référence "donne du courage et de la force".

M. Ayrault se fera remettre le 5 novembre par Louis Gallois un rapport très attendu sur la compétitivité. Certains articles de presse avaient affirmé le 25 octobre que ce rapport allait préconiser la suppression des 35 heures, instaurées par le gouvernement Jospin à la fin des années 1990, ce qui avait été démenti par les services de M. Gallois.

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