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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 07:14

Université d'été

L’angle d’Attac ne change pas

 

 

L’université d’été d’Attac a tiré un bilan au vitriol de la première année du quinquennat d’Hollande. Mais la gauche associative, syndicale et citoyenne ne se résigne pas.

Nîmes (Gard), envoyé spécial. «Entre déprime, résignation et colère. » En trois mots, Daniel Rallet, représentant de la FSU au conseil d’administration d’Attac, qualifiait le sentiment général qui prévalait lors de cette université d’été du mouvement, entamée vendredi dans la capitale gardoise. Avec un an de recul sur les politiques appliquées, les participants ont tiré un bilan amer de l’alternance de gauche. La majorité des « étudiants » rencontrés dans l’enceinte de la fac Vauban (un fort reconverti en antenne universitaire) ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Beaucoup ne voulaient pas voter Hollande « et puis, au dernier moment, on s’est dit pourquoi pas ? » se souvient Joëlle, venue de Charente. Jacky, son mari, a suivi le même chemin, même s’il s’était dit qu’il ne voterait « plus jamais socialiste ». Le péril de droite les a précipités dans le vote utile : « On n’en pouvait plus de Sarkozy, mais on n’avait pas d’attente extraordinaire de Hollande », lâchait Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, lors d’un atelier. « Le PS, c’est le PS », soupire Jacky.

Aucune circonstance atténuante

Cette gauche associative, syndicale, citoyenne, a le sentiment que le virage annoncé l’a été dans le mauvais sens. « Ni rupture ni réorientation, même au minimum », enragent plusieurs intervenants. Lors des nombreux débats où l’austérité s’est invitée, aucune circonstance atténuante n’a été trouvée. Et pour cause : « Vingt milliards donnés aux entreprises, accord national interprofessionnel, refus d’augmenter le Smic, et maintenant baisse de la rémunération du Livret A », l’inventaire que fait Annick Coupé n’incite « guère à se réjouir ». Sauf François Hollande, rappelle Cédric Durand, économiste à l’université Paris-XIII. À chaque mesure en faveur de la « relance de compétitivité », il n’a d’yeux que pour « la réaction des marchés boursiers »… Est-ce qu’il a « plus d’amis dans la finance qu’à gauche », ironise ce participant ? Selon Aurélie Trouvé (voir son entretien), il se serait surtout inscrit « sans ambiguïté et sans complexe dans la troisième voie »…

Réinvestir le terrain

Comment, dans cette situation politique, éviter le découragement ? Il faut réinvestir le terrain, pensent tous les intervenants rencontrés. Difficile de faire vivre des alternatives « de manière simple et claire », comme l’a démontré, tout en provocation, le journaliste François Ruffin. Avec une Marine Le Pen qui capitalise sur la déception socialiste sans avancer de solutions mais en martelant des slogans programmatiques, « allez expliquer que la cause de la crise, ce n’est pas l’immigré, mais le financier », comme le dit François, un participant… La solution viendra sans doute de batailles locales, expliquent de nombreux militants, qui en se battant, ici, contre l’implantation d’un golf avec résidences privées, là, contre la multiplication des partenariats public-privé, tentent de « faire passer d’autres messages ». « Ne plus céder un pouce de terrain » pour semer les graines de futures victoires.

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