Société
Société - le 20 Octobre 2012
Le chantier de la mosquée de Poitiers en construction a été envahi ce matin par environ 70 personnes, venues de toute la France, se réclamant d'un groupe identitaire d'extrême droite a indiqué la préfecture. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) parle d'"une occupation grave et inadmissible, sans précédent dans l’histoire de notre pays".
"Ils sont plutôt assez jeunes et ont déployé une banderole Génération Identitaire sur le toit", a expliqué Rachid Kaci, sous-préfet de Montmorillon (Vienne), qui s'est rendu sur place. Une trentaine de policiers ont été déployés autour du chantier afin de procéder à leur interpellation, qui semble délicate en raison de la hauteur du bâtiment, selon la préfecture.
"Depuis la Grande Mosquée de Poitiers, Génération Identitaire appelle à la reconquête", ont-ils écrit sur leur site internet, dans lequel ils soulignent qu'"il y a bientôt 1.300 ans, Charles Martel arrêtait les Arabes à Poitiers".
Le président de l'Observatoire contre l'islamophobie au Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, a condamné dans un communiqué "ce coup de force pratiqué par des extrémistes venus de toute la France pour prêcher encore une fois la haine anti-islam". "Cette occupation grave et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l’islam et aux musulmans, est sans précédent dans l’histoire de notre pays", a déploré Mohammed Moussaoui, le président du Culte Musulman (CFCM) .
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a dénoncé "la provocation haineuse et inadmissible" et "les amalgames douteux dont procèdent leurs slogans" et rappelle que "la République garantit à tous le libre exercice du culte dans le respect des règles de la laïcité". Le ministre de l'Intérieur "garantit que l’État fera preuve de la plus grande fermeté face aux manifestations d'intolérance qui déchirent le pacte social", a-t-il- ajoute dans un communiqué. Depuis Manille, aux Philippines, où il est en déplacement, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lui condamné "fermement" cette action. "Je condamne fermement cette provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable", a déclaré le Premier ministre, estimant qu'il s'agissait d'une "agression contre la République et ses valeurs".