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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 19:08

Social-Eco - le 3 Mai 2011

 

La chronique de Pierre Ivorra


Il est assez étonnant que ceux qui habituellement ne pensent qu’au capital 
ne font référence qu’au coût et à la productivité du travail lorsqu’il s’agit de traiter 
de compétitivité économique. Subitement, 
le capital disparaît comme le lapin du magicien. Et il faut donc que quelques bons vieux marxistes leur tirent l’oreille afin de les ramener à leurs obligations vis-à-vis des exigences 
du taux de profit. La mesure de ce que 
l’on appelle la productivité apparente du travail 
n’est que l’un des éléments qui permet d’évaluer l’efficacité d’une activité.

On rapporte la quantité de richesses produites au coût du travail ou au nombre de personnes occupées durant une période de temps et 
l’on fait des comparaisons par pays. Il apparaît d’ailleurs que ceux qui ont le coût du travail le plus faible ont aussi la productivité la plus basse. C’est ainsi que la Bulgarie, pays à bas salaires, a la productivité du travail par personne occupée la plus faible de l’Union européenne.

Il faut pourtant ramener ce petit monde 
à la raison. Et le capital là-dedans, que fait-il ? Pour produire un bien ou un service, il faut certes du travail vivant, ce que Marx appelait 
le capital variable, mais aussi des équipements, des machines, des matières premières, bref, 
du capital constant, selon son expression. 
Il est donc intéressant de savoir quelle est l’efficacité de chacun des facteurs, du travail, certes, mais aussi du capital. Là, les études 
sont rares.

Pourtant, la prise en compte de l’efficacité 
du capital est un élément clé pour comprendre les évolutions économiques. Le capitalisme 
a un mode original de développement 
de la productivité. Il l’élève en remplaçant 
les hommes par des machines, il substitue 
au travail vivant du travail mort cristallisé dans les machines. Mais comme ce sont les hommes qui produisent les richesses et le profit, 
l’on arrive à ce paradoxe qu’à un moment, on a tellement remplacé les hommes par des machines que le capital engagé est en excès, et que son taux de profit tend à diminuer. Il y a perte d’efficacité du capital, sa productivité 
est en baisse. Avec la révolution informationnelle le phénomène est encore exacerbé en raison des économies de travail permises par les nouvelles technologies et de l’énorme accumulation de capitaux financiers.

C’est ce qui provoque les crises récurrentes du système capitaliste. Il y a suraccumulation de capitaux par rapport aux profits et donc une partie des capitaux est dévalorisée. Experts, dirigeants d’entreprise et responsables politiques devraient s’y intéresser car c’est 
ce qui s’est passé en 2007-2008 et qui risque de se reproduire.

 

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