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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 06:41

 

 

MONDE -  le 1 Juillet 2013

 

Les Etats-Unis veulent faire taire Edward Snowden

 

 

La diplomatie américaine a menacé l'Equateur comme la Russie de "répercussions" si Quito accordait l'asile au consultant informatique à l'origine des révélations sur les programmes américains de cybersurveillance et d'espionnage et si Moscou ne l'extradait pas.

Edward Snowden sera ce mardi au coeur d'une rencontre entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov. La rencontre prévue à Bruneï tombe à pic pour la diplomatie américaine, toute à sa tâche de mettre la main sur Edward Snowden pour faire définitivement taire cet ex-consultant en informatique auprès de l'espionnage américain qui a dévoilé les très longues oreilles que traînent les Etats-Unis sur les réseaux internet et téléphoniques via leur programme Prism.

Après avoir mis la pression sur Hong-Kong et la Chine, premier lieu de fuite de Snowden, Washington a orienté tout son poids diplomatique en direction de Moscou, où le responsable des fuites se trouve désormais depuis le 23 juin, ainsi que sur l'Equateur, qui a annoncé sa disponibilité d'accueillir Edward Snowden en tant que réfugié politique.

Quito tient bon

Sur le dossier équatorien, Joe Biden est à la baguette. Samedi dernier, le vice-président américain a eu une conversation téléphonique "cordiale" avec le président Rafael Correa, aux dires de ce dernier. En fait de conversation cordiale, les Etats-Unis ont menacé Quito des "répercussions" en cas d'octroi de l'asile à Snowden. L'Equateur, qui a déjà suscité la colère de l'administration d'Obama pour avoir accordé il y a un an l'asile politique dans son ambassade à Londres au fondateur du site internet WikiLeaksJulian Assange, tient bon, pour le moment.

Rafael Correa a réaffirmé que sa décision d'accorder l'asile ou non serait prise de manière "souveraine". Il a insisté sur le fait que Edward Snowden avait révélé "le plus grand cas d'espionnage massif dans l'histoire de l'humanité". Par ailleurs, son ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, a appelé l'Union des nations sud-américaines (Unasur) à "analyser avec attention ce qu'a dénoncé Snowden et de demander des explications aux Etats-Unis".

Mais le président de l'Equateur temporise aussi:

  • "Il dépend des autorités russes de lui permettre de quitter l'aéroport de Moscou pour une ambassade équatorienne", a-t-il affirmé pour faire glisser un peu de l'attention américaine vers Moscou
  • "Evidemment, les Etats-Unis seront les premiers à qui nous demanderons leur avis" si Snowden demande l'asile, a-t-il déclaré
  • Enfin, le consul équatorien à Londres sera "sanctionné" pour avoir remis au fugitif américain un sauf-conduit sans l'autorisation de Quito et donc dépourvu de validité. Ce document avait été invoqué par Hong Kong pour justifier sa décision de le laisser gagner la Russie.

Snowden "pas à l'odre du jour du Kremlin"

L'Equateur en position d'attente, Washington redouble d'attentions à l'égard de Moscou, qui a refusé d'extrader Snowden. Si Barack Obama a euphémisé la semaine dernière, affirmant qu'il n'avait pas l'intention de "manigancer et marchander" avec la Russie et la Chine, encore moins d'"envoyer des avions pour attraper un pirate informatique de 29 ans", son administration n'a pas cessé de réclamer l'arrestation et l'expulsion d'Edward Snowden depuis son arrivée à Moscou. Les mêmes menaces de "répercussions" ont été brandies, via des contacts à un niveau non-officiel, par les canaux diplomatiques habituels.

Jusqu'à présent, la Russie a toujours exclu d'extrader l'informaticien et indiqué que ce dernier était "libre" de repartir, lui qui se trouve officiellement en zone de transit dans l'aéroport de Moscou-Cheremetievo. Officiellement et selon le porte-parole de Vladimir Poutine, le cas Snowden "n'est pas à l'ordre du jour du Kremlin. Puisque ce n'est pas notre problème, je ne sais pas comment la situation pourrait évoluer, ni quels sont les aspects juridiques ou autres dans ce domaine." Une source proche du dossier précise que "les Américains ont mis en connaissance de cause Moscou dans l'embarras en n'avertissant pas à temps de l'annulation du passeport (d'Edward Snowden). Si cela avait été su plus tôt, il est possible que Snowden n'aurait jamais décollé pour Moscou, et il n'y aurait pas eu toute cette histoire." Pour les Russes, le cas Snowden est "dans l'impasse".

"Pas de trahison"

Moscou est d'autant moins pressé de donner satisfaction aux Etats-Unis que ceux-ci sont en position de faiblesse après les dernières révélations sur leurs systèmes d'espionnage à grande échelle des réseaux diplomatiques européens. Depuis dimanche, les appels à accorder l'asile politique à Edward Snowden se multiplient en Europe depuis la publication de ces nouvelles révélations qui semblent venir de l'informaticien lui-même. De quoi donner du poids aux demandes du père d'Edward Snowden. Celui-ci a déclaré qu'il avait envoyé, par le biais de son avocat, une lettre au ministre de la Justice Eric Holder, dans laquelle il explique que l'ex-consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA) envisageait de rentrer aux Etats-Unis à condition qu'il ne soit pas immédiatement emprisonné, contraint au silence et qu'il puisse choisir le lieu où se tiendrait son procès. "A ce stade, je n'ai pas le sentiment qu'il ait commis de trahison", a déclaré Lonnie Snowden sur NBC. "Il a enfreint la loi américaine dans le sens où il a révélé des informations classifiées. Pour les personnes qui veulent le cataloguer comme traître, Il a trahi le gouvernement mais je ne crois pas qu'il ait trahi le peuple des Etats-Unis", a-t-il souligné.

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Mais pourquoi les grands médias français taisent-ils souvent la position des communistes français sur les évènements nationaux et du monde ?

 

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