Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 18:40

Saint-Varent le 7 décembre 2010

 

Mon cher Guy,

 

Je te remercie de la réflexion syndicale à laquelle tu me convies. En effet, la massivité des luttes contre la retraite eut mérité meilleur sort. De 1 million de participants à la 1ere manif à plus de 3 millions dans d’autres, un peuple dubitatif au début du mouvement sur l’inéluctabilité de la réforme qui s’appuyait sur une vérité : l’allongement de l’espérance de vie, à la conviction qu’une autre réforme est possible, des difficultés du PS à assumer l’allongement de la durée de cotisation, aux débats qui parcouraient les manifs et les divers collectifs créés un peu partout en France, l’impopularité croissante du gouvernement et de la finance, les doutes sur le système lui-même etc ont modifié la perception de la réforme, ses enjeux, les conditions de la lutte et de son issue victorieuse. Nous sommes confrontés, il faut le dire quand même, à un Président de la République et un gouvernement qui ont décidé, contre vents et marées d’appliquer aux masses laborieuses une cure d’austérité pour atteindre les objectifs fixés par le MEDEF, et  ne rien céder aux pressions populaires. Le traité de Lisbonne s’applique alors que le traité constitutionnel a été repoussé par la majorité du peuple français lors du referendum de 2005, le « droit dans ses bottes » revient comme No 2 du gouvernement. Il y a une constante dans la détermination de la droite à ne pas céder. Dans ton texte, tu interroges : « Est-ce que la stratégie des centrales syndicales était la bonne pour contraindre le gouvernement à céder sur sa politique ? Tu connais mieux que moi, les différences, voire les divergences qui animent leurs débats. L’unité du mouvement sur les objectifs était une des conditions du succès. Les formes de la lutte, bien qu’importantes sont secondes. Largement majoritaires, elles s’imposent. Avons-nous manqué d’imagination, d’audaces ? La diversité syndicale et ses contradictions, la faiblesse relative des organisations, sont sans doute à inclure aussi dans nos analyses sur leur influence dans la conduite de mouvements qui impliquent d’autres catégories que les salariés. Aurait-il fallu être plus « radical » plus « convaincant », plus « dur », plus mou, plus ceci, ou moins cela ? C’est sûr, en tous cas, il eut mieux valu être plus nombreux encore dans les grèves et manifestations. Mais combien d’entre nous avaient imaginé ou prévu un mouvement d’une telle ampleur, dans sa durée et sa légitimité populaire ? Et pourquoi ne l’a-t-on pas été ? Mais tu ajoutes fort à propos : « Aujourd’hui pour envisager l’avenir il convient de discuter, d’analyser concrètement de ce qui a manqué pour gagner » Ce sont  ces analyses, qui dépasse de loin je crois la seule activité syndicale, qu’il nous faut produire, en acceptant les confrontations salutaires, afin d’en tirer toute la substance et les enseignements. Les classes sociales sont en lutte. La classe au pouvoir possède de nombreux et puissants moyens  humains, intellectuels, financiers, et relais les plus divers pour pérenniser son système d’exploitation. S’il est vrai qu’il n’y a que les luttes qui ne se mènent pas qui ne peuvent être gagnées, il est tout aussi vrai, qu’il ne suffit pas de mener une lutte pour qu’elle en sorte victorieuse. Luttes syndicales, bataille d’idées, construction de perspectives politiques, ce sont bien les tâches auxquelles nous devrons encore et toujours nous atteler.

 

Bien à toi, fraternellement

 

Bruno FORNACIARI

 

Candidat du Front de gauche élargi aux cantonales à Saint-Varent

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

Recherche

Texte Libre