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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 08:45

17 janvier 2012

Mélenchon-Thibault, une photo de famille ?

Bernard Thibault, leader de la CGT, et Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, le 17 janvier aux Lilas. Photo : Francois Mori / AP

 

A la veille du sommet social prévu par l'Elysée, mercredi 18 janvier à Paris, Jean-Luc Mélenchon ne pouvait rêver meilleure photo. Mardi, il s'est affiché aux côtés de Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, lors d'une conférence de presse commune au QG du candidat du Front de gauche, aux Lilas (Seine-Saint-Denis). Une attention qui peut surprendre de la part de la CGT, qui a coupé les ponts avec le Parti communiste il y a une dizaine d'années, et qui, en 2007, a veillé à garder une certaine neutralité.

 

Quelques jours plus tôt, le 13 janvier, la rencontre entre ce même Bernard Thibault et François Hollande, le candidat du Parti socialiste, n'avait donné lieu, elle, à aucun point presse. De même, l'entretien de lundi entre M. Mélenchon et Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, au siège du syndicat, s'est soldé sans prise de parole commune.

 

SOMMET "ANTI-SOCIAL"


La rencontre avec la CGT a été préparée de longue date par l'équipe de M. Mélenchon qui a également sollicité la CFDT, FO, la CFTC et l'UNSA : c'est à la Fête de l'Humanité, en septembre, que l'invitation a été lancée la première fois à M. Thibault. M. Mélenchon aura donc dû patienter plusieurs mois avant de pouvoir s'entretenir avec lui mais le timing n'est pas pour lui déplaire. "Je suis très touché par cette marque d'amitié", dira-t-il.

 

Les deux hommes se sont donc retrouvés dans la matinée pour discuter, pendant une heure et demie, d'un sommet qu'ils jugent tous les deux "anti-social". Comme l'a expliqué M. Mélenchon, la rencontre avait pour but de "démonter la comédie du chef de l'Etat avec son soi-disant sommet social", qui, selon lui, va tourner "à l'eau de boudin" et va conduire à "encore plus d'austérité". "Nicolas Sarkozy est un homme aux abois qui gesticule comme quelqu'un en train de se noyer et qui essaye de se raccrocher à une bouée", a-t-il jugé.

 

"C'EST PILE, JE GAGNE, FACE TU PERDS"


Un avis que M. Thibault, qui a donné du "Jean-Luc" à son interlocuteur, a exprimé en d'autres termes : "Il y a une aspiration très répandue dans nos rangs à un changement de président de la République et à un changement de comportement des élus politiques par rapport au fait syndical." Ce dernier a aussi jugé "schizophrène" l'attitude du gouvernement pour conserver le triple A : "A chaque fois, la conclusion est la même, plus d'austérité pour les salariés (...) S'il y a des économies à faire, je suggérerai au gouvernement d'arrêter les subventions de l'Etat aux agences de notation."  "C'est pile, je gagne, face tu perds", a-t-il résumé.

 

"Pour nous, [ce sommet] est une excellente occasion de ramener les questions sociales sur le devant de la scène", a ajouté le candidat de la gauche radicale, qui sera mercredi soir en meeting à Metz (Moselle) . Celui qui se situe désormais entre 7 et 8,5 % des intentions de vote dans les sondages en a profité pour souligner les sujets de "convergence" entre les deux formations, notamment la lutte contre "le renversement de la hiérarchie des normes", que souhaiterait le gouvernement. Cela "mettrait non pas la loi ni la convention collective au-dessus de tout, mais l'accord individuel ou d'entreprise" : "Ce serait un renversement inouï dans lequel les salariés seraient broyés", a-t-il dénoncé.

 

M. Mélenchon a particulièrement soigné son hôte : non seulement il sera présent au meeting que la CGT organise le 31 janvier à Paris sur le thème des retraites - pour l'instant, il est le seul candidat à la présidentielle à avoir rendu publique sa venue - mais il reconnaît aussi sans ambages s'être inspiré des revendications de la centrale cégétiste. "Nous avons emprunté beaucoup aux syndicats, et notamment à la CGT, qui est la première centrale syndicale", a-t-il conclu, en citant l'augmentation des salaires, et notamment du smic qu'il veut voir porté à 1 700 euros brut, ou encore, dans une pique à François Hollande, la retraite "pleine et entière" à 60 ans.

 

"Nous ne ferons pas un procès en droit d'auteur aux candidats qui puiseront une source d'inspiration dans nos revendications", lui a répondu avec un sourire M. Thibault.

 

Raphaëlle Besse Desmoulières

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