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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 06:18

George Katrougalos, eurodéputé de Syriza : "Nos positions sont à l'opposé de celles du Front national"

La présidente du Front national a appelé de ses vœux une victoire du parti de gauche anti-austérité grec lors des législatives de dimanche.

Mis à jour le 20/01/2015 | 17:25 , publié le 20/01/2015 | 17:25

Le parti grec anti-austérité Syriza suscite de l'espérance, et pas seulement dans les rangs de la gauche de la gauche française. Dans les colonnes du Monde daté du mercredi 21 janvier, Marine Le Pen déclare "espérer" la victoire du parti de gauche radicale mené par Aléxis Tsípras lors des élections législatives grecques organisées dimanche. Un succès qui, selon elle, marquerait "la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers".

Interrogé par francetv info, George Katrougalos, eurodéputé membre de Syriza, réagit à ce soutien dont il se serait bien passé.

Francetv info : Marine Le Pen a indiqué aujourd'hui qu'elle "espérait" la victoire de votre parti lors des élections législatives grecques. Quelle est votre réaction ?

George Katrougalos : Nos positions sont diamétralement opposées. Il est vrai que Marine Le Pen critique, comme Syriza, les politiques d'austérité menées en Europe. Mais les solutions que nous proposons sont tout à fait opposées aux siennes ! Nous militons pour une Europe sociale, des libertés et des droits sociaux garantis, quand la vision du Front national est xénophobe et réactionnaire.

Quels sont vos principaux points de désaccord ?

Sur les questions migratoires, bien sûr, mais aussi sur les questions économiques. Nous proposons par exemple une législation européenne plus efficace pour lutter contre les paradis fiscaux, quand Marine Le Pen et le Front national militent pour un retour à un nationalisme économique. Nous ne croyons pas qu'il soit possible de combattre les dangers de la mondialisation par le repli sur soi.

Il faut également se souvenir qu'en 2011, le Front national soutenait le parti grec d'extrême droite Laos, dont certains membres ont intégré le gouvernement qui a continué les politiques d'austérité. Marine Le Pen et Syriza incarnent donc deux options différentes pour l’avenir de l'Europe. Et je crois que les élections de dimanche seront une preuve que les sociétés européennes préfèrent choisir une option progressiste plutôt qu'une option réactionnaire.

Quel message souhaitez-vous adresser à l'opinion publique européenne, avec le scrutin de dimanche ?

Nous sommes à un moment historique, à la fois pour la Grèce et pour l'Europe. Les politiques d'austérité qui ont dévasté mon pays sont les mêmes qui conduisent l'Union européenne à la stagnation et à la déflation. J’espère que la Grèce deviendra le miroir de l'Europe en choisissant une option qui marque un retour à des racines sociales et démocratiques.

C'est exactement le contraire de ce que Marine Le Pen propose. Quoi de commun entre elle et Jaurès, entre le Front national et les fondateurs d'une Europe et d'une France sociales ?

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 08:16

Les 1% possèdent 50% du monde. La nausée devant le rapport 2015 d’OxfamLes 1% possèdent 50% du monde. La nausée devant le rapport 2015 d’OxfamLes 1% possèdent 50% du monde. La nausée devant le rapport 2015 d’Oxfam

1. La « moitié de la terre » appartiendra sous peu au 1%

Comme si la crise avait profité aux plus fortunés, on constate dans l’étude d’Oxfam que 2008 fut une année charnière. Alors que la part des richesses semblait augmenter au profit des 99%, tout bascule après 2008 en faveur des 1%. Très précisément, ce sont 48% des richesses qui sont détenues par les 1%, laissant 52% aux moins riches. La courbe semble indiquer que la tendance pourrait aller en s’accentuant. D’ici deux ans, les 1% les plus riches vont cumuler à eux seuls plus de richesses que 99% de la population.

2. Les 52% restants bénéficient aux 99%, mais pas vraiment…

On pourrait croire que les 99% se partagent le pactole des 52% des richesses restantes. C’est loin d’être aussi évident. En réalité, seulement 20% du monde restant (les plus riches de la planète exceptés les 1%) se partagent les 52% de la richesse, celle n’appartenant pas aux 1%… Donc, si on oublie un instant les 1% milliardaires, 20% du monde profite de la quasi totalité des richesses disponibles. Si vous faites partie de la classe moyenne occidentale, vous êtes probablement dans cette catégorie des 20%. Ce qui signifie que les 80% de la population, soit la majorité, doit aujourd’hui vivre sur les restes d’autres restes…

3. 80 % de la population mondiale se partage 5,5 % des richesses

Si on enlève les 1% des plus riches et les 20% « moins riches » , il ne reste que 5,5% des richesses à partager entre 80% de la population. En d’autres termes, la majorité actuelle du monde doit se contenter des miettes. Derrière des chiffres impressionnants, ceci peut se caractériser dans les faits soit par un manque d’accès à des ressources, soit par la misère, la maladie, la famine ou la mort.

Les critiques diront qu’il suffit que ces 80% se développent à leur tour sans nécessairement s’accaparer les richesses des plus riches. Cependant, le partage des ressources dans un espace limité qu’est la terre ne donne pas vraiment raison à cette hypothèse. Si le développement doit effectivement se dérouler dans une mesure juste, ceci ne suffira pas pour justifier un équilibre de la répartition des richesses, donc de l’accès aux ressources.

Notons que seulement 80 personnes se partagent 1 900 milliards de dollars en 2014, soit 600 milliards de plus en 4 ans, la moitié du monde, alors que 3,5 milliards de personnes les moins riches doivent se partager les mêmes richesses que ces 80 personnes extrêmement fortunées.

4. Les riches encore plus riches, les pauvres toujours plus pauvres

On vous a probablement répété l’idée que l’augmentation des richesses est profitable à tous ? C’est peut-être vrai dans une certaine mesure, localement, avec un système de partage efficace. Mais à l’échelle mondiale, où la finance et un capitalisme de connivences règnent, rien ne semble plus faux depuis la crise. Ainsi, l’étude constate que dans la période où le patrimoine des plus riches explose de manière démesurée, celui des moins riches a fortement diminué, jusqu’à un croisement de courbes. Fin de la « théorie du ruissellement ».

5. 30% des milliardaires sont américains. 90% sont des hommes.

La caricature serait-elle proche de la réalité ? L’étude révèle également que la richesse est très injustement répartie surtout de manière géographique et sexuelle. La richesse a une forte tendance à se concentrer dans les pays occidentaux et dans les mains de la gente masculine. L’argent étant directement lié au pouvoir, on vous laisse tirer les conclusions que vous voudrez quant à l’égalité des sexes toute relative, chez les petits comme chez « les grands » de ce monde.

6. Ces milliardaires investissent dans le lobbying pour manipuler les règles.

Face à ces chiffres impressionnants, la tolérance voudrait qu’on puisse au pire se réjouir de la réussite d’une poignée d’individu, au mieux détourner le regard. Mais ces richesses ne sont pas simplement des chiffres stockés dans des ordinateurs. Ils ont le pouvoir de modeler le monde à travers le lobbying.

Qu’est-ce que ceci indique ? Que les intérêts particuliers d’une poignée d’individus font obstacle à un monde plus juste. En effet, pour préserver leur pouvoir, ces 1% ont tout intérêt à investir dans des outils légaux comme des lobbies dont la puissance n’est plus à démontrer. Rien qu’à Bruxelles, c’est près de 5 kilomètres carrés de bâtiments qui sont consacrés au lobbying. Ceci apparait comme étant un obstacle majeur au développement d’une société sereine et tout aussi grave encore, à la préservation de l’environnement et donc de notre capacité à survivre ensemble sur terre. Rappelons enfin que ceci se déroule alors que 4 des 9 limites planétaires sont déjà franchies si on en croit les dernières études publiées dans Science ce début 2015.

Voici la (petite) bonne nouvelle !

La « bonne nouvelle » si on en croit Oxfam, c’est que l’Humanité baigne dans la richesse. Il y a largement assez pour tous. Concrètement, Oxfam indique 9 solutions pour endiguer cet accaparement de la richesse mondiale produite par tous et chacun. Parmi ces solutions : des services publics 100% gratuits et un revenu de base universel ! Notons également qu’en 20 ans, le nombre d’affamés est passé de 24% à 14% de la population mondiale. L’extrême pauvreté recule, mais beaucoup trop lentement alors qu’une pauvreté « normale » semble se maintenir… Mobilisons-nous !

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 08:13

Les 1 % les plus fortunés posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale

Le Monde.fr avec AFP | 19.01.2015 à 05h15 • Mis à jour le 19.01.2015 à 20h07

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L'ONG Oxfam publie, lundi 19 janvier, une nouvelle étude, consultable en ligne, révélant l'ampleur des inégalités dans le partage des richesses sur la planète. Selon ses calculs, réalisés à partir de données fournies par le Crédit Suisse, la richesse cumulée des 1 % les plus riches de la planète dépassera bientôt celle détenue par les 99 % restants.

image: http://s1.lemde.fr/image/2015/01/19/534x0/4558896_6_1699_ill-4558896-7fd9-oxfam-riches_65fcf54300d68a67d3949f92cf2b710f.png

Selon Oxfam, « la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches était passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016 ». Cela signifie que s'ils continuent à s'enrichir, ils posséderont plus que l'ensemble des autres habitants de la planète réunis. La quasi-totalité des 52 % de patrimoine restant sont aux mains des 20 % les plus riches. « Au final, 80 % de la population mondiale doit se contenter de seulement 5,5 % des richesses », estime le rapport.

image: http://s2.lemde.fr/image/2015/01/19/534x0/4558910_6_04e8_ill-4558910-7806-oxfam-pauvres_dbac4069885ea031615bc5894f272078.png

ACCÉLÉRATION DES ÉCARTS

La publication de cette étude intervient à quelques jours de l'ouverture, mercredi, du forum économique mondial de Davos (Suisse), coprésidé par la directrice générale d'Oxfam, Winnie Byanyima. Selon elle, « l'ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse ».

« Le fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population se creuse rapidement », poursuit-elle. Selon l'étude de l'ONG, entre 2010 et 2014, la fortune des 80 personnes les plus riches a augmenté de 600 milliards de dollars tandis qu'elle a diminué pour la moitié la plus pauvre de la population. Aujourd'hui, ces 80 personnes se partagent le même montant de richesses que 3,5 milliards autres.

Ces inégalités devront, selon Oxfam, pousser les dirigeants internationaux à s'attaquer « aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obstacle à un monde plus juste et plus prospère ».

Lire aussi : Les revenus des plus riches sont dix fois plus élevés que ceux des plus pauvres

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/19/les-1-les-plus-riches-possederont-bientot-la-moitie-de-la-richesse-mondiale

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 13:48

http://dai.ly/xiwm1i

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 10:46

En 2015 : lancer une campagne nationale contre la hausse des tarifs publics !

Repris de PCF Paris 15, 31 décembre 2015

Les hausses des tarifs publics au 1er janvier suscitent une colère justifiée dans le pays, malgré tous les discours et les fourberies employés par les autorités pour les faire passer.

La hausse des tarifs SNCF a été annoncée à peine quelques jours avant seulement, en plein milieu des fêtes : 2,6% en moyenne (officiellement). Le cabinet de Ségolène Royal a timidement confirmé prétextant qu’il s’agit de financer la maintenance. De qui se moque-t-on ? La discrétion du pouvoir et de la direction de la SNCF correspond sans aucun doute à leur peur des suites de la grève contre la « réforme ferroviaire », devant ses conséquences maintenant palpables.

Le comble de l’hypocrisie a été atteint par le Conseil régional de « gauche » d’Ile-de-France avec la hausse décidée en décembre du Pass Navigo et des tickets de transport régionaux RATP/SNCF. Le ticket à l’unité augmente de 5,8% à 1,8 euro, le carnet de 10 de 2,9% à 14,10 euros. Pour les habitants de Paris et des communes limitrophes, l’abonnement mensuel prend encore 4,3% passant de 67,10 euros à 70 euros.

Mais là, la « gauche » brandit son prétexte : l’avènement en septembre du Pass Navigo à tarif unique pour toute la région capitale, conformément à une promesse électorale de la « gauche » en 2009 (de l’UMP de Copé en 2004). Nous avons déjà montré combien le coût de la mesure, de l’ordre de 500 millions d’euros par an, sera supporté par la collectivité, très sévèrement par les salariés des zones 1 et 2, pendant que les employeurs, principaux bénéficiaires se voient compenser le relèvement de leur versement transport. Voir notre article en lien : Pass Navigo au tarif unique de 70 euros: le patronat n’aura rien à payer ! Qui va payer alors ? . Il y a fort à parier qu’en septembre le prix unique du Pass Navigo soit encore revu à la hausse, au-dessus des 70 euros.

Depuis 2009, le prix du Pass Navigo 2 zones – le plus répandu – aura augmenté de 24%, c’est-à-dire 222 euros par et par personne, alors que l’inflation cumulée aura à peine atteint 7%. En 2014, l’inflation atteindra 0,3% mais les tarifs SNCF augmentent de 9 fois plus, de 2,6% !

Pour la première fois depuis 1996, l’INSEE, dans ses dernières données, a officiellement reconnu que le pouvoir d’achat des salaires avait baissé de 0,4% en 2012, celui des retraites reculant bien davantage. Les ménages de travailleurs n’ont pas attendu ses chiffres pour s’apercevoir d’un recul bien plus important de leur pouvoir d’achat réel. La hausse des dépenses contraintes – logement, assurances, transports, chauffage etc. – va bien au-delà des chiffres moyens de l’inflation. C’en est l’une des causes.

Le scandale le plus voyant est atteint par les prix du gaz. Ils ont été augmentés de 82% depuis 2005 ! Le principal prétexte avancé était, avec constance, la hausse des prix du pétrole brut sur lesquels seraient indexés les contrats de fournitures notamment de GDF-Suez. Les cours du pétrole diminuent fortement, pourtant, le gouvernement annonce une nouvelle augmentation du gaz pour les particuliers de 1,8% en janvier 2015.Officiellement, il s’agit de faire payer aux ménages une nouvelle hausse de la « taxe carbone ». C’est du vol ! Pendant ce temps, GDF-Suez accumule les profits, 2,6 milliards d’euros sur le premier semestre 2014. De très fortes hausses d’électricité sont aussi prévues.

Les hausses de tarifs publics ne correspondent en rien avec une amélioration du service rendu. Tout au contraire, le gouvernement continue à faire payer aux usagers le démantèlement du service public et la rente actuelle et future aux multinationales.

2,6% d’augmentation à la SNCF après une année 2014 marquée par la suppression de milliers de kilomètres de voies, de dizaines d’arrêts et de gare, de centaines de trains et guichets, de postes de contrôleurs ! En revanche, le gouvernement trouve sans peine 60 millions d’euros à verser à un lobby américain pour que la SNCF aille faire rouler le train de la privatisation … aux Etats-Unis ! Usagers, contribuables, nous sommes rackettés pour financer la privatisation, la transformation de la SNCF en multinationale, pour financer les intérêts des banques qui se gobergent des dettes fabriquées du service public.

C’est sans doute à La Poste, en ce premier janvier, qu’apparaît toute la brutalité, tout le cynisme de ces directions, de ces gouvernements français successifs et de leur Union européenne. Le prix du timbre normal augmente de 15%, certains tarifs « économiques » augmentent de 25%. La direction prétend qu’il s’agit de compenser la perte de volume du courrier. Au contraire, il s’agit de l’accélérer, tout en rançonnant les usagers, en liquidant l’égalité de traitement, en liquidant des moyens et des personnels, pour détruire un service unique, inestimable – la venue d’un facteur dans tous les foyers 6 jours par semaine, un réseau unique de bureaux dans le pays – avant que tout projet d’adaptation et d’amélioration du service ait pu voir le jour.

Partout des luttes se développent. A la SNCF, la force de la grève contre la réforme ferroviaire rend plus difficile la casse du service public. A La Poste, des centaines de luttes locales se sont déclenchées en 2014 (voir notre dernier tract en lien : En 2015, nationaliser la lutte pour le service public de LA POSTE : C’est possible, c’est nécessaire !). En 2009, des millions d’usagers ont dénoncé la transformation en société anonyme et affiché leur volonté de défendre le service public. Dans la bataille idéologique, l’Union européenne a fini d’être démasquée comme le syndicat des prédateurs capitalistes. Le prétexte des directives européennes à la casse des services publics ne peut plus fonctionner. Les usagers, les salariés, la population finissent de faire le deuil des faux espoirs répandus avant les élections de 2012 entretenus pour les pousser à la résignation.

La solution est dans la lutte, dans la convergence des luttes entre salariés des différents services publics, entre salariés et usagers, contre cette politique de casse qui atteint directement, durement, chacun d’entre nous dans sa vie de tous les jours.

En 2015, communistes, nous serons de ceux qui impulseront la campagne nationale contre les hausses des tarifs publics.

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 10:35

Bennett, ministre israélien : "J'ai tué beaucoup d'Arabes, aucun problème avec ça"

Dernière modification : 30/07/2013

Le ministre israélien de l'Économie, Naftali Bennett, a préconisé de tuer tous les "terroristes" attrapés par les autorités plutôt que de les mettre en prison. "J'ai tué beaucoup d'Arabes, aucun problème avec ça", a renchéri le chef de "Foyer juif".

Les propos choquent. Alors que Palestiniens et Israéliens viennent de s’asseoir à la table des négociations, le chef du parti pro-colonisation "Foyer Juif", parti de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahou, s’est illustré, lundi 29 juillet, en affirmant qu’il n’y avait "aucun problème" à tuer "beaucoup d’Arabes".

L’échange entre Naftali Bennett, qui est également ministre de l’Économie, et un conseiller sur la sécurité nationale, Ya’akov Amidror, a été révélé par le grand quotidien israélien Yedioth Ahronoth, qui précise que les deux hommes étaient en train de discuter de la libération de prisonniers palestiniens.

Dans son édition papier en langue hébreu, le quotidien centriste retranscrit la conversation ainsi :
"Bennett : "Quand t’attrapes des terroristes, tu dois simplement les tuer"
Amidror : "Écoute, c’est pas légal"
Bennett : "J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie – et il n’y a aucun problème avec ça""

Selon la porte-parole de Naftali Bennett, il s’agissait de proposer une politique sécuritaire plus efficace consistant à "éliminer les terroristes" plutôt que les garder en prison pour ensuite les relâcher. Selon elle, les Arabes évoqués par le chef de "Foyer juif" ont été abattus dans le cadre de son service dans l’armée.

Peu de chance cependant que ces précisions déjouent les accusations de racisme. Le ministre israélien, bien connu pour son opposition à un État palestinien, est resté silencieux sur d'autres formes de terrorisme, comme les actions "price tag" ("le prix à payer") menées par des extrémistes juifs contre les habitants de Cisjordanie.

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 16:37
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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 12:39

Lorsque, en octobre 2007,
l’ex-numéro deux du Medef, Denis Kessler, écrivait dans l’hebdomadaire Challenges qu’il fallait « sortir de 1945 [et] défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance », il provoquait un tollé dans la France sarkozyste.

Mais quand, en novembre 2012, Louis Gallois, estampillé patron de gauche, déclarait devant le Sénat (alors à majorité de gauche) que « le pacte social de 1946 (était) à bout de souffle et (qu’il fallait) le renouveler », la France hollandiste n’a pas relevé. L’aboutissement d’un long procèssus de dénigrement du programme du CNR, les « Jours heureux », entamé par les patrons de combat des années 1960 et achevé avec les sociaux-libéraux installés aujourd’hui à Matignon et à l’Élysée ?

En 1967, les ordonnances Jeanneney entament la livraison progressive de la Sécurité sociale au privé. Viendront le tour des retraites, censées « débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain » mais dont les conditions d’accès ne cessent de se durcir, tandis que le niveau baisse d’année en année. Dans la foulée, le financement de la protection sociale, « deuxième salaire » socialisé, soustrait au capital parce que directement prélevé sur la richesse créée, est sans cesse réduit. Sous pression du patronat et avec la bénédiction des gouvernements de droite et socialistes successifs, les allégements de « charges » patronales se multiplient, ce que consacre le pacte de responsabilité.

Quant au service public, il se réduit comme peau de chagrin. Le CNR avait instauré nationalisations, statuts des mineurs, des électriciens et des gaziers ? Aujourd’hui règne le credo reaganien, « l’État est le problème ». En cinquante ans, le programme du CNR a subi les attaques frontales du patronat dont les effets n’ont jamais été jugulés par les atermoiements d’une gauche atone. Lors de la dernière université d’été du Medef, Denis Kessler jubilait : « C’est la première fois qu’un Premier ministre socialiste (Manuel Valls) nous dit qu’il aime les entreprises. »

Pour cette gauche-là, les « Jours heureux »ne sont plus la « référence des forces de progrès » 

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 09:53

SOCIÉTÉ

ATTENTAT DU 7 JANVIER 2015

TERRORISME

LIBERTÉ DE LA PRESSE

CHARLIE HEBDO

Pour Charlie Hebdo. La réponse immédiate de la rue, comme une évidence

THOMAS LEMAHIEU, GRÉGORY MARIN ET LIONEL VENTURINI

JEUDI, 8 JANVIER, 2015

L'HUMANITÉ

De nombreux rassemblements, une centaine en tout, se sont tenus hier soir en France, ainsi qu’à l’étranger, pour refuser la barbarie et affirmer les principes de liberté de la presse et de pluralisme face à la violence.

UNE MARÉE HUMAINE A ENVAHI HIER SOIR LA PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À PARIS ET DES MANIFESTATIONS SE SONT DÉROULÉES EN FRANCE ET EN EUROPE.

PHOTO PATRICK NUSSBAUM

Comme une évidence. Des rassemblements dans de nombreuses villes de France, ainsi qu’à l’étranger comme Rome, Berlin ou Québec, une centaine en tout, se sont tenus hier dans une réponse immédiate et collective, sans souci d’appartenance, à l’assassinat de journalistes, employés du magazine, et policiers. À Paris, dès 17 heures, c’est la place de la République qui a été choisie, une évidence encore, pour abriter les rassemblements à l’appel de syndicats de journalistes, de confédérations, de partis – à l’exception du FN qui n’appelait pas aux rassemblements –, d’organisations de jeunesse… L’Humanité, comme d’autres titres de la presse, a appelé « l’ensemble des salariés disponibles à participer au rassemblement en hommage aux victimes du massacre », sous la banderole du journal.

« Vous ne nous musellerez pas »

La nuit tombe sur la République, à quelques centaines de mètres du siège de Charlie Hebdo. À 17 heures, hier après-midi, des centaines de citoyens sont déjà massés autour de la bouche de métro. L’appel a circulé sur les réseaux sociaux, bravé la préfecture de police de Paris déconseillant tout rassemblement tant que les trois tueurs sont en fuite. Certains ont imprimé sur des feuilles volantes le slogan « Je suis Charlie », né lui aussi sur les réseaux sociaux, sur fond noir. Des unes de Charlie, bricolées vite fait en pancartes. Des journalistes brandissent leurs stylos ou des feutres de dessin, ajoutant parfois leurs cartes de presse. Du défi dans le geste, « vous ne nous musellerez pas ». Il règne un grand silence sur toute la place. Sidération dans la foule qui gonfle. Beaucoup se racontent l’instant où ils ont appris la nouvelle. Avec qui ils étaient, ce qu’ils faisaient. « Et elle me dit : “Tu as entendu ce qui est arrivé à Charlie ?” » Une retraitée raconte comment elle n’a pas hésité une seconde : « J’achetais très rarement le journal, mais quand on s’attaque à l’humour et à la liberté de la presse, je ne pouvais pas ne pas être présente. » Au fil des minutes, le rassemblement s’étend encore jusqu’à remplir toute la place de la République et déborde sur les avenues et boulevards adjacents. Le silence se rompt subitement. « Charlie, Charlie », scande le rassemblement. « Liberté d’expression », répondent de petits groupes. Et les applaudissements nourris, longs et graves, remplissent la place de la République. Tous, engagés ou pas, syndicalistes ou non, ont exprimé, à l’instar des délégués syndicaux de notre rédaction, SNJ-CGT et SNJ, leur « solidarité avec le personnel de Charlie Hebdo ». Ailleurs dans la capitale, au Palais de Tokyo, des artistes bombent un énorme « Je suis Charlie », affirmation muette de ralliement. Ailleurs en France, c’est la même gravité qui s’impose. À Avignon, une Marseillaise est entonnée place de l’Horloge, « les larmes nous gagnent », twitte un habitant. « Impossible d’accéder place des Terreaux » en raison de la foule, relève un Lyonnais. Dix mille personnes à Lyon, autant à Toulouse ; une présence rare et forte. Dans la capitale, de nombreux responsables politiques sont là, des élus témoignant, écharpe en bandoulière, de la teneur voulue de ce rassemblement. Des responsables syndicaux aussi. À 18 heures, la place est noire de monde, la circulation coupée. Et cette foule toujours grave, dense et unie. Debout.

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 13:47

 

 

EN DÉBAT

MARIE-GEORGE BUFFET

MICHEL GODET

LIÊM HOANG NGOC

FREDERIC BOCCARA

Ce qui nous attend et ce que nous voulons pour l'année 2015

politique économique et sociale

LUNDI, 5 JANVIER, 2015

L'HUMANITÉ

Par Marie-George Buffet, députée Front de gauche, Michel Godet, membre de l’Académie des technologies et essayiste (1), Liêm Hoang Ngoc, membre du bureau national du PS et Frédéric Boccara, membre du conseil national du PCF.

 

Marie-George Buffet : "Nous sommes nombreux à penser que l’engagement politique n’a de sens que s’il fait tomber les murs et vise à faire vivre tous les possibles ! Alors si en 2015 on se bougeait ? "

Photo : Joël Saget/AFP

  • "Et si de nouveau, on rêvait" par Marie-George Buffet, députée Front de gauche

Espérer, rêver, imaginer, créer, progresser, construire : ces mots, les libéraux de tous bords, les mal penseurs experts de l’austérité ont presque réussi à les éradiquer, tant la politique avec eux se conjugue avec régression et conservatisme. D’alternance en alternance, la gauche s’est décomposée, la droite s’est extrémisée. Le débat politique n’est plus un débat de valeurs, n’est plus un débat sur un projet de société, mais une opération de calcul mental se résumant à plus ou moins 3 % de déficit public. Les fondements de notre République, Liberté, Égalité, Fraternité, sont calibrés au minimum dans les carcans de l’économie de marché et des directives européennes. Tout ce qui a fondé l’espérance et le combat de générations, changer le quotidien et bâtir des jours meilleurs, est aujourd’hui tu. Le mot salaire est banni, le mot coût règne. Le travail est malmené par la flexibilité et la compétitivité devenues cultes. Le mot révolution est jeté aux oubliettes de l’histoire, le pragmatisme est la référence. Des hommes et des femmes de par le monde peuvent subir les pires dominations, les pires violences, peu importe si la planète de la finance tient !

Mais tient quoi ? Quel est le sens d’un monde où la seule vision serait d’acheter au plus bas prix le travail des êtres humains pour le revendre au plus bas prix à d’autres de moins en moins rémunérés ? Un monde où les marchés du gaz, du pétrole ou de l’uranium feraient office de cache-misère des droits humains ou du développement durable. Alors, on me demande de parler de ce qui nous attend en 2015 ? Les sondages nous ont déjà suggéré une réponse, les scores de l’UMP et du FN seront conséquents et la gauche va continuer à perdre. En 2017, le pire est à craindre… Sortez les mouchoirs, braves gens et laissez les experts en austérité travailler !

Désolée ! Je n’ai pas envie de regarder passer l’enterrement de l’espoir. Et je crois ne pas être la seule. Nous sommes nombreux à penser que l’engagement politique n’a de sens que s’il fait tomber les murs et vise à faire vivre tous les possibles ! Alors si en 2015 on se bougeait ? En 1789, les révolutionnaires ont construit la République en liant mobilisations populaires et lois, un travail gigantesque qui dit que tout est permis lorsqu’un peuple et ses représentants le veulent. En Grèce, en Espagne, de nouvelles alternatives se lèvent, la France peut relever ce défi ! Redonner du sens à la politique, c’est l’exigence pour 2015, cela veut dire repositionner le débat et donc notre combat, sur la société que nous voulons pour demain. C’est un appel à une mobilisation citoyenne qui, de luttes sociales et de mobilisations féministes aux combats pour les droits des êtres humains, doit envahir le débat d’idées et déferler dans les rues. La rue occupée tous ces derniers temps, par les forces de la réaction et du grand capital, les idées rétrogrades ont battu le pavé ! Alors, si j’ai une envie pour 2015, c’est que le peuple construise des barricades, des barricades d’idées, de luttes, et les conforte par le suffrage universel. Alors, si j’ai une envie pour 2015, c’est que ses représentant-e-s soient à la hauteur et aient le courage de combattre frontalement la réaction dans tous les domaines sans tergiverser. Alors, sortons, sortons du schéma politique actuel et œuvrons, car communistes, à une alternative de gauche avec un nouvel élan pour le Front de gauche. « Il est grand temps de rallumer les étoiles », a dit Guillaume Apollinaire, c’est mon espoir et mon combat comme députée du Front de gauche.

  • « Oui à l’économie de marché ! » par Michel Godet, membre de l’Académie des technologies et essayiste (1)

Notre pays est mal dans sa peau. Le pessimisme vis-à-vis de l’avenir tout comme le rejet de l’économie de marché font partie de l’exception française et ne datent pas de la crise de 2008-2014. Cela fait vingt ans que, dans les enquêtes européennes, la moitié des Français déclarent avoir peur de tomber dans l’exclusion. Pour ma part, je reste confiant face à l’avenir malgré les imperfections de notre économie de marché et la montée choquante des inégalités (moins en France qu’ailleurs), malgré les dérives, bien réelles, de la finance internationale. En effet, les facteurs de développement sont d’abord endogènes et il est possible d’avoir moins de 5 % de chômeurs comme en Allemagne ou en Suisse et même en France comme dans le pays de Vitré, le Choletais vendéen, dans l’Ain ou dans le Cantal. Les clés de ces succès sont à la portée de tous : volonté et compétence des élus, attractivité des territoires, qualité de vie et de logement, mixité sociale, inégalités pas trop fortes. Ces bonnes nouvelles ne suffisent pas à faire oublier le triste sort des plus démunis face à l’arrogance des nantis, de leurs privilèges économiques et statutaires, et à l’ignorance des réalités économiques où est tenue une bonne partie de population. La France a vécu depuis trente ans au-dessus de ses moyens, sous perfusion de la dette qu’il faudra bien rembourser en se mettant à la diète. En 2015, comme en 2014, on va vivre en empruntant 4 % de PIB, soit dix fois plus que la croissance réelle de ce même PIB (0,4 %) ! Obtenir une croissance de 1 % ne changera pas la réalité : le PIB par habitant continuera de baisser de 0,2 % par an, comme il le fait depuis 2008.

Dans ces conditions, nul besoin d’être prophète pour annoncer que la croissance molle des cheveux gris ne suffira pas à faire reculer le chômage qui va encore augmenter en 2015. Comment sortir de cette impasse ? La réponse est bien du côté de la politique de l’offre compétitive qu’entend mener le gouvernement Valls pour partir à la conquête des marchés émergents. Cette deuxième gauche réaliste, sociale-libérale et malheureusement minoritaire dans son camp, a compris que c’est l’entrepreneur et l’innovation qui créent l’activité, la richesse et l’emploi. Elle sait que le coût du travail trop élevé tue l’emploi, que si les marges de rentabilité de nos entreprises sont faibles, il n’y a plus d’investissement ni de financement de l’innovation compétitive. Certains parmi la gauche de la gauche pensent qu’il suffirait de faire payer encore plus les riches ! 90 % des Français trouvent l’idée sympathique. Mais ils oublient que le 1 % des ménages les plus riches paient 30 % l’impôt sur le revenu. Aussi, lorsqu’ils partent, ceux qui sont restés doivent se partager des impôts supplémentaires.

Suggérons une bonne résolution pour 2015 : incitons nos riches expatriés à revenir et développons la contagion du don chez eux afin d’améliorer l’état de nos finances publiques. Autant de marché que possible, mais autant d’État que nécessaire. C’est dire plus de marché où l’on en manque comme dans les monopoles sclérosés, mais aussi plus d’État stratège quand le long terme est en jeu. Car le marché est myope face au long terme. La Chine a montré l’efficacité de l’économie autoritaire de marché et Cuba la misère de l’économie autoritaire sans marché. La France a besoin d’un État plus fort pour permettre l’épanouissement de l’économie de marché tout en la maîtrisant. La formule de Lionel Jospin : « Oui à l’économie de marché, non à la société de marché » est plus que jamais d’actualité.

(1) Dernier ouvrage : Libérez l’emploi, pour sauver les retraites, éditions Poche Odile Jacob.

  • "Une bataille ultime pour éviter le pire" par Liêm Hoang Ngoc, membre du bureau national du PS

L’année 2015 sera celle de la dernière chance de la mandature Hollande, dont le bilan est loin d’être globalement positif. La réforme bancaire a été faite de manière minimaliste : les banques universelles continueront à couvrir les risques pris dans le cadre de leurs activités de « tenue de marché » par nos dépôts. La réforme fiscale a été vouée aux gémonies : il n’y aura pas de grand impôt universel sur le revenu assis sur une assiette large. Le « sérieux budgétaire » s’est transformé en un vaste gaspillage budgétaire de 41 milliards de cadeaux fiscaux au Medef. Il fait montre de son incapacité à réduire la dette, à faire revenir la croissance et à inverser la courbe du chômage : la croissance restera d’autant plus faible que les coupes budgétaires pourvues à partir de cette année contrecarreront les effets positifs de la baisse des prix du pétrole et de la baisse de l’euro sur l’activité économique. Le contre-choc pétrolier, matérialisé par la baisse des prix de l’essence, équivaut littéralement pour les ménages à une augmentation de leurs salaires qui stimulera la consommation. La baisse de l’euro par rapport au dollar, provoquée par l’action de la BCE, améliorera la compétitivité des entreprises européennes qui exportent dans le monde. Démonstration est ici faite que deux des dogmes de la pensée unique (l’inefficacité d’une relance de la demande et l’euro fort) étaient des aberrations. Au-delà de la mise au rencart des modestes engagements de campagne, c’est l’agenda que la droite n’avait pas osé mettre en application qui est désormais à l’ordre du jour. Jacques Attali est à nouveau convoqué. De nouveaux chiens de garde font la promotion d’Emmanuel Macron, dont le programme n’est clairement pas socialiste : augmentation du temps de travail, travail du dimanche, mise en cause de la représentation des salariés et de l’expertise des comités d’entreprise, nouvelles cessions d’actifs (synonymes de démantèlement des noyaux durs de nos entreprises stratégiques et du transfert de leur contrôle aux marchés).

Le congrès du PS permettra-t-il enfin à la gauche du PS de démonter la justesse de sa critique ? Cette bataille ultime mérite à l’évidence d’être menée pour éviter le pire. En l’absence de changement de cap, les élections départementales et régionales feront tendre les scores du PS vers ceux du Pasok grec. Quel que soit son candidat, le parti d’Épinay disparaîtra du second tour de l’élection présidentielle de 2017. Son groupe parlementaire sera réduit à la portion congrue. Les dignitaires du PS en sont tellement conscients que de grandes manœuvres se préparent d’ores et déjà en coulisse. Certains préparent un changement dans la continuité en suggérant un ravalement de façade, matérialisé par la nomination du président de l’Assemblée nationale en lieu et place de Manuel Valls après la défaite annoncée aux élections départementales. Un peu de peinture verte serait utilisé pour dessiner un nouveau gouvernement aux apparences écolo-socialistes. Un peu de rose foncé serait même imprimé par la promotion de quelques frondeurs. Cela permettra-t-il, lors des élections régionales, de présenter un visage plus conforme aux attentes déçues des abstentionnistes, dont le cœur est formé par les électeurs socialistes ? Rien n’est moins sûr, compte tenu des ballons d’essai lancés par Macron et les engagements pris par Bercy pour réduire de 50 milliards les dépenses consacrées aux services publics et à la protection sociale d’ici 2017. Que faire en cas d’échec de l’opposition de gauche du PS à insuffler un cours nouveau en 2015 ? Il faudra peut-être suivre l’exemple de nos camarades de la gauche socialiste grecque, qui œuvrent désormais activement à la victoire de Syriza contre la politique imposée par la troïka.

  • "Des alternatives radicales et graduelles" par Frédéric Boccara, membre du conseil national du PCF

L’année 2015 promet d’être rude. C’est aussi l’année des tournants possibles, avec en leur cœur l’enjeu des banques (dont la BCE) et des alliances politiques, sociales, culturelles pour révolutionner cet obstacle qui peut être un levier majeur pour l’emploi, les entreprises et les services publics. Les attaques vont être fortes dans une situation difficile et de crise politique aiguë. Attaques contre le droit du travail, l’emploi, la protection sociale, en France mais aussi une quasi-récession en Europe et la crise qui menace d’éclater avec une suraccumulation encore accrue depuis la crise financière de 2008. Les enjeux internationaux aussi avec la BCE, la possible victoire de nos camarades de Syriza en Grèce, mais aussi le traité transatlantique (Tafta), le climat, sans oublier la géostratégie avec d’une part l’envenimement de conflits (Ukraine, Palestine…) mais d’autre part, outre une éventuelle percée en Grèce, le résultat somme toute anti-islamiste en Tunisie, le nouveau positionnement de la Chine et des autres Brics qui ont créé la Banque de développement pour une alternative au dollar et au FMI, avec des financements ouverts à tous les pays sans conditions sur les politiques appliquées. Il va s’agir de donner du sens à tout cela, en nourrissant des combats politiques, sociaux et d’idées. Pas uniquement des combats en « contre » mais porteurs aussi de propositions précises et immédiates. Pour aussi desserrer la chape de désespérance et de sidération. Pour une année de luttes nouvelles.

Face à l’offensive contre le coût du travail et à l’alliance Valls-Macron-Gattaz-Hollande, il faut dénoncer le coût du capital (banques, dividendes, etc.) et exiger de le faire reculer mais il faut aussi insister sur l’alternative : des dépenses dans les services publics, la recherche et développement, la formation, les salaires et les qualifications. Car il va falloir faire face à quatre fronts. Ceux qui disent que le coût en excès c’est le travail, ceux qui disent que c’est l’étranger, et ces deux-là se rejoignent. Mais il y a aussi les sirènes de la limitation, qui prétendent qu’il faudrait simplement ne pas en faire trop, limiter et compenser les aides au profit, limiter la finance. Cela ne marchera pas. Il faut enclencher vraiment une autre logique. Mais c’est là qu’intervient le quatrième front, du jusqu’au-boutisme, exigeant au nom de la radicalité : tout ou rien. Et donc rien ? Le mûrissement politique peut faire que l’année 2015 soit celle d’une réorientation vers des batailles d’alternatives radicales et graduelles. Par exemple, obtenir qu’une banque prête à taux zéro à une ville, c’est, si on le généralise, révolutionnaire ! Réussir avec les socialistes frondeurs à transiger pour exiger qu’une partie, même petite, de l’argent affecté au CICE serve à baisser le coût des investissements s’ils développent l’emploi et les conditions de travail, ou que la BPI le fasse ! C’est le contraire de ce que veut Gattaz. Trois batailles majeures, mais il y en aura d’autres : les collectivités locales, la BCE, les entreprises. Bataille dans les communes pour que les banques financent leurs services publics au lieu de leur pomper le sang (l’État leur retire certes 1,5 milliard d’euros en 2014 mais les banques leur prennent plus de 2). Une lutte politique majeure dans les départements avec les élections serait l’exigence de créer des fonds nouveaux, anti-capital, forçant les banques à appuyer l’emploi des entreprises. En Europe il est grand temps d’oser dire : « L’argent des Européens, la BCE doit financer les services publics dans toute l’Europe », elle le peut, à taux zéro, avec la proposition d’un nouveau fonds européen.

Ne laissons pas les Grecs seuls ! Enfin, je rêve (?) d’une tout autre organisation du PCF pour impulser la bataille du coût du capital dans les entreprises et dans les territoires face au projet Macron. Les banques, ai-je envie de dire, les banques et une autre utilisation de l’argent au cœur du soutien au capital, mais aussi au cœur de 2015. Pour ouvrir vraiment de toutes autres perspectives jusqu’à la grande exigence de civilisation d’une autre mondialisation : de partages et de biens communs pour toute l’humanité. Un beau nom pour un projet ?

 

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BRUNO FORNACIARI

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