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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 08:55
 

Dans un article important publié par la site internet de l'Humanité, samedi 26 mars 2011, le sénateur communiste Jack Ralite, ancien ministre, exhorte la gauche, toute la gauche, à se ressaisir avant le deuxième tour des élections cantonales, ce dimanche. Citant en avant-propos Albert Camus : «Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde», Jack Ratite, non sans émotion et une certaine solennité, ne mâche pas ses mots concernant l'attitude de certains candidats de gauche.

«Voici 50 ans qu’à des titres divers, je suis élu de cette banlieue dont Saint-Denis et Aubervilliers sont si symboliques de la vie populaire, de l’histoire ouvrière, rappelle le sénateur. Je connais les efforts gigantesques d’invention et d’action, pour et avec les habitants, que ces villes ont dû faire pour sortir de leur statut de « communs de la société.» Puis il précise : «Et comme chacun, aujourd’hui, je mesure ce qui se joue à Aubervilliers, à Saint-Denis et dans le Val-de-Marne : placés par les électeurs loin derrière les candidats Front de Gauche au premier tour, des candidats PS/EELV ont décidé de se maintenir au second, au rebours de toute l’histoire de la gauche -et ceci malgré les réticences de nombreux militants de ces deux partis, ouvrant par là même la boîte de Pandore des divisions à gauche.»

Nous y voilà. Ajoutant que «cette affaire n’est pas une guerre picrocholine», mais «pose, très au-delà des enjeux de pouvoir et de postes, une question fondamentale de morale», Jack Ralite déclare qu’en «balayant les principes qui avaient permis les victoires passées, les candidats PS/EELV concernés obèrent celles de l’avenir. Surtout, ils lâchent les digues de la compromission au pire moment, à l’un de ces instants où seule l’éthique peut sauver la politique.» On ne saurait mieux exprimer ce que tous les citoyen(ne)s authentiquement de gauche pensent intimement, parfois avec colère, depuis quelques jours…

«Je le dis à hauteur d’homme, mais avec force: cela me déchire», écrit le sénateur communiste et ancien maire d’Aubervilliers. Les choses sont simples: pour l’emporter, les candidats PS/EELV ont en effet besoin des voix non pas seulement de la droite, mais aussi de l’extrême droite. Et la droite, pour la première fois explicitement à Saint-Denis, appelle à voter PS/EELV... Vous avez bien lu ! Jack Ralite l’écrit sans détour: «Imagine-t-on ce que serait un conseiller général de gauche qui, devancé au premier tour, l’emporterait au second par l’apport de voix de droite mais surtout, dans le rapport des forces actuels, par l’arbitrage du FN? Mesure-t-on le désarroi, la confusion, la brèche que cela créerait? Ainsi, un homme, une femme de gauche pourrait être élu-e à la faveur de pratiques devant lesquelles certains hiérarques de droite même reculent? Et dans des territoires si emblématiques de ce que la gauche peut faire de meilleur au service des populations? Mais c’en serait fini de la dignité de la politique, de l’honneur que l’on a, tous, de croire en quelque chose qui dépasse nos seuls intérêts!»

En ces heures de grands troubles républicains, particulièrement dans ces quartiers populaires où les souffrances de ceux que rongent le chômage, l’insécurité, l’échec scolaire sont immenses et dévastatrices, je pense exactement comme Jack Ralite: «Que l’on n’invoque pas ici le pluralisme, encore moins la démocratie. Ce qui blesse le pluralisme, ce n’est pas qu’un candidat respecte les principes du désistement républicain. Et ce qui souille la démocratie, c’est bien que l’on puisse sacrifier les valeurs fondamentales aux intérêts égoïstes.»

Jack Ralite a raison: «Jamais je ne détournerai la colère ailleurs que vers ceux qui mettent le monde à l’envers, jamais je n’instrumentaliserai le malheur et la misère. Et jamais je ne dévaloriserai ce que des décennies de gestion de gauche ont gagné pour les habitants d’Aubervilliers, de Saint-Denis, et de bien d’autres villes, dans le domaine de la santé, de la culture, du social, de la jeunesse. Car dénigrer, instrumentaliser, c’est à terme ajouter les désillusions à la souffrance, remplacer la colère par la rancœur, le chemin de l’action par la fausse route de l’abstention et du rejet de l’autre. Face à la misère, bien plus qu’ailleurs, il faut toujours et toujours rassembler. Et rien d’autre.»
De fait, comment peut-on, en toute (in)conscience, mettre le Front national, plus menaçant que jamais, au centre du jeu, favorisant ainsi «la contamination par ses idées». L’indignité a-t-elle encore des bornes, quand elle se cache derrière une République blessée, souillée?

POUR LIRE L'INTEGRALITE DU TEXTE DE JACK RALITE
ET LE DIFFUSER LARGEMENT :
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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 05:53

Des succès arrachés parfois de haute lutte face à des candidats de gauche ayant refusé de se désister devant le candidat arrivé en tête de la gauche, comme à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où la sortante communiste l’a finalement emporté contre le candidat EELV-PS, tout comme à Aubervilliers. Dans ce département, où le PS et EELV se sont entendus pour tenter d’empêcher la réélection des communistes sortants, l’alliance ne se montre pas fructueuse.

Le PCF, qui s’était maintenu en retour face au candidat EELV soutenu par le PS à Montreuil, emporte le canton.

Dans le Val-de-Marne, la même stratégie du PS et d’EELV entraîne la même sanction, ceux-ci échouant à démettre les élus communistes sortants, le PCF gagnant même un siège jusqu’alors détenu par le PS, qu’il avait devancé au premier tour, à Villeneuve-Saint-Georges.

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 08:03

cantonales 2011

Reléguées le plus souvent en position de suppléantes, elles représentent 13,8 % des élus à l’issue des élections cantonales. Il n’a pas été compliqué aux partis politiques de respecter la loi « sur la parité » de 2008. Il leur suffisait d’appliquer à la lettre le texte législatif les obligeant à présenter « un candidat, une remplaçante ou, à l’inverse, une candidate, un remplaçant ». Résultat : les femmes représentent 13,8 % des élus à l’issue des élections cantonales. Elles sont les grandes perdantes, avant l’UMP, de ce scrutin qui a placé une écrasante majorité d’hommes dans le fauteuil de conseiller général. On savait d’avance que la physionomie des assemblées départementales ne changerait pas, les hommes représentant 82 % des candidats titulaires. Les femmes ont été mises en seconde position. Comme suppléantes. Ainsi, sur les 3 124 candidats qui se sont disputé les 1 566 cantons encore à pourvoir au second tour dans les départements, 2 561 étaient des hommes. La tradition machiste qui persiste dans les formations ne peut faire oublier que le mode de scrutin uninominal à deux tours ne favorise pas non plus la représentativité des femmes en politique. Ce système électoral appliqué aux futurs conseillers territoriaux « ne place pas la parité sur la voie d’une amélioration », s’inquiète d’autant l’Observatoire de la parité. La proportionnelle reste toujours une idée neuve. Et l’argument selon lequel elle ne peut voir le jour en France, car elle profiterait au FN, n’est pas recevable. D’aucuns faisaient mine de s’effarer, lundi, de la nouvelle venue d’Arabie saoudite : les femmes n’auront pas le droit de vote ni d’éligibilité aux élections municipales fixées au 23 avril 2011. Un droit que les Françaises ont arraché en 1945. Mais accéder au pouvoir, même local, reste une conquête ici comme là-bas.

 

MINA KACI

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 07:21

 


cantonales_huma.jpg

Politique - humanitefr.png le 28 Mars 2011

  • Alsace : solidement à droite

Les deux départements alsaciens restent solidement ancrés à droite à l'issue des élections cantonales dimanche, malgré une forte abstention (58,3%) et une progression de la gauche dans le Bas-Rhin. Sur l'ensemble de l'Alsace, l'UMP a totalisé 40,46% des suffrages, et les "divers droite" 21%.

Dans le Haut-Rhin, "non seulement nous conservons la majorité mais nous la confortons, l'objectif est atteint et même dépassé", malgré une abstention de 56,97%, s'est félicité le président sortant (UMP) du conseil général Charles Butter, réélu au second tour (58%). Avec au moins 20 sièges à l'UMP et ses alliés, 10 de plus que l'opposition, le Haut-Rhin se situe "à l'encontre de la tendance générale", a-t-il ajouté. Alors que les trois candidats Front national présents au second tour ont été largement battus, les écologistes ont remporté un siège à Huningue, canton situé près de la centrale nucléaire de Fessenheim.

Dans le Bas-Rhin, la droite conserve également le pouvoir mais la gauche grappille trois sièges. Le Parti socialiste l'emporte notamment à Illkirch-Graffenstaden, où aucun candidat PS n'avait jamais été élu, à Schiltigheim, où le maire Raphaël Nisand a battu une candidate FN avec près de 69% des voix, et à Marmoutier. A Strasbourg, la gauche se maintient malgré un duel entre adjoints au maire écologiste et PS, où les Verts ont remporté une "victoire claire et nette" sur un sortant socialiste, s'est félicité le secrétaire régional d'EELV, Jacques Fernique. Les régionalistes de "Unser Land" (Notre pays) ont aussi créé la surprise à Sarre-Union. L'élu, David Heckel, a précisé que son parti était "proche du MoDem ou des Verts mais pas du tout à l'extrême droite" et qu'il siégerait avec les indépendants.

En lice dans neuf cantons, les candidats FN ont tous été battus en obtenant entre 25 et 30% des suffrages, sauf à Niederbronn-les-Bains (39,48%). "Les électeurs ont choisi peut-être en fonction d'un climat ambiant général", a commenté le président sortant du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel (UMP).

Dès le lendemain de ce scrutin, les présidents des deux départements alsaciens (Bas-Rhin et Haut-Rhin) et celui de la région Alsace -tous trois UMP- ont prévu de mettre sur pied un groupe de travail chargé d'étudier une union de leurs trois assemblées, avant même la réforme des collectivités territoriales programmée pour 2014. Ils souhaitent organiser un référendum avant la fin 2011 sur le principe d'une telle union, qui pourrait prendre le nom de Conseil (ou Congrès) d'Alsace.

 

  • Aquitaine : grand chelem à gauche

En passant à gauche dimanche soir au second tour des cantonales, les Pyrénées-Atlantiques ont permis aux socialistes de réaliser le grand chelem en Aquitaine, où quatre départements étaient déjà détenus par le PS. Partagé à égalité entre droite et gauche, mais dirigé par un président UMP au bénéfice de l'âge, les Pyrénées-Atlantiques comptent finalement 28 conseillers généraux de gauche contre 24 Modem-UMP et rejoignent ainsi pour la première fois les autres départements d'Aquitaine pilotés par des majorités de gauche, dans une région déjà dotée d'un exécutif régional PS. Désormais, "l'ensemble des départements d'Aquitaine sont présidés par la gauche, c'est un résultat historique", s'est félicité Alain Rousset, président PS du conseil régional d'Aquitaine.

En Gironde, l'hémicycle fortement dominé par le rose reste inchangé. La gauche y conserve ses 50 sièges, en retrouvant les 27 sièges qu'elle remettait en jeu, en particulier dans six duels face au FN, contre 13 à la droite, dont 4 renouvelables. A Carbon-Blanc, le président sortant Philippe Madrelle (PS) retrouve sans surprise son siège face au FN, et à Libourne, la candidate PS prend facilement la succession de Gilbert Mitterrand (PS), fils de l'ancien président de la République qui ne se représentait pas, face à la cousine de Ségolène Royal, Anne-Christine Royal (FN).

L'UMP ne parvient pas à faire basculer le canton de Bordeaux-2 où le maire Alain Juppé espérait prendre sa revanche par procuration face à la sortante, la députée PS Michèle Delaunay, qui l'emporte de 45 voix. "On ne peut pas dire que ce soit un triomphe pour" Mme Delaunay, a déclaré à la presse M. Juppé. "C'est un échec cinglant pour le maire de Bordeaux, numéro deux du gouvernement", a commenté de son côté M. Madrelle.

En Dordogne, la gauche gagne un siège. Les candidats UMP subissent un sérieux revers en perdant deux de leurs quatre cantons renouvelables. Les cantons de Villefranche-du-Périgord et Salignac-Eyvigues, où les sortants UMP ne se représentaient pas, ont basculé au profit du PS. La grande surprise s'est produite à Bergerac-1, le seul canton qui a basculé de gauche à droite, mais au profit du député villepiniste Daniel Garrigue, qui a pris sa revanche sur le sortant, le maire de Bergerac Dominique Rousseau (PS), qui lui avait ravi la mairie aux municipales de 2008.

Dans les Landes, la droite, ultraminoritaire, a conservé son seul siège en jeu (sur trois dans l'hémicycle), que la gauche espérait lui ravir, et est parvenu à en gagner un quatrième à Peyrehorade. A Gabarret, le sortant UMP Michel Herrero a bien résisté pour conserver son siège de 58 voix face au socialiste Serge Expert. A Peyrehorade, le maire de Saint-Etienne-d'Ort, Jean Pétrau (DVD), de l'Alliance centriste de Jean Arthuis, a détrôné Isabelle Cailleton (PS) par 223 voix. Dans l'assemblée départementale dirigée par Henri Emmanuelli (PS), la gauche compte désormais 26 conseillers généraux et la droite 4.

Dans le Lot-et-Garonne, le rapport de forces entre gauche et droite reste le même, soit 25 à 15. Le canton d'Agen-nord-est, historiquement à droite, est passé à la gauche, mais à Tonneins, la sortante socialiste Françoise Bize a mordu la poussière face au maire DVD de la ville, Jean-Pierre Moga, de 50 voix. Au 1er tour, le candidat FN y avait rassemblé plus de 26% des suffrages exprimés mais seulement 12,37% des inscrits.

 

  • Auvergne : le Front de gauche en force

En Auvergne, la surprise vient de l'Allier où le PCF et ses alliés du Front de gauche se renforcent au détriment du PS. La gauche se renforce dans le Puy-de-Dôme et dans les autres départements, le statu quo subsiste. Dans le Cantal et en Haute-Loire, la suprématie de la droite ne s'est pas démentie. Dans le Puy-de-Dôme, où la majorité de gauche se renforce avec l'élection d'un communiste et de socialistes au détriment des DVG.

Le conseil général de l'Allier reste dominé par le Parti communiste et ses alliés du Front de gauche. Pascal Vernisse, soutenu par le Front de gauche, gagne en effet le canton de Dompierre-sur-Besbre avec 68,13% contre un UMP, après avoir éliminé au premier tour le vice-président sortant socialiste Roland Fleury. Le PS cède donc du terrain avec, au sein de la majorité de gauche, 6 sièges contre 10 au PCF et deux au PRG, dont celui du député Gérard Charasse réélu avec plus de 74% contre un candidat Front national.

Face à ces dix-huit élus de gauche, la droite avait six élus renouvelables. Tous l'ont été sans véritables difficultés. Y compris l'UMP Christian Corne qui, malgré l'appel à voter de la gauche contre l'extrême-droite, laisse plus de 31% des voix au Front national. Le FN a récolté un nombre de voix sensiblement identique qu'au premier tour bien malgré un taux de participation encore plus faible qu'au premier tour (46,91% contre 48,75%). Le président du conseil général de l'Allier sera élu jeudi. Jean-Paul Dufrègne (PC, Souvigny), candidat à sa propre succession, devrait être reconduit pour un second mandat de trois ans.

En Haute Loire, le seul élément notoire est la suprématie d'une majorité centriste dans la lignée de l'ancien mentor du département Jacques Barrot et le rééquilibrage dans la minorité de gauche avec l'élection d'un écologiste à Tence. Dans le Cantal, l'équilibre est inchangé, la droite renforçant même sa position au détriment d'un divers gauche. Dans le Puy-de-Dôme, la gauche profite de ce renouvellement. Le PCF (+1) et ses alliés du Front de Gauche (+2) se renforcent, ainsi que le PS (+3), au détriment des Divers gauche (-4) et de l'UMP (-2).

A Clermont-Ferrand, le seul canton de droite (Clermont-Ferrand-sud-ouest) bascule à gauche, la candidate socialiste Dominique Briat l'emportant contre la sortante centriste Claudine Lafaye. Dans le canton de Lezoux, la doyenne du conseil général, l'UMP Marie-Gabrielle Gagnadre se retrouve battue par le jeune candidat socialiste Florent Moneyron.

 

  • Bourgogne : le statu quo

Le rapport de forces demeurait inchangé dimanche en Bourgogne au soir du second tour des cantonales, la Côte-d'Or et l'Yonne restant à droite, tandis que la Nièvre et la Saône-et-Loire se sont maintenues à gauche. Le Front national, présent dans 16 duels en Bourgogne, ne remporte finalement aucun siège.

En Côte-d'Or, où le FN semblait bien placé dans le canton de Saint-Jean-de-Losne, le conseiller général socialiste sortant, Roger Ganée (51,57%), a battu le frontiste Rémy Boursot (48,43%), arrivé seulement 40 voix derrière lors du 1er tour. A Beaune-nord, l'autre canton du département où le FN était impliqué dans un duel face à l'UMP, le candidat de la droite Denis Thomas s'est largement imposé (76,60%) face à Dominique Mottais (23,40%). Le département reste donc aux mains de la droite, la majorité de François Sauvadet, le président Nouveau centre sortant du conseil général, confortant même sa position. La droite compte désormais 23 élus sur 43, contre 22 précédemment, et la gauche 20. Le chef de file de l'opposition (PS-PRG-DVG) Jean-Claude Robert a reconnu sa défaite alors que le Parti socialiste avait fait de ce département, détenu avec un siège d'avance par la droite, une de ses cibles prioritaires.

Dans la Nièvre, c'est un statu quo parfait. Tous les candidats sortants ont été réélus et les successions dans chaque famille politique ont été assurées là où les conseillers sortants ne se représentaient pas. Le département reste donc largement à gauche avec 23 élus, contre 9 à la droite. La Nièvre a été le théâtre de cinq duels PS-FN, dimanche.

Dans l'Yonne, où la précédente majorité de droite comptait 20 sièges d'avance, la gauche réduit l'écart. La droite ne conserve que 12 des 16 cantons à renouveler qu'elle détenait, tandis que l'opposition en remporte 10, faisant basculer quatre cantons. Le FN était impliqué dans 6 face-à-face.

En Saône-et-Loire, fief du candidat à la primaire socialiste Arnaud Montebourg, dont le canton n'était pas renouvelable, le rapport de force reste sensiblement identique, la gauche remportant un canton supplémentaire qui accroît sa large majorité. Le FN était présent dans 3 duels. Les présidents des conseils généraux doivent être élus jeudi.

 

  • Bretagne : le cœur à gauche

La Bretagne, qui n'enregistre aucun basculement de départements, reste fermement ancrée à gauche, notamment dans ses bastions citadins traditionnels comme Brest, mais la droite a réussi à conserver le Morbihan et à gagner trois cantons dans le fief socialiste des Côtes-d'Armor. Dans ce département, Perros-Guirec a élu le seul candidat écologiste (EELV) de Bretagne, Sylvie Bourbigot (55,20%), qui gagne son siège grâce à un accord passé entre les formations PS et EELV du département avant le scrutin. De son côté, la droite a réussi à prendre trois cantons (Evran, La Chèze et Corlay), passés de justesse du PS à des divers droite.

Dans le Morbihan, la gauche, qui aurait dû gagner cinq sièges pour faire basculer la majorité de droite, en a finalement gagné trois (Gourin au 1er tour, Pluvigner et Saint-Jean-de Brevelay avec un candidat sans étiquette soutenu par le PS) tout en perdant celui de Guéméné-sur-Scorff où les voix du PS (25,02%) du premier tour ne se sont pas massivement reportées sur le sortant communiste, qui a totalisé 48,17% des voix (34,28% au premier tour). A Vannes centre, l'ancien ministre François Goulard (UMP), qui devrait briguer la présidence de l'assemblée départementale, l'a facilement emporté (55,42%) après un premier tour décevant (38,70%) grâce aux réserves du FN (10,68%) et des DVD (6,90%).

Dans le Finistère, la gauche a conservé ses 24 cantons sur les 28 renouvelables, laissant échapper à la droite Pont-Croix mais remportant la mise à Plabennec. Le PS renforce son implantation à Brest avec des scores de 73,85% à Brest-Lambezellec, 64,97% à Brest-Cavale blanche, 70,48% à Brest-Kerichen, 64% à Brest-Saint-Marc, 61,98% à Brest-Recouvrance, 71,98% à Brest-Plouzané, 60,18% à Brest-L'Hermitage et 73,59% à Brest-Saint-Pierre, canton du président PS du conseil général Pierre Maille. Dans un communiqué titré "une vraie claque pour la majorité présidentielle, le député UMP et villepiniste du Finistère Jacques Le Guen a expliqué que "l'annonce incontrôlée d'une hausse des tarifs de l'électricité en France de 30% sur cinq ans et l'ambiguïté de l'UMP sur le FN ont eu des effets catastrophiques sur les résultats des candidats de la majorité".

Statu quo en Ille-et-Vilaine, où la gauche prend le canton centriste de Pipriac mais perd Saint-Malo Sud qui passe à l'UMP (52,75%). Dans les deux face-à-face PS/Europe Ecologie du département dans deux cantons de l'agglomération rennaise, le PS reste largement vainqueur, avec 58,53% à Rennes sud-est (abstention 61,67%) et 59,62% des voix à Bruz (abstention 62,87%). A Rennes Nord, le PS Marc Hervé (38,56%), fils d'Edmond Hervé (maire de Rennes de 1977 à 2008), confirme son installation en politique avec un score de 66,02% face à l'UMP Bruno Chavanat (33,98%). Le FN fait une percée remarquée dans deux duels face à des socialistes, à Pleine-Fougères avec 34,07% et à Rennes-Le Blosne (22,10%).

 

  • Centre : majorité à droite

Le deuxième tour des cantonales n'a pas bousculé les équilibres en région Centre, où quatre des six départements restent à droite, mais la gauche a renforcé ses positions dans le Cher et en Indre-et-Loire, où se profile un duel de femmes socialistes pour la présidence. Dans ce dernier département, la confortable majorité PS-PC-EELV a finalement surmonté ses divisions et encore accentué son emprise, avec deux cantons gagnés sur la droite (24 sur 37). La présidente sortante Claude Roiron (PS) a été nettement réélue dans le fief de gauche de Tours Nord-ouest, avec près de 59% des voix. La conseillère et députée Marisol Touraine s'est, elle aussi, imposée facilement avec près de 60% des voix, alors qu'un candidat EELV (Europe Ecologie-Les Verts) faisait une entrée inédite à l'assemblée départementale.

Tous les regards se tournent désormais vers le "3e tour", l'élection à la présidence jeudi, qui donnera lieu à un duel fratricide entre deux femmes. A peine réélue, la strauss-kahnienne Marisol Touraine a en effet annoncé qu'elle serait candidate à la présidence, se targuant sur France Bleu Touraine "du soutien de la majorité des conseillers socialistes et divers gauche". Elle sera notamment opposée à la présidente sortante, la fabiusienne Claude Roiron, facilement réélue dans son canton de Tours nord-ouest, mais contestée pour ses méthodes autoritaires. "Le PS est opposé au cumul des mandats", rappelle-t-elle en direction de sa rivale.

Même succès de la gauche dans le Cher, où la majorité PS-PCF-DVG ravit deux cantons à la droite. Le PCF a remporté haut la main ses deux duels avec le Front national, remportant des scores avoisinant 70% à Vierzon-1 et Charost. Le ministre de la Ville Maurice Leroy (NC) a quant à lui conforté sa majorité dans le Loir-et-Cher, qui a remporté le canton jusqu'alors socialiste de Montoire-sur-le-Loir. Même si plusieurs cantons détenus par sa majorité NC-UMP ont été très disputés jusqu'au bout, Maurice Leroy --dont le canton n'était pas renouvelable- devrait retrouver son fauteuil de président du département jeudi.

Dans le Loiret, où le FN avait créé la surprise en se qualifiant pour le 2e tour dans huit cantons, la droite reste majoritaire malgré la perte d'un canton. Le parti de Marine Le Pen, qui avait fait sensation au premier tour, n'obtient quant à lui aucun élu. Au final, la majorité, emmenée par le sénateur UMP Eric Doligé, réélu haut la main dans son canton de Meung-sur-Loire, comptera 27 élus sur 41 dans la nouvelle assemblée.

En Eure-et-Loir, la majorité UMP conduite par le président sortant Albéric de Montgolfier, réélu dès le premier tour, a été reconduite sans surprise. Elle gagne même un siège à Chartres sud-ouest. Dans le canton de Dreux-sud, où se tenait le seul duel avec un candidat FN, le conseiller socialiste sortant a été réélu. Statu quo également dans l'Indre, où la droite emmenée par l'UMP Louis Pinton garde sa confortable majorité de 19 cantons, contre sept à la gauche.

 

  • Champagne-Ardenne reste à droite

La droite a conservé sans surprise dimanche les quatre départements de la région Champagne-Ardenne, où la gauche a conquis sept cantons dans une élection marquée par une forte poussée du Front national notamment dans l'Aube et la Marne. Le second tour a confirmé la stabilité du département des Ardennes à droite, même si la majorité départementale a perdu trois sièges au profit de la gauche. Benoît Huré, le président sortant UMP du conseil général a été réélu dans son canton de Signy-le-Petit avec 58,73% des voix, tout comme sa première vice-présidente Elisabeth Faille qui a recueilli 61,89% des suffrages dans le canton de Signy-l'Abbaye.

Dans l'Aube, la droite a conforté son emprise en remportant 12 cantons sur les 16 en lice dans un département où le Front national est devenu la deuxième force politique avec 20,04% des suffrages. La PS est parvenu à conquérir le canton de d'Ervy-le-Chatel et a conservé celui de Bouilly malgré une triangulaire avec l'UMP et le FN, qui était arrivé en tête au premier tour. Le député UMP Nicolas Dhuicq, conseiller sortant dans le canton de Brienne-le-Château, a été battu par le candidat DVD Jean-Marie Coutord (63,95% des voix).

Dans la Marne, où 59,56% des électeurs se sont abstenus, le Front national a confirmé son implantation en étant présent au second tour dans 11 cantons sur les 20 qui étaient en lice. L'UMP a conservé une large majorité en l'emportant dans 15 cantons sur 22. Le président sortant du conseil général René-Paul Savary a été réélu dans le canton de Sézanne.

Dans la Haute-Marne, la droite reste majoritaire, même si la gauche a réussi à ravir les cantons de Langres, de Longeau-Percey et de Montier-en-Der. Le FN était uniquement présent au second tour dans les trois cantons urbains de la ville de Saint-Dizier mais n'a pas eu d'élu.

 

  • Corse : rouge nord, bleue sud

La gauche conserve une confortable majorité au Conseil général de Haute-Corse à l'issue des cantonales, tandis que la droite garde celui de Corse-du-Sud mais avec une majorité affaiblie notamment par la défaite du député UMP Camille de Rocca Serra face à un nationaliste. Après un revers cuisant aux territoriales de mars, la droite a conservé son bastion en Corse-du-Sud. Mais elle a perdu du terrain en cédant trois sièges pour ne plus disposer que de douze sièges sur 24, contre 10 à l'opposition et 2 aux nationalistes.

Le jeune candidat nationaliste modéré, Jean-Christophe Angelini, déjà élu à l'Assemblée de Corse, a spectaculairement battu à Porto-Vecchio, avec près de 54% des voix, le député UMP Camille de Rocca Serra, représentant une famille au pouvoir dans la troisième ville de Corse depuis plusieurs générations. M. Angelini, 35 ans, qui a déjà une longue carrière politique entamée à 20 ans sur les bancs de l'université de Corse, a pleinement bénéficié du report des voix des nationalistes indépendantistes et de la gauche, qui avait déjà pris dimanche dernier le canton de Bonifacio à la droite. Président du groupe Femu a Corsica (Faisons la Corse) à l'Assemblée territoriale (11 élus sur 54) et conseiller municipal, il devra toutefois renoncer à l'un de ses mandats en vertu de la loi sur le non-cumul.

La défaite de M. de Rocca Serra, qui avait souhaité se réimplanter localement après avoir notamment renoncé à la mairie de Porto-Vecchio aux dernières municipales, aura des conséquence sur les rapports de force au sein d'un camp où sa prééminence était déjà remise en cause. Le patron de la fédération UMP de Corse-du-Sud, Marcel Francisci, réélu dès dimanche dernier dans son canton de Zicavo et qui siège aussi à l'Assemblée de Corse, sort renforcé et pourrait être poussé à la tête de la droite insulaire.

La droite n'est en outre pas parvenue à effectuer une percée en Haute-Corse. La gauche y a renforcé son assise en demeurant largement majoritaire au Conseil général avec les deux tiers des 30 sièges, en dépit de soubresauts ayant récemment agité l'assemblée départementale à Bastia avec la mise en examen de plusieurs fonctionnaires dans le cadre d'enquêtes sur des marchés publics présumés truqués. Sur les 14 cantons renouvelables, elle en avait d'ailleurs gagné 8 dès le premier tour.

 

  • Franche-Comté : Le Jura à gauche comme les autres

Jura : La gauche règne désormais sur les quatre départements de Franche-Comté après sa victoire historique dans le Jura à l'issue des élections cantonales dimanche. La gauche, pourtant partie divisée pour le scrutin, remporte 10 des 17 cantons renouvelables dans le Jura, et possède quatre sièges d'avance dans ce département historiquement acquis à la droite. Droite et gauche étaient à égalité avec 17 conseillers chacun, la présidence revenant au doyen DVD Jean Raquin, 75 ans. La gauche reste à la tête des départements de Haute-Saône, du Territoire-de-Belfort et du Doubs.

Dans le Territoire-de-Belfort, le canton de Châtenois-les-Forges, anciennement détenu par le MRC, est remporté par l'UMP Florian Bouquet. C'est le seul des huit cantons renouvelables, tous en ballottage, à basculer. Réunis au sein de la "majorité départementale", le PS, le MRC et Europe Ecologie-Les Verts avaient présenté un candidat commun dans trois cantons, permettant à un candidat écologiste d'être élu à Danjoutin. Le président (PS) du conseil général, Yves Ackermann, est réélu (61%) à Valdoie. Le chef de file du MoDem, Christophe Grudler, est confortablement réélu avec 68,23% des suffrages dans le canton de Belfort Est. A Belfort centre, le député UMP Damien Meslot conserve également son siège (56,18%).

Réélu dans un fauteuil avec 65,62% des voix, le président sortant du conseil général du Doubs, Claude Jeannerot, conforte sa majorité (1 EELV, 17 PS, 4 DVG), la gauche gagnant deux sièges sur la droite (13 UMP). "L'UMP a payé cash ses divisions et son absence d'alternative", a déclaré M. Jeannerot.

En Haute-Saône, le président sortant Yves Krattinger (PS) conserve logiquement sa majorité avec une victoire de la gauche dans 11 des 16 cantons renouvelables. Mais la droite haute-saônoise gagne légèrement du terrain en remportant trois cantons détenus par la gauche, une première depuis dix ans. Aucun des 11 candidats FN présents au second tour n'a été élu en Franche-Comté.

 

  • Ile-de-France : la gauche perd le Val d’Oise

La gauche a perdu dimanche son seul département en Ile-de-France, le Val-d'Oise, mais a réussi à conserver la Seine-et-Marne que la droite guignait, tandis que dans les Hauts-de-Seine, Isabelle Balkany, proche de Nicolas Sarkozy, a mordu la poussière spectaculairement. Le Front de gauche et en particulier sa composante PCF résiste dans le Val-de-Marne tandis que le Front national n'a aucun élu.

Le Val-d'Oise, terre de Dominique Strauss-Kahn et cible de l'UMP, a basculé à droite qui a remporté 9 des 19 cantons renouvelés. La gauche ne devait sa présidence qu'à une voix, celle d'un élu du centre. Le FN présent au second tour dans cinq cantons ne remporte aucun siège.

En Seine-et-Marne, le PS l'emporte avec 35,59%, suivi de l'UMP (23,87%) et du FN (16,14%). La gauche perd trois cantons mais en gagne trois autres. La composition du conseil général reste identique. A Meaux-Nord, ville du numéro un de l'UMP Jean-François Copé, l'UMP fait 64,48% contre 35,52% au FN. A Montereau-Fault-Yonne, ville du vice-président du parti radical Yves Jégo, le PS arrive en tête ainsi qu'à Provins, cité du patron des députés UMP Christian Jacob.

Coup de tonnerre dans les Hauts-de-Seine, fief de Nicolas Sarkozy où Isabelle Balkany est battue par un candidat inconnu du grand public, Arnaud de Courson, et se réclamant du maire DVD de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin. Son rival Patrick Devedjian a réussi à sauver son fauteuil de justesse à Bourg-la-Reine. Un autre candidat UMP à la présidence très convoitée du conseil général, Thierry Solère, remporte haut la main le second tour. Plusieurs divers droite percent: à Neuilly-sur-Seine, le maire Jean-Christophe Fromantin est plébiscité (70,24%) contre la candidate UMP. Les cantons de Levallois-Sud, Sceaux et Rueil-Malmaison tombent aussi aux mains de DVD. La gauche parvient à ravir à l'UMP Asnières-Nord et Courbevoie-sud.

Dans le Val-de-Marne, l'un des deux derniers départements qu'il dirige, le PCF réussit un beau coup. Menacé par une alliance PS-EELV au premier tour, il a su résister et se paye même le luxe de chiper un siège au PS. Le président PCF du département Christian Favier devrait être reconduit.

L'Essonne, dirigée par le PS depuis 1998, confirme son ancrage à gauche et remporte un canton de droite. Europe Ecologie-Les Verts fait son entrée à l'assemblée départementale, en gagnant Massy-Ouest tandis que le FN, présent dans dix cantons, n'en remporte aucun.

Dans les Yvelines, l'UMP reste majoritaire mais recule nettement en perdant cinq cantons sur 14. Versailles-Sud revient à la DVD Marie-Hélène Aubert, celui de Versailles-Nord-Ouest au candidat du Parti chrétien-démocrate Olivier de La Faire et Saint-Germain-en-Laye-Sud à un dissident. A Andrésy, le candidat EELV bat l'UMP.

En Seine-Saint-Denis, présidée par Claude Bartolone, le PS arrive en tête, et détient désormais 15 cantons. EELV remporte Sevran. Le maire PS de Clichy-sous-Bois Claude Dilain bat le sortant UMP. Mais le PS perd Epinay-sur-Seine (DVD), Montreuil (PCF) et Aubervilliers (PCF). Le PS a donc perdu deux sièges, alors que le PCF, désormais à la tête de 13 cantons, en gagne un. L'UMP a remporté Villepinte (ex-PCF).

 

  • Languedoc-Roussillon à gauche

En Languedoc-Roussillon, la gauche a conservé dimanche l'Aude, le Gard, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales, alors que la Lozère était déjà acquise à la droite dès le premier tour, ce second tour étant marqué par l'échec du Front national à conquérir un seul des cantons qu'il convoitait.

Dans les Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, s'est fait battre dans le canton de Perpignan-9 par une candidate socialiste alors qu'il représentait un des meilleurs espoirs d'élection de son parti. Dans le canton du Bas-Vernet, quartier populaire de Perpignan, M. Aliot a recueilli 46,24% des suffrages, contre 53,76% à Toussainte Calabrèse. Le candidat de l'UMP, Jean-Louis de Noëll, patron local du FN dans les années 1990, avait été défait dès le 1er tour. "La France est électoralement corrompue", a jugé M. Aliot en commentant sa défaite. Le FN, qui avait réalisé au premier tour son meilleur score dans les Pyrénées-Orientales pour des cantonales, n'a remporté aucun de ses six duels (deux contre des socialistes, trois contre des candidats de l’UMP et un contre un communiste). Le conseil général reste largement dominé par la gauche, avec 17 sièges pour le PS (qui gagne même deux sièges), trois pour le PCF et deux pour des DVG.

Même scénario dans l'Aude, où le FN n'est sorti vainqueur d’aucun de ses cinq duels. La gauche, PS en tête avec 25 sièges, reste largement dominante, même si les socialistes ont perdu trois sièges. La majorité présidentielle n'en a tiré aucun profit, l'un d'entre eux revenant à Europe Ecologie-Les Verts, l'un à un divers gauche et le troisième à un candidat récusant toute appartenance. Le prochain président devrait être André Viola, successeur désigné de Marcel Rainaud qui ne se représentait pas dans le canton de Lagrasse.

Dans l'Hérault, le FN rêvait de ravir le canton de Béziers 4 face au sortant socialiste Jean-Michel Duplaa. Arrivé en tête au premier tour, le secrétaire départemental du FN Guillaume Vouzellaud échoue de 170 voix. Dans ce département, le FN était engagé dimanche dans 13 duels. L'Hérault, présidé par le socialiste André Vezinhet, reste bien ancré à gauche, le PS étant fortement hégémonique avec 36 sièges.

Echec aussi pour le FN dans le Gard, et tout particulièrement dans le canton de Nîmes 3 qui reste dans l'escarcelle du PCF. Pourtant, la frontiste Evelyne Ruty était arrivée largement en tête au premier tour, avec plus de 1.600 voix contre quelque 990 pour son adversaire Christian Bastid. Mais ce dernier a plus que triplé son score, recueillant dimanche 3.278 voix -dont sans doute des voix qui s'étaient portées sur des candidats de droite au premier tour- contre 2.634 pour Mme Ruty. Pas de problème de gouvernance pour le président PS Damien Alary, la droite n'étant représentée que dans 13 cantons sur les 46 du département.

En Lozère, département dominé par la droite, les électeurs n'étaient appelés à retourner aux urnes dimanche que dans un seul canton, celui de Malzieu-ville, remporté par le DVD Jean-Noël Brugeron. Au premier tour, sur les 12 cantons renouvelables, 11 conseillers généraux avaient été élus ou réélus.

 

  • Limousin : percée du Front de gauche

Le Limousin est sans surprise resté ancré à gauche dimanche, avec des déconvenues pour le PS en Haute-Vienne et en Creuse, mais un siège gagné en Corrèze qui donne les mains libres à François Hollande pour se présenter aux primaires du parti en vue de la présidentielle. "C'est un soulagement", a reconnu le président du conseil général de Corrèze à l'issue d'un second tour qui fait passer le PS de 19 à 20 sièges sur 37. M. Hollande avait eu une très mauvaise surprise la semaine dernière avec la perte d'Ussel-ouest, pourtant emmenée par le maire d'Ussel, Martine Leclerc.

Il lui fallait donc absolument enlever un siège à la droite dimanche pour maintenir le canton à gauche. Finalement, le PS en a gagné deux. D'une part, La Roche-Canillac, où François Hollande, qui pour sa part n'était pas candidat cette année, avait envoyé un poids lourd en la personne de Bernard Combes, son suppléant à l'Assemblée nationale et maire de Tulle, d'autre part Eygurande, emporté par Alain Ballay, pourtant exclu du PS pour s'être maintenu contre le candidat officiel du parti, mais qui a obtenu un report de voix correct des électeurs de celui-ci. M. Hollande a souligné qu'il s'agissait "d'une élection très importante pour lui": elle ouvre la voie à sa déclaration à la primaire du PS, à une date encore inconnue mais qui sera faite depuis la Corrèze.

Le PS a plutôt fait grise mine en revanche dans les départements voisins. Dans la Haute-Vienne, les candidats FN ont renforcé de 7 à 10 points leur score dans les quatre cantons de Limoges où ils se présentaient au second tour, la candidate FN obtenant jusqu'à 37% à Limoges-la-Bastide, un quartier de grands ensembles. Et le PS a perdu un total de trois sièges. Il en a gagné un, le canton de Saint-Laurent-sur-Gorre, mais en a perdu quatre autres, dont trois au profit de l'alliance Terre de Gauche (PCF-NPA-PG), Bellac, Saint-Junien-est et Ambazac, et un, Limoges-Isle, au profit d'un candidat DVG soutenu par Europe-Ecologie-les Verts et le Nouveau centre. Certains commentateurs estimaient que les défaites à Bellac et Limoges-Isle sonnaient comme une défaite personnelle pour la présidente du conseil général, Marie-Françoise Perol-Dumont.

Dans la Creuse, la grande surprise de la soirée a été la défaite dans le canton d'Aubusson du maire de cette ville, Michel Moine, un proche d'Arnaud Montebourg, battu d'une voix par un candidat divers droite, Jean-Marie Massias. Sur fond d'abstention à 41,33%, M. Moine a obtenu 1.416 des suffrages exprimés, et M. Massias 1.417. Selon les observateurs, M. Moine, président de la communauté de communes d'Aubusson, a pu être sanctionné par les électeurs des communes proches de la sienne, qui lui reprocheraient de trop bien la servir à leurs dépens.

Par ailleurs, le PS comptait absolument ravir à la droite le canton de Châtelus-Malvaleix. Mais le sortant UMP, Gérard Gaudin, qui paraissait pourtant en ballottage défavorable, l'a emporté.

 

  • Lorraine : le FN grignote sur l’UMP

Le Front national a confirmé dimanche sa poussée du 1er tour des cantonales en Lorraine, même s'il n'a obtenu aucun élu, en dépit du report des voix de l'UMP dans une région où les grands équilibres ont finalement été conservés. En Moselle, où il s'était qualifié pour le second tour dans 18 des 25 cantons renouvelables, le FN totalise 28% des suffrages exprimés contre 23% au soir du 20 mars. A Metz, le conseiller général sortant et maire (PS) Dominique Gros, devancé de neuf voix par une candidate frontiste quasi-inconnue à l'issue du 1er tour, a été réélu mais avec seulement 55% des voix.

Le département le plus peuplé de la région (1,2 million d'habitants) reste acquis à la droite alors que le taux d'abstention a une nouvelle fois frôlé les 60%. Le FN conforte ses très bons scores dans les anciens bastions sidérurgiques et charbonniers de la vallée de la Fensch et du bassin houiller, où il totalise plus de 40% des suffrages dans les trois cantons en jeu. Avec 35% des voix, le Parti socialiste talonne désormais la droite républicaine (UMP et divers), qui n'obtient que 37%.

En Meurthe-et-Moselle, la majorité socialiste et communiste conforte sa suprématie en obtenant près de 45% des suffrages et en prenant deux sièges à l'UMP pour totaliser 34 conseillers généraux sur 44. Dans le canton de Nomeny, le sortant socialiste s'est nettement incliné devant son adversaire écologiste. Dans les trois cantons où elle a affronté avec succès le FN, la gauche n'a obtenu que quelque 60% des suffrages, l'extrême droite confirmant également sa poussée dans ce département.

Dans les Vosges, l'UMP conserve une large suprématie, prenant deux sièges au PS pour porter à 21 le nombre de ses conseillers généraux contre 10 à la gauche. Présent dans deux cantons au 2ème tour, le FN y a recueilli 38% des suffrages.

En Meuse, où la droite avait fait réélire six de ses candidats dès le 1er tour, le maire (DVD) de Verdun, Arsène Lux, a été battu par un socialiste. Ce départemental rural, où la poussée du FN est moins prononcée qu'ailleurs dans la région, reste toutefois solidement arrimé à droite.



  • Midi-Pyrénées : la droite s’accroche à l’Aveyron

La droite a réussi à sauver son vieux fief aveyronnais dimanche aux cantonales, et même à renforcer sa majorité dans le seul des huit départements de Midi-Pyrénées à échapper à l'hégémonie confirmée de la gauche. Dans les sept autres départements de la région, les conseils généraux continueront à être présidés par la gauche : par le Parti socialiste pour au moins cinq d'entre eux, le Parti radical de gauche pour un voire peut-être deux autres si le PRG reprend au PS la présidence des Hautes-Pyrénées. Dans cette région très à gauche, le Front national a perdu dans les douze cantons où il était représenté au second tour.

Mais c'est bien l'îlot de résistance aveyronnais que l'on continuait à citer au PS à Paris comme une prise possible, pour autant que l'électorat se mobilise. Le président du conseil général sortant Jean-Claude Luche (DVD), qui disposait d'une majorité de quatre sièges, la renforce toutefois d'une unité au soir du second tour, dans un département dont le dernier président de gauche fut Paul Ramadier en 1949. La droite se permet même de faire main basse sur le siège du conseiller général socialiste sortant à Rodez-est, la préfecture conquise par le PS aux municipales. La gauche aura bien pris Mur-de-Barrez à la droite. Mais un autre sortant socialiste avait été battu dès le premier tour à Villefranche-de-Rouergue.

La gauche pourra invoquer le tribut payé à l'abstention: 57,42% seulement des inscrits sur les listes électorales se sont déplacés dimanche, contre 75,76% en 2004. Mais des considérations très locales auront fortement contribué au succès de la droite: parler plutôt de la Route nationale 88 que des enjeux nationaux comme le faisait le PS, ou ne pas afficher ostensiblement son appartenance à l'UMP.

Ailleurs en Midi-Pyrénées, la majorité de gauche reste stable, à un niveau très élevé. En Haute-Garonne, le département poids lourd de la région, le candidat d'Europe écologie-les Verts Patrick Jimena a causé la surprise en ravissant au Parti socialiste le siège de Toulouse-13. Au rayon des rapports parfois délicats que le PS entretient avec ses alliés, le PRG peut espérer que, jeudi, quand on élira les chefs des exécutifs départementaux, le Tarn-et-Garonne ne sera plus le seul département présidé par un radical de gauche.

Jean-Michel Baylet, patron du PRG national, a été réélu dès le premier tour le 20 mars en Tarn-et-Garonne. C'est à présent dans les Hautes-Pyrénées que le PRG, repassé devant le PS, compte reprendre à ce dernier la présidence qu'il avait subtilisée en 2008 au PRG au bénéfice de l'âge. L'Ariège, le Gers, la Haute-Garonne, le Lot et le Tarn restent solidement entre les mains du PS.

 

  • Nord-Pas-de-Calais : la gauche repousse le FN

Le FN n'a pas réussi à entrer dans les conseils généraux du Nord/Pas-de-Calais malgré sa présence au 2e tour dans plus de la moitié des cantons renouvelables, tandis que le PS, dominateur dans la région, a cédé du terrain à l'UMP et perdu la majorité absolue dans le Nord. Le PS reste de loin la première force politique de la région avec 43,78% des suffrages mais il perd plus de 170.000 voix par rapport au 2e tour des cantonales en 2004, sous l'effet conjugué d'un recul électoral et d'une forte abstention (55,5%). Le FN, qui était présent dans 37 cantons au 2ème tour (contre 15 en 2004) confirme sa forte poussée du 1er tour et s'impose désormais comme le deuxième parti de la région, en recueillant 19,1%, devançant très nettement le PCF (12,6%) et l'UMP (11,5%). Les électeurs qui ont voté FN dans le Nord/Pas-de-Calais ont été deux fois plus nombreux qu'au 2ème tour des cantonales en 2004.

Le FN n'envoie dans les conseils généraux aucun des candidats qui s'étaient qualifiés pour les 17 duels du Nord (dont 13 face au PS) et les 20 duels du Pas-de-Calais (dont 14 face au PS), mais les écarts se resserrent et les candidats les mieux placés au 1er tour réalisent des scores souvent élevés. Son nouveau secrétaire général, Steeve Briois, proche de Marine Le Pen, a été battu à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais) par le conseiller général socialiste sortant Jean-Marie Picque, mais il rafle 44,74% des voix, en passant même la barre des 50% à Hénin-Beaumont. Il avait failli ravir à la gauche cette ville en 2009 avec Marine Le Pen en deuxième position sur sa liste.

Dans le Nord, département de Martine Aubry, le PS perd la majorité absolue en voix (à 46,11%) et en sièges mais en conserve 38 sur 79 (-6), devant le FN (17,56%) qui fait plus que doubler son score de 2004 et relègue l'UMP (12,18%) en troisième position, ex aequo avec le PCF (12,18%). La majorité socialiste abandonne six cantons au total, dont deux au profit de l'UMP (Cassel et Bergues), un divers droite, deux PCF et un Nouveau Centre.

Adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille, Patrick Kanner, 54 ans, qui devrait succéder à Bernard Derosier à la présidence du conseil général, a été lui très facilement réélu (68,4%) face à l'UMP François Kinget dans le canton de Lille-sud-ouest. Le PCF gagne deux cantons, à Valenciennes-nord et Douai-sud.

Dans le Pas-de-Calais, le PS conserve également sans surprise la majorité départementale (48 sièges sur 77) mais perd plus de 15 points par rapport aux cantonales de 2004 (40,55%). Il abandonne deux cantons, un au bénéfice de l'UMP (Berck) et un au bénéfice du Modem (Arras-ouest). L'UMP recule elle à 9,44% (-3,5 points) et perd deux cantons au profit de la gauche, alors que le FN quadruple son capital (21,26%), et que le PCF progresse sensiblement (13,29%). Le président socialiste sortant du conseil général du Pas-de-Calais, Dominique Dupilet a été reconduit à 69,59% face à un candidat FN dans le canton de Boulogne-sur-Mer-nord-ouest. Outre Steeve Briois, plusieurs candidats FN font des scores très importants dans le Pas-de-Calais, comme Freddy Baudrin à Lens (43,5% face au PS) ou Françoise Vernalde à Calais (40,9%).

 

  • Haute-Normandie : la gauche aux commandes

Les majorités de gauche ont été confirmées dimanche au second tour des élections cantonales dans l'Eure et en Seine-Maritime, tandis que le FN a enregistré une nouvelle poussée dans les cantons où il avait pu se maintenir.

Le FN, qui était présent dimanche dans neuf cantons en Seine-Maritime et huit dans l'Eure, a progressé dans tous les cas de figue entre les deux tours, parfois de manière spectaculaire, alors que théoriquement il ne bénéficiait pas de réserves de voix. Dans l'Eure, la progression la plus importante a été enregistrée dans la petite ville des Andelys (Eure): Alain Berthelot y a obtenu 38,3% contre 25,8% au premier tour face à un candidat UMP, Frédéric Duché, alors que la sortante socialiste Laure Dael avait été éliminée dès le premier tour. En Seine-Maritime, c'est dans le troisième canton du Havre, face cette fois à un socialiste, que le candidat du FN a réalisé son meilleur résultat, avec un bond de 22,7% à 34,2% entre les deux tours. Philippe Fouché-Saillenfest a vraisemblablement récupéré une partie de l'électorat du candidat UMP Sébastien Tasserie qui avait indiqué que "jamais" il ne voterait pour le FN. Cette nouvelle poussée du FN a été enregistrée dans un contexte de très forte abstention, voisine de celle du premier tour, (54% dans l'Eure contre 33% en 2004 et 55% en Seine-Maritime contre 34% en 2004).

En Seine-Maritime, la majorité de gauche a été confortée par le gain de deux sièges, Cany-Barville et Blangy-sur-Bresle, à chaque fois au bénéfice du PS qui a profité du départ en retraite de deux DVD sortants. A Blangy, le PS retrouve un siège détenu par le passé, grâce à Marie Le Vern, la fille du président du Conseil régional de Haute-Normandie, Alain Le Vern (PS). Le président du conseil général, Didier Marie (PS), pourra compter sur une majorité élargie disposant d'une avance de 21 sièges sur la droite. En son sein, le PS se taillera la part du lion avec 32 élus tandis que le PCF et les DVG restent stables avec respectivement 8 et 5 sièges.

Dans l'Eure, la majorité de gauche a été confirmée mais a perdu un siège, dès le premier tour, celui des Andelys. Le président PS du conseil général Jean-Louis Destans pourra s'appuyer sur 24 élus (4 PCF, 15 PS, 1 PRG, 4 DVG), alors que la droite en comptera 19 dont le président du NC Hervé Morin, élu à Cormeilles, qui fera son retour dans l'hémicycle. Enfin, malgré des résultats en progression, les écologistes resteront aux portes des deux assemblées. Dans le septième canton de Rouen où leur candidat s'était maintenu face au candidat du PS arrivé en tête du premier tour, ils ont été battus en réalisant un score honorable (46,8%).

 

  • Basse Normandie : toujours à droite

En Basse-Normandie, les trois départements sont restés aux mains de la droite, qui a même gagné un siège au final dans le Calvados que la gauche espérait pourtant faire basculer. "C'est une pause dans la progression quasi-continue du PS" dans le Calvados, a déclaré sur France Bleu Basse-Normandie Gilles Déterville (PS), chef de file de l'opposition au conseil général de ce département, reconnaissant sa "déception" et soulignant la "dramatique abstention" (53,23%).

Dans le Calvados, la majorité départementale DVD compte désormais 28 sièges et l'opposition 21. La conseillère municipale d'opposition à Caen, Sonia de la Provôté (NC), a pris son siège au socialiste Jean Notari, adjoint au député-maire PS Philippe Duron. A Lisieux, l'UMP a repris avec Eric Lehéricy le siège qu'il avait laissé en 2004 à la PRG Brigitte Comet-Chérel, cette fois battue. La gauche a dû se contenter de la conquête de Caen 1 qu'avec le socialiste Jean Lemarié, conseiller municipal de Bretteville-sur-Odon (qui jouxte Caen), elle a ravi au conseiller municipal d'opposition UMP à Caen, Luc Duncombe. Les autres cantons, que l'opposition espérait conquérir, restent à droite, à commencer par celui qu'a réussi à garder Jean Léonce Dupont (NC), candidat à la succession de la DVD Anne d'Ornano à la présidence du conseil général.

Dans la Manche, où la gauche espérait à l'issue du premier tour monter à 18 ou 20 élus, contre 15 actuellement, la répartition des forces politiques reste globalement la même puisque la droite prend au second tour un siège à la gauche qui lui en avait ravi deux au premier tour. Le DVG Patrick Larivière, pourtant élu au premier tour en 2004, perd ainsi le canton de Pontorson (qui inclut le Mont-Saint-Michel) avec la victoire dimanche de l'UMP Jacques Gromellon. A l'issue du premier tour, Le Teilleul (où le sénateur UMP Jean Bizet ne se représentait pas), et Sourdeval, où l'UMP sortant Alain Bazire était battu par la PS Francine Fourmentin, avaient basculé à gauche. En revanche, le canton de Beaumont-Hague, que la gauche espérait conquérir, reste entre les mains de son sortant DVD Michel Laurent. Dans ce canton, où 5.000 personnes travaillent pour Areva, les 10,28% exprimés pour Europe Ecologie-Les Verts au premier tour se sont mal reportés sur la candidate PS.

Dans l'Orne, l'opposition de gauche prend un siège à la droite dont la majorité reste très confortable avec 30 sièges sur 40. C'est le secrétaire PS de l'Orne, Frédéric Léveillé, qui ravit le canton d'Argentan-ouest au candidat DVD de la majorité départementale, Xavier Jaglin.

 

  • PACA : sur fond de FN

Le Front national, arrivé premier parti de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur au premier tour des cantonales, a confirmé dimanche son ancrage régional, sans réussir totalement à transformer l'essai avec le gain de deux sièges seulement à Carpentras (Vaucluse) et Brignoles (Var). A Marseille comme à Nice, le parti d'extrême-droite a échoué dans les quatre cantons où il pouvait nourrir des espoirs de victoire. La gauche, mal en point au 1er tour, a réussi à conserver ces sièges grâce à un sursaut de participation et un meilleur report de voix de droite du premier tour.

Le FN enregistre néanmoins deux victoires symboliques avec le gain de deux cantons à Carpentras-nord (Vaucluse), où Patrick Bassot l'emporte face au PS, et Brignoles, où Jean-Paul Dispard bat le maire communiste, de seulement 5 voix. Le Vaucluse, où la majorité ne tient plus qu'à un siège, reste à gauche, mais avec désormais deux élus d'extrême droite. Outre l'élu FN à Carpentras, la maire de Bollène Marie-Claude Bompard, élue sous étiquette FN en 2004, a été réélue à Orange-Est (55,91%) face à une candidate PS. Dans les huit cantons (sur onze encore en jeu dimanche) où elle était présente, l'extrême droite a recueilli 38,97% des suffrages, dont 32,88% pour le FN. Celui-ci atteint 44,27% à Bédarrides, 43,20% à L'Isle-sur-la-Sorgue, 43,00% à Avignon-Est et 40,68% à Avignon-Sud.

La gauche pour sa part rassemble 47,26% des voix (dont le PS 33,10%). L'UMP doit se contenter de 10,65%. Europe Ecologie Les Verts entre également au conseil général, avec la victoire d'Olivier Florens à Bonnieux, face à un candidat UMP.

L'ancrage du FN dans le Var est également confirmé. Premier département à avoir élu une députée frontiste (Yann Piat en 1986), 9 ans avant la victoire du FN aux municipales à Toulon, le Var a accordé au parti frontiste des résultats impressionnants. Outre le gain à l'arraché du canton de Brignoles, le FN dépasse les 40% à Six-Fours (47,81%), Le Luc (42,39%), Saint-Raphaël (43,13%), Fréjus (47,93%) et La-Seyne-sur-Mer (45,16%) où il pouvait nourrir des espoirs de victoire. La majorité UMP du président sortant Horace Lanfranchi sort renforcée avec la gain de 2 sièges (Vidauban, Toulon 2).

Dans les Alpes-Maritimes, le FN qui convoitait deux sièges, n'en gagne finalement aucun mais obtient plus de 40% des voix dans plusieurs cantons: Nice 3, Nice 5, Nice 7, Nice 10, Nice 11, Nice 12, Saint-Laurent-du-Var-Cagnes-Est, Mandelieu-Cannes-Ouest, Cagnes-sur-mer-centre. Ce département, qui avait donné le plus de voix à Nicolas Sarkozy en 2007, a inversé dimanche la tendance nationale en confortant le score de l'UMP qui gagne deux sièges sur la gauche à Nice.

Dans les Bouches-du-Rhône, l'UMP gagne également deux sièges marseillais au détriment du PS, mais, paradoxe, elle y réalise un de ses pires scores (11,40%), largement distancée par le PS (39,35%) et le FN (34,62%). Même s'il échoue dans les deux cantons populaires de Marseille où ses candidats espéraient l'emporter, le FN est également à plus de 40% dans les cantons de Chateauneuf-Côte Bleue (44,71%), Allauch (42,64%), Berre-L'Etang (41,21%), Pélissane (40,77%), La Ciotat (41,38%) ou Aubagne-Est (40,07%). Empêtré dans les affaires, le PS local sauve la mise en conservant sa large majorité. Le président du Conseil général Jean-Noël Guérini a annoncé dimanche soir qu'il quitterait ses fonctions à la tête de la fédération du PS en cas de réélection au CG jeudi.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la gauche conserve sa confortable majorité au conseil général, présidé par le PS Jean-Louis Bianco dont le parti gagne trois sièges. La gauche recueille près de 75% des voix, le FN 12,5%, l'UMP 10,9%. La droite garde elle les Hautes-Alpes, où elle conforte même sa majorité d'un siège: elle compte désormais 16 élus sur 30.

 

  • Pays-de-la-Loire : la droite se renforce

La droite a réussi à garder la Sarthe en ne laissant à la gauche qu'un canton tandis qu'elle a renforcé sa position dominante en Mayenne comme dans le Maine-et-Loire, et même gagné quatre sièges en Loire-Atlantique.

La Sarthe, département du Premier ministre François Fillon, n'a pas basculé à gauche avec un seul canton ravi par l'opposition, Montfort-le-Gesnois, où la candidate PS a obtenu 64,18% des voix. A Conlie, c'est sur le fil, avec quatre voix, que l'UMP Joël Metenier (50,05%), pourtant en ballottage difficile face à son adversaire PRG, a sauvé la mise. Christophe Counil, candidat socialiste sortant, a lui remporté haut la main la bataille qui l'opposait à un candidat FN avec 76,85% des voix, dans le canton du Mans sud-est. En ne perdant qu'un canton, la droite conserve 22 sièges sur 40. Il lui restera à se trouver un nouveau président, Roland du Luart (UMP) ayant décidé de passer le relais.

En Loire-Atlantique, si le PS conserve la majorité, il a néanmoins perdu quatre sièges, avec aujourd'hui une majorité de gauche de 34 sièges (sur 59) contre 38 auparavant. Restera à élire le nouveau président du conseil général: Patrick Mareschal (PS) passe la main et a désigné pour lui succéder Philippe Grosvalet. En outre, dans ce département, sept duels PS-EELV ont eu lieu, tous remportés par le PS. EELV a perdu dans cette guerre l'unique siège de conseiller général dont elle disposait dans le conseil sortant, Gilles Denigot ayant été battu par la candidate du PS Annaig Cotonnec, à Saint-Nazaire Ouest.

En Vendée, il s'agissait du premier scrutin après la démission surprise de l'historique chef du département, Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), en octobre: pour son successeur Bruno Retailleau, la transformation est assez réussie et il conserve largement sa majorité. La gauche parvient néanmoins à gagner un siège, ce qui lui en fera cinq sur 31 sièges au total. La candidate FN qui était finaliste à Talmont Saint-Hilaire est battue par son adversaire DVD, qui remporte 69,38% des voix.

En Mayenne, la majorité de centre-droit emmenée par Jean Arthuis a gagné deux cantons à la gauche qui ne possède plus que 6 sièges sur 32, après s'être fait ravir Laval nord-est au premier tour, et Mayenne est au second. Même score dans le Maine-et-Loire où la majorité de droite emmenée par l'UMP Christophe Béchu a pris deux cantons à la gauche, ceux de Baugé au premier tour, passé du PS à l'UMP, et celui de Saint-Georges-sur-le-Loir, basculé d'un divers gauche vers un divers droite. La majorité départementale renforce ainsi son emprise sur le département avec 28 sièges contre 13 pour l'opposition.

 

  • Picardie : acquise à la gauche

La gauche a conservé dimanche soir au second tour des élections cantonales la majorité dans les trois départements de la région Picardie, y compris la Somme ravie à l'UDF en 2008, tandis que le FN n'a obtenu aucun siège.

Dans la Somme, la gauche garde 24 des 46 sièges, le Nouveau Centre reste à sept sièges, tandis que l'UMP perd deux sièges et n'en a plus que trois. Le président sortant Christian Manable (PS) a été réélu dans son canton de Villers-Bocage dès le premier tour.

Brigitte Fouré (Nouveau centre) conserve le canton d'Amiens Sud-Est remporté en juin lors d'une élection partielle consécutive au décès de l'ex-conseiller général PS Daniel Leroy. Le député de la Somme Maxime Gremetz (DVG), exclu jusqu'en mai de l'Assemblée nationale après un esclandre pour une histoire de voitures selon lui mal garées, ne parvient pas à s'imposer dans le canton d'Amiens-est. Il n'obtient que 39% des voix, contre 60,9% à son opposant socialiste Jean-Louis Piot. Sur l'ensemble du département, le PS arrive en tête avec 28,66% des suffrages, l'UMP suit avec 26,60%. Le FN, qui avait fait un score de 17,35% au premier tour, obtient au second tour 3,46% des voix.

Dans l'Oise, le PS gagne un siège, tandis que le FN, en tête dans trois cantons au soir du premier tour, ne remporte aucun siège. Dans le canton de Noyon, détenu par le FN entre 1998 et 2004, le frontiste Michel Guiniot est battu par le conseiller général socialiste sortant Patrick Deguise (56,52% contre 43,48%). Jean-François Mancel (UMP), président du conseil général de 1985 à 2004, conserve le canton de Noailles avec 51,6% face à une candidate du Front national. Sur l'ensemble du département, le PS arrive en tête avec 33,14%, talonné par l'UMP avec 32,2%. Le FN, en tête au premier tour (24,1%), progresse à 26,34%, mais est relégué en troisième position.

Dans l'Aisne, où la gauche détient 28 des 42 sièges, aucun changement n'a été constaté dans les rapports de force. Le PS arrive en tête avec 25,62% des voix. Le FN arrive en seconde position (24,59%), devant l'UMP (17,66%).

 

  • Poitou-Charente : la droite affaiblie

En Poitou-Charentes, l'UMP Dominique Bussereau, fragilisé à l'issue du premier tour, est parvenu à conserver la Charente-Maritime dans le giron de la droite, qui garde également la Vienne tandis que la Charente et les Deux-Sèvres restent à gauche.

A la tête du conseil général de Charente-Maritime depuis 2008, M. Bussereau a été réélu dimanche soir dans son canton de Royan-Est (57,40%). Toutefois, dans ce département dévolu à la droite depuis 1985, la gauche a gagné quatre cantons (Surgère, La Rochelle-4, Marennes et Montlieu-la-Garde), grignotant un siège sur la majorité de droite qui s'est adjugée de son côté trois cantons (Rochefort-Nord, Archiac et Marans). Dans la nouvelle assemblée, la gauche disposera ainsi de 24 sièges (contre 23 avant le scrutin) et la droite, 27 (28 auparavant). Dans le département, où 26 sièges étaient renouvelables (12 à droite, 14 à gauche), deux candidats avaient été élus au premier tour: le PRG Jean-Yves Martin à Saint-Jean-d'Angély et l'UMP Daniel Laurent à Pons. Lors de ce second tour marqué par un taux d'abstention de 54,09%, les deux candidats FN en lice ont été largement distancés: à Saujon, Patrice Audibert (28,91%) a été battu par le PRG Pascal Ferchaud (71,09%) tandis qu'à Marennes, le PS Mickaël Vallet (67,70%) l'a emporté face à Didier Fontaine (32,30%).

Solidement ancrée à droite, la Vienne, où 19 sièges étaient renouvelables (11 à droite, 8 à gauche), était aussi perçue comme pouvant basculer mais n'a finalement pas connu de bouleversement. En enlevant le canton de Civray, la majorité emmenée par l'UMP Claude Bertaud renforce même légèrement ses positions en passant de 20 à 21 sièges au conseil général, la gauche reculant de 18 à 17 sièges.

En Charente, où le socialiste Michel Boutant préside le conseil général depuis 2004, seuls deux cantons ont basculé: Confolens-Nord est tombé dans l'escarcelle du PS Philippe Bouty (56,75%) qui a détrôné le sortant, l'UMP Jean-Louis Dutriat, tandis qu'à Villebois-Lavalette, l'UMP Didier Jobit (54,21%) a ravi le siège au socialiste Jean-Claude Rambaud. A Ségonzac, le MoDem Jérôme Sourisseau l'a emporté face au socialiste Gérard Jouannet. Le seul canton où le FN était qualifié a été enlevé par le socialiste Didier Louis (71,34%).

Quant aux Deux-Sèvres, elles restent dans les mains de la gauche, seul le canton de Menigoute basculant, le candidat de la majorité, Didier Gaillard, prenant le siège au sortant Jean-Charles Pied (DVG). Dans un communiqué, la présidente de la région Poitou-Charentes, la PS Ségolène Royal, a salué "la victoire des élus socialistes, de gauche et des écologistes et de tous ceux qui progressent dans les départements". "Le premier parti de ces élections cantonales, c'est l'abstention. Il ne s'agit pas d'un mouvement d'humeur. Les citoyens se sentent vraiment dépossédés", a encore écrit la candidate déclarée aux primaires du PS.

 

  • Rhônes-Alpes : la Loire peut basculer à gauche

La seule surprise en Rhône-Alpes se situe dans la Loire, où la gauche progresse mais devra attendre l'élection du président jeudi pour espérer l'emporter, tandis que les sept autres départements conserveront la même couleur politique. La gauche et la droite sont au coude-à-coude dans la Loire, avec respectivement 18 et 16 conseillers généraux, mais l'opposition devra négocier avec les six conseillers non-inscrits pour ravir ce département acquis à la droite depuis l'après-guerre. En mauvaise posture après la premier tour, la gauche a créé la surprise en faisant basculer deux cantons sans en perdre un seul. Mais faute de majorité absolue, elle devra compter jeudi avec les voix des indépendants, parmi lesquels se trouve le doyen de l'assemblée Claude Bourdelle qui a navigué ces dernières années entre la gauche et la droite.

En Savoie, la droite conserve le département d'une courte tête et ne compte désormais plus que 19 sièges sur 37. Le gain d'un siège socialiste et d'un écologiste (Yenne) renforcent la gauche mais cela ne devrait pas être suffisant pour contester la présidence à Hervé Gaymard (UMP). Dans la région, ce second tour a été marquée par l'entrée ou le renforcement des écologistes dans les conseils généraux du Rhône, de Savoie, de la Drôme et de l'Isère. La percée en voix du Front National, dans la plupart des départements, s'est d'autre part confirmée avec des scores qui peuvent dépasser ou avoisiner les 40%, comme dans les cantons de Saint-Priest ou Saint-Fons dans le Rhône.

Le département du Rhône reste à droite: la majorité UMP-centriste a gagné un canton (Meyzieu) et mais en a perdu un autre (Lyon 8). Le ministre de la Justice Michel Mercier (centriste), qui avait été réélu dès le 1er tour dans son canton de Thizy, devrait donc continuer à présider le conseil général. La surprise est venue de la défaite du député UMP et ancien ministre de la Justice Dominique Perben, avec 45,94% des voix, battu dans le 6e canton de Lyon par le maire de l'arrondissement, Jean-Jacques David (DVD), un ancien fidèle de Charles Millon. Le PS a gagné le 8e canton lyonnais, où le maire du 3e arrondissement Thierry Philip l'a emporté sur le sortant UMP Lionel Lassagne. Les Verts ont remporté deux de leurs trois face-à-face avec le PS, à Villeurbanne centre et Lyon 3, dans le quartier de la Croix-Rousse. Le FN, qui était en duel avec la gauche ou la droite dans 11 des 27 cantons renouvelables du département, a souvent gagné une dizaine de points dimanche. Le parti de Marine Le Pen, arrivé en tête au 1er tour dans le canton de Saint-Priest avec 32,30% des suffrages, en a raflé 41,53% dimanche face au PS qui conserve la majorité.

En Isère, la gauche conforte sa majorité et compte désormais 38 cantons sur 58 tandis que la droite, qui abandonne au PS les cantons d'Heyrieux et de Vienne Sud, n'en dénombre plus que 19. La gauche perd de son côté le canton de Saint-Marcellin, au profit d'un candidat "sans étiquette". Le FN n'a remporté aucun de ses onze duels au second tour. Alexandre Gabriac, exclu du parti en raison de photos le montrant faire le salut hitlérien, a perdu avec 24,27% des suffrages face à la candidate socialiste à Grenoble 6.

La gauche conforte sa majorité dans l'Ain en gagnant trois sièges. Dans l'Ardèche et la Drôme, les majorités de gauche ne sont pas remises en cause.



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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 07:07
Auvergne: le PCF et ses alliés se renforcent dans l'Allier

Publié le 27.03.2011, 23h25

"Le Parisien"

En Auvergne, la surprise vient de l'Allier où le PCF et ses alliés du Front de gauche se renforcent au détriment du PS. La gauche se renforce dans le Puy-de-Dôme et dans les autres départements, le statu quo subsiste.
Dans le Cantal et en Haute-Loire, la suprématie de la droite ne s'est pas démentie. Dans le Puy-de-Dôme, où la majorité de gauche se renforce avec l'élection d'un communiste et de socialistes au détriment des DVG.

Le conseil général de l'Allier reste dominé par le Parti communiste et ses alliés du Front de gauche. Pascal Vernisse, soutenu par le Front de gauche, gagne en effet le canton de Dompierre-sur-Besbre avec 68,13% contre un UMP, après avoir éliminé au premier tour le vice-président sortant socialiste Roland Fleury.
Le PS cède donc du terrain avec, au sein de la majorité de gauche, 6 sièges contre 10 au PCF et deux au PRG, dont celui du député Gérard Charasse réélu avec plus de 74% contre un candidat Front national.
Face à ces dix-huit élus de gauche, la droite avait six élus renouvelables. Tous l'ont été sans véritables difficultés. Y compris l'UMP Christian Corne qui, malgré l'appel à voter de la gauche contre l'extrême-droite, laisse plus de 31% des voix au Front national. Le FN a récolté un nombre de voix sensiblement identique qu'au premier tour bien malgré un taux de participation encore plus faible qu'au premier tour (46,91% contre 48,75%).
Le président du conseil général de l'Allier sera élu jeudi. Jean-Paul Dufrègne (PC, Souvigny), candidat à sa propre succession, devrait être reconduit pour un second mandat de trois ans.
En Haute Loire, le seul élément notoire est la suprématie d'une majorité centriste dans la lignée de l'ancien mentor du département et le rééquilibrage dans la minorité de gauche avec l'élection d'un écologiste à Tence.
Dans le Cantal, l'équilibre est inchangé, la droite renforçant même sa position au détriment d'un divers gauche.
Dans le Puy-de-Dôme, la gauche profite de ce renouvellement. Le PCF (+1) et ses alliés du Front de Gauche (+2) se renforcent, ainsi que le PS (+3), au détriment des Divers gauche (-4) et de l'UMP (-2).
A Clermont-Ferrand, le seul canton de droite (Clermont-Ferrand-sud-ouest) bascule à gauche, la candidate socialiste Dominique Briat l'emportant contre la sortante centriste Claudine Lafaye. Dans le canton de Lezoux, la doyenne du conseil général, l'UMP Marie-Gabrielle Gagnadre se retrouve battue par le jeune candidat socialiste Florent Moneyron.

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 07:00

Au lendemain des élections cantonales qui ont mis en lumière, dans un contexte historique d'abstention, la défaite de la majorité présidentielle et la poussée du FN, un des enseignements majeurs du scrutin semble échapper à nombre de commentateurs.

Il s'agit du score du Front de gauche et particulièrement celui des communistes qui en portaient les couleurs. Avec 118 élus ou réélus hier dont 113 communistes, les clichés sur le coma dépassé du PCF volent en éclat. Le Front de gauche devient la deuxième force de gauche avec, pour ordre de grandeur, 5 fois plus de conseillers généraux qu'EELV en France, soit près de 250 conseillers généraux. En plus de garder la présidence des conseils généraux de l'Allier et du Val-de-Marne, le PCF renforce ses positions et se remet en situation de conquête pour les prochaines législatives et municipales.

Fort de ces bons résultats, avec ses partenaires du Front de gauche, le PCF va amplifier la démarche politique qu’il a initiée. Il va consacrer toute son énergie à mobiliser les salarié-es qui n'en peuvent plus de la politique gouvernementale. La démocratie est malade dans notre pays.

L'ostracisme médiatique à l'égard du PCF, en dépit des résultats du suffrage universel, n'a que trop duré.

Il n'est pas trop tard pour faire cesser cette discrimination.

Le vote des 20 et 27 mars a démontré qu'il demeurait, au risque d'en faire tousser quelques uns, une force politique majeure qui comptera pour l'avenir.

 

Olivier Dartigolles, Porte-parole du PCF

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 06:25

Voici les principales réactions au soir du deuxième tour des élections cantonales.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a déclaré dimanche que le Front de gauche (FG) avait "pris une part décisive dans la victoire de la gauche" aux cantonales, le rassemblement PCF-Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon étant "confirmé comme deuxième force à gauche". Ce deuxième tour montre "une amplification de la victoire de la gauche, qui va largement battre la droite et l'extrême droite" et il est "maintenant acquis qu'on finira au-dessus de 100 conseillers généraux, peut-être bien au-dessus", a-t-il déclaré à l'AFP, alors que le PCF a actuellement 104 élus. "Le Front de gauche a pris une part décisive dans la victoire de la gauche, ce soir, il est confirmé comme deuxième force à gauche", s'est-il réjoui, y voyant un "encouragement à poursuivre la démarche" du FG qui est un "espoir" pour "construire une alternative crédible à gauche" dans la perspective de 2012.

 

Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste: « Cette victoire, sachez-le, je l’accueille avec humilité, responsabilité mais aussi détermination. Humilité bien sûr, parce que je mesure depuis longtemps combien le mal-être des Français est profond et combien la France est abimée, déchirée et en plein doute. C’est ce que montrent à l’évidence l’abstention et le vote pour l’extrême droite. Face à cette situation, je sais combien la responsabilité du Parti Socialiste et de la gauche est grande. Il nous faut réparer la France et la remettre en route. Dès le 5 avril prochain, le parti socialiste va présenter aux Français un projet pour redresser la France, mais aussi pour mettre la justice sociale et le respect au cœur de notre société et de notre République. Cela se fera, avec les Français, dans un grand élan démocratique. Nous montrerons que dans une période difficile, nous pouvons gouverner la France avec sérieux, mais aussi avec l’ambition dont notre pays a besoin pour croire de nouveau en l’avenir. Je mettrai aussi toute mon énergie à rassembler la gauche et les écologistes. Les Français aiment notre diversité, mais ils nous aiment unis.

 

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, a estimé dimanche que le résultat des cantonales était une "sanction considérable (de) la politique désastreuse" menée selon elle par Nicolas Sarkozy et le gouvernement. "L'ambiguité venimeuse des déclarations de Nicolas Sarkozy et de son collaborateur Claude Guéant ont contribué cette semaine à fragiliser les valeurs de la République et le socle qui fonde notre démocratie", a-t-elle déclaré au siège du rassemblement écologiste devant la presse. "Ce soir à minuit, le nombre d'élus écologistes devrait faire plus que doubler. C'est une immense satisfaction pour l'ensemble de notre mouvement", a-t-elle dit. "Notre responsabilité, dès ce soir, c'est de reconstruire l'espoir. L'alternative politique à Nicolas Sarkozy et à son gouvernement se construit dès maintenant. Elle ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité", a-t-elle dit.

 

Le député PS Arnaud Montebourg a estimé: "Si la gauche enregistre quelques progressions et sort renforcée de l'élection, elle a le devoir de reconnaître que l'abstention massive est un sérieux message d'incroyance et de désamour, dans cette période d'effondrement du système économique, à l'encontre des partis de gouvernement ou aspirant à le redevenir."

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 06:16

Politique - le 27 Mars 2011


La gauche sort vainqueur de ces élections cantonales 2011. Mais en vue des élections présidentielles et législatives de 2012, le Parti socialiste devra compter avec le Front de gauche conforté dans sa place de deuxième partie de gauche, devant les écologistes. La majorité présidentielle elle, sort affaiblie de ces élections et divisée sur la stratégie à adopter vis-à-vis du Front national. L’autre fait notable est l’abstention, qui n’a pas fléchi lors de ce second tour des élections cantonales.

  • La gauche conforte ses positions

A 13 mois de la présidentielle, la gauche a pris date. Elle a remporté le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire, la Savoie, la Réunion et Mayotte, où, grosse surprise, l'UMP a perdu la majorité. Elle a gardé la Seine-et-Marne ainsi que la Corrèze, fief de François Hollande. Seul mauvais point de la soirée: la perte du Val d'Oise. Des résultats salués par Martine Aubry. La première secrétaire du Parti socialiste (autour de 36% des intentions de vote) a affirmé que les Français "ont ouvert la porte du changement et nous allons nous y engouffrer ».Le Front de gauche sort lui-aussi renforcé de ces élections. La deuxième force de gauche, devant Europe Ecologie Les Verts, a "pris une part décisive dans la victoire de la gauche", selon Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF a expliqué que ce deuxième tour montrait "une amplification de la victoire de la gauche, qui va largement battre la droite et l'extrême droite. Il est maintenant acquis qu'on finira au-dessus de 100 conseillers généraux, peut-être bien au-dessus". Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) chiffrait lui le nombre d'élus FG à "peut-être jusqu'à 130".Les duels de deuxième tour sont "très favorables" au FG, selon le numéro un communiste, saluant les sept élus dans le Nord "alors qu'on en avait cinq", le siège gagné en Haute-Garonne, et peut-être un autre dans les Hautes-Pyrénées. De plus, un canton de Nîmes face au FN devrait être remporté. "Cela indique que même dans un rapport de force gauche-droite pas simple, il y a eu une forte mobilisation pour battre le Front national", s'est-il félicité. Concernant les deux derniers bastions communistes de l'Allier et du Val-de-Marne, M. Laurent s'est dit confiant pour que la présidence reste au PCF. "Le Front de gauche a pris une part décisive dans la victoire de la gauche, ce soir, il est confirmé comme deuxième force à gauche", s'est-il réjoui, y voyant un "encouragement à poursuivre la démarche" du FG qui est un "espoir" pour "construire une alternative crédible à gauche" dans la perspective de 2012.

De son côté, avec a priori plus d'une cinquantaine de conseillers généraux au soir du scrutin, Europe écologie les Verts (EELV) pense lui "plus que doubler" ses élus départementaux (24), selon Cécile Duflot. Dans une dynamique de succès depuis les européennes de juin 2009 (16,3%) et les régionales de mars 2010 (12,5%), des victoires ont déjà été enregistrées dans le Gard, à Tours, en Savoie, dans le Vaucluse, le Rhône, l'Isère ou la Loire-Atlantique. "Une immense satisfaction" qui salue "l'affirmation de l'écologie politique", a souligné Mme Duflot, pour qui l'alternative à Nicolas Sarkozy "ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité" à gauche.

  • L'union à gauche met en échec l'extrême droite

Moins d’élus que prévu pour l’extrême-droite, voilà l'autre enseignement de ce second tour. Qualifié dans 400 cantons, le Front national misait sur une dizaine d’élus après avoir réalisé 15% au premier tour, aidé en cela par la stratégie du « ni FN, ni Front républicain » de l’UMP. Mais l’union de la gauche face au FN semble avoir amplement joué son rôle pour faire barrage à l’extrême-droite.Le FN a revendiqué dimanche soir deux premiers élus au second tour des cantonales, dans le Vaucluse, à Carpentras, et à Brignoles, dans le Var. "Notre candidat à Carpentras, Patrick Bassot, a obtenu près de 54% des voix", a déclaré Emile Cavasino, secrétaire départemental du FN. Dans le Var, à Brignoles, le FN Jean-Paul Dispard l'a emporté avec 50,03% face au communiste Claude Gilardo (49,9%), soit cinq voix d'écart. En revanche, Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, a été battu dans le canton de Perpignan-9 par une candidate socialiste, Toussainte Calabrèse, alors qu'il représentait un des meilleurs espoirs d'élection de son parti. Dans le Vaucluse, également, la candidate de la Ligue du Sud, formation d'extrême droite distincte du FN, Marie-Claude Bompard, a été réélue dans le canton d'Orange-Est. Maire de Bollène, elle l'a emporté avec 55,91% des voix face à la candidate socialiste Marlène Thibault. En revanche, Steeve Briois, le secrétaire général du FN, a indiqué à Reuters qu'il n'était pas parvenu à battre son adversaire socialiste dans son canton du Pas-de-Calais, à Montigny-en-Gohelle. Ce dernier a toutefois augmenté son score de plus de neuf points. Le scénario est identique dans plusieurs cantons du département comme à Lens-Nord Est où le candidat du FN atteint 43,4%.

  • Nicolas Sarkozy affaibli au sein de sa majorité

Avec un peu moins de 19%, l’UMP n’est pas parvenue à redresser la barre après un premier tour déjà calamiteux. A peine les premières estimations publiées, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a manié l’euphémisme en expliquant, sur France 2, que la majorité était "un petit peu déçue" mais que le PS était "très loin" des résultats qu'il escomptait aux élections cantonales.Le Premier ministre François Fillon, dont le fief, la Sarthe, reste à droite, préfère lui faire l'autruche, en expliquant que le vote du Front national ne doit pas être sous-estimé malgré un « très faible nombre » d’élus aux cantonales. Reconnaissant que "la gauche progresse", le chef du gouvernement estime aussi que "la majorité recule moins qu'annoncé". Malgré "un contexte rendu très difficile par deux années de crise, les candidats de la droite et du centre ont bien résisté".Derrière ces réactions convenues, les débats font rage sur l'identité du meilleur candidat aux présidentielles. François Baroin, porte-parole du gouvernement, a tenté de faire taire les voix discordantes: "Ce serait une pure folie d'avoir un autre candidat" que Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, selon lui. Mais inquiet du score du FN, André Rossinot (Parti radical) a en revanche plaidé pour un retour à "l'équilibre" des "philosophies fondatrices" de l'UMP. Les ambitions présidentielles de Jean-Louis Borloo semblent avoir été aiguisées par les résultats de ces cantonales.

  • L'abstention aussi forte qu'au premier tour

Les électeurs ne sont pas venus plus nombreux dans les bureaux de vote pour ce second tour des cantonales. Avec une abstention autour de 55% (entre 54% et 56% selon les instituts de sondage), le second scrutin se retrouve au même niveau que le premier tour, avec 55, 68%. Pour Bruno Jeanbart d'OpinionWay, "l'abstention globale n'est pas forcément révélatrice. Il faudra regarder de très près les résultats dans les cantons décisifs, ceux qui peuvent faire basculer un département, et ceux ou un candidat Front national peut être élu." Frédéric Dabi (Ipsos) estime lui que "les configurations sorties du premier tour ne sont pas de nature à encourager la participation". "Dans les 126 cantons où il y a un duel droite-FN, les électeurs de gauche ne sont pas incités à voter", estime-t-il. De même, "le mot d'ordre ni-ni donné à droite n'a pas encouragé la participation dans les quelque 200 cantons où s'opposent au second tour la gauche et le FN". Pour M. Dabi, la faible participation est également "une illustration de la crise du politique en France, qui exprime le désenchantement des électeurs".

"On est dans un cycle d'abstention croissante" depuis les municipales de 2008, accentué avec les européennes de 2009 puis les régionales de l'an dernier. "Avec les régionales, on a deux élections locales consécutives avec une faible participation", observe Claudy lebreton (PS), président de l'Assemblée des départements de France (ADF). "Il faudra s'interroger pourquoi".

En métropole, la palme de la participation revient à la Haute-Corse (66,87%) et celle de l'abstention à la Seine-Saint-denis (20,22%). La participation a progressé dans certains départements pouvant basculer: +9 points en Corrèze, le fief de François Hollande (PS), +5 en Côte-d'Or, +3 dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle augmente également dans les Bouches-du-Rhône (+3) où le Front national a fait une percée au premier tour.

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 05:46
Deux-Sèvres - Poitou-Charentes (79)
Résultats des élections

Canton Thouars I

Deux-Sèvres : tous les cantons

 2ème TOUR 27/03/2011 
Candidats Résultat Statut
PINEAU Patrice SOC 53.32% Elu
SINTIVE Sylvain M 46.68%  
 
Blancs ou nuls (en % des votes exprimés) 1.81 %
Taux de participation 42.11 %
 1er TOUR 20/03/2011 
Candidats Résultat Statut
PINEAU Patrice SOC 49.78% Ballottage
SINTIVE Sylvain M 41.82% Ballottage
LEVINDRE Ernest COM 8.41% -
 
Blancs ou nuls (en % des votes exprimés) 1.92 %
Taux de participation

40.91 %

 

 

 

 

Résultats du 2nd tour Dimanche 27 mars 2011

  • SOC-M. Patrice PINEAU53,32 % - 1 840 voix
  • M-M. Sylvain SINTIVE46,68 % - 1 611 voix
  • Inscrits : 8 563
  • Votants : 3 606 - 42,11 %
  • Abstentions : 4 957 - 57,89 %
  • Exprimés : 3 451 - 40,30 % des inscrits - 95,70 % des votants
  • Blancs ou nuls : 155 - 1,81 % des inscrits - 4,30 % des votants
 
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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 06:33
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BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

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