Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 08:30

 

La crise, ils l'ont subie de plein fouet avec la liquidation judiciaire de leur imprimerie. Les Roto 93 ont manifesté dimanche dernier contre l'austérité. Voilà pourquoi.

  • A lire aussi:

Imprimerie: dernière séance pour l'imprimerie Roto 93


Mardi 29 mai, le tribunal de commerce prononçait la liquidation judiciaire de l’imprimerie Roto 93. Cette nuit de jeudi à vendredi, les derniers journaux sont sortis des rotatives, signant la fin de bons et loyaux services pour les 24 salariés de l’entreprise. 

La société tirait chaque jour une dizaine de titres de la presse spécialisée dont Paris Turf et Bilto. Avertis une semaine à peine avant le dépôt de bilan, les employés ne comprennent pas la rapidité et les raisons de cette décision de justice.  La charge de travail était encore conséquente, assurée par des contrats commerciaux établis jusqu’à la fin de l’année. La trésorerie ne semblait pas manquer, et les salaires étaient versés en temps et en heure. « Ce qui est étonnant c’est que le tribunal a statué sur cette affaire avant même l’étude d’éventuels plans de reprises.

 

Arrêt plus tôt que prévu


"On ne comprend pas l’urgence avec laquelle ce dossier a été réglé", s’indigne Jean-Paul de Souza, membre du syndicat du livre. Le coup de massue est d’autant plus fort pour les employés, que leur activité s’arrêtera plus tôt que prévu. Le tribunal de commerce avait fixé l’échéance  de fermeture  au 6 juin, mais entre temps, l’avocat de la direction a annoncé que les rotatives feront ce soir leurs dernières impressions. 

 

Une direction sourde aux interrogations des employés


Le directeur Michel Lange refuse d’expliquer les raisons de cette fermeture. Depuis plusieurs mois, le dialogue social était rompu entre les salariés et leur patron. « Cela faisait longtemps que les employés travaillaient seuls, livrés à eux-mêmes en quelque sorte » déplore Monsieur de Souza. Les représentants des salariés ont à plusieurs reprises tenté de faire remonter leurs doutes et revendications. En vain. L’annonce à la dernière minute du dépôt de bilan de la société est symptomatique d’une absence totale de considération de la direction envers ses employés. Des méthodes de gestions indignes subies par des travailleurs qui ont su rester professionnels. Malgré la colère, ils imprimeront les journaux jusqu’au bout

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 08:27

 

  - le 2 Octobre 2012

Dans l'Humanité, ce mardi, un autre traité européen est possible
 ,

L’Assemblée nationale débat à partir de ce mardi sur le traité budgétaire européen. L'Humanité développe les alternatives à ce texte austéritaire, après la réussite de la manifestation pour un référendum sur le TSCG dimanche à Paris.


Le gouvernement a longtemps espéré, alors que s’ouvre le débat à l’Assemblée nationale sur le traité budgétaire européen (TSCG), que l’adoption de celui-ci serait une simple formalité, allant même parfois jusqu’à en banaliser le contenu. Seulement, le succès de la manifestation des forces sociales, syndicales et politiques de gauche contre ce « traité austéritaire » et ce dont il témoigne comme début de prise de conscience que ce qui se joue, c’est l’avenir des politiques en France et en Europe, la vie des peuples, a changé la donne.

 

 

Hollande n'a rien renégocié


Le gouvernement, après l’avoir nié, a dû reconnaître que le traité signé par Sarkozy-Merkel n’a pas été renégocié par François Hollande. Seul a été obtenu un pacte de croissance, dont la modicité des retombées pour la France, 4 à 5 milliards d’euros, montre sa portée plus que limitée. Aujourd’hui, pour convaincre, ou plutôt intimider, le gouvernement n’hésite pas à utiliser l’antienne ; c’est le traité ou le chaos. Ainsi est développée l’idée que voter pour le traité, c’est soutenir la volonté de François Hollande de réorienter l’Europe, voter contre serait un échec pour la France et donnerait le signal négatif d’une volonté de sortir de la zone euro. Pas moins.

 

 

Pas de sortir de la zone euro


Pourtant, il n’est pas une force de gauche présente au Parlement, ceux du Front de gauche ou d’Europe Écologie-les Verts s’opposant à ce traité, pas un député de gauche, y compris ceux du PS qui s’apprêtent à voter non, qui veuille sortir de la zone euro. Beaucoup, comme ceux du Front de gauche, le font au nom d’une autre conception de l’Europe et refusent d’inscrire l’austérité dans le marbre d’une loi organique. Tous les traités qui ont été adoptés depuis Maastricht en 1992, et le TSCG ne fait pas exception, ont construit l’Europe libérale. Ce n’est pas une fatalité... la preuve !

  • A lire dans notre édition nos alternatives à l'austérité:
  1. Une banque centrale pour l'emploi et pas uniquement contre l'inflation
  2. Une politique expansive et non l'étranglement par la Règle d'or
  3. Mettre en place une surveillance des banques européennes
  4. L'Europe sociale indispensable pourtant toujours remise à demain
  5. Changer les traités pour s'émanciper des marchés
  6. Au lieu de torpiller la démocratie, associer enfin les peuples
  7. Le besoin d'institutions qui répondent aux intérêts populaires

Mais à qui profite le traité européen?

"Le succès de la mmobilisation de dimanche conforte le "non" au Parlement", entretien avec André Chassaigne (PCF-FdG)

Edito: Grosses ficelles, par Michel Guilloux

Matignon dément tout chantage pour convertir au oui les députés nonistes

"L'hostilité ne favorise pas un débat de productif", le point de vue de Noël Mamère, député EELV

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 08:25

Harlem Désir juge "pas tabou" l'objectif de réduction du déficit public à 3%

  - le 1 Octobre 2012

Traité européen: contorsions socialistes autour du dogme du déficit à 3%

Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis ont mis ce lundi en doute la règle intangible suivie par le gouvernement de ramener le déficit public à 3% fin 2013. Vrais doutes, ou ballon d'essai pour obtenir les bonnes grâces de la Commission européenne? A moins qu'il ne s'agisse d'amadouer les parlementaires récalcitrants à voter le traité européen.

 


L'intervention de ces deux poids lourds de la majorité, après celle de Claude Bartolone la semaine dernière, n'a pas fait fléchir Jean-Marc Ayrault, qui maintient son objectif d'austérité. Dans un communiqué publié ce lundi soir, Matignon explique ne rien changer des objectifs fixés par le projet de loi de finances présenté vendredi en conseil des ministres.

 

 

Chiffre "pas tabou"


Le futur Premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a pourtant semer le doute lundi matin en estimant que la limite des 3% gravée dans le projet de budget 2013 n'était pas "un chiffre tabou", jugeant en outre "pas essentielle" la question de savoir en quelle année cette cible serait atteinte.

Jean-Christophe Cambadélis, nouveau numéro deux du Parti socialiste européen, s'est lui-aussi inquiété de la "rigueur" de l'objectif des 3% de déficit fixé par le traité européen. "Certes, c'est au regard de cet objectif de 3% qu'on évalue aujourd'hui la crédibilité d'un Etat mais la Commission (européenne) n'est-elle pas en train de créer de toutes pièces une nouvelle crise artificielle?", s'interroge le député de Paris sur Liberation.fr.

 

 

"Un pacte de croissance européen"


"Tout le monde sait que la réduction à 3% du déficit fin 2013 est peu réaliste, alors que la prévision de croissance hier à 1,2, aujourd'hui à 0,8, risque demain d'être quasi nulle et que la zone euro devrait voir son PIB baisser en 2012. Alors est-il de bonne politique de combiner tout à la fois promesses non tenues, tensions sociales, récession avec son cortège de plans sociaux et donc de nouveaux déficits? Il serait légitime et judicieux que le Parti Socialiste (...) se saisisse du sujet sans attendre et offre un lieu et un cadre de débats pour la gauche sur l'Europe, car c'est à ce niveau qu'il faut porter le débat. Comment réduire les déficits publics sans compromettre les perspectives de croissance et d'emploi?" se demande-t-il, avant d'appeler "à un pacte de croissance continental."

 

 

Assouplissement


La semaine dernière, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait plaidé pour un allègement des exigences européennes en matière de réduction des déficits, soutenu vendredi en ce sens par David Assouline, le porte-parole du Parti socialiste français.

 

 

"Pas de poissons pilotes"


Véritables interrogations de dirigeants socialistes dans le doute ou ballons d'essai pour tester la réaction des cerbères de l'austérité, la Commission européenne et les marchés financiers? Matignon a répondu ce soir à ces interrogations: "Nous n'envoyons pas de poissons-pilotes à Bruxelles".

 

Les services de Jean-Marc Ayrault ne disent en revanche pas si ces déclarations visent à amadouer les parlementaires de la majorité qui seraient tentés de voter non à la ratification du Traité européen de stabilité, avec sa règle d'or et ses politiques austéritaires.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 06:13

Sur le terrain

30/09/2012 à 19h41
Manif anti-traité : « Une révolution peut se passer dans la gentillesse »
Elsa Fayner | Journaliste Rue89

 

Dans la manifestation contre l’austérité ce dimanche à Paris, impossible de rater les drapeaux PCF et Front de gauche. Ils balaient la fumée des merguez dès la place de la Nation, scandent le cortège un peu partout, débordent sur les trottoirs jusqu’aux terrassent des cafés. Ils se déclinent en autocollants sur les poitrines, les vestes en jean, les sacs à dos.

Parfois aussi ils s’associent. Aux badges CGT ou FSU. Doubles casquettes, militants expérimentés, ils sont venus marquer leur opposition au traité européen comme on se balade un dimanche en famille. Ils sont aussi venus compter leurs forces.

Peu de manifestants ne portent pas d’autocollants. Et la moyenne d’âge dépasse les 40 ans. Des routiers des rassemblements. Les jeunes, eux, ont parfois découvert le militantisme avec la présidentielle. Depuis, ils se sont rencardés.

David, Martial et Evan ont 23 ans. Ils débarquent de Châlette-sur-Loing, dans le Loiret. La ville est communiste depuis quarante ans, crânent-ils. Ils n’ont « jamais cru que ce serait différent avec Hollande ». Pour Martial :

« Il faut être plus radical. On associe la révolution au bain de sang. Pas forcément. Une révolution peut se passer dans le calme et la gentillesse. »


Dans la manifestation contre le traité budgétaire européen (Sébastien Leban/Rue89)

 

Evan en a « marre de se faire avoir ». Loyers, pouvoir d’achat, recherche d’emploi. Les trois jeunes hommes sont au chômage après un BTS dans le tertiaire, un BEP logistique et une licence non terminée. Evan achève une mission de deux mois à 300 kilomètres de chez lui, il ne veut pas recommencer et, dans son coin, on lui dit qu’il manque d’expérience.

Kosta a 30 ans. Il est agent territorial à Dieppe. Il a eu la révélation le 18 mars, en tombant sur la manifestation de « la reprise de la Bastille » : « 120 000 personnes criaient résistance et entre-aide. »

Ce jour-là, Kosta a entendu « Jean-Luc » :

« Avant, j’étais un jeune branleur. Je croyais savoir tout ça, que c’était injuste et tout, mais les anciens me disaient que c’était le système, qu’on ne pouvait rien changer.

Ce jour-là, j’ai décidé de me bouger. Là, je m’apprête à être père, et je voudrais savoir vers quoi on va. Déjà que moi je galère... Avec le pacte, ça va être encore pire. »

Aujourd’hui, avec son jeune frère, il colle des autocollants « Je référendum » sur les affiches publicitaires du boulevard Diderot. Signés : « PCF / Front de gauche ».

Des manifestants au point sur le traité

« Je ne veux pas me faire enchaîner. Hollande, arrête tes conneries », répète à la cantonade une femme d’une soixantaine d’années, le corps entravé par des chaînes. Et ce n’est pas qu’une formule, pour les manifestants rencontrés.

Romain est adjoint au maire, communiste, à Ivry-sur-Seine, en région parisienne :

« Ce traité fait de l’austérité la règle de la politique publique. Pour nous, il ne faut pas commencer par diminuer la dette – la Grèce en a trop souffert –, mais par relancer l’investissement. Même des économistes non marxistes comme Krugman le disent. »

Pour Adeline, ingénieur, adhérente d’Attac à Orléans :

« La nouvelle règle d’or, c’est le déficit structurel. Il ne doit pas dépasser 0,5%. Or, personne ne le calcule de la même manière ! »

Romain surenchérit :

« Si le déficit structurel d’un pays dépasse ce niveau, il y aura des sanctions automatiques ! L’Etat ne pourra plus décider de son budget, ni de sa répartition. On voit bien le sens du traité : rendre plus difficile, pour les Etats, de dépenser l’argent public. »

 


Dans la manifestation contre le traité budgétaire européen (Sébastien Leban/Rue89)

Des craintes pour les services publics

Elu dans une mairie, Romain pense aussi que les collectivités sont concernées : s’il y a moins d’argent public, elles devront elles aussi participer à l’effort.

Claire, 28 ans, est sur la même ligne. Adhérente Attac et FSU, elle pense qu’il y a « assez de richesses pour qu’elles soient partagées ». Contractuelle dans une université, elle redoute des réductions d’effectif.

Comme Katel, 41 ans, qui craint la disparition du dialogue social dans les services publics (« si c’est Bruxelles qui décide désormais »), la diminution du nombre de fonctionnaires et, par là même estime-t-elle, de la qualité des services rendus :

« Je travaille dans la fonction publique territoriale, dans le XIIe arrondissement de Paris. Je vois les hôpitaux de Paris qui commencent à pâtir du manque de moyen. Bientôt, il faudra être riche pour pouvoir se soigner. »

« Pas trop d’illusions » cependant

Romain aimerait un référendum, c’est la demande officielle de la manif’ :

« Pour respecter la démocratie, déjà. Hollande avait promis, pendant sa campagne, de modifier le Pacte. Il ne l’a pas fait. »

Adeline est du même avis. Son amie Mathilde souhaiterait carrément l’abrogation du Traité, comme Alexis, leur compagnon. Il estime, pourtant, que la partie est perdue, que « ça ne sert à rien ». Adeline, elle, pense que « ça peut encore bouger avec Europe Ecologie les Verts qui dit non ». Mais son ami orléanais lui réplique les ministres écolo « sont déjà en train de rentrer dans le rang ».

Philippe, 54 ans, professeurs des écoles, syndiqués chez Solidaires, lui non plus ne se fait « pas trop d’illusions » :

« A la base du PS, beaucoup sont opposés au Traité. Mais, plus on monte dans les échelons, moins c’est le cas. Et bientôt, même les députés socialistes qui sont contre le Pacte vont se coucher devant les décisions du parti. »

 


Dans la manifestation contre le traité budgétaire européen (Sébastien Leban/Rue89)

Marche funèbre ou mise en jambe ?

Certains chantonnent entre eux. Le reste est silencieux. L’ambiance est à la promenade. Pas d’imposants cortèges CGT à la sono « motivés, motivés, il faut rester motivés ». Peu de gros ballons de têtes de cortèges. Quelques-uns pour des CGT départementales, Solidaires, Attac, de loin en loin.

Livio et Raffaëla ont 39 ans. Ils sont Italiens et travaillent en France. Ils sont venus voir s’il y avait des « composants européens », une « délégation grecque » par exemple :

« C’est très franco-français. C’est très manif PCF. Il y a peu de publications gauchistes, de petits groupes. C’est comme les manif’ pro-Mélenchon. Il y a des vieux. »

« Ou de jeunes qui semblent un peu vieux », intervient Raffaëla :

« Ça manque d’enthousiasme, de force, d’énergie. »

Martial, le révolutionnaire lyrique, parle d’une « marche silencieuse », « comme pour un deuil, celui de la France, qui suivra bientôt la Grèce et l’Espagne. »

Pour Jean-Luc Mélenchon pourtant, s’il s’agit de compter ses forces, le pari est gagné. Le PCF, et le Front de gauche dans son ensemble, se sont remis en ordre de marche. La police ne communique pas de chiffres, « conformément à la pratique, s’agissant d’une manifestation à l’initiative d’un parti politique », mais, selon les organisateurs, 80 000 personnes ont défilé ce dimanche 30 septembre.

Aller plus loin
Partager cet article
Repost0
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 12:39

le 30 Septembre 2012

contre le traité budgétaire. marche nationale à Paris

Le pacte de croissance, une pillule très amère

Un pacte de croissance au goût de déjà-vu

François Hollande brandit cette annexe des conclusions du sommet européen de juin 
pour justifier la ratification du traité. Pourtant, le pacte reprend les politiques libérales de l’UE.


La dragée de miel a-t-elle bon goût ? Il convient d’y regarder car François Hollande estime que le « pacte de croissance et d’emploi » qu’il aurait obtenu le 29 juin permettrait de ratifier le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) qu’il entendait renégocier lors de sa campagne présidentielle.

 

Loin d’être sucré, ce pacte a le goût amer des politiques libérales. Dès son préambule, il y est fait référence aux « réformes structurelles ». Cette antienne n’est pas nouvelle, inscrite dès 2000 dans la stratégie de Lisbonne, avec l’efficacité qu’on lui connaît en termes de casse du Code du travail. En 2003, l’un des gouverneurs de la Banque centrale européenne, Paolo Padoa Schioppa, donnait la philosophie de telles réformes. Elles doivent « embrasser le champ des retraites, de la santé, du marché du travail, de l’école et d’autres encore ». Il jugeait que les réformes devaient être guidées par un « seul principe : atténuer le diaphragme des protections qui, au cours du XXe siècle, ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de la vie, avec les renversements de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités ».

 

Libéralisation toute


Ce pacte s’inscrit dans cette dangereuse conception. On y trouve des appels du pied à réformer les systèmes de retraite, entendre, allonger la durée de cotisation. Par ailleurs, les services publics devraient être libéralisés. Il est ainsi demandé « l’ouverture de la concurrence dans le secteur des entreprises en réseau » (transports, etc.). Le texte invite ainsi à achever « le marché intérieur de l’énergie d’ici à 2014 ». Le libéralisme est poussé à son acmé avec l’appel à conclure des accords de libre-échange avec Singapour, le Canada, l’Inde et le Japon. Le récent rapport Sartorius pointe pourtant la responsabilité de l’accord de libre-échange avec la Corée dans la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay.

 

Le principal argument avancé en faveur du pacte serait que 120 milliards d’euros d’investissements seraient ­disponibles grâce, entre autres, au renforcement du capital de la Banque européenne d’investissement. Or, dans son interview aux Échos le 28 juin, son président, Werner Hoyer, prévenait qu’il serait effectué « une analyse très poussée (…) de la rentabilité financière et économique des projets » et que les « partenariats public-privé seront au cœur de cette initiative ». Les grandes infrastructures seraient ainsi lâchées aux grands groupes du BTP !

 

Juridiquement non contraignant


À cela s’ajoute une question. Ce pacte est-il nouveau et réoriente-t-il l’Union européenne ? Dès le 30 janvier, soit avant la signature du traité budgétaire, une déclaration du Conseil européen dessine les grands traits de ce pacte et annonce une montée en puissance de la BEI. De plus, ce pacte n’est qu’une annexe aux conclusions du sommet du 29 juin. D’une valeur juridique non contraignante, il ne prendrait effet que si la Commission proposait effectivement une législation en vue de sa mise en œuvre. S’il remet la croissance au centre du ­débat, il ne s’émancipe pas de la logique ­d’austérité. Il fait même référence, à plusieurs reprises, à l’objectif d’une réduction à marche forcée des déficits publics, à l’austérité.

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 12:37

  - le 30 Septembre 2012

80.000 manifestants à Paris... et vous

Retour multimédia sur la mobilisation de ce dimanche contre l'austérité et pour un référendum sur le traité européen de stabilité.

 

Stéphane Guérard

Huit raisons de refuser le traité budgétaire

La marche nationale ce dimanche 
à Paris contre 
la ratification 
du TSCG se veut 
une démonstration de résistance aux logiques libérales.


Combien seront-ils, dimanche, d’empêcheurs de tourner en rond ? À l’heure où l’Élysée comme Matignon entendent refermer au plus tôt la page du traité européen, pressés qu’on ne leur impute plus une aggravation de la crise, voilà que la mobilisation nationale contre « l’austérité permanente » étire le temps au contraire. Collectifs locaux, rencontres, débats – la Fête de l’Humanité en a pris sa part – entendent poser les bonnes questions. Ci-contre, l’Humanité apporte un florilège de réponses à tout ce qu’est le TSCG et que vous ne lirez guère ailleurs, quand 65 % des Français sondés par Harris Interactive pour l’Humanité Dimanche se prononcent pour la consultation populaire.

 

 

1. Sur le fond du traité, le président Hollande 
bien moins exigeant que le candidat François


François Hollande, can- didat en campagne, ne trouvait pas de mots assez forts contre le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), écrit à quatre mains par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. « Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction », promettait le onzième de ses 60 engagements. Il s’était fait plus précis : sans la création d’euro-obligations, sans une redéfinition du rôle de la Banque centrale européenne et sans mesures de relance, le pacte budgétaire serait jugé « inacceptable ».

Le sommet européen des 28 et 29 juin, celui d’un bras de fer annoncé entre le désormais président de la République Hollande et Angela Merkel a donc éveillé de grandes attentes. À sa sortie pourtant, seul un petit ajout, survendu sous le nom de « pacte de croissance » (lire page 5). Plus de traces des deux autres revendications sur le rôle de la BCE et les eurobonds. Quand au texte du traité lui-même, pas une ligne n’en a changé. À tel point que, mercredi, lors de l’audition de Pierre Moscovici et de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée nationale à propos de la traduction du pacte en législation nationale, le président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP), exultait : « Je me croyais revenu à l’an dernier. »

 

 

2. Les peuples et les Parlements placés 
sous la tutelle des commissaires de Bruxelles


À écouter les partisans du pacte budgétaire, celui-ci serait en fait plus « souple » que les traités existants, qui fixaient un seuil de déficit public réputé obligatoire à 3 % maximum du PIB de chaque État concerné – dans les faits, largement dépassé par la plupart des États. En avançant le principe d’un seuil de déficit « structurel » inférieur à 0,5 % du PIB à moyen terme, celui-ci se distinguerait du « déficit nominal » – le solde effectif entre dépenses et recettes – qui pourrait temporairement dépasser les 3 % de PIB en cas de fragilité générée par des « circonstances exceptionnelles », ou de « grave récession économique ». Au lieu de souplesse, le traité impose en fait un véritable carcan aux États pour au moins deux raisons.

  • La première, c’est que la notion de « déficit structurel » implique que les États doivent s’attaquer aux « structures » de la dépense publique, indépendamment des circonstances économiques, c’est-à-dire à l’emploi public et au périmètre même de l’intervention publique, pour tenir les objectifs.
  • La seconde raison est l’intervention de mécanismes de sanctions désormais automatiques en cas de « déficits excessifs », si l’État n’obtempère pas aux avertissements de la Commission européenne dès que la différence entre le déficit « nominal » ou « structurel », dépasse de 0,5 % du PIB sur un an (0,25 % deux ans de suite) les objectifs définis.

 

3. Plutôt qu’un traité qui éloigne de l’Europe, 
un non fondateur qui en rapproche


Comme durant la campagne référendaire de 2005 sur le traité constitutionnel européen, les défenseurs du pacte budgétaire européen expliquent qu’il n’y a pas de « plan B » à son adoption et promettent la dislocation de la zone euro si le traité est refusé. Ainsi du chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, qui critiquait récemment la décision de la direction d’Europe Écologie-les Verts de rejeter le traité : « Nous, nous allons jusqu’au bout de la défense de l’euro. (...) Nous ne prendrons jamais la responsabilité de laisser disparaître l’euro. »

 

La ratification du traité en l’état ou le chaos : tel serait le marché entre les mains des parlementaires et du gouvernement français ! En vérité, ce sont les politiques d’austérité imposées par le traité qui poussent les peuples à rejeter l’Europe telle qu’elle se construit, tandis que la monnaie unique est minée par les difficultés économiques supplémentaires issues de cette austérité et sur lesquelles s’enrichissent les spéculateurs. Une autre voie existe : celle d’une renégociation véritable et en profondeur du traité européen, comme y invitait le candidat François Hollande lui-même durant la campagne présidentielle en déclarant, le 17 mars, à Paris : « Je ne serai pas seul parce qu’il y aura le vote du peuple français qui me donnera mandat. » Un non majoritaire au traité actuel donnerait ce mandat et cette force à François Hollande.

 

 

4. Le pacte budgétaire va creuser la dette au lieu de la réduire, enfonçant l’Europe dans la crise


Le pacte budgétaire européen serait l’outil indispensable au redressement des finances publiques et à la résorption de la dette des États de l’Union, préalable indispensable pour rétablir la confiance des marchés dans l’euro et la capacité des États à se financer à des taux acceptables. « Notre devoir, c’est de réduire le déficit. Non pas pour l’idée qu’il faudrait réduire le déficit en soi, mais parce que c’est la condition pour maîtriser la dette et donc pour assurer notre souveraineté, expliquait François Hollande, le 31 août, à Châlons-en-Champagne. Le sérieux budgétaire, c’est la condition pour ne pas être dans la main des marchés financiers. »

 

A priori, personne n’est contre réduire les déficits pour diminuer dans le budget le poids des intérêts de la dette. Tout dépend de la manière dont on compte s’y prendre, dans le contexte de crise et de récession qui met durement à mal les recettes publiques. Or, de nombreux économistes mettent en garde contre les effets contre-productifs des plans d’austérité : au lieu de permettre un redémarrage de la croissance, ils la plombent par les restrictions imposées à la population, entraînant une nouvelle dégradation de la conjoncture économique, qui génère en retour une baisse des recettes publiques, et donc un creusement des déficits, et ainsi de suite. La preuve par la Grèce, qui en est à son neuvième plan d’austérité, dont les effets successifs ont fait passer la dette du pays de 175 à 365 milliards d’euros.

 

 

5. Le traité Sarkozy revendiqué par la droite,
qui votera aux côtés du gouvernement


« Nous voterons le traité européen et nous voterons la loi organique. » Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, sur la même ligne que les ténors socialistes ? Si sa justification embarrasse la majorité, elle conforte les tenants du non en pointant la filiation entre le traité Sarkozy-Merkel et le TSCG : « Ce traité nous convenait sous Nicolas Sarkozy, le même traité avec François Hollande nous convient. » Jean-François Copé et François Fillon oublient même leur rivalité quand il s’agit de soutenir « la rigueur budgétaire ». « Ce traité, c’est celui auquel on croit, qui permet de nous sauver de la crise. »

 

La droite appuie là où ça fait mal, se vengeant au passage de la défaite à l’élection présidentielle en attaquant « l’imposture » Hollande. Le secrétaire général de l’UMP rappelle la promesse du candidat : « S’il était élu, il ne demanderait pas la ratification du traité UE et de la règle d’or. » Or, pointe perfidement Jean-Louis Borloo, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) : « François Hollande n’a évidemment aujourd’hui pas d’autre choix que de soumettre au vote du Parlement le traité européen négocié et élaboré par Nicolas Sarkozy et les exécutifs gouvernementaux européens. » Un texte qui « n’a pas changé d’une virgule », remarque Jean-Christophe Lagarde, président du groupe centriste de l’UDI. « Ceux qui, avant l’élection (présidentielle), disaient qu’il n’était pas bon, demandent aujourd’hui de l’adopter. Il y a ceux qui sont restés en cohérence, les Verts et le Front de gauche et une partie du PS, puis ceux qui ne sont pas cohérents. »

 

 

6. Dans la suite du pacte euro plus,
 le modèle social européen mis en cause


Dans son préambule, le texte du traité situe les dispositions envisagées concernant les finances publiques comme un aboutissement des accords déjà conclus par les pays de la zone euro, notamment du pacte euro plus du 25 mars 2011. Un pacte concocté également par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, qui révèle l’ampleur du dispositif austéritaire envisagé. Il ne concerne pas que les finances publiques, il ambitionne de transformer profondément le modèle social européen et menace, de ce fait, les salariés et tous ceux qui vivent de leur travail.

 

Le paragraphe 2.2.a. de ce pacte euro plus envisage ainsi de mettre les salaires sous surveillance car « des augmentations importantes et soutenues peuvent indiquer l’érosion de la compétitivité ». Pour éviter cela, il préconise « un réexamen des dispositions de fixation des salaires afin d’accroître la décentralisation dans le processus de négociation », tout cela afin de « veiller à la modération salariale ». Il réclame, notamment, une mise en cause des « restrictions disproportionnées sur les heures d’ouverture » dans le commerce, appelle à des « réformes du marché du travail, pour promouvoir la flexicurité », à un déplacement de « la fiscalité du travail vers la consommation par la fiscalité indirecte ». Par ailleurs, un règlement du Parlement et du Conseil européens du 16 novembre 2011 prévoit, lui aussi, la mise sur pied d’un dispositif d’alerte sur « la variation sur trois ans des coûts salariaux unitaires nominaux, avec un seuil fixé à + 9 % pour la zone euro ».

 

 

7 Comment réorienter l’Europe avec les mains liées par la règle d’or ?


Peut-on réorienter l’Europe en s’affranchissant du carcan austéritaire ? Pas pour les dirigeants socialistes, Jean-Marc Ayrault en tête. Le premier ministre argumente à la hache : la « conséquence logique » de la démarche de ceux qui, à gauche, ne veulent pas de la ratification du traité est « la sortie de l’euro ». Selon lui, si le traité n’est pas adopté, cela ouvrirait « une crise politique en Europe ». Comme si elle n’avait pas déjà lieu.

François Hollande s’était engagé à renégocier le traité ? Le premier ministre théorise après coup ce manquement à la parole donnée, conditionnant toute « réorientation politique » à l’adoption du pacte budgétaire. « Pour que l’Europe ne soit pas une contrainte, mais à nouveau l’espoir de tous les peuples », ajoutait-il sans rire. « Un début de commencement de réorientation de l’Europe », avance prudemment la députée PS Élisabeth Guigou. Elle le sait : si le traité était ratifié, il entérinerait une politique basée sur la limitation du budget. La fameuse règle d’or. La mise en garde d’Ayrault est un non-sens, selon Attac, qui retourne l’argument : le rejet « permettrait au contraire de rouvrir le nécessaire débat » de la réorientation européenne, sur d’autres bases. « Nos concitoyens attendent du gouvernement qu’il respecte ses engagements pour une réorientation sociale et démocratique de l’Europe », prévenait le député PCF-Front de gauche du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, mardi, à l’Assemblée nationale.

 

 

8. Un « front du non » large
 pour « briser le mur du silence »


La manifestation de dimanche peut-elle faire plier le gouvernement, qui avance avec la volonté inflexible de faire ratifier le pacte par le Parlement ? Le premier enjeu est de « briser le mur du silence », rappelle le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. D’abord pour interpeller les parlementaires : la position des Verts a été prise dans un élan « facilité par l’ampleur de la préparation de la manifestation », analyse Jean-Luc Mélenchon (l’Humanité du 26 septembre) .

La prise de conscience des citoyens se fera plus facilement si la manifestation est un succès. Les initiatives locales contre la ratification du traité étaient nombreuses, mais la couverture médiatique bien mince. Un rassemblement visible dans la capitale ne saurait être passé sous silence. Dans cette optique, les organisateurs veulent montrer un « front du non » regroupant « des forces de plus en plus larges », afin d’inciter « le peuple à se mêler de ses propres affaires », selon l’expression de Jean-Luc Mélenchon. En ligne de mire, la « bataille pour un référendum », portée par une partie des signataires de l’appel à manifester. Une bataille « dans la durée », selon Pierre Laurent, qui ne s’arrête pas au débat parlementaire et verra la naissance de « fronts contre l’austérité ». « On ne doit jamais renoncer à l’espérance démocratique », martèle Jean-Luc Mélenchon.

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 12:35
Partager cet article
Repost0
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 09:25

L'Humanité de ce vendredi, samedi et dimanche

Politique - le 28 Septembre 2012


Éditorial par Patrick Apel-Muller

Dans l'édito de l'Humanité de ce week-end, Patrick Apel-Muller estime que "les politiques d’austérité que planifie le traité budgétaire européen annoncent 
des régressions considérables pour les peuples du continent, le retour d’un autoritarisme politique qui bride 
les souverainetés populaires, un ordre communautaire dicté par la bureaucratie de Bruxelles."


« Partout en Europe, écrivait 
Jean Jaurès en 1914, 
la lutte est engagée entre 
les oligarchies et la démocratie sociale 
et politique. » Aujourd’hui, les nuées 
ne s’accumulent pas sur des perspectives de tranchées. Cependant, les politiques d’austérité que planifie le traité budgétaire européen annoncent 
des régressions considérables pour les peuples du continent, le retour d’un autoritarisme politique qui bride 
les souverainetés populaires, un ordre communautaire dicté par la bureaucratie de Bruxelles.

 

Angela Merkel, qui alors faisait tandem avec Nicolas Sarkozy, a résumé cela en septembre 2011 dans un nouveau concept « marktkonforme demokratie », en proclamant que « les exigences démocratiques doivent être compatibles avec le marché ». La loi viserait donc à satisfaire la Bourse et à imposer à tous cette logique : telle est la vocation du traité ourdi par la chancelière allemande et Nicolas Sarkozy, un texte strictement incompatible avec la gauche à qui il voudrait interdire les possibilités de légiférer en faveur de la justice 
et du progrès social. S’y soumettre, c’est se démettre.

 

C’est précisément ce que les électeurs ont blackboulé au printemps, un régime politique dévoué à l’infime minorité richissime, prêt à sacrifier tous les bonheurs du monde à l’impératif des dividendes maximums. François Hollande l’avait promis lors de sa campagne électorale : 
il refuserait la règle d’or, le traité Sarkozy-Merkel et les dogmes de l’austérité.

 

C’était le 11e de ses 60 engagements et pas le moindre. Il avait assuré aux électeurs de gauche qu’il résisterait aux conservateurs allemands et imposerait une renégociation. Las, le texte n’a pas bougé d’une virgule après deux petites journées de discussion, fin juin. Et c’est cela qui serait imposé au pays, avec le renfort de voix de la droite au Parlement, trop heureuse du succès posthume des options de Nicolas Sarkozy?

 

Dimanche, les rues de Paris diront le refus du diktat 
des marchés, la volonté 
de décider par référendum de l’avenir du pays et de l’Union européenne, l’aspiration à une gauche de courage. Certains laudateurs du texte Merkel-Sarkozy agitent le péril de la crise politique qu’ouvrirait 
sa non-ratification. Mais la crise n’est-elle pas déjà 
là qui malmène nos économies ? Les politiques d’austérité aggravent déjà tous les maux ; elles les décupleraient demain.

 

Le fossé qui se creuse entre les opinions publiques et les réalités de l’Union deviendrait un gouffre. Les replis nationalistes, le rejet des voisins s’amplifieraient. Plutôt que ces paroxysmes, ne vaut-il pas mieux une bouderie de la chancelière ? Et où le président français pourrait-il puiser le plus de force, s’il veut réorienter l’Europe vers plus de justice, sinon dans l’écrasante légitimité d’un vote populaire ?

 

En tout cas, la gauche a besoin d’être nombreuse au rendez-vous de la manifestation de la place de la Nation à la place d’Italie. Plus de 65 organisations syndicales, politiques, féministes ou associatives y convient. D’autres citoyens 
y ont toute leur place, militants et élus socialistes opposés au traité budgétaire, écologistes attachés à une Europe solidaire, intellectuels qui ne se résignent pas à ce que les rêves soient noyés dans les eaux glacées des calculs égoïstes.

 

L’opposition de la Confédération européenne 
des syndicats au traité budgétaire doit être entendue. Elle alerte aussi sur le sinistre cortège des réformes « structurelles » et des déréglementations qui accompagne ce texte. Elle témoigne des solidarités qui peuvent naître entre les peuples dont les révoltes se font entendre aujourd’hui. Loin des haines recuites de l’extrême droite, peuvent ainsi s’unir les étoiles européennes et les plis du drapeau tricolore.

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 09:19

le 28 Septembre 2012

Contre le Traité budgétaire européen, communiqué commun JC, JS, JEC, UNEF

Alors que les Etats européens s’enfoncent dans la crise, les libéraux européens continuent de nous précipiter dans le piège de l’austérité. Leur politique de coupes  budgétaires est un échec, car elle nous prive des moyens nécessaires pour sortir de la crise. Les plans de licenciements massifs tombent les uns après les autres alors que les agences de notation jouent avec les Etats en imposant des conditions de prêts toujours plus folles.

Les politiques menées au nom de la « libéralisation de l’économie » ont toutes été au service du profit et ont plongé l’Europe dans la crise actuelle. Alors qu’on nous  annonce que l’austérité est la seule politique possible, regardons ce qui se passe dans les pays voisins. La pauvreté et le chômage ont augmenté massivement (plus de  50% chez les jeunes espagnol et grec), la précarité est devenue la norme, alors que ces pays s’enfoncent un peu plus profondément dans la récession. Ces mesures, imposées par la troïka, (Banque centrale, commission européenne et FMI) tentent de nous imposer une austérité généralisée. Face à cette offensive, des millions de  personnes se mobilisent, salariés, jeunes, précaires, tous refusent de nouveaux reculs dans nos droits sociaux.

Encore une fois, le mépris des revendications populaires est clair de la part des conservateurs. C'était en effet, la volonté d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, tous deux,  porte flingue du libéralisme européen, d'enfermer l'Europe et ses peuples dans un carcan libéral. Pour prévenir d'un éventuel changement de majorité politique en Europe,   ces derniers ont pris soin d'élaborer un traité qui instaurerait une austérité généralisée, et confisquerait la démocratie. Souvenons-nous, les Etats africains, asiatiques ou sud-américains ont expérimenté ces recettes dans les années 1980 : en 2001, les politiques de dérégulation, de libre échange, de privatisation, prescrites par les libéraux, ont plongé le peuple argentin dans une misère totale. C’est cette Europe-là que nous promettent les libéraux. C’est cette Europe-là que contient le pacte budgétaire. Derrière le nom complexe de Traité européen pour la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG), c’est l’austérité généralisée qui sera imposé à tous. Les banques, le MEDEF et les grandes fortunes ont décidé de profiter de la crise pour liquider notre modèle social. Mettons leur un coup d’arrêt !

 

Concrètement, ce traité va toucher notre quotidien, en s’attaquant à nos acquis sociaux : retraite, assurance maladie, services publics qui seront jugés trop coûteux. Mais il menace également la baisse des investissements publics des collectivités locales: transports publics, mission locales, maison de la culture et de la jeunesse, équipement  sportifs, subventions aux associations…

 

C’est pourquoi, nous, militants politiques et syndicaux conscients des attentes et des espoirs soulevés par la victoire du 6 mai et de l'importance de l'unité pour continuer à les porter, nous avons décidé de cette déclaration commune afin de manifester notre opposition à la ratification du TSCG. Nous nous opposons donc à la soi-disant « règle d’or ». Cette obligation limitera les États dans leurs moyens d'action contre la crise et menacera l’État social. Cela signifie que les gouvernements devront réduire les dépenses publiques de manière violente en baissant les salaires, en supprimant des postes dans les services publics et en allongeant l’âge de départ à la retraite.

 

Les économies grecques, portugaises et espagnoles en ont déjà subit les conséquences !

 

De la même façon, nous refusons que la commission européenne, non élue, donne son avis sur les budgets des Etats. C’est une véritable régression démocratique car ce ne sont plus des représentants élus qui décident. Une autre politique que l’austérité et la réduction des déficits deviendra alors impossible : priorité absolue au désendettement et à la réduction des déficits par des mécanismes « automatique de correction » !

 

Si un gouvernement refuse, une équipe d’experts est envoyée dans le cadre d’une procédure d’urgence pour imposer ces mesures. C’est ce qui est arrivé à la Grèce notamment. L’Union Européenne qui devrait être un projet d'émancipation des peuples, renforçant les citoyens européens dans la défense de leurs intérêts et du progrès universel vers plus de droits et libertés, s'affirme de plus en plus comme le moyen pour une oligarchie financière de nous ramener au XIXème siècle, quand le suffrage universel n'existait pas et qu'elle pouvait décider toute seule au détriment du plus grand nombre. C'est au peuple européen de se soulever, de se réapproprier et de réorienter la construction européenne pour qu'elle puisse être l'outil qui réponde au mieux à ses besoins économiques, sociaux et environnementaux. « Ils ont les milliards, nous sommes des millions ». Voilà le message que les français ont adressé aux marchés par les urnes. Nous avons assez payé pour les profits de quelques-uns, des plus riches qui n'aspirent qu'à s'évader là où il y aurait moins d'impôts, où l'on exploite plus librement son prochain. Notre pays n’a jamais été aussi riche, et ses richesses aussi mal réparties. La première étape est de mettre un frein à ce traité d’austérité et de régression. Ils veulent museler le débat, faisons-nous entendre pour que nos députés rejettent ce traité, et ouvrent la voie à la construction d’une alternative propice à la  paix et à l’émancipation de tous, auxquelles le capitalisme ne peut se résoudre.

 

L’ensemble de nos organisations appellent à signer la pétition unitaire, et à remplir le formulaire d’interpellation des parlementaires, tous deux disponibles sur les liens suivants, ainsi qu’à se joindre aux initiatives contre le traité et l’austérité :

Pétition contre l’austérité perpétuelle en Europe : http://www.avaaz.org/fr/ http:// www.audit-citoyen.org/


MJCF 78

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 09:17

- le 28 Septembre 2012

contre le traité budgétaire. marche nationale à Paris

"Non à l’austérité permanente! Refusons le pacte budgétaire"

Tel quel: L’appel unitaire à manifester dimanche"Non à l’austérité permanente! Refusons le pacte budgétaire ",

DOCUMENT. L'Humanité.fr reproduit l'appel unitaire à manifester ce dimanche contre le nouveau traité européen, ainsi que les noms de toutes les organisations qui appellent à la mobilisation.  

"Le président de la République veut faire ratifier le “pacte budgétaire”, tel qu’il a été signé par Nicolas Sarkozy le 25 mars dernier. (...) Il (impose) que le “déficit structurel” d’un État soit inférieur 
à 0,5 %, (obligeant) à des coupes drastiques dans les dépenses publiques. (...) Or nous avons besoin au contraire 
de développer et de rénover les services publics et la protection sociale (afin de) réduire les inégalités sociales et réaliser l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous avons besoin d’investissements publics considérables pour financer la transition énergétique, réduire les pollutions, assurer la reconversion écologique des modes de production et de consommation, créer des millions d’emplois. (...) Aujourd’hui le pouvoir d’achat stagne ou régresse, les entreprises et les collectivités locales réduisent leurs investissements : dans ce contexte, couper dans les dépenses publiques ne fera qu’aggraver le chômage. Dès 2013, selon une étude du FMI lui-même, ramener le déficit de la France à l’objectif de 3 % du PIB affiché par le gouvernement créera automatiquement 300 000 chômeurs de plus.

Économiquement stupide, ce pacte budgétaire est socialement insupportable car les “programmes d’ajustement structurel” aujourd’hui imposés (aux pays) en difficulté réduisent les protections, accroissent les inégalités et touchent le plus durement les populations les plus précaires. (...) Enfin, ce pacte budgétaire représente un déni démocratique : prévoyant des sanctions quasi automatiques en cas de non-respect et marginalisant les Parlements nationaux et européen, il fait de la Commission et de la Cour européenne de justice, organismes non élus, les juges des budgets nationaux. (...)

Les crises sociale, écologique et financière mondiales, lourdes de danger comme le montre le renforcement des extrêmes droites xénophobes et nationalistes (...), nécessitent une mobilisation de l’Europe fondée sur la solidarité et la démocratie (et) qui se dégage de l’emprise des marchés financiers. (...) Le refus de la France de ratifier ce traité serait un signal fort envoyé aux autres peuples européens afin d’ouvrir le débat sur la construction d’une autre Europe. Nous demandons qu’un large débat démocratique ait lieu (pour) mettre le président de la République, son gouvernement, les parlementaires devant leurs responsabilités.

Premiers signataires au 26 septembre : Act Up Paris, Aitec-Ipam, AC !, Anecr, Attac, À gauche par l’exemple, Cadac, CADTM, Cedetim-Ipam, Convergence services publics, CFF (Spuce CFDT), CGT cheminots, 
CGT finances, CGT Éduc’action, CGT équipement-environnement, 
CGT Livre (Filpac), CGT personnels des organismes sociaux, CGT-FSA, 
CGT-UGFF, Urif-CGT, CNDF, Démocratie réelle maintenant ! Paris, DIDF, Collectif des associations citoyennes, Les Économistes atterrés, Fédération Droit au logement, Fondation Copernic, Front de gauche, Parti communiste français, Parti de gauche, Gauche unitaire, Fase, République et Socialisme, Pcof, Convergences et Alternative, Gauche anticapitaliste, Femmes Égalité, FSU Île-de-France, EPA-FSU, Snac-FSU, Snasub-FSU, Snesup-FSU, 
Snetap-FSU, Snuas-FP-FSU, SNU Pôle emploi FSU, Snuitam-FSU, 
Snutefi-FSU, Snuclias-FSU, EE (École émancipée)-FSU, Jeunes Communistes, Les Alternatifs, Les efFRONTé-e-s, Marche mondiale des femmes France, Mémoire des luttes, M’PEP, Marches européennes, NPA, Osez le féminisme, Parti fédéraliste européen, Parti pour la décroissance, Réseau Éducation populaire, Résistance sociale, Solidaires finances publiques, 
Solidaires douanes, SUD BPCE, Transform !, Union syndicale de la psychiatrie, union syndicale Solidaires, Ufal, Utopia.

Partager cet article
Repost0

BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

Recherche

Texte Libre