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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 03:53

L’Otan : l’hégémonie et rien d’autre

Jean-Paul Piérot

Jeudi, 4 Septembre, 2014

Photo : Petras Malukas/AFP

L'éditorial de Jean Paul Piérot : l’Otan, qui réunit à partir d’aujourd’hui les vingt-huit chefs d’État et de gouvernement des pays membres, a opéré depuis la fin du XXe siècle une mutation fondamentale, en se posant comme le bras armé d’une alliance transatlantique en quête d’une nouvelle hégémonie.

L’exacerbation du conflit en Ukraine remet sur le devant de l’actualité une organisation militaro-politique qui aurait dû disparaître il y a plus de vingt ans. Héritière de la bipolarisation qui domina les relations internationales pendant un demi-siècle, l’Otan, en tant qu’alliance occidentale face à l’Union soviétique et ses alliés, n’avait plus de raison d’être depuis la dissolution du pacte de Varsovie. Mais du côté occidental, la politique de bloc a survécu à la disparition des blocs. L’Otan, qui réunit à partir d’aujourd’hui les vingt-huit chefs d’État et de gouvernement des pays membres, a opéré depuis la fin du XXe siècle une mutation fondamentale, en se posant comme le bras armé d’une alliance transatlantique en quête d’une nouvelle hégémonie. Elle n’est plus une structure de défense collective de ses membres face à une menace extérieure, comme le stipule son article 5. Aucun État membre n’était menacé lorsque fut décidée la campagne de bombardements de la Serbie au printemps 1999. Et deux ans plus tard, en 2001, par le lancement de l’opération militaire en Afghanistan, l’Otan franchissait un nouveau pas : force d’intervention sur les théâtres extérieurs, sous direction américaine, elle contribuait à l’effacement de l’ONU. L’Alliance atlantique n’a jamais été aussi puissante qu’aujourd’hui. Les pays Baltes, ex-Républiques soviétiques, l’ont rejointe, de même que les États d’Europe centrale.

Quant à la France, qui avait sous l’impulsion du général de Gaulle quitté en 1966 le commandement intégré, elle a été enrôlée à nouveau dans le giron atlantiste par Nicolas Sarkozy, et François Hollande s’inscrit dans les pas alignés de son prédécesseur. L’intégration de l’Ukraine dans l’Otan qui avait été réclamée lors du sommet de Bucarest, en 2008, est inacceptable pour Moscou, qui refuse des bases occidentales à ses frontières. La mise sur pied d’une force de projection de 4 000 soldats et la volonté de rendre l’Otan plus visible dans l’est de l’Europe compromettraient plus encore les chances d’un retour à la détente et au dialogue.

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 07:20

 

 

La Chine s’oppose à des sanctions contre la Russie dont cette semaine les États-Unis et l’Union européenne l’ont encore menacée. (Reuters)

Date de parution 1er septembre 2014

Le gouvernement asiatique s’oppose à l’application de sanctions contre la Russie par les Nations de l’ouest en raison de la crise en Ukraine et il a déclaré que les relations entre les deux pays traversent "la meilleure période de l’histoire".

La République populaire de Chine a déclaré lundi son opposition aux sanctions de l’Union européenne (UE) contre la Russie, et elle a insisté sur le fait que « une solution politique est la seule solution » au conflit qui a commencé en avril dernier dans la partie orientale de l’Ukraine.

Qin Gang, le ministre chinois des affaires étrangères a souligné lors d’une conférence de presse que "des sanctions n’aideront pas à résoudre les problèmes de fond" en Ukraine.

Le diplomate chinois a exhorté toutes les parties lundi à rester calmes et à « éviter les mesures qui peuvent amener à une escalade des tensions » dans un conflit qui a déjà provoqué plus de 2 000 morts selon l’ONU.

Démarrage prochain de la construction d’un gazoduc sino-russe
( Source: Xinhua )
01.09.2014 10h35
La Chine et la Russie vont entamer la construction d’un gazoduc commun en Sibérie orientale russe, et ce, en vertu d’un contrat d’approvisionnement en gaz naturel signé par les deux pays, alors que le vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli s’est rendu par avion depuis Moscou à Yakoutsk, chef-lieu de la République russe de Sakha pour participer dimanche soir à la cérémonie de lancement de la construction par la partie russe du gazoduc sino-russe.
La participation de M. Zhang à la cérémonie de lancement reflète l’importance qu’accorde le gouvernement chinois au partenariat global avec la Russie et sa volonté d’étendre la coopération bilatérale à d’autres secteurs et de la porter à un niveau plus élevé.
Le soudage des tubes commencera lundi dans la partie russe du gazoduc, à laquelle Moscou a donné le nom d ‘"Energie de Sibérie".
Conformément à un contrat signé en présence du président chinois Xi Jinping et de son homologue russe Vladimir Poutine, lors de leur rencontre en mai dernier à Shanghai, le gazoduc permettra de transmettre 38 milliards de mètres cubes de gaz naturel vers la Chine, chaque année, et pour une période de 30 ans à compter de 2018.
Selon une estimation du géant russe Gazprom, les investissements du projet dans leur ensemble pourraient dépasser 5 milliards de dollars américains.
Le président de Gazprom, Alexey Miller a indiqué samedi que le contrat d’approvisionnement en gaz naturel constituait un bon début de coopération bilatérale dans le secteur du gaz naturel. La Partie russe travaillera pour mettre en oeuvre l’accord atteint entre les présidents Poutine et Xi et construire le gazoduc à travers lequel Moscou exportera du gaz vers la Chine, a-t-il affirmé.
La partie russe du gazoduc reliera les champs gaziers de Kovyktine et Chayandine en Sibérie à la ville portuaire de Vladivostok (est), pour une distance totale de près de 4 000 kilomètres.
A noter que le vice-Premier ministre chinois Zhang se trouvait samedi à Moscou où il a co-présidé avec son homologue russe Arkady Dvorkovich la 11e réunion de la Commission de coopération énergétique entre la Chine et la Russie.

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 17:02

Ce que vous ne lirez pas dans les médias : La Banque Mondiale affirme que Cuba est le seul pays d'Amérique latine avec des enseignants de haute qualité.
(traduction MT)

TV Cubainformación - La dernière étude de la Banque mondiale sur l'éducation intitulée "Grands maîtres pour un meilleur apprentissage en Amérique latine et dans les Caraïbes", contient des données sur plus de 15.000 salles de classe de 3000 écoles primaires et secondaires dans 7 pays de la région.

"Sauf pour Cuba"
La Banque mondiale affirme que Cuba est le seul pays d'Amérique latine avec des professeurs de haute qualité. Le rapport indique que, malgré l'augmentation des inscriptions d'enfants au cours ces des dernières années, la faible qualité des enseignants est un obstacle majeur des systèmes d'éducation du continent pour atteindre le niveau des pays développés.

La plupart des enseignants latino-américains ne fournissent pas un enseignement de qualité à leurs élèves et ne les préparent pas à un monde de plus en plus concurrentiel, révèle une étude de la Banque mondiale publiée cette semaine au Pérou. Elle estime à cet égard, qu'aucun pays de la région peut considérer son professeur de "grande qualité" par rapport aux normes mondiales. Sauf bien sûr Cuba. Écoutez bien, car vous ne l'entendrez ou ne le lirez jamais dans l'un des grands médias internationaux.

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 21:30

enquête

Bruno Odent

Mercredi, 25 Juin, 2014

Les États-Unis, les pays de l’UE et une vingtaine d’autres États ont entamé à Genève des négociations sur le commerce des services. Signe particulier : ces tractations devaient rester secrètes pendant cinq ans. WikiLeaks a réussi à lever en partie le voile sur leur contenu.

Tout devait rester entièrement secret. Rien ne devait filtrer des négociations sur l’accord sur le commerce des services (ACS) entamées depuis deux ans à l’ambassade d’Australie à Genève entre les États-Unis, l’Union européenne et une vingtaine de pays. Une vaste entreprise de libéralisation qui touche jusqu’aux services publics fondamentaux. Des mesures assurant une confidentialité totale des discussions ont été prises, dans un langage digne d’un scénario à la James Bond. Les textes établissant l’avancée des pourparlers ont été « classifiés », selon un jargon utilisé généralement pour les dossiers secret-défense. Ils doivent être « protégés de toute diffusion non autorisée » et stockés dans un système d’ordinateurs lui-même classifié et maintenu « dans un building ou un container clos » sous haute surveillance. L’objectif déclaré est que rien ne puisse transpirer du contenu de ces tractations « jusqu’à cinq ans après la conclusion d’un accord » ou la fin des négociations si celles-ci devaient finalement ne pas aboutir.

C’était sans compter sur la dextérité des lanceurs d’alerte de WikiLeaks qui sont parvenus à récupérer une partie des textes surprotégés. Ils ont publié ainsi le 19 juin sur leur site l’annexe du traité en préparation consacré aux services financiers.

https://wikileaks.org/tisa-financial/

Ces révélations soulignent, en fait, l’ampleur de l’offensive engagée par Washington, suivi par les États membres de l’Union européenne, pour permettre aux multinationales de truster, le moment venu, le commerce des produits financiers mais aussi celui de tous les services sur les grands marchés transatlantique et transpacifique, dont les négociations, on le sait, avancent au même moment, dans la plus grande discrétion.

Contourner les résistances populaires et réfractaires de l’OMC

Les pourparlers secrets pour parvenir à un accord sur le commerce des services (ACS) ont démarré en 2012 et leurs initiateurs entendent tout faire pour les conclure avant la fin 2015. Ils sont en fait destinés à contourner l’obstacle que constituaient les résistances de forces progressistes, de mouvements sociaux, de syndicats et de plusieurs pays en développement pour la conclusion d’un accord global sur le commerce des services (AGCS) au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Devant la paralysie du processus multilatéral lancé en 2001 dans le cadre du cycle dit de Doha de l’OMC, un groupe de pays a décidé, sous l’impulsion des États-Unis et des États membres de l’UE, d’entamer, il y a deux ans, une négociation parallèle.

Autrement dit : désavoué démocratiquement et donc sorti par la porte, l’AGCS pouvait ainsi rentrer par la fenêtre sous l’impulsion d’une cinquantaine de gouvernements. Les négociateurs autoproclamés ont l’espoir de définir dans un cadre plurilatéral des normes pour qu’elles s’imposent, à terme, comme unique référence internationale. Ils misent d’évidence sur leur poids économique – ils représentent ensemble près de 70 % du commerce mondial – pour rallier en fin de compte les pays récalcitrants de l’OMC court-circuités. Le lieu géographique des tractations a simplement été transféré de quelques rues à Genève, passant du siège de l’OMC aux locaux de l’ambassade d’Australie, pays opportunément tout acquis à la libéralisation.

Principale source d’inspiration du groupe : les « experts » de la « coalition globale des services » (GSC) au sein de laquelle on retrouve, côté états-unien, les géants du secteur (banque, Internet, énergie) mais aussi, côté européen, le Medef ou le poids lourd français, Veolia (voir ci contre). Le document diffusé par WikiLeaks, qui correspond au relevé de la négociation au 14 avril dernier, révèle le forcing déployé pour banaliser le commerce des produits financiers, comme si rien n’avait été retenu des causes du krach ravageur qui s’est produit seulement sept ans en arrière.

Échanges financiers, le retour du délire

Les normes proposées dans l’annexe du texte secret consacré au commerce des produits financiers visent d’abord à restreindre la capacité d’intervention de la puissance publique et se fixent ouvertement comme objectif un modèle « autorégulateur » de la finance. Les États signataires du futur ACS ne seraient quasiment plus autorisés à légiférer pour limiter les transactions financières transfrontalières (article X 3.2.).

Au nom de la libre concurrence les « monopoles d’État en matière de fonds de pension » – traduisez : les systèmes publics de Sécurité sociale – seraient, à terme, démantelés. Même « les assurances pour calamité naturelle » se devraient de ne plus fonctionner sous contrôle public.

L’approbation de l’autorisation de produits financiers innovants est recherchée (article X 2.1.). On sait combien le laxisme organisé à cet égard a nourri la boursouflure financière qui a éclaté, il y a sept ans. « Les CDS (credit defaut swaps), qui furent considérés comme des produits innovants, ont été au cœur de la crise », fait remarquer à juste titre Jane Kelsey, professeure à la faculté d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, sur le site de WikiLeaks.

Les firmes Internet états-uniennes font pression pour transmettre sans véritable garde-fou les données de leurs clients. En particulier celles qui sont présentes dans les systèmes dits « clouds » (nuages) qui permettent de stocker des documents hors du disque dur de l’ordinateur. Cette information-là suscite depuis le jour de sa divulgation par WikiLeaks, le 19 juin, une vive réaction dans la presse allemande où les révélations d’un autre lanceur d’alerte, Edward Snowden, sur l’espionnage de masse pratiqué par la NSA (National Security Agency), avec la complicité des géants états-uniens de l’Internet, avaient déjà suscité beaucoup d’inquiétudes dans l’opinion.

Privatisations interdites

Les orientations du texte secret stipulent que les sociétés étrangères ne sauraient être victimes d’un traitement dit « discriminatoire ». Autrement dit : elles doivent avoir accès au marché des pays signataires exactement dans les mêmes conditions que les prestataires locaux, qu’ils fournissent ou non un service public à la population.

Un géant de la fourniture d’eau ou de gaz, comme les français Veolia ou GDF Suez, aurait ainsi non seulement le droit de s’installer sur un marché tiers. Mais il pourrait aussi faire jouer une clause d’engagement au respect de la concurrence pour exiger de bénéficier de subventions d’un montant égal à celui versé par l’État en question au service public de l’eau ou de l’énergie.

Par ailleurs le retour à une nationalisation d’un service public privatisé, fût-il partiel, serait strictement interdit aux États signataires au nom des garanties accordées aux investisseurs afin de favoriser, explique-t-on, la fluidité des échanges. Ainsi deviendrait impossible une remunicipalisation de l’eau décidée en maints endroits en France comme à Paris, après la gabegie et l’explosion des factures des particuliers provoquées par les requins de la Générale et de la Lyonnaise des eaux, qui se sont longtemps partagé le marché de la capitale française.

Éducation, santé, transports, rien n’échapperait à l’appétit du privé

L’ACS doit s’appliquer à tous les domaines capables de fournir un service à l’échelle internationale. Selon l’Internationale des services publics (PSI), qui regroupe quelque 669 syndicats dans le monde entier, il englobe ainsi un champ immense : la fourniture transfrontière (le mode 1 de l’ex-AGCS) – telle que la télé-médecine, la formation à distance ou les paris sur Internet –, le tourisme (mode 2 de l’ex-AGCS), l’investissement étranger direct avec les principes et les conséquences que l’on vient d’exposer (mode 3 de l’ex-AGCS) et le mouvement temporaire des personnes physiques (mode 4 de l’ex-AGCS). L’objectif d’accords comme celui dont la négociation est secrètement engagée, dénonce Rosa Pavanelli, la secrétaire générale de la PSI, est « d’institutionnaliser les droits des investisseurs et d’interdire toute intervention des États dans un large éventail de secteurs ».

Santé, éducation, transports, rien n’échapperait à cette logique qui accélérerait, dans des dimensions inédites, la libéralisation des services publics. Selon une logique d’écrémage par le capital privé en mal d’acquérir de nouvelles ressources dans la phase actuelle de la crise où les débouchés se rabougrissent. Il cherche à s’accaparer les secteurs financièrement les plus prometteurs. Les cheminots français en lutte ont ainsi parfaitement discerné la menace qui pourrait conduire à une polarisation des investissements privés sur les tronçons voyageurs les plus rentables quand des dizaines de voies dites secondaires et donc de gares seraient condamnées à disparaître. Le 4e paquet ferroviaire de la Commission européenne n’est certes pas dans le traité secret en cours de négociation. Il n’en épouse pas moins la ligne dévastatrice pour l’avenir des services publics et, au passage, pour… un certain mode de construction européenne. Comme on devrait le savoir au moins depuis l’élection du 25 mai l’acharnement libéral, prêt à nier la démocratie au point d’agir caché contre les intérêts des citoyens, met pourtant l’Europe en danger.

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 02:09

Le FBI perdrait-il la tête ?

Rudy Bourianne

Mercredi, 23 Juillet, 2014

James Comey, le directeur du FBI

Crédit:

AFP

Un rapport de Human Rights Watch révèle que les États-Unis auraient créé de toutes pièces des attentats sur son propre territoire en manipulant des musulmans grâce à des agents infiltrés du FBI.

En coopération avec la faculté de l'Institut des droits de l'homme de l'école de droit de l'université de Columbia, l'ONG explique qu’une partie conséquente des 500 affaires conduites par les tribunaux américains, «le ministère américain de la justice et le FBI ont ciblé des musulmans américains dans des opérations clandestines de contre-terrorisme abusives, fondées sur l'appartenance religieuse et ethnique ». Parmi ces affaires, 27 ont été étudiées en profondeur, passant par toutes les étapes de l'enquête, de l'arrestation aux conditions de détention. Et le constat est accablant.

Des musulmans américains ont été ciblés par le FBI, infiltrés puis poussés à commettre ou préparer des actes terroristes sur le sol américain par le concours d'agents infiltrés. «Dans certains cas, le FBI pourrait avoir créé des terroristes chez des individus respectueux de la loi en leur suggérant l'idée de commettre un acte terroriste», explique le rapport. Et plus effarant, le FBI se serait servi de « personnes vulnérables » que l'agence de renseignement intérieure n'a eu aucun mal à manipuler.

Perverses manipulations

Plusieurs cas sont ainsi exposés. Comme les «quatre de Newburgh», que le gouvernement «aurait transformé en terroriste» selon un juge, et accusé de s'apprêter à commettre des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine. Pour le juge l'idée et les moyens (armes et déplacements) ont été fournis par le gouvernement américain à ces hommes «dont la bouffonnerie était shakespearienne».

Le plus marquant est surement le cas de Rezwan Ferdaus. Le jeune homme de 31 ans à ce jour, 27 au moment des faits, a été arrêté par le FBI le 28 septembre 2011et condamné à 17 ans de prison au motif qu'il préparait des attaques contre le Pentagone et le Congrès avec des minis drones équipés d'explosifs. En fait, c'est le FBI qui lui a fourni les moyens de cette attaque, lui soumettant l'idée et lui offrant les armes et le voyage.

En 2010, le jeune homme est approché par un informateur infiltré du FBI. Le concernant, le rapport révèle que l'agence américaine savait pertinemment que Rezwan Ferdaus avait des problèmes mentaux, s'interrogeant même sur le fait qu'il puisse sainement mener une telle opération. «En Mars 2011, l'informateur a présenté Ferdaus à deux employés d'infiltration du FBI qui se faisaient passer pour des agents d'Al-Qaïda», apprend t-on également dans le rapport.

Une fin qui justifie les moyens...

Pour mettre en place cette politique d’auto- terrorisme intérieur proche des fictions télévisées, HRW souligne que les Etats-Unis ont volontairement assoupli les règles régissant les enquêtes de polices et de renseignement depuis le 11 septembre 2001 s'engageant désormais dans «une surveillance intensive et d'utilisation d'informateurs, en particulier dans la communauté musulmane américaine». Les Etats-Unis ont espionné et surveillé depuis 2001 la communauté musulmane en fichant ces derniers en les traçant et en recueillant nombres d'informations relatives à leurs habitudes de vie au quotidien. «Comme plusieurs journalistes l’ont expliqué, ces informateurs réunissent secrètement des informations sur les pratiques religieuses et les convictions politiques des membres de la communauté qui fréquentent les mosquées et participent à des événements culturels», précise le rapport de l'ONG.

Le gouvernement américain s'appuie sur « la théorie de la présence terroriste intérieure et la radicalisation des musulmans », recrutés et endoctrinés par des circuits d'Al-Qaïda au sein même du pays, cultivant ainsi la peur et le racisme des citoyens américains. Le rapport en abordant le sujet explique alors que de nombreuses études «ont discrédité» ces théories et qu'au sein même des agences américaines les opinions contradictoires sont de plus en plus présentes.

Face à de telles informations, de nombreuses questions se posent. Notamment quel est le but du gouvernement américain de susciter des attentats sur son propre sol? Surtout quand il clame au monde entier depuis les années Reagan, et plus intensivement depuis le 11 septembre 2001, être en «guerre contre la terreur». Si l’on s’attache au fait, il semble alors que les Etats-Unis utiliseraient tout les moyens pour manipuler l’opinion publique, en créant ici un sentiment de peur dans la population en isolant la communauté musulmane, afin de la faire adhérer à sa politique dans les pays du Proche et du Moyen-Orient.

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Et les attentats du 11 septembre ne seraient-ils pas eux aussi fomentés par le FBI? La question mérite d'être posée.

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 23:29
C'est un monde

Le blog de José Fort

Un regard affûté sur le monde, implacable avec les dominations qui l’accablent, toujours à l'écoute des mouvements qui le libèrent.

Jeudi, 17 Juillet, 2014 - 10:09

Un nouveau monde se met en place

Vladimir Poutine est arrivé au Brésil après un périple démarré à Cuba avec en mise en bouche l’annulation du plus gros de la dette cubaine, annonçant à la fin de sa visite que ses interlocuteurs de La Havane pouvaient compter sur l’aide de Moscou pour surmonter l’embargo économique nord- américain. Dans le même mouvement, la station d’écoutes « Loudres » mise en sommeil en 2001 reprendra-t-elle du service ? Poutine a démenti mercredi soir cette information.

Le président russe a poursuivi son voyage par un crochet à Buenos-Aires. Le temps d’annoncer un renforcement de la coopération russo-argentine dans de très nombreux domaines y compris dans le nucléaire civil et le militaire traditionnel. Enfin, l’essentiel de son déplacement s’est déroulé à Fortaleza avec le sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Des pays émergeants à forte croissance économique et regroupant plus de 40% de la population mondiale. Rien de moins.

Résultat ? Les Brics créent une banque de développement et d’une réserve de change commune avec une force de frappe à terme de 100 milliards de dollars. Siège de la nouvelle institution : Shanghai.

Un système alternatif aux structures occidentales (Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale) est lancé. Avec, cerise sur le gâteau, un repas à la fin du sommet des Brics regroupant les présidents équatorien, bolivien, chilien, argentin, colombien et vénézuélien.

Pas de réaction officielle à Washington et dans les capitales européennes. Comme cela ne suffisait pas, voici qu’est annoncé pour ce jeudi un sommet réunissant à Brasilia les principaux dirigeants latinos et caribéens avec le président chinois. Au menu, la coopération tous azimuts.

Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’un nouveau monde se met en place. Les pays émergeants ne supportent plus la main mise des multinationales sur leurs économies. L’arrogance nord-américaine et européenne est repoussée. Les affaires de la planète ne se décident plus à Washington, à Berlin, à Londres ou à Paris. Quant aux prétentions US et des membres l’Otan dont le France d’étouffer progressivement la Russie, de contenir le développement de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud, elles se heurtent désormais à une résistance d’envergure. Une résistance devenue offensive car organisée, structurée et financée au niveau de la planète. Le rapport des forces à l’échelle mondiale va connaître rapidement des évolutions spectaculaires. Avec les piètres dirigeants occidentaux aux manettes, nous assisterons – de loin – au départ du train.

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 21:41

Les États-Unis, les pays de l’UE et une vingtaine d’autres États ont entamé à Genève des négociations sur le commerce des services. Signe particulier : ces tractations devaient rester secrètes pendant cinq ans. WikiLeaks a réussi à lever en partie le voile sur leur contenu.

Tout devait rester entièrement secret. Rien ne devait filtrer des négociations sur l’accord sur le commerce des services (ACS) entamées depuis deux ans à l’ambassade d’Australie à Genève entre les États-Unis, l’Union européenne et une vingtaine de pays. Une vaste entreprise de libéralisation qui touche jusqu’aux services publics fondamentaux. Des mesures assurant une confidentialité totale des discussions ont été prises, dans un langage digne d’un scénario à la James Bond. Les textes établissant l’avancée des pourparlers ont été « classifiés », selon un jargon utilisé généralement pour les dossiers secret-défense. Ils doivent être « protégés de toute diffusion non autorisée » et stockés dans un système d’ordinateurs lui-même classifié et maintenu « dans un building ou un container clos » sous haute surveillance. L’objectif déclaré est que rien ne puisse transpirer du contenu de ces tractations « jusqu’à cinq ans après la conclusion d’un accord » ou la fin des négociations si celles-ci devaient finalement ne pas aboutir.

C’était sans compter sur la dextérité des lanceurs d’alerte de WikiLeaks qui sont parvenus à récupérer une partie des textes surprotégés. Ils ont publié ainsi le 19 juin sur leur site l’annexe du traité en préparation consacré aux services financiers.

https://wikileaks.org/tisa-financial/

Ces révélations soulignent, en fait, l’ampleur de l’offensive engagée par Washington, suivi par les États membres de l’Union européenne, pour permettre aux multinationales de truster, le moment venu, le commerce des produits financiers mais aussi celui de tous les services sur les grands marchés transatlantique et transpacifique, dont les négociations, on le sait, avancent au même moment, dans la plus grande discrétion.

Contourner les résistances populaires et réfractaires de l’OMC

Les pourparlers secrets pour parvenir à un accord sur le commerce des services (ACS) ont démarré en 2012 et leurs initiateurs entendent tout faire pour les conclure avant la fin 2015. Ils sont en fait destinés à contourner l’obstacle que constituaient les résistances de forces progressistes, de mouvements sociaux, de syndicats et de plusieurs pays en développement pour la conclusion d’un accord global sur le commerce des services (AGCS) au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Devant la paralysie du processus multilatéral lancé en 2001 dans le cadre du cycle dit de Doha de l’OMC, un groupe de pays a décidé, sous l’impulsion des États-Unis et des États membres de l’UE, d’entamer, il y a deux ans, une négociation parallèle.

Autrement dit : désavoué démocratiquement et donc sorti par la porte, l’AGCS pouvait ainsi rentrer par la fenêtre sous l’impulsion d’une cinquantaine de gouvernements. Les négociateurs autoproclamés ont l’espoir de définir dans un cadre plurilatéral des normes pour qu’elles s’imposent, à terme, comme unique référence internationale. Ils misent d’évidence sur leur poids économique – ils représentent ensemble près de 70 % du commerce mondial – pour rallier en fin de compte les pays récalcitrants de l’OMC court-circuités. Le lieu géographique des tractations a simplement été transféré de quelques rues à Genève, passant du siège de l’OMC aux locaux de l’ambassade d’Australie, pays opportunément tout acquis à la libéralisation.

Principale source d’inspiration du groupe : les « experts » de la « coalition globale des services » (GSC) au sein de laquelle on retrouve, côté états-unien, les géants du secteur (banque, Internet, énergie) mais aussi, côté européen, le Medef ou le poids lourd français, Veolia (voir ci contre). Le document diffusé par WikiLeaks, qui correspond au relevé de la négociation au 14 avril dernier, révèle le forcing déployé pour banaliser le commerce des produits financiers, comme si rien n’avait été retenu des causes du krach ravageur qui s’est produit seulement sept ans en arrière.

Échanges financiers, le retour du délire

Les normes proposées dans l’annexe du texte secret consacré au commerce des produits financiers visent d’abord à restreindre la capacité d’intervention de la puissance publique et se fixent ouvertement comme objectif un modèle « autorégulateur » de la finance. Les États signataires du futur ACS ne seraient quasiment plus autorisés à légiférer pour limiter les transactions financières transfrontalières (article X 3.2.).

Au nom de la libre concurrence les « monopoles d’État en matière de fonds de pension » – traduisez : les systèmes publics de Sécurité sociale – seraient, à terme, démantelés. Même « les assurances pour calamité naturelle » se devraient de ne plus fonctionner sous contrôle public.

L’approbation de l’autorisation de produits financiers innovants est recherchée (article X 2.1.). On sait combien le laxisme organisé à cet égard a nourri la boursouflure financière qui a éclaté, il y a sept ans. « Les CDS (credit defaut swaps), qui furent considérés comme des produits innovants, ont été au cœur de la crise », fait remarquer à juste titre Jane Kelsey, professeure à la faculté d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, sur le site de WikiLeaks.

Les firmes Internet états-uniennes font pression pour transmettre sans véritable garde-fou les données de leurs clients. En particulier celles qui sont présentes dans les systèmes dits « clouds » (nuages) qui permettent de stocker des documents hors du disque dur de l’ordinateur. Cette information-là suscite depuis le jour de sa divulgation par WikiLeaks, le 19 juin, une vive réaction dans la presse allemande où les révélations d’un autre lanceur d’alerte, Edward Snowden, sur l’espionnage de masse pratiqué par la NSA (National Security Agency), avec la complicité des géants états-uniens de l’Internet, avaient déjà suscité beaucoup d’inquiétudes dans l’opinion.

Privatisations interdites

Les orientations du texte secret stipulent que les sociétés étrangères ne sauraient être victimes d’un traitement dit « discriminatoire ». Autrement dit : elles doivent avoir accès au marché des pays signataires exactement dans les mêmes conditions que les prestataires locaux, qu’ils fournissent ou non un service public à la population.

Un géant de la fourniture d’eau ou de gaz, comme les français Veolia ou GDF Suez, aurait ainsi non seulement le droit de s’installer sur un marché tiers. Mais il pourrait aussi faire jouer une clause d’engagement au respect de la concurrence pour exiger de bénéficier de subventions d’un montant égal à celui versé par l’État en question au service public de l’eau ou de l’énergie.

Par ailleurs le retour à une nationalisation d’un service public privatisé, fût-il partiel, serait strictement interdit aux États signataires au nom des garanties accordées aux investisseurs afin de favoriser, explique-t-on, la fluidité des échanges. Ainsi deviendrait impossible une remunicipalisation de l’eau décidée en maints endroits en France comme à Paris, après la gabegie et l’explosion des factures des particuliers provoquées par les requins de la Générale et de la Lyonnaise des eaux, qui se sont longtemps partagé le marché de la capitale française.

Éducation, santé, transports, rien n’échapperait à l’appétit du privé

L’ACS doit s’appliquer à tous les domaines capables de fournir un service à l’échelle internationale. Selon l’Internationale des services publics (PSI), qui regroupe quelque 669 syndicats dans le monde entier, il englobe ainsi un champ immense : la fourniture transfrontière (le mode 1 de l’ex-AGCS) – telle que la télé-médecine, la formation à distance ou les paris sur Internet –, le tourisme (mode 2 de l’ex-AGCS), l’investissement étranger direct avec les principes et les conséquences que l’on vient d’exposer (mode 3 de l’ex-AGCS) et le mouvement temporaire des personnes physiques (mode 4 de l’ex-AGCS). L’objectif d’accords comme celui dont la négociation est secrètement engagée, dénonce Rosa Pavanelli, la secrétaire générale de la PSI, est « d’institutionnaliser les droits des investisseurs et d’interdire toute intervention des États dans un large éventail de secteurs ».

Santé, éducation, transports, rien n’échapperait à cette logique qui accélérerait, dans des dimensions inédites, la libéralisation des services publics. Selon une logique d’écrémage par le capital privé en mal d’acquérir de nouvelles ressources dans la phase actuelle de la crise où les débouchés se rabougrissent. Il cherche à s’accaparer les secteurs financièrement les plus prometteurs. Les cheminots français en lutte ont ainsi parfaitement discerné la menace qui pourrait conduire à une polarisation des investissements privés sur les tronçons voyageurs les plus rentables quand des dizaines de voies dites secondaires et donc de gares seraient condamnées à disparaître. Le 4e paquet ferroviaire de la Commission européenne n’est certes pas dans le traité secret en cours de négociation. Il n’en épouse pas moins la ligne dévastatrice pour l’avenir des services publics et, au passage, pour… un certain mode de construction européenne. Comme on devrait le savoir au moins depuis l’élection du 25 mai l’acharnement libéral, prêt à nier la démocratie au point d’agir caché contre les intérêts des citoyens, met pourtant l’Europe en danger.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 14:22

Un brûlot de L’Express contre Fidel Castro
L’Express contre la Révolution cubaine.
Jean-Luc LAURENT

Certes on se doutait un peu pour qui roulait Christophe Barbier, l’un des « Nouveaux Chiens de Garde » du PAF, que l’on voit une fois sur trois à l‘émission de F 3 « C dans l’air » nous expliquer avec sérieux la marche supposée du monde et la réalité « politique » du pouvoir dans notre pays. La remarque est à prendre au sérieux car elle montre, idéologiquement, que le capitalisme en « crise » depuis sept ans – une crise une fois de plus partie des Etats-Unis, comme une évidence, sans que personne ne trouve à redire - sait où frapper afin d’imposer son hégémonie sur l’univers. Le brûlot du rédacteur de L’Express contre Fidel Castro (numéro du 21 au 27 mai 2014) (1), nous en indique davantage à ce sujet. L’homme de médias veut tout nous expliquer sur Cuba, et naturellement sur Fidel Castro, en deux pages, avec ce titre : La vie de nabab de Fidel Castro. Serait-ce une façon de nous indiquer que la mafia serait revenue à Cuba, après celle établie par les yankees dans la première moitié du XXème siècle ? Il y aurait alors un contre-sens car « nabab » vient du vocabulaire indien et veut dire « grand officier ». Comme Cuba est une république, Fidel Castro serait alors le grand officier du peuple cubain qui lui préfère la qualification de « Commandant en chef ». Deuxièmement le nabab désignait également les riches qui venaient d’Europe s’établir en Inde pour briller. On s’approche alors de la définition qui conviendrait. A rebours cependant, car aujourd’hui les médias européens sont d’une telle servilité quand il s’agit de Cuba que l’on est en droit de se demander si tant d’autocensure est involontaire ou au contraire tout à fait consciente ? Et si le but du jeu n’est pas de briller dans les arrière-cours du pouvoir tout en vendant du papier.

Avant d’entrer dans le vif du sujet voyons rapidement un exemple de cet abaissement assumé en cette fin du mois de mai 2014. Cela concerne une nouvelle affaire d’argent, seule vraie « valeur » en Occident. Cette affaire met en jeu une banque française. BNP-Paribas en effet a eu l’audace d’avoir voulu jouer avec le blocus US contre Cuba, en utilisant imprudemment le dollar, blocus qui dure depuis plus d’un demi-siècle et condamné par la majorité des pays de l’ONU, qui pourtant continue… L’Empire a pris l’habitude d’imposer des embargos envers les Etats qui ne lui plaisent pas sous les prétextes les plus mensongers. S’il y a un Etat terroriste c’est bien lui avec sa tentaculaire CIA et ses armées qui sillonnent la planète. Cuba en sait quelque chose. Alors qu’ont dit les médias français à propos de cette « affaire » ? Qui est en fait une extorsion de plus de la part des Etats-Unis et alors que les « alliés » s’apprêtent à commémorer en grande pompe le « D Day » (anglicisme à ranger dans le désormais très épais dictionnaire du « franglais » qui montre bien le degré de colonisation des esprits). La banque va devoir payer dix milliards de dollars (on ne sait pas dans l’histoire si elle a payé ses impôts en France…), soit le maximum de l’amende infligée par la « justice » américaine. Qu’ont dit les services de l’information en France ? Dans un premier temps rien. Une semaine après, l’histoire commençait à remuer un peu d’encre, d’autant que notre président a dit qu’il en parlerait à M. Obama au cours des célébrations du Débarquement. La honte nationale est sauve ! Plus grave, et qui en dit long sur certains médias, c’est que parfois ils sont pires que la « classe politique » qui a réagi, certes dans son style… Les donneurs de leçons médiatiques ont continué en effet à entériner la version étasunienne en faisant mine de n’y voir que du feu. La position des Etats-Unis est simple : récupérer à la fois l’argent des « fraudeurs », Suisses par exemple, mais aussi punir tout commerce avec les pays frappés d’embargo… par eux-mêmes. A la question d’une collègue de France Culture : « mais alors les Etats-Unis sont les rois du monde ? », la journaliste « informée » sur le sujet a laissé entendre que s’il y avait un embargo c’était certainement pour une bonne raison, surtout quand il s’agit de lutter contre le terrorisme ! On mélange ainsi, sans aucune conscience professionnelle, surtout quand il s’agit des Etats-Unis, fraude (récupérer les avoirs illicites d’une banque suisse) et un embargo contre un pays qui n’a rien à voir avec le terrorisme. Au contraire c’est Cuba qui est constamment attaqué par le terrorisme d’Etat américain. Rappelons que tout blocus est considéré par l’ONU et les organisations humanitaires internationales, comme un acte de guerre s’apparentant à un génocide. Voilà un exemple de « l’objectivité » tant revendiquée par le journalisme français ou européen.

Nous en avons un autre exemple avec l’article d’une vedette du petit écran en la personne de Christophe Barbier. Pour appuyer sa « thèse », le journaliste a donc présenté un « nouveau » livre contre le leader de la Révolution cubaine. Un de plus serait-on tenté de dire. On peut faire le compte depuis 1959, date de la Révolution cubaine, de tels livres contestataires d’un pouvoir qui serait totalitaire. L’intention en soi n’est pas condamnable. La critique a été et restera une action idéologique contre tous les abus de pouvoir. C’est un acquis des Lumières, des mouvements révolutionnaires, puis de l’Idée communiste et de tous les progressismes politiques qui visent l’émancipation de l’humanité contre les oligarchies en tout genre. Le problème c’est qu’actuellement les principaux médias mélangent tout, à dessein. Notamment, noblesse oblige, dans les médias français qui sème le trouble dans l’information que les citoyens sont en droit de recevoir « objectivement ».

Les attaques propagandistes contre Cuba, dans un premier temps vinrent des Etats-Unis, furieux d’avoir étaient « spoliés » par ces barbudos, ces prolétaires et ces ouvriers de la canne unis et victorieux contre le néo-colonialisme US. De nos jours, outre les indécrottables anticastristes de Miami - au fort pouvoir électoral – ce sont les anti-communistes congénitaux qui sont à la manœuvre, encouragés par l’Etat nord-américain et ses alliés. Il est à remarquer que les « arguments » du journaliste de l’Express, outre qu’ils déconcertent par leurs futilités, sont distillés avec une telle hargne, qu’ils prétendent à autre chose.

Attaquer de la sorte le révolutionnaire cubain, retiré des affaires du pays depuis huit ans, étonnent tant ces propos sont jetés en pâture au lecteur qui, espérons-le, aura été révolté par un baragouin aussi trivial montrant une mauvaise fois évidente. Le journaliste, à l’allure du gendre idéal, retrace en quelques lignes ce nouveau récit d’un « nouveau » dissident résidant à Miami : Juan Reinaldo Sanchez, ancien garde du corps du « Lider maximo » (expression occidentale). Le langage n’est guère châtié avons-nous dit. Qu’on en juge : « geôlier des poètes… militaire insensible… un dictateur au fond de ses ténèbres… despote… Fidel l’infidèle avec ses maitresses et ses bâtards… révolutionnaire paranoïaque… mégalomanie… cerbère…dictateur de la pire espèce… Castro invente l’auto-épuration ethnique ! …Sans foi ni loi, Castro se fait aussi narcotrafiquant, pour empoisonner l’Amérique et enrichir son système. Aucun principe, aucune morale ne l’arrête… ». Stop ! N’en jetez plus !

Ce petit échantillon d’amabilités en dit long sur la tromperie de ce bon père de famille. C’était sans doute son but : en mettre plein la vue aux lecteurs par les moyens de l’invective, en mettre plein la tête aux imprudents qui se seraient laissé aller à lire un papier quelconque dans un journal quelconque. Devenant de ce fait des lecteurs vraiment désinformés. Au reste de nos jours les articles irrespectueux sont toujours bons pour le pipol. Les pages suivantes du magazine n’étaient-elles consacrées à… M. Attias et Cécilia ex-Sarkozy sous le titre : Richard cœur de millions ? Ah ! Là c’est bon ! C’est du sérieux ! La preuve que l’on peut parler de tout, des choses qui intéressent les vrais gens. On peut écrire ce que l’on veut dans notre démocratie, grâce notamment à cette belle presse libre. C’est pourquoi il faut la défendre becs et oncles, et donc attaquer tout ce qui ne lui ressemble pas. Plus sérieusement, la question à poser n’est-elle pas plutôt : ceux que l’on a pris pour des pigeons ont-ils été réellement informés sur la réalité de Cuba et en l’occasion ont-ils lu un portrait honnête de Fidel Castro ?

Se contenter d’attaquer un homme politique de la trempe de Castro - parti en retraite à quatre-vingt ans pour cause de maladie, mais toujours là, avec sa force et son passé vivant - avec cette lourdeur stylistique indique des effets de propagande qui ne se cachent plus – c’est l’époque, « décomplexée » ! - et cela indique bien l’orientation d’un certain journalisme qui fleurit en nos contrées « nationales ». Nous sommes en droit de nous étonner et de répondre aux médiocres qui soutiennent le « monde comme il va », tout riches et médiatiques qu’ils sont (2). Ce monde pour eux finalement ne va pas si mal, c’est pourquoi il faut le défende avec les moyens classiques du quatrième pouvoir qui dans les sociétés vouées au Capital a toujours à voir avec le monde de l’argent facile, des profits colossaux et de la rapine généralisée. Les grands groupes de presses financés par les milliardaires, par ailleurs marchands d’armes, sont là pour l’attester.

On aurait pu s’étonner quand même, venant de l’Express, qui a ses débuts se présentait comme de « gauche ». Une telle haine contre le président cubain et son régime, qui depuis 55 ans s’est affronté avec brio à l’Empire et a bâti parallèlement une société qui peut-être n’est pas parfaite – quelle société peut y prétendre ? - mais qui est fière des orientations socialistes qu’elle a su prendre dans des domaines aussi cruciaux que l’éducation ou la santé gratuite pour tous. Y compris pour les jeunes étrangers qui viennent du monde entier faire des études de médecine à Cuba, alors que le pays n’est pas riche. D’autant moins que le « Crocodile » est empoisonné quotidiennement par cet embargo parfaitement illégal. Un blocus qui rappelons-le est condamné par la « communauté internationale », expression servant d’habitude à désigner l’Occident mais qui ici veut vraiment dire quelque chose puisque tous les pays du monde, sauf les Etats-Unis et Israël, votent chaque année contre ce blocus à l’ONU.

Est-ce que M. Barbier a parlé des effets de ce blocus indigne ? Non. Il ne s’est guère retourné non plus sur un autre scandale étasunien de triste réputation : Guantanamo, nouveau déni de justice « démocratique », où occupation d’un morceau de territoire cubain rime avec prison de torture US. Ce fait se présente à la vue de tous mais ne semble pas devoir émouvoir M. Barbier et ses collègues.

Pour parler de l’humain à Cuba, M. Barbier a-t-il entendu parler de l’opération « Milagro » (« Miracle ») ? Ces interventions ophtalmologiques cubaines qui ont rendu la vue à plus de deux millions de pauvres d’Amérique du sud et des Caraïbes qui n’avaient pas le moindre sou. Des millions d’aveugles potentiels savent ce que vaut réellement Cuba. Comme les haïtiens occupés par les étasuniens et les français mais qui bénéficient des soins des médecins cubains depuis des années. Pour rester dans ce domaine, l’Ile pratique depuis longtemps et à son rythme, qui n’a rien à voir avec la rentabilité capitaliste, une recherche médicale approfondie dans les domaines du bio et de l’écologie (initiés par le Che), de la vaccination, notamment contre le cancer, ou encore dans le domaine de l’homéopathie. Le pays a aussi favorisé l’émulation de son peuple par le sport, l’art et la littérature (combien d’écrivains, de peintres, de sculpteurs et de musiciens à Cuba qui font salles combles lors des salons internationaux consacrés à leurs disciplines). Le plein emploi est une réalité et la lutte contre le chômage, qui est une sanction de l’économie en Europe, est une priorité là-bas. Certes il y a des personnes sans qualifications qui n’ont pas de travail, qui sont malades ou handicapées. Ou des personnes qui ne reçoivent pas d’argent des familles émigrées aux Etats-Unis. Tout ceci favorise des poches de réelles pauvretés, comme dans tous les pays du monde qui subissent de plein fouet les effets mondiaux du capitalisme, car Cuba ne vit pas en autarcie. L’Etat « providence » qui n’est pas un gros mot là-bas – on parle plutôt de socialisme - prend en charge les minimas sociaux et s’occupe comme il le peut de ces cas très soucieux. Il y a du reste des inégalités et des privilèges dans l’Ile : le socialisme est une société où coexistent encore différentes classes sociales. On y vote d’ailleurs abondamment après des débats interminables. Bien des peuples aimeraient vivre à Cuba, un pays qui se tient debout, où la majorité de la population possède son logement, l’arrange et le rend beau. Comme le peuple cubain tente de rendre beau son pays, à la fois sous les assauts d’un soleil de plomb et des ouragans qui dévastent tout. Faits que les nombreux touristes peuvent constater, participants d’ailleurs eux-mêmes, pour certains, à une forme de « redistribution » qui favorise une sollicitation pressante des cubains les plus pauvres.

L’élaboration d’un socialisme inédit et résistant à Cuba n’a rien à voir avec les obsessions de la rentabilité dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée. Sait-on réellement les dégâts que les Etats et les multinationales occidentales font au reste du monde ? Qu’ils colonisent la planète non pour aider les peuples mais pour en tirer le maximum de ressources et d’énergie. Naturellement on nous présente les choses autrement : c’est pour favoriser « la croissance », soit le « toujours plus » pour les mêmes. Pour ces raisons le système de domination mondiale ne pardonne pas au Cuba moderne, et donc à Castro, d’avoir participé avec beaucoup d’autres à la construction d’une société « autre ». Premièrement en rendant l’indépendance et la souveraineté à son pays colonisé depuis des siècles par les Espagnols puis par les Américains blancs du nord. Dans un second temps, Fidel a bâti avec son peuple retrouvé, un pays qui dans de nombreux domaines, nous le disions, peut donner des leçons aux puissances gouvernées par le Capital et les pouvoirs qui vont avec, produisant corruption massive et « affaires » régulières, notamment les scandales sanitaires à répétition. Nous demande-t-on notre avis sur les fondamentaux de « l’économie » (capitaliste) qui nous sont imposés ? La bourse (véritable casino mondial) ; les banques avec leurs traders qui extorquent plus vite que leurs ombres ; la spéculation sur les matières premières qui favorisent les famines ; les paradis fiscaux tout à fait légaux, d’où l’hypocrisie des Etats. Les marchands de canons qui font les guerres et les hommes de pouvoir qui se servent au passage (les rétro-commissions). Les multinationales qui pillent les peuples et polluent leurs pays en toute impunité (le golfe du Niger, le continent de plastique, l’air, le massacre des animaux). Les dictats du FMI, de la banque mondiale ou européenne.

Il faut quand même réaffirmer que les agressions caractérisées contre ce petit pays n’existent que parce que Cuba ne se soumet pas politiquement. Le terrorisme n’est pas cubain, mais bien nord-américain, ces « colons » perpétuels disait Sartre en rentrant des Etats-Unis, envoyé par Combat, juste après la seconde guerre mondiale. La scandaleuse histoire des « Cinq » anti-terroristes qui croupissent dans les geôles de l’Empire l’atteste là encore. Ces cinq « héros », disent les cubains, n’ont en effet commis aucun crime. Sinon celui d’avoir été des agents de renseignements de leur pays qui a lui-même remis un volumineux dossier sur les vrais terroristes anticastristes de Miami à l’Etat nord-américain, véritable acteur de ce conflit « local ». Lequel, pour toute action, a emprisonné et jugé les prévenus à… Miami. Ce qui contraire à toutes les lois du Droit international.

Cuba gène. Par sa Révolution qui dure depuis trop longtemps. Et qui durera le temps de ses principaux protagonistes, toujours en vie. Et sans doute après pour une « certaine » durée : les pensées de José Marti, de Fidel Castro, de Guevara et celles des patriotes, communistes ou pas, de la Révolution de 1959 sont encore là pour un moment, indéfini.

Cuba gène encore, parce que sa révolution est la seule du monde occidental à avoir triomphé à la fois d’une dictature interne, celle de Batista et de celle de la CIA qui a toujours usé de sa brutalité contre l’Ile, en voulant assassiner par exemple Fidel Castro un nombre incalculable de fois. Après on s’étonnera, comme le faux niais de l’Express, que l’ex-chef de L’Etat cubain « possédait » de nombreuses résidences à Cuba ! Oui Castro a dû se cacher dans son propre pays pour échapper au bras vengeur des étasuniens qui n’ont jamais hésité à perpétrer des coups d’Etat et des crimes contre des chefs de gouvernement, y compris dans leur propre pays ! Depuis 1991 et la chute du « communisme », il n’y a jamais eu autant de guerres menées par l’OTAN contre des « dictateurs » déchus par l’Occident mais qui, juste avant, les « protégeaient ». Cuba a eu raison de n’avoir jamais fait confiance aux occidentaux qui pratiquent une curieuse conception des alliances et de la parole donnée.

Les néo-libéraux – autant dire les impérialistes contemporains – ont, pour ce faire, et « objectivement », leurs hommes de main qui couvrent « objectivement » les journaux, les télévisions, et les radios du monde entier (L’Express, et les autres journaux, grassement payés par la publicité sont aussi subventionnés par l’Etat français). Sans parler d’internet et des communications où nous savons maintenant que nous sommes écoutés, vus, enregistrés par les services d’informations étatsuniens (et français…). Ces actes liberticides ont été renvoyés d’une pichenette des salles de rédactions du « monde libre », juste après avoir fait la Une pendant quelques semaines, le temps de rentabiliser l’affaire. Quant aux « lanceurs d’alerte », présentés comme des « traîtres », mais soutenus par Cuba, ils ont dénoncé ces actes anti-libertaires n’écoutant que leur courage. Mais Castro lui c’est du solide. Qui marche toujours. D’autant qu’il y a toujours un dissident de service pour faire la manchette. Aujourd’hui c’est un des gardes du corps du Commandant qui s’y colle. Son témoignage au passage, comme celui d’Elisabeth Burgos, la « meilleure spécialiste du castrisme », s’ils sont à charge contre « Fidel », ne sont pas aussi accablant que l’article du propagandiste français. Combien de contre-sens de sa part : « Il y a en cet homme de la folie, mais surtout de la raison » ; de puérilité aussi : « il ne boit que du lait de la même vache (n° 5, comme pour Chanel) » et de ragots. Il y a fort à parier que M. Barbier n’a jamais mis les pieds à Cuba, où alors comme un touriste qui ne serait jamais sorti de son cinq étoiles subjectif. Comme beaucoup aujourd’hui, il se réclame sans doute des « valeurs » de la démocratie ou de cette commode étiquette dite des « droits de l’homme » qui sert notamment à mener les guerres actuelles. A l’identique de la marque déposée « liberté » pour les étasuniens. Un comble. Ce sont des supplétifs de bonne conscience que doit avoir l’idéologie ultra-libérale si elle veut rester un peu crédible aux yeux du monde. Le bon élève de l’Express ne fait pas exception.

Pour conclure, son article inclut une photo de Françoise Sagan, alors jeune reporter envoyée par l’Express à Cuba en 1960 avec la mention : « Refroidie. A l’été 1960, de retour de Cuba, la jeune reporter met déjà en garde les lecteurs de l’Express ». Oui, la Françoise Sagan qui s’est occupé de Sartre quand il était malade, quasi aveugle. Sartre qui, comme d’habitude, d’après Barbier : « se trompe de fond en comble », comme ces « thuriféraires ridicules du Lider maximo ». Sartre qui avait écrit : Ouragan sur le sucre. Alors que disait-elle sur Fidel, Françoise ? Simplement ceci : « A Cuba les gens l’adorent… Les cubains se retrouvent en lui… Castro est bon, il aime son peuple, il s’adresse à lui directement et il est foncièrement honnête et désintéressé… Fidel lui, parle aux paysans de leur vache (tiens, revoilà la vache !), leur donne des conseils si elle est malade, vit dans la rue. Et il leur parle simplement sans affectation. Il s’intéresse à eux… Pour revenir à l’humanité de Castro, il faut bien ajouter ceci : il a horreur du sang… Ca même les opposants de Castro le reconnaissent » (comme pour le Che). C’est un autre son de cloche. On dira : « oui mais c’était au début de la Révolution ». Certes. On sait que le pouvoir corrompt. Où qu’il soit. Mais il y a aussi des incorruptibles. Et qui n’a pas vu Cuba ne peut parler de Cuba. L’enquête commence par la pratique. On peut comprendre que des gens, gardes du corps haut placés, évincés pour des raisons que nous ne connaissons pas, trouvent la potion amère. Que, par ailleurs, le culte de la personnalité existe, incarné en un ou plusieurs héros reconnus et aimés par les peuples qui ont fait leurs révolutions avec eux. Che Guevara et Tania, la seule femme morte en Bolivie avec lui, en sont des figures exemplaires qui, à Cuba, ornent le fronton des écoles.

En nos villes enfumées et « branchées », où se côtoie la misère et la richesse sur le même trottoir, en même temps que le bruit des armes et des urnes, il y a beaucoup de choses que les vrais nababs ne peuvent ou ne veulent pas voir. Parce qu’elles sont dérangeantes. Alors on répète. C’est plus facile et ça évite de penser. On répète les vieux réflexes de soumission à l’ordre. Un ordre incertain qui bien souvent est celui de l’injustice.

Jean-Luc LAURENT

(1) Nouveau tir groupé médiatique, comme souvent quand paraît un livre de ce genre : après une émission sur Arte, le 22 mai à 20 h, Le Figaro magazine du 30 mai était aussi de la partie. Reprenant pratiquement les mêmes « arguments » on ne parlera ici que de l’Express.

(2) - Voir à ce propos : 1) Cuba et le meilleur des mondes et 2) Le guévarisme était-il un humanisme ? Deux livres de votre serviteur qui répond à d’autres « spécialistes » de Cuba (non publiés).

URL de cet article 25946
http://www.legrandsoir.info/l-express-contre-la-revolution-cubaine.html

L'Express contre la Révolution cubaine. -- Jean-Luc LAURENT

Certes on se doutait un peu pour qui roulait Christophe Barbier, l'un des « Nouveaux Chiens de Garde » du PAF, que l'on voit une fois sur trois à l‘émission de F 3 « C dans l'air » nous expliquer avec...

LE GRAND SOIR|PAR JEAN-LUC LAURENT

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 05:15

 

 

Que complotent les États-Unis contre la Bolivie ?

par Hugo Moldiz Mercado

Comme prélude à un changement de stratégie envers la Bolivie qui devrait annoncer le renforcement des actions de subversion contre le gouvernement socialiste d’Evo Morales, le Département d’État nord-américain a dépêché Jefferson Brown en Bolivie pour « faire le ménage ». Dans deux mois – en juillet –, il cèdera son poste à Peter Brennan, qui procèdera au remplacement de tous les fonctionnaires de rang diplomatique, une pratique peu courante en diplomatie.

Le président Evo Morales a dénoncé les nombreuses actions de déstabilisation des États-Unis contre son pays, et il n'a pas hésité à expulser en 2008 l'ambassadeur Philip Goldberg pour ses activités de subversion.

La Maison-Blanche semble décidée à opérer un virage, en pire, dans les relations qu’elle entretenait avec la Bolivie. Après avoir retiré Larry Memmott – considéré comme une « colombe » par les services secrets étasuniens –, le Département d’État a envoyé comme chargé d’Affaires intérimaire Jefferson Brown, un « faucon », qui restera en poste jusqu’au mois de juin, avant de laisser la place à un autre « faucon », beaucoup plus expérimenté : Peter Brennan.

Cependant, les remaniements à l’ambassade des États-Unis à La Paz ne s’achèvent pas avec le remplacement de son chargé d’Affaires, le poste le plus élevé de la représentation étasunienne en Bolivie, depuis l’expulsion, par le président Evo Morales en 2008, de l’ambassadeur Philip Golberg, accusé d’activités de subversion, des opérations menées de connivence avec certains secteurs de l’opposition la plus dure et la plus antidémocratique, implantée dans la ville de Santa Cruz. Tout semble indiquer que l’ensemble de l’équipe diplomatique sera remplacé pour accorder la priorité au travail des services secrets et aux actions de déstabilisation contre le gouvernement d’Evo Morales, dans le cadre d’une contre-offensive impériale dans la région.

Brown est arrivé en Bolivie le 23 avril. Selon des sources proches des bureaux du Département d’État, en juillet prochain devrait avoir lieu le remplacement de tous les fonctionnaires de rang diplomatique. Cela signifie qu’après le départ de Memmott la tâche la plus importante de Brown – un fonctionnaire de carrière qui a accompli des missions au Brésil, au Salvador, au Paraguay, en Équateur et en Argentine, entre autres – sera de « faire le ménage », pour préparer l’arrivée de Peter Brennan, qui fut ministre conseiller et responsable de la zone politique au Costa Rica, au Nicaragua, au Pakistan et au Bureau de Cuba à Washington.

Le diplomate Jefferson Brown est le « faucon » envoyé par le Département d'État pour remettre de l'ordre à l'ambassade des États-Unis à La Paz et poursuivre les complots contre le gouvernement d'Evo Morales.

Ces mouvements à l’ambassade des États-Unis à La Paz, inhabituels dans l’organisation et la pratique diplomatique, confirment l’article publié dans le journal La Epoca du 17 mars dernier, selon lequel le retrait intempestif du chargé d’Affaires Larry Memmott faisait suite à des pressions de la CIA et de la sécurité du Département d’État, dont les hauts fonctionnaires s’étaient convaincus que le diplomate était une « colombe » alors qu’il fallait un « dur » à La Paz.

Le remplacement fut attribué à des raisons de santé de l’un des proches du chargé d’Affaires. Mais la vérité éclata lorsque l’on apprit que l’ordre de retrait immédiat concernait également Mitchel Ferguson, arrivé comme second de Memmott, mais qui fut ensuite envoyé comme responsable du bureau politique à la place de Geoffrey Frederick Schadrack, l’homme de la CIA en Bolivie. Par ailleurs, le départ de Memmott et de Ferguson fut des plus insolites : le Département d’État leur donna dix jours pour quitter la Bolivie.

Même si durant la mission de Memmott en Bolivie, les activités des services secrets avaient été permanentes, des désaccords sur le secteur où devait porter le poids des actions de l’ambassade des États-Unis à La Paz avaient fini par tendre les relations entre le chargé d’Affaires et les responsables des services secrets US. Ce qui ne veut pas dire que Memmott ignorait ou s’opposait aux tâches des services secrets, mais sa tendance à donner la priorité à la politique – à travers des services d’action civiques – pour gagner la confiance du gouvernement d’Evo Morales, a déplu à l’aile dure de Washington.

C’est pour cette raison que Memmott ne fut pas informé de deux des actions des services secrets – comme c’est l’usage – sans que cela n’implique d’entrer dans les détails. La première, en 2013, avec l’entrée illégale de deux agents de la DEA (Drug Enforcement Administration), ayant des liens étroits avec la CIA, pour monter un dossier contre le ministre bolivien de la Défense sociale, Felipe Caceres, à propos d’activités de trafic de drogue. Il s’agit des agents David Wayne Paiz et Bert Davi Castorino, arrivés à Santa Cruz sur un vol commercial de la ligne Copa en provenance du Panama.

La seconde fut une opération organisée le 15 décembre 2013 par la CIA, et permit la fuite de l’homme d’affaire nord-américain Jacob Ostreicher, qui se trouvait en résidence surveillée, soupçonné de blanchiment d’argent en provenance du trafic de drogue. Le cerveau de l’opération à La Paz fut Geoffrey Frederick Schadrack, agent de la CIA qui, sous couvert de ses fonctions au bureau politique, dirige les opérations de l’agence en Bolivie, et qui parvint à convaincre le chargé d’Affaires étasunien d’aider, « pour des raisons humanitaires », à l’organisation d’un plan de fuite, en se gardant bien de l’informer sur la relation de l’entrepreneur étasunien avec la CIA.

Malgré la rumeur sur la gestion peu rigoureuse des fonds de l’ambassade des États-Unis par Memmott ou sur son silence devant certaines activités extra-conjugales de l’un de ses proches collaborateurs, l’arrivée du groupe d’audit des services secrets, quatre jours après le départ de l’ancien chargé d’Affaires, confirme qu’ils ne sont pas venus uniquement pour vérifier les comptes.

Jefferson Brown vient « faire le ménage », et ses agissements laissent entrevoir l’objectif de sa mission. Bien que son séjour soit de courte durée, le diplomate n’a pas perdu son temps : dès son arrivée, il a rencontré des hommes politiques et des analystes de l’opposition bolivienne pour « étudier » les deux enquêtes d’intention de vote, publiées la dernière semaine du mois d’avril.

Ensuite, il a rendu visite à plusieurs ambassades d’autres pays. La présence de Jefferson Brown pour deux mois seulement, et l’arrivée de Peter Brennan en juillet augmentent la méfiance. Leurs antécédents sont un signe que la Maison-Blanche a décidé de durcir ses positions contre le président Evo Morales, qui est donné vainqueur aux élections du 12 octobre prochain, et qui deviendrait donc chef de l’État avec 14 ans de gouvernement ininterrompu.

Brennan arrivera à La Paz à la veille de la dernière ligne droite de la campagne électorale. Washington espère que l’opposition sera en mesure de former un front unique face aux aspirations de réélection d’Evo Morales. Un président qui passera à l’Histoire pour avoir dirigé la révolution la plus profonde jamais mise en œuvre en Bolivie, et pour avoir obtenu un nombre de suffrages sans précédent au cours d’élections démocratiques (54% aux élections de 2005 et 64% aux élections de 2009).

Brown et Brennan continueront sans doute à travailler en faveur de l’unité de l’opposition en Bolivie, mais ce qui est certain, c’est qu’il reviendra à Brennan de mettre en œuvre la stratégie du coup État « doux », le nouveau mode de déstabilisation de Washington. Le Venezuela en est la meilleure preuve.

Peter Brennan, le nouveau chargé d’Affaires en Bolivie à partir de juillet, alors qu’il était second de l’ambassade des États-Unis au Costa Rica et au Nicaragua, a déjà joué un rôle dur dans le cadre d’actions d’ingérence, selon des dépêches de WikiLeaks et d’autres informations provenant de ces deux pays. En 2007, Brennan fit pression sur le gouvernement costaricien d’Oscar Arias pour que des policiers de ce pays (face aux manque de Forces armées) puissent s’entraîner « discrètement » à l’Académie du Commando Sud.

Au Nicaragua également, sous le gouvernement d’Enrique Bolaños. En mars 2003, le diplomate étasunien informa le chef d’état-major de l’armée du Nicaragua, le général Julio Cesar Avilés, que l’aide militaire annuelle – estimée à 2,3 millions de dollars – à ce pays était suspendue jusqu’à la destruction de tous les missiles et de la puissance de défense militaire que le gouvernement sandiniste avait constitués en environ 10 ans de révolution.

L’expérience de Brennan, de même que celle de Brown, dans ce que l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) et la NED (Fondation nationale pour la démocratie) appellent « des initiatives démocratiques », s’est manifestée dans de nombreuses actions subversives contre Cuba : le 13 janvier 2011, accompagné de trois hauts fonctionnaires du Département d’État, le diplomate, qui devait se rendre en Bolivie, profita d’une visite à La Havane où il devait traiter des questions migratoires, pour rencontrer clandestinement un groupe de mercenaires cubains, dont les actions de subversion sont organisées et financées par le gouvernement des États-Unis.

Le diplomate étasunien, qui était l’un des responsables chargés de garantir la stabilité politique pour les militaires de son pays au Pakistan et de promouvoir le voyage de jeunes pakistanais aux États-Unis pour étudier des questions concernant les « initiatives démocratiques », fut également très actif en sa qualité de « chef du Bureau des Affaires cubaines » à Washington. Il impulsa notamment une série d’actions pour obtenir la libération d’Alan Gross, un sous-traitant de l’USAID condamné à 15 ans de prison en 2009 pour avoir tenté d’installer un réseau illégal de communications à Cuba.

Avec Brennan, chargé du « Bureau pour les affaires cubaines », les actions étasuniennes contre Cuba ont augmenté. Il ne serait pas étonnant que le programme ZunZuneo – une sorte de twitter cubain – destiné à encourager les jeunes Cubains à la dissidence, découvert récemment, ait eu ses origines dans la gestion du futur chargé d’Affaires des États-Unis en Bolivie à partir du mois de juillet.

Image 1 : Le président Evo Morales a dénoncé les nombreuses actions de déstabilisation des États-Unis contre son pays, et il n'a pas hésité à expulser en 2008 l'ambassadeur Philip Goldberg pour ses activités de subversion.
Image 2 : Le diplomate Jefferson Brown est le «faucon» envoyé par le Département d'État pour remettre de l'ordre à l'ambassade des États-Unis à La Paz et poursuivre les complots contre le gouvernement d'Evo Morales

 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 15:37

 

 

les-massacres-continuent-dans-le-donbass-declaration-du-parti-communiste-russe

27MAI

27-05-2014

L’Ukraine continue de s’enfoncer dans une guerre fratricide et meurtrière. L’opération punitive contre la population de Novorossia est entrée dans une nouvelle phase. La junte de Kiev agit en parfait accord avec ses protecteurs occidentaux. Des jardins d’enfants, des écoles, des infrastructures sont frappés par des tirs à l’arme lourde. Des hélicoptères de combat et des avions d’attaque au sol tirent sur les habitants des villes paisibles, ce qui enfreint toutes les règles de la guerre.

La spirale de la violence se déroule avec une nouvelle force. Le 26 mai à Donetsk, les forces irrégulières de l’Ukraine ont pilonné un camion circulant avec un drapeau des services de secours qui évacuait les blessés du champ de bataille à proximité de l’aéroport. D’après les medias, le véhicule transportant les gens a été attaqué à bout portant au lance-grenade. Et les blessés encore vivants ont été achevés par les activistes de « Pravy Sektor ». Aucun des passagers n’a survécu. Ce crime abominable des Bandéristes est une injure criante à la Convention de Genève qui interdit de faire usage des armes contre les blessés, de tirer sur les hôpitaux, des trains sanitaires et les colonnes de camions transportant des blessés.

On ne peut qu’être frappé encore une fois de l’hypocrisie des USA et de ses satellites européens qui n’ont aucunement réagi à ce crime odieux de leurs hommes de paille. De plus, il existe un certain nombre de preuves que dans cette expédition punitive en Ukraine sont directement impliqués des mercenaires de compagnies privées. Rappelons que ces compagnies sont l’émanation de l’impérialisme américain, et qu’elles ont déjà laissé leurs traces sanglantes en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Lybie et en Syrie.

Le Parti Communiste condamne résolument cette boucherie orchestrée par le régime oligarchique nazi dans le Donetsk. Nous appelons toute la communauté internationale à resserrer les rangs contre la résurgence du fascisme, et à exercer une pression indispensable sur les forces qui favorise son implantation en Ukraine. Il est urgent en particulier de protester contre toute tentative d’organiser sur le territoire ukrainien des manœuvres militaires avec la participation des troupes des pays de l’OTAN.

Le Parti Communiste insiste sur la convocation en urgence du Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie. Nous exigeons une réaction immédiate et vigoureuse de notre pays face aux crimes militaires de masse dans les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk. Nous sommes convaincus que la Russie doit apporter toute l’aide nécessaire à leurs populations, fournir une assistance aux groupes d’autodéfense, soutenir l’envoi de bénévoles en Nouvelle Russie et lui garantir les ressources dont elle a un besoin vital.
Les habitants du Donbass doivent être sauvés ! C’est notre devoir de faire cesser le génocide d’un peuple qui s’est soulevé pour défendre son droit à l’existence !

http://kprf.ru/party-live/cknews/131705.html

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BRUNO FORNACIARI

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