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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 08:17

Crimée : « Permettre de sauvegarder la stabilité, l’intégrité territoriale de l'Ukraine »

 

Les conditions dans lesquelles s’est déroulé le référendum en Crimée sont préoccupantes pour l’évolution de la situation en Ukraine.

Le choix laissé aux électeurs entre une intégration à la Fédération de Russie ou une plus large autonomie au sein de la république d’Ukraine ne pouvait faire illusion dés lors que cette consultation se déroulait sous la pression -y compris militaire- des autorités russes qui ont ouvertement encouragé la sécession de cette République autonome où les citoyens d’origine russe sont majoritaires. 

Il n’en reste pas moins que la responsabilité des États-Unis et de l’Union européenne dans cette situation est accablante. Ils ont favorisé, en s’appuyant en partie sur l’action factieuse de l’extrême droite ultranationaliste aujourd’hui associée au pouvoir, un processus de déstabilisation du pays décrédibilisant ainsi la « légitimité » des nouvelles autorités politiques qu’ils ont contribué à installer aux affaires à Kiev.

Aujourd’hui l’Ukraine est de plus en plus divisée, sa souveraineté malmenée et mise en cause par les intérêts de grandes puissances engagées dans une guerre économique sans merci.

 

Alors que les risques de tensions peuvent encore s’exacerber favorisant les ultranationalistes de tous bords et de nouvelles ingérences des puissances étrangères entraînant des risques sérieux pour la paix, tout devrait être fait pour favoriser un véritable processus de réforme constitutionnelle permettant au peuple ukrainien, et aux forces démocratiques et progressistes ukrainiennes, de reprendre le dessus afin que s’engagent des réformes sociales et démocratiques, et un processus permettant de sauvegarder la stabilité, l’intégrité territoriale du pays – processus qui respecte notamment, dans leur diversité, les prérogatives et spécificités linguistiques des différentes régions et les intérêts économiques et sociaux de l’ensemble des Ukrainiens.

Le peuple ukrainien doit pouvoir exercer pleinement par le vote sa pleine souveraineté sur les réformes à engager.

Toute véritable sortie de crise doit également intégrer l’urgence d'établir entre les États-Unis, l’Union européenne et la Russie un dialogue visant à promouvoir un espace de sécurité collective démilitarisé en Europe -en dehors de l’Otan- ainsi que des structures de développement économique et des politiques de voisinage qui établissent de véritables partenariats entre les différents pays européens, y compris la Russie.

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 14:13

Les députés de l’opposition israélienne (travaillistes, les partis dits « arabes », le Hadash (1), notamment) ont décidé de boycotter les travaux de la Knesset pour protester contre trois projets de loi présentés en même temps et qui sont des attaques directes à la démocratie. Deux de ces lois posent un problème de fond : la première change les règles des élections parlementaires en relevant le seuil de représentativité (ce qui revient à empêcher les partis arabes et non sionistes de toute représentation parlementaire), la deuxième vise à faire approuver par referendum tout accord de paix avec les Palestiniens. La ficelle est grosse venant d’un gouvernement de droite et d’extrême-droite : on signe d’un côté (2), on fait voter non ensuite. Les députés de l’opposition ont réuni une « contre Knesset » au siège du parti travailliste. A cette occasion Dev Khenin, député du Hadash et membre de la direction du parti communiste d’Israël a justifié la position de boycottage en expliquant qu’il n’y avait plus d’autres choix, se référant aux démocrates italiens qui, en 1924, avaient quitté le parlement pour protester contre la politique mussolinienne : « ils ont confisqué les outils que nous avions pour combattre ces lois, a déclaré Khenin, et ils ne nous ont jamais donné l’opportunité d’expliquer nos positions, parce qu’il est réellement impossible d’avoir une discussion sérieuse sur trois lois en seulement trois jours. »

(1) Front démocratique pour la paix et l’égalité, animé notamment par les communistes.

(2) Dans l'hypothèse, pour le moment bien improbable, où les dirigeants israéliens voudraient d'un véritbale accord de paix.

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 13:51
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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 08:11

 

MONDE -  le 15 Mars 2014

Tribune

La révolution d’Ukraine, et après? Les enjeux du référendum

 

 

Par Jean Geronimo, Spécialiste des questions économiques et géostratégiques russes. Université Pierre Mendès France, Grenoble II. A l'heure d'un risque d'embrasement de l'Est ukrainien, sonnant comme un cri de révolte et d'incompréhension face à une évolution politique en partie impulsée de l'Etranger, la maladresse de l'ingérence occidentale risque de coûter très cher au peuple de Kiev.

La méconnaissance des bureaucraties occidentales de la réalité ukrainienne, historiquement imbriquée à l'histoire russe, éclate aujourd'hui comme une évidence. Surfant sur l'élan initial des protestations de rue, contre « un autocrate corrompu, aux soldes de Moscou », les opposants politiques les plus divers et extrêmes ont réussi leur coup d'Etat, recouvert du vernis légitime de « révolution ».

C'est cette légitimité kiévienne qui est remise en cause par l'autre partie du peuple ukrainien, jusqu'à présent curieusement oubliée par la pensée unique relayée par les médias, et qui constate, impuissante, l’arrivée de nostalgiques du nazisme aux responsabilités gouvernementales. Un rêve déçu mais, surtout, un retour en eaux troubles, vers un passé que l'on croyait à jamais révolu.

Peut-on parler de manipulations ?

Entre soft power et manipulations, voyage en eaux troubles

Après les fausses « révolutions colorées » d'inspiration libérale, frappant dans les années 2000 la périphérie post-soviétique et plaçant des dirigeants pro-américains à la tête des Etats géorgien, ukrainien et kirghize, la « révolte de Kiev » apparaît au final comme un sous-produit d'un modèle déjà expérimenté et prolongé, récemment, au Moyen Orient, principalement en Libye et en Syrie. A la base de ce modèle « révolutionnaire », se trouve une stratégie de désinformation permettant la justification du processus politique conduisant au renversement d'un régime hostile (ici, celui de Ianoukovitch) et, surtout, à l’arrivée de dirigeants politiquement corrects (ici, pro-européens). Depuis la « croisade » américaine de 2003 en Irak, ce scenario s'inscrit dans une redoutable permanence : G.W. Bush lui-même, n'avait-il pas alors reconnu, que la première guerre à gagner était « celle de l'information » ? Comme une inquiétante inertie.

La seconde « révolution de Sébastopol », haut lieu historique et symbole politique de la vieille Russie, tout en visant à contrebalancer la première « révolution de Kiev » dénonce, de manière implicite, cette utilisation inconsciente par l'Occident du soft power issu de l'information. Subordonnée à la réalisation d'un objectif politique précis, centré sur l’élimination du président légitime, cette stratégie communicationnelle de la coalition anti-Ianoukovitch a été patiemment construite, indépendamment de ses coûts. Or, au regard de leur ampleur et de leur impact déstabilisateur sur la région, ces coûts semblent irréversibles.

Tendanciellement, un des coûts collatéraux de cette stratégie a été de réveiller les mouvements radicaux, extrémistes et néofascistes, teintés d'un vernis nationaliste. A terme, au-delà d'un redécoupage géopolitique de l'Ukraine selon l'ancien clivage Est/Ouest, catalysé par la volonté d’indépendance de la

Crimée – dans le prolongement d’une jurisprudence initiée par l’indépendance du Kosovo en 2008 –, c’est bien l’extension de l’axe OTAN-USA via l’UE, contre les intérêts russes, qui se joue.
Au cœur de l’Echiquier eurasien, cette extension de l'axe euro-atlantique sanctionnerait, de manière définitive, sa victoire de la Guerre froide.

Le réveil révolutionnaire de la Crimée, contre l'illégitimité kiévienne

Dans la mesure où la « révolution de Kiev » n'est pas représentative de la majorité du peuple ukrainien, la révolte de l'Est ukrainien et en particulier, de la Crimée, n'est qu'un juste retour des choses. La majorité silencieuse, trop longtemps passive, a laissé aller à son terme l'étrange révolution libérale, verrouillée par les élites occidentales mais infiltrée par des éléments extrémistes. Ces derniers semblent avoir provoqué consciemment les terribles massacres – avec l’aide de snipers pour accélérer les événements –, en tirant sur les forces de police et de sécurité, dès lors, condamnées à riposter. Face à l'inflexion nationaliste et anti-russe de la nouvelle ligne « révolutionnaire », la peur gagne désormais le camp des minorités ethniques. Le réveil de la société civile ukrainienne, après un véritable coup d'Etat programmé, n'en est que plus brutal. Le soleil se lève, aussi, à l'Est.

Lors des émeutes de Kiev du 18 février 2014, un étendard de la division SS Galicie a été fièrement brandi par les manifestants. Cet acte abject, condamné par Moscou, n'a guère été dénoncé par l'Union européenne et ses démocrates dirigeants. Une telle évolution s'inscrit dans une tendance plus globale à réécrire l'histoire et à glorifier le nazisme dans certaines régions européennes, orientales et baltes – récemment en Estonie (où d'ailleurs, les russes ethniques sont définis comme « non-citoyens » !). Une autre tendance parallèle – observée en Bulgarie, le 24 février 2014 –, est de souiller les monuments élevés à la mémoire des soldats soviétiques morts pour stopper la progression de la barbarie nazie et donc, pour notre Europe libre. Les leçons de l'histoire n'ont-elles pas suffi ? Et, en définitive, pourquoi de telles informations sont-elles occultées par nos médias ?

Aujourd’hui, avec l'appui de Moscou, l'Est pro-russe conteste la légitimité de la nouvelle direction politique ukrainienne. Et cela, d'autant plus qu'avec le soutien occidental, cette dernière a surfé et, en partie, instrumentalisé les « tendances nationalistes et néofascistes » dénoncées, le 26 février 2014, par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. A l'origine de cette rupture politique, sanctionnée par la destitution du président Ianoukovitch, il y a un double « malentendu », minutieusement construit par des forces intérieures et extérieures à l'Ukraine, solidarité libérale internationale oblige.

A la suite de cette crise de légitimité politique, générée par l'irresponsable attitude occidentale, est apparue une menace majeure : un risque de partition de l'Ukraine – dont la sécession de la république autonome de Crimée –, réactivant une forme de conflictualité bipolaire Est versus Ouest. Retour vers le passé.

Un coup d'Etat, issu d'un double « malentendu » adroitement construit

Dans un premier temps, initiée le 21 novembre 2013 et focalisée contre l'inflexion pro-russe de la politique ukrainienne, la protestation populaire pro-européenne de Maïdan est issue d'une désinformation évidente. En effet, l'idée d'un rejet de l'Europe, à travers celui de l'accord de libre-échange, n'a jamais été

une réalité. Comme je l'ai déjà souligné, le Président Ianoukovitch voulait simplement réviser les conditions trop drastiques de l'accord, pour mieux prendre en compte la spécificité de l'économie ukrainienne et ses liens denses avec la Russie structurés sous le soviétisme, via la division planifiée du travail socialiste. L'Europe bureaucratique avait-elle les moyens intellectuels de le comprendre ? L'application stricto sensu de cet accord aurait conduit à l'affaissement économique et social de l'Ukraine, associant à la fois tournant ultralibéral vers le tout marché et abandon des derniers acquis sociaux de l'Etat-providence communiste. Une sorte de chaos programmé, « à la grecque », sous bienveillance du FMI.

Dans un second temps, le 22 février 2014, le renversement du président Ianoukovitch est venu, suite à la violation de l'accord conclu la veille entre ce dernier et l'opposition, via les intermédiations américaine, européenne et russe. La montée en puissance de la violence « révolutionnaire » de la rue, le lendemain de cet accord, explique la regrettable tuerie, volontairement provoquée à l'origine par des extrémistes armés – dont des snipers très expérimentés. Pourquoi une telle offensive, le lendemain d'un succès diplomatique et, surtout, pourquoi ne pas l'avoir dénoncé ?

A priori, pour pouvoir accéder au pouvoir, certains éléments de l'opposition n'avaient aucun intérêt au maintien du nouvel accord et, pour cette raison, ont créé les conditions lui retirant toute légitimité – via la construction du point critique, obligeant le pouvoir à la répression –. Implacable logique.

L'Ukraine, au cœur d'une lutte d'influence sur le continent eurasien

L’enjeu implicite de la « révolution d’Ukraine » est le contrôle par l'axe euro-atlantique d’un espace stratégique, sur les plans politique et énergétique. Cette dimension stratégique du pays est renforcée par sa position intermédiaire (« pivot »), entre l'Europe et la Russie – sans oublier la base russe de Sébastopol, permettant un accès aux mers chaudes.

A terme, c’est donc l’extension des zones d’influence qui se joue, entre les puissances russe et américaine. Cette configuration géopolitique replace l'Europe – et, naturellement, l'Ukraine – au centre du jeu, c’est à dire au cœur de la partie d'échecs conduite sur le vaste continent eurasien, entre les deux anciennes superpuissances de la Guerre froide. C'est ce que Zbigniew Brzezinski, conseiller inaltérable des derniers présidents américains, depuis la fin des années 70, appelle le « Grand échiquier ».

Dans cette optique, la « révolution d'Ukraine » alimente la stratégie de reflux de la puissance russe, initiée par le bloc occidental – via l'axe OTAN-USA –, depuis l'implosion de l'Union soviétique en décembre 1991. A terme, il s'agit de réduire la puissance russe et de l'affaiblir sur sa ceinture périphérique, en vue de renforcer l'Europe « démocratique » et, dans le même temps, dissuader toute velléité de « retour impérial » de l'ancienne puissance communiste. Cette obsession de la politique étrangère américaine, qui considère l'Ukraine comme le cœur de cette reconstruction impériale, est traduite par l'analyse fondatrice de Z. Brzezinski.

Dans son fameux livre de 1997 « Le Grand échiquier », ce dernier conclut notamment qu' « (…) aucune restauration impériale, qu'elle s'appuie sur la CEI ou sur un quelconque projet eurasien, n'est possible sans l'Ukraine. ». Une conclusion très claire, en prise avec l'actualité.

Le contrôle d'un « nœud géostratégique », pour contenir le retour russe

Au sens de Brzezinski, l'Ukraine est un pivot géopolitique, c'est à dire un Etat dont le pouvoir géopolitique est fondamentalement lié à sa capacité de nuisance sur des acteurs majeurs (régionaux et internationaux). Ainsi, selon ce dernier : « La notion de pivots géopolitiques désigne les Etats dont l’importance tient moins à leur puissance réelle et à leur motivation qu’à leur situation géographique sensible et à leur vulnérabilité potentielle, laquelle influe sur le comportement des acteurs géostratégiques ». Pour Brzezinski, dont l'analyse est considérée comme le vecteur de la politique extérieure américaine, le contrôle de l'Ukraine est donc une nécessité stratégique.

Dans la mesure où l'Ukraine se trouve à un carrefour stratégique sur la base de la trajectoire des tubes énergétiques et des grands axes politiques du continent eurasien, elle devient pour moi, une sorte de « super pivot » : un nœud géostratégique. Ce statut stratégique de l'Ukraine est renforcé par le fait qu'elle est potentiellement ciblée, d'une part, par l'extension programmée de l'OTAN aux ex-républiques soviétiques (en violation des promesses de 1989 faites à Gorbatchev) et, d'autre part, par l'implantation future du bouclier anti-missiles américain (déjà envisagée par l'administration de G.W. Bush). En effet, à partir du moment où l'Ukraine adhère à l'OTAN, rien ne s'opposera plus à l'extension du bouclier ABM à cette dernière et donc, aux portes de la Russie – d'autant plus si l'administration républicaine revient au pouvoir.
Or, comme vient de le rappeler le président Poutine, en aucun cas la Russie ne pourra accepter à ses frontières, la présence d'un système anti-missiles neutralisant, en partie, sa puissance nucléaire stratégique.

Le futur statut européen de la Russie, donc de l'OTAN, en question

Ainsi, l'Ukraine se retrouve au cœur d'une lutte bipolaire pour son contrôle, qui déterminera, dans une large mesure, l'avenir du continent eurasien et par suite, selon Brzezinski, l'évolution géopolitique du nouvel ordre mondial.
Ce faisant, à travers cette lutte, c'est l'extension et le rôle de l'Europe politique qui se joue et, en son sein, le statut de la Russie post-soviétique. Mais, par ricochet, c'est aussi la fonction de l'axe OTAN-USA dans la future structure politico-sécuritaire européenne qui est en jeu. Ce qui, dans ses grandes lignes, peut expliquer – et justifier – la stratégie américaine en Ukraine, tout comme le projet de Z. Brzezinski d’une structure de sécurité transeurasienne intégrant Kiev, verrouillée par Washington et marginalisant la Russie.

De ce point de vue, l'idée d'une Guerre tiède développée et conceptualisée dans mon livre, semble de plus en plus crédible (1). N'en déplaise au messianisme auto-proclamé des sirènes du néo-libéralisme, trop vite convaincues d'une « fin de l'histoire » sanctionnant la fin des idéologies. Sous l'impulsion d'une Russie revancharde, aspirant à l'ordre multipolaire et contrebalançant l'hégémonie américaine, l'idéologie est de retour. Affirmer le contraire, à l'heure où V. Poutine menace le régime illégitime de Kiev – rallié à l'idéologie néo-libérale – d'une intervention armée, pour protéger ses ressortissants et défendre ses intérêts nationaux, relèverait d'une pure ineptie intellectuelle.

Aujourd’hui, il s’agit bien d’un conflit entre deux visions du monde antagonistes, renforcé par le désir de Moscou d'apparaître comme une alternative au néo-libéralisme et de s’opposer à l’unilatéralisme américain, systématisé depuis la

disparition du contrepoids géopolitique soviétique – c’est en ce sens, que la disparition de l’URSS a été « la plus grande catastrophe géopolitique du 20° siècle ». Cette méfiance russe semble justifiée par la présence, au sein de la nouvelle équipe gouvernementale kiévienne, de dirigeants prônant une politique ultralibérale, anti-étatique et d’intégration à la zone euro-atlantique impliquant, à terme, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Une telle option exclurait toute intégration de Kiev à l’Union douanière, pierre angulaire du projet eurasien porté par V. Poutine – d’où, l’incompréhension russe.

Maïdan, une pièce stratégique sur l’Echiquier eurasien

Au-delà de cette opposition idéologique, la soif d’indépendance de la Crimée, encouragée par Moscou, traduit son envie de s’émanciper de la tutelle kiévienne sous domination américaine et aiguillée par un ultranationalisme fondé, en partie, sur une idéologie néo-fasciste, raciste et excluante. Elle relève, aussi, d’une volonté russe d’affirmer son droit de regard dans sa proche périphérie, dans la continuité du soviétisme. D’autant plus que le précédent kosovar, encouragé et légalisé par l’axe euro-atlantique rend légitime, de facto, la démarche politique du peuple de Crimée et en cela, le soutien de Moscou. L’enjeu sous-jacent étant, via le référendum, le rattachement de la Crimée à la Russie.

L’Etranger « très proche » est une ligne rouge à ne pas franchir, pour une révolution manipulée par le surpuissant bloc otanien hérité de la Guerre froide et en constante expansion, donc à visée géopolitique évidente. Par son ingérence illégale et dangereuse sur le plan politique, l’Europe a poussé la « révolution » kiévienne à franchir cette ligne et, en cela, elle est directement responsable du retour de la question de Crimée.

Maïdan, au joli vernis révolutionnaire de couleur orange, n’est qu’une pièce stratégique sur l’Echiquier eurasien.

La révolution d’Ukraine, et après ?

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 14:39

 

MONDE -  le 12 Mars 2014

Elections

Le Salvador élit un ex-guérillero

 

 

Salvador Sanchez Ceren, leader historique du Front Farabundo Marti de libération nationale, a été élu président dimanche. Le candidat de l’ultradroite conteste cette victoire remportée sur le fil du rasoir avec 50,11 % des votes. 

C’est une élection qui fera date dans l’histoire du Salvador. L’ancien commandant du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) Salvador Sanchez Ceren a été élu, dimanche, président de ce pays d’Amérique centrale. L’actuel vice-président avait frôlé de peu la victoire dès le premier tour, en totalisant 48,92 % des suffrages. Le 9 mars, les choses se sont compliquées, en dépit de sondages qui lui octroyaient pourtant une confortable avance. Le leader historique de la guérilla de gauche l’a emporté sur le fil du rasoir avec 50,11 % des votes, contre 49,89 % pour le candidat de l’Alliance républicaine nationaliste (Arena) et ex-maire de la capitale San Salvador, Norman Quijano, soit une différence de 6 634 voix.

Le chef de file de l’oligarchie anticommuniste, qui s’est déclaré vainqueur, crie depuis à la fraude, et ­appelle les siens à contester les ­résultats. Lundi, le tribunal suprême électoral a annoncé un recomptage de 10 000 procès-verbaux, et précisé que les 4 191 voix contestées par l’ultradroite n’altéraient pas la tendance générale. Quant aux allégations de fraudes, le président de l’institution ­Eugenio Chicas, a déclaré qu’elles n’avaient « pas de sens » au vu de « la légalité du processus » qui a, par ailleurs, été « validée par la communauté internationale » avec la présence de nombreux observateurs internationaux.

Si une période de tensions n’est pas écartée, elle n’amoindrit pas pourtant la portée de la victoire de Salvador Sanchez Ceren, alias Leonel Gonzalez, son surnom durant la guerre civile (1980-1992). Certes, le FMLN est au pouvoir depuis 2009. À l’époque, le Front avait fait le choix d’une candidature d’« ouverture » avec le journaliste Mauricio Funes. L’élection de cet ancien guérillero est un symbole. Elle conforte la reconversion politique du FMLN, pourtant ­invaincu par les armes au terme du conflit, ainsi que les raisons qui ont prévalu à sa création. Le Salvador, comme nombre de ses voisins, est encore sous la coupe des vieilles structures sociales dominées par l’oligarchie. Si des avancées ont été enregistrées sous le mandat du FMLN, l’ultradroite maîtrise toujours les principaux leviers économiques. D’autant plus que l’ancienne guérilla ne peut pas s’appuyer sur une majorité parlementaire. Issue du pire courant de la réaction paramilitaire, l’Arena a fait campagne en reprenant ses slogans historiques, « Patrie oui, communisme non » ou encore « Le Salvador sera la tombe du communisme ». D’immenses défis attendent le prochain exécutif. Outre le problème structurel de la violence, la réduction de la pauvreté, qui touche 40 % de la population, reste l’une des priorités.

La gauche latino salue le FMLN. Le président Bolivien, Evo Morales, a « applaudi » la victoire de Salvador Sanchez, résultat à ses yeux de « la maturité politique » et de « la conviction démocratique » des Salvadoriens. Daniel Ortega, son homologue du Nicaragua, pays voisin du Salvador, a salué « l’union de la grande patrie centraméricaine ». Depuis le Venezuela, le président, Nicolas Maduro, a qualifié le succès de « triomphe de la gauche en Amérique latine », en rendant hommage à la figure historique du FMLN, Schafik Handal.

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 09:50

 

Un homme passe devant une affiche représentant le territoire de la Crimée aux couleurs de la Russie, à Sébastopol (Ukraine), le 11 mars 2014

MONDE -  le 12 Mars 2014

Editorial Par Jean-Paul Piérot

L'éditorial : "Gagnants et perdants"

 

 

Par Jean-Paul Piérot."Il y a un réel danger qu’au nationalisme ukrainien réponde une montée du nationalisme russe dans les régions orientales et méridionales. 
On a ouvert une boîte de Pandore. Près d’un quart 
de siècle après le démantèlement de l’Union soviétique, le risque est grand d’assister à d’autres démembrements à l’intérieur d’ex-républiques, hier fédérées."

Qui seront les gagnants et qui sont déjà les perdants de la crise ukrainienne et de la surenchère dans laquelle les États-Unis et l’Union européenne d’un côté et la Russie de l’autre se sont engouffrés ? On mesure aujourd’hui le résultat de la confondante légèreté dont firent preuve les diplomaties occidentales en laissant croire à une partie de l’opinion publique et des forces politiques de l’Ukraine qu’il leur était possible de s’affranchir des dures contingences de la négociation pour imposer un changement géopolitique majeur. 
Il ne suffit pas d’un discours enflammé ou incendiaire d’un BHL dans le centre de Kiev pour abolir la réalité 
de l’Ukraine : la diversité linguistique et culturelle, 
les difficultés économiques, des frontières héritées 
de la division administrative de l’époque soviétique, 
un territoire traversé par les gazoducs russes, 
sa dépendance énergétique avec la Russie… 
Compter sur une absence de réaction de Poutine 
relevait d’un coupable aveuglement.

L’Ukraine apparaît dès maintenant comme amputée de la Crimée, dont un référendum 
organisé à la hâte sous le contrôle de Moscou devrait confirmer dimanche prochain le rattachement à la fédération de Russie. L’appartenance de cette avancée dans la mer Noire à l’Ukraine, résultat d’une décision prise en 1954 par la direction soviétique, revêtait 
alors une importance secondaire. La Russie et l’Ukraine faisaient partie du même espace politique et stratégique, l’URSS, dont une grande partie de la flotte mouillait 
dans le port de Sébastopol.

Sur le terreau de la désespérance sociale, 
le nationalisme prospère.L’extrémisme de droite s’active. Une réalité politique désolante que Laurent Fabius contre toute évidence a niée hier matin sur France Inter, assurant que le parti Svoboda, qui siège au gouvernement de Kiev, 
ne serait pas d’extrême droite. Lors de son congrès de 2004, Jean-Marie 
Le Pen était invité d’honneur et son président, toujours en fonction aujourd’hui, éructait contre 
« une mafia judéo-moscovite » (sic).

Il y a un réel danger qu’au nationalisme ukrainien réponde une montée du nationalisme russe dans les régions orientales et méridionales. 
On a ouvert une boîte de Pandore. Près d’un quart 
de siècle après le démantèlement de l’Union soviétique, le risque est grand d’assister à d’autres démembrements à l’intérieur d’ex-républiques, hier fédérées. Ce genre d’aventures charrie le plus souvent la violence et efface 
les solidarités de classe, entre salariés, contre les oligarques, au profit d’alliances funestes autour de la langue, voire de la religion. L’est de l’Ukraine échappera-t-elle à cette logique suicidaire ? La Crimée elle-même va-t-elle être le théâtre de confrontations entre Russes, Ukrainiens ou Tatars ? L’Europe a connu un précédent avec la désintégration de la Yougoslavie. On notera au passage que les capitales qui aujourd’hui s’insurgent 
de la sécession de la Crimée avaient sous le drapeau 
de l’Otan bombardé la Serbie pendant trois mois jusqu’à ce que Belgrade abandonne la province du Kosovo… 
C’était il y a tout juste quinze ans.

Les dirigeants de l’UE et l’administration 
des États-Unis sont à la peine pour dissimuler 
leur échec en évoquant des « sanctions » contre Moscou. Mais il faudra bien sortir de cette guerre des mots et revenir à l’impérieuse nécessité du dialogue avec la Russie pour faire baisser les tensions dans le monde. Il est temps que la diplomatie européenne entre dans le XXIe siècle.

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 09:27
La situation à Kiev
11:05 13/03/2014
WASHINGTON, 13 mars - RIA Novosti

La crise politique qui règne aujourd'hui en Ukraine est la conséquence des démarches entreprises par les Etats-Unis, tandis que la politique de Moscou à l'égard de cette situation est justifiée, estime l'ex-chef de cabinet de l'ancien secrétaire d'Etat américain Colin Powell, Lawrence Wilkerson.

"J'estime que les actions naïves des Etats-Unis, en Ukraine comme en Géorgie, ont contribué à pousser la situation à la crise actuelle. Le président Poutine n'est pas non plus irréprochable dans cette situation, mais je comprends tout à fait ses actions", a indiqué M.Wilkerson dans une interview à RIA Novosti.

"Le président Obama doit prendre en compte le fait que la politique simpliste de Washington a conduit à la crise en Ukraine, et en discuter avec les dirigeants européens et le président Poutine en vue de résoudre cette crise via un compromis qui permettrait de protéger les intérêts de Moscou en Crimée", a expliqué l'ex-diplomate.

"Toutes les parties doivent se mettre d'accord pour ne pas déstabiliser la situation par des actions dissimulées. Le président Poutine doit dire ouvertement que la sécurité nationale de la Fédération de Russie en Crimée constitue une question prioritaire et que Moscou n'agira pas contre le gouvernement de Kiev si les intérêts russes ne sont pas menacés. De même façon, les dirigeants européens et les Etats-Unis doivent s'engager à ne pas saper ce compromis", a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

Cependant, il est peu probable qu'un tel compromis soit atteint prochainement, car tous les dirigeants concernés, dont Poutine et Obama, sont "influencés par différentes forces politiques".

"Tout ce qui peut être fait maintenant, c'est d'éviter les hostilités. Mais si l'on y parvient, cela ouvrira la voie vers un accord global qui pourrait être conclu à long terme", estime M.Wilkerson.

Toujours d'après l'ex-diplomate, une telle option, appuyée par les grandes puissances, permettra également de prévenir l'arrivée au pouvoir de néonazis à Kiev, ces derniers ne constituant pas selon lui une force politique importante dans le pays.

 
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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 08:31
Ukraine: la politique de l'UE "erronée" (Schröder)
17:08 10/03/2014
MOSCOU, 10 mars - RIA Novosti

La politique pratiquée par l'Union européenne à l'égard de l'Ukraine a été "une erreur" dès le début, et Bruxelles est en bonne partie responsable de la situation actuelle en Crimée, a estimé dimanche devant les journalistes à Hambourg l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder.

"Je me demande s'il était raisonnable de placer l'Ukraine, un pays culturellement divisé, devant le choix soit l'association avec l'Union européenne soit l'accord douanier avec la Russie (…), alors que Kiev a besoin de partenariat avec les deux parties", a déclaré M.Schröder en marge d'une rencontre organisée par les médias allemands.

Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. Ianoukovitch a qualifié ces événements de "coup d'Etat". Moscou conteste également la légitimité des décisions de la Rada. Plusieurs régions du sud et de l'est de l'Ukraine et la république autonome ukrainienne de Crimée n'ont pas reconnu les nouvelles autorités de Kiev et ont décidé de tenir des référendums sur leur sort.

 
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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 19:22
ISRAËL - « Des enfants dans des cages » : Israël accusé de torture par une ONG israélienne ! (CAPJO)
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Le Comité public contre la torture en Israël vient de produire un rapport sur les tortures qu’Israël fait subir aux enfants palestiniens, en citant des cas de mise en cage publique, ainsi que des menaces et des passages à l’acte de violences sexuelles.

Le Comité public contre la torture en Israël (Public Committee Against Torture in Israel, PCATI) dénonce Israël qui ne fait rien pour protéger les mineurs palestiniens de la torture lors de leur arrestation et détention. Cette association exige des autorités qu’elles introduisent dans le droit israélien des dispositions spécifiques protégeant tous les enfants de la torture.

Le rapport de cette ONG est basé sur des rapports enregistrés d’abus sur des enfants, collectés ces dix dernières années, sur des enquêtes concernant les tortures infligées aux enfants par des soldats et des Israéliens chargés de les interroger.

Par ailleurs les données collectées par le PACTI sont appuyées par un certain nombres d’ONG également impliquées dans la collecte des preuves d’allégations de tortures. La découverte de personnes enfermées dans des cages métalliques remonte à l’inspection nocturne d’une prison au plus fort d’une récente tempête hivernale.

Des enfants ont été découverts à l’extérieur, sous des températures glaciales, enfermés pendant des heures pendant la nuit suivant leur arrestation, en attendant d’être inculpés le lendemain matin.

« Pendant notre visite, laquelle se passait au cours d’une violente tempête qui a frappé le pays, les avocats ont rencontré des détenus qui leur ont décrit un tableau choquant : en pleine nuit, des dizaines de détenus sont transférés dans les cages métalliques construites à l’extérieur des installations carcérales de transit de l’IPS [Israël Prison Service] à Ramla », écrit le « Défenseur Public israélien » sur son site web.

Le PCATI souligne que : « ne pas autoriser l’enfant ou le mineur arrêté à jouir pleinement de ses droits, notamment ne pas permettre un avocat ou un adulte accompagnant, au moment de l’arrestation et de l’interrogatoire, met l’enfant dans un état de désarroi, de détresse, et augmente la pression exercée sur l’enfant par les forces de sécurité en vue de parvenir à des aveux ou à des informations au cours de l’interrogatoire ».

L’ONG estime par ailleurs qu’enfants et adultes maltraités ont droit à une réhabilitation et à un examen exhaustif de leurs plaintes. Ils doivent également être « accompagnés d’un représentant de leur choix quand ils témoignent devant un enquêteur israélien ».

S’appuyant également sur le rapport de 2013 de "Defence Children International (DCI-Palestine) et sur celui de Lawyers for Palestinian Human Rights (LPHR), le PACTI réaffirme que « Israël est la seule nation à poursuivre automatiquement et systématiquement des enfants devant des tribunaux militaires d’où sont absentes les garanties basiques et fondamentales pour un procès équitable ».

L’association de défense des droits humains estime que quelque 700 enfants palestiniens, dont certains n’ont que 12 ans, subissent chaque année le système de détention militaire israélien.

« La majorité des enfants palestiniens détenus sont accusés d’avoir lancé des pierres, et 74 % d’entre eux sont soumis à des violences physiques lors de leur arrestation, de leur transfert ou de leur interrogatoire » selon les preuves collectées par Defence for Children International Palestine.

Il faut ajouter « qu’aucun enfant israélien n’entre en contact avec le système des tribunaux militaires ».

1er janvier 2014 - Russia Today : http://rt.com/news/israel-children-...

Publié par http://www.info-palestine.eu/spip.p...

CAPJPO-EuroPalestine

 

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 13:14
Ukraine : manifestation sous tension des pro-Russes à Donetsk

Publié le 08.03.2014, 08h44 | Mise à jour : 17h5

Donetsk (Ukraine), samedi. Les premiers manifestants pro-russes ont commencé à se rassembler.
Donetsk (Ukraine), samedi. Les premiers manifestants pro-russes ont commencé à se rassembler. | AFP/Alexander Khudoteply
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La situation reste compliquée en Ukraine dans les régions favorables à la Russie. Ce samedi, dans l'est du pays, à Donetsk, une  pro-russe a commencé. Au Sud, en Crimée, région pour laquelle le  de la République, , a déclaré vendredi qu'il ne pouvait y avoir de référendum sur un rattachement à la Russie la semaine prochaine «sans que l'Ukraine elle-même n'ait décidé de l'organiser», des militants ont pénétré sur une base de l'armée ukrainienne, à Sébastopol. 


Manifestation à Donetsk. Les premiers participants à une grande manifestation pro-russe ont commencé à se rassembler à Donetsk, le bastion russophone de l'est de l'Ukraine. Depuis la fuite en Russie du président déchu Viktor Ianoukovitch, cette région minière frontalière de la Russie est agitée par de vives tensions entre pro-russes et défenseurs de l'unité de l'Ukraine.

Les partisans d'un ralliement à Moscou ont déjà occupé pendant trois jours l'administration régionale et y ont hissé le drapeau russe blanc bleu rouge, avant d'être délogés par la police jeudi, au petit matin. En outre, des manifestations concurrentes des deux camps ont réuni des milliers de personnes, tournant mercredi soir à la bagarre générale. 

VIDEO. Manifestation pro-russe à Donetsk



A Kharkiv, autre ville pro-russe de l'Est, plus de 4 000 personnes manifestent dans le centre-ville en agitant des drapeaux russes ou du «Bloc russe», le mouvement politique pro-russe du «Premier ministre» de la région séparatiste de Crimée, Sergiï Axionov.

Serguiï Tarouta, un homme d'affaires ukrainien nommé gouverneur par les nouvelles autorités de Kiev, a réuni vendredi les représentants de la société civile, qui ont adopté un texte appelant à «une Ukraine indivisible». Le premier adjoint au maire de Donetsk, Sergueï Bogatchev, voit, lui, des «signes de stabilisation», grâce à l'arrestation jeudi de Pavel Goubarev, un leader pro-russe. Ce dernier s'était autoproclamé chef de la Milice du peuple, un groupe nationaliste, réclament le rattachement de la Crimée à Moscou, il risque dix ans de prison. Pour Sergueï Bogatchev, le mouvement séparatiste à Donetsk est mené par «un petit groupe» avec «une influence évidente» de Moscou.

Les observateurs de l'OSCE font à nouveau demi-tour en Crimée. Ces observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avaient tenté ce samedi pour la troisième fois d'entrer dans la péninsule, en vain. Ils ont fait demi-tour après des tirs de sommation. Les observateurs avaient déjà été empêchés jeudi puis vendredi, de pénétrer en Crimée par des hommes armés et cagoulés en treillis, arborant des drapeaux russes. Ces observateurs ont pour mission de tenter de faire retomber la tension en Crimée, où le Parlement local a décidé de se séparer de Kiev et d'organiser le 16 mars un référendum de rattachement à la Russie. Ils ont par ailleurs posté des photos de leur difficile mission sur leur page facebook

 
Crédits OSCE. Le 6 mars à Armiansk, en Crimée.

VIDEO. Les députés de Crimée favorables au rattachement à la Russie


La Russie souhaite une enquête sur les snipers de Kiev.
 Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a demandé une enquête de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) sur les responsables de la mort, le mois dernier, de dizaines de personnes à Kiev, tuées dans des attaques de snipers. Lavrov a tenu ces propos après la divulgation, cette semaine, d'une conversation téléphonique entre la représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le chef de la diplomatie estonienne, au cours de laquelle celui-ci confie que l'opposition ukrainienne au président Viktor Ianoukovitch avait pu être impliquée dans ces attaques. «Les dernières informations sur cette affaire de prétendus snipers ne peuvent plus être dissimulées», a estimé Sergueï Lavrov. Les pays occidentaux ont imputé à la police anti-émeute de Viktor Ianoukovitch, aujourd'hui destitué, la majorité des violences.
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BRUNO FORNACIARI

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