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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 10:47

l'humanité des débats. l'entretien

Michel aglietta. « La Chine peut inventer un système original d’harmonie sociale »

Dans la Voie chinoise. Capitalisme et empire, Michel Aglietta et Guo Bai renversent l’idée dominante selon laquelle l’empire du Milieu aurait construit sa puissance grâce à sa seule intégration dans l’économie de marché. À la veille de l’ouverture du 18e congrès du Parti communiste chinois, Michel Aglietta trace les grandes lignes économiques et politiques de la Chine qui vient.


Votre travail prend à contre-pied les approches des économistes occidentaux sur les réformes en Chine. Vous mettez l’accent sur l’originalité de la voie chinoise. Quelles en sont les dynamiques et les principales caractéristiques ?


Michel Aglietta. Selon ces économistes, le capitalisme s’identifie à l’économie de marché qui revêt un caractère universel. En conséquence, le marché aurait les mêmes effets partout et le miracle économique chinois se serait produit sous l’effet de la conversion de la Chine à l’économie de marché en 1978. C’est une affirmation que nous mettons en cause pour des raisons historiques et théoriques. La Chine a connu l’économie de marché bien avant l’Europe, dès le IXe siècle. Elle n’a pas pour autant amorcé la révolution industrielle au XVIIIe siècle, alors que sa technologie était l’une des plus élaborées du monde. En 1911, l’Empire s’effondra et Sun Yat-sen mit en place un régime politique à l’américaine. Mais le pays fut rapidement livré au chaos de la guerre civile puis à la dictature du Guomindang en 1927. Cependant, l’effort d’industrialisation resta limité et interrompu par l’invasion japonaise en 1937. Dans ce contexte, il est clair que le marché, à lui seul, n’a pas suffi à engranger le développement.

 

Vous rappelez que Confucius avait pour objectif 
la paix et la stabilité. Comment cet héritage politique a-t-il traversé les siècles et quel est 
le rôle de l’économie dans ce cadre ?


Michel Aglietta. La première dynastie Han a construit des institutions qui se sont au fil du temps incorporées dans la culture chinoise. Ces institutions furent marquées de l’éthique prônée par Confucius et de la philosophie politique ­légaliste pour définir la légitimité de l’État. Il s’agit d’un État unitaire central, qui n’admet aucune contestation politique. Quels que soient les chocs qui peuvent apparaître, l’objectif n’est pas économique mais politique et reste le maintien de l’unité et de la souveraineté. L’Empire n’a pas connu de classes sociales, mais une masse de population rurale qui représentait encore, en 1950, 95 % de la population. Comment l’État central se ­relie-t-il à cette structure sociale sans classe ? Par la ­formidable invention des Han : des fonctionnaires recrutés au titre de leurs compétences et non de la naissance. En outre, la mise en place de biens collectifs fondamentaux assure la cohésion de l’ensemble de la nation. Enfin, considérant que le pouvoir financier pouvait constituer une ­menace politique, l’État a sans cesse prévenu toute concentration trop importante de richesse en la prélevant.

 

On sous-estime souvent l’importance de l’ère Mao dans la réussite des réformes ultérieures. Comment Mao a-t-il contribué à l’essor 
de la Chine ?


Michel Aglietta. Mao Zedong a compris que la Chine ne pouvait faire sa révolution qu’à partir des campagnes. Le processus d’industrialisation s’enclencha ainsi grâce au surplus agricole. Le salaire fut fixé au niveau de subsistance pour tous. Le surplus agricole nourrit les travailleurs déplacés vers les villes pour enclencher l’industrialisation. Lorsque Deng Xiaoping a lancé les réformes, il a tenu compte des progrès de la recherche agricole dans les années 1970 et du début d’ouverture extérieure qui a permis d’importer des engrais et du matériel agricole.

 

À quelles contradictions le pouvoir chinois fait-il face entre la visée d’une société harmonieuse et les tensions sociales nées d’une croissance explosive ?


Michel Aglietta. La réforme est un processus continu qui ne tend vers aucun modèle d’équilibre. Dans ce processus, les transformations institutionnelles et l’évolution des structures productives se conduisent suivant une dialectique qui alterne phases d’expansion et de tensions. Aujourd’hui, de nouvelles contradictions aboutissent à une transition ouvrant la voie à la troisième phase du processus de réforme.

 

Comment Deng Xiaoping parvint-il à lancer 
ses réformes économiques ?


Michel Aglietta. Pour pouvoir s’appliquer, la réforme devait rencontrer une légitimité immédiate. Cette légitimité de l’État n’est envisageable que si le bien-être du peuple est assuré. Le pouvoir central, qui ne s’appuie pas sur l’élection parlementaire pour prendre le pouls de la population, utilise d’autres canaux de relations avec la société civile à travers les sondages et les enquêtes. Les liens étroits au niveau local entre le Parti et la population jouent également un grand rôle. L’habileté de Deng Xiaoping fut de comprendre que la réforme devait une nouvelle fois partir des campagnes. Les paysans furent autorisés à produire et vendre sur des marchés leur surplus de production. Le revenu réel des agriculteurs augmenta très rapidement et le prix des produits agricoles baissa de manière concomitante. À partir du moment où les prix de marché ont convergé vers les prix planifiés, la planification put être supprimée. Ce qui a réussi dans les campagnes était plus compliqué dans les villes où l’industrie relevait entièrement de l’État. Il s’agissait de transformer des administrations en entreprises commerciales. Or, on ne transforme pas instantanément des fonctionnaires en managers ou en entrepreneurs capables d’innover. Les anciens cadres administratifs ont profité de leurs liens avec les gouvernements locaux et du desserrement de la contrainte du plan pour obtenir des crédits politiques sans contrôle monétaire. Résultat : une accélération de l’inflation et une baisse des revenus réels à la fin des années 1980 car les salaires restaient administrés. Ce fut la source des révoltes de Tian’anmen, miroir d’une crise politique profonde divisant le Parti. La poursuite des réformes fut contestée par un courant conservateur prônant le retour de la planification intégrale.

 

Comment avancer après Tian’anmen ?


Michel Aglietta. Le renouvellement du Parti communiste en 1992 a joué un rôle primordial. Les réformateurs l’ont sans doute emporté grâce à l’aura de Deng Xiaoping. Selon lui, il fallait approfondir la réforme et avancer graduellement vers une nouvelle phase d’ouverture de la Chine vers l’extérieur, tout en opérant des réformes institutionnelles majeures, monétaire et bancaire, pour contrôler l’inflation et résorber les créances douteuses ; budgétaires pour redonner des ressources à l’État central ; industrielles pour réduire la taille du secteur public. La croissance fut recherchée par l’ouverture extérieure et l’appel aux investissements directs étrangers pour constituer des zones économiques spéciales dans lesquelles se sont développées les entreprises privées exportatrices. L’entrée dans l’OMC en 2001 paracheva le régime de croissance tiré par l’exportation.

 

Aujourd’hui, à quelles réformes, le nouveau pouvoir, sorti du 18e congrès, devra-t-il s’attaquer ?


Michel Aglietta. Le ralentissement économique a provoqué des distorsions qui doivent amener le pouvoir à favoriser une croissance plus qualitative. Le redéploiement vers la demande interne signifie qu’on ne peut plus fabriquer de la croissance seulement par l’export. Il faut ainsi monter en gamme pour réduire les inégalités et faire progresser les salaires. À travers le 12e plan quinquennal, l’État favorise déjà l’augmentation du salaire minimum à un rythme de 20 % par an. Le marché du travail doit également évoluer dans un sens plus favorable à la part salariale. Cela implique de faire appliquer le droit du travail adopté en 2008 et d’établir un système de protection sociale universel.

 

Sur quoi s’appuie cette transformation ?



Michel Aglietta. L’un des facteurs importants de cette troisième phase est le plan d’urbanisation appelé à amener, d’ici 2030, le taux de population urbaine à 75 %. Environ 200 villes de 1 à 1,5 million d’habitants seront construites : c’est un défi majeur si ces cités nouvelles incorporent complètement les contraintes écologiques. D’où le problème crucial du prix de la terre et de son utilisation. La terre est une propriété collective et les paysans en ont le droit d’usage. Il convient d’apporter une véritable protection juridique à ce droit avant de supprimer le système du hukou (permis de résidence). Ce foncier rural est à réévaluer pour mieux dédommager les ruraux, en leur permettant ainsi de migrer avec des ressources suffisantes vers les villes où ils devront être assurés des mêmes droits sociaux que les urbains. C’est tout l’enjeu de la régulation et de sa réussite. Ce qui pourrait aboutir à un modèle de croissance chinoise.

 

Est-ce que ces choix suscitent au sein du régime des contradictions qui le fragilisent ?


Michel Aglietta. Il existe des processus internes de formation de compromis politiques très compliqués dont on ne suit pas toute la trace et qui traduisent des interactions de sensibilités très différentes. On parle beaucoup de « féodalités » avec les « princes rouges », héritiers des leaders ­historiques, de courants réformistes, conservateurs, maoïstes etc. Mais quelles que soient les oppositions internes, il y a un intérêt commun : celui de la légitimité politique d’un État central unitaire. On doit aboutir à des compromis pour faire avancer la réforme. Le recrutement dans le Parti évolue fortement. Ses nouveaux membres sont des gens de plus en plus éduqués et plus jeunes. Le danger d’avoir un Parti qui s’ossifie et s’oppose à la société sera conjuré tant que les dirigeants chinois se référeront à la tradition impériale selon laquelle la méritocratie reste la manière essentielle de faire fonctionner ­l’administration. L’inconnu porte sur le rythme et les priorités de cette troisième phase de la réforme dont le contenu est déjà inscrit dans le 12e plan quinquennal (2011-2015).

 

Que pensez-vous des dernières déclarations de Fukuyama affirmant que le système politique en Chine « finira par exploser » ?


Michel Aglietta. En 1991, il avait déjà annoncé la fin de l’histoire ! La Chine est engagée sur une transition vers le développement durable. Les intellectuels occidentaux ont du mal à admettre qu’une voie chinoise différente de notre démocratie formelle est possible pour établir les relations entre le politique et la société civile capable de gérer les problèmes du XXIe siècle.

 

Comment appréciez-vous le rapport de 
la Banque mondiale sur les perspectives 
de la Chine en 2030, qui préconise 
une réduction du secteur public et la fin 
de la mainmise du politique sur l’économie ?


Michel Aglietta. Ce rapport élaboré avec un think tank proche du gouvernement chinois a bien des points communs avec la partie prospective de notre livre. Il appelle à développer les services, à donner une plus grande place aux PME innovatrices et à rénover la finance. Le retrait de l’État dans l’économie peut être relatif. Les Chinois ont bien compris qu’en fixant les objectifs politiques essentiels, l’économie peut être maîtrisée par une régulation indirecte. C’est pour cela que le gouvernement entend absolument maintenir son contrôle sur la finance. Il aura donc à construire un marché obligataire pour pouvoir financer, via des ­investisseurs institutionnels nationaux puissants, les énormes travaux d’infrastructures nécessaires à la mise en œuvre du plan d’urbanisation. L’État chinois pourra ouvrir très progressivement et très ­prudemment son système financier en limitant à 20 % le capital étranger investi dans chaque entreprise et en liant apport de capital et apport technologique. Dans ces conditions, le gouvernement aura tous les moyens d’une régulation d’une économie mixte au service des intérêts de la Chine.

 

Selon vous, la Chine et l’Occident ont une croyance commune concernant le fondement 
de la démocratie selon laquelle le peuple est 
la source première de la souveraineté. 
Quelle est cette mécanique politique ?

 

Michel Aglietta. Nous avons tous un problème de démocratie en prise avec les questions du quotidien. Si l’État chinois reconnaît la société civile non comme un danger mais comme une force de proposition collective, il sera possible d’établir un système original d’harmonie sociale avec un État central unitaire et une bureaucratie compétente et responsable. La société civile est capable, si on lui laisse une autonomie suffisante, de contrôler les institutions publiques. Si l’on doit arriver à ce que Pierre Rosanvallon appelle une « démocratie réelle », la Chine a une voie possible à mettre en œuvre et nous devons nous-mêmes inventer la nôtre.

 

L’économie, moyen ou fin ? L’approche du 18e congrès du Parti communiste chinois favorise une abondante production littéraire de qualité variable sur l’empire du Milieu. Le livre de Michel Aglietta et Guo Bai, la Voie chinoise. Capitalisme et empire, a le mérite de proposer une approche différente, loin des errements sinophobes ou « sinobéats ». L’alliance de ce professeur à Paris-X-Nanterre et de cette chercheuse à HEC rappelle qu’à compter du IIIe siècle avant notre ère, la Chine réalise son unité politique et surtout la préserve. Au fil du livre, le lecteur saisit comment un régime socialiste parvient à « édifier un capitalisme spécifique », à développer une industrie presque inexistante avant Mao et à poser les bases des réformes, socles de l’ascension économique. Autre mérite : l’ouvrage pose les bases de nouvelles réformes dans une société en proie aux tensions. Si l’économie est un moyen, la fin reste la stabilité, l’unité et le « bien-être » social. Un long chemin pour un pays qui compte 1,3 milliard d’êtres humains. 
L’un des ouvrages les plus intéressants du moment.

Entretien réalisé par 
Dominique Bari et Lina Sankari

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 10:45
Syrie : le CNS, plus que jamais remis en question, se réunit à Doha

Quelques centaines d’opposants à Bachar-al-Assad en exil se réunissent dimanche sous la houlette du Qatar. Leur but : tenter de paraître unis pour s’affirmer comme seule opposition légitime. La formation d’un gouvernement d'exil est envisagé.


Le Conseil National Syrien veut fédérer autour de lui. C’est qu’il est encore présenté comme « le principal organe d’opposition » à l’extérieur de la Syrie.  Mais sa légitimité en Syrie est fortement contestée, y compris par le commandant de l’ASL qui accuse le conseil de n’avoir aucune conscience de ce qui se passe sur le terrain. Le CNS est pleinement soutenu et financé par le Qatar, qui organise ce weekend autour de cette organisation, dominée par les Frères Musulmans, une réunion visant à fédérer l’opposition autour d’un islamisme sunnite. Le CNS, ce sont simplement 420 individus, qui envisageraient de former un gouvernement en exil avec probablement l’ex-député et homme d’affaire Riad Seif à leur tête.

 

Le CNS ne peut "plus être considéré comme le dirigeant visible de l'opposition" a lancé mercredi Hilary Clinton, déclenchant une tornade diplomatique. L’angoisse des Etats-Unis est que les monarchies du Golf et le Qatar en tête sont devenues un réel pouvoir diplomatique, financier et religieux sur toute la région. Hilary Clinton a donc réclamé que l’opposition s’élargisse, notamment "des gens à l'intérieur de Syrie" et s'affranchisse de l'influence des islamistes. Problème, le CNS n'est composé que de sunnites et pose comme préalable le départ d’Assad à toute alliance. C’est loin de ce que réclament notamment les minorités ethniques et religieuses (druzes, alaouites, chrétiens ou kurdes) qui cumulés représentent près de la moitité de la population) qui ont peur de l’instauration d’un état islamique, et qui ne voient de sortie possible du conflit que dans la négociation politique pour trouver une solution laïque, seule possibilité d’éviter une guerre de religions. Et ce n’est pas les dizaines de morts dans les affrontements cette semaine  entre l’ASL composée notamment d’islamistes étrangers et le Parti de l’union démocratique (PYD, kurde) qui vont permettre de fédérer une opposition laïque.

 

La pression diplomatique se fait d’autant plus forte qu’une trentaine de soldats d’Assad auraient été abattus après s’être rendus. Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) évoque le risque d’un crime de guerre, un de plus. "Malheureusement, ceci ne pourrait être que la dernière en date d'une série d'exécutions sommaires avérées qui ont été menées par les factions de l'opposition aussi bien que par les forces gouvernementales et les groupes qui leur sont affiliés, comme les chabiha (milices payées par Assad)", a déclaré le porte-parole du HCDH.

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 15:34

 


 
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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 22:04

Politique

Politique - le 2 Novembre 2012

Le bras d'honneur de Gérard Longuet scandalise des responsables algériens

"Droite française bête et méchante", "voyous" ou "réactions honteuses", dénonçaient des responsables algériens vendredi dans la presse après le bras d'honneur de l'ex-ministre français de la Défense Gérard Longuet sur une repentance française envers l'Algérie.


Pour le Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel), la réaction de l'ex-ministre de Sarkozy "illustre parfaitement les actions de ce courant durant la colonisation, qui avait dans sa grande majorité soutenu les thèses développées par l'OAS", organisation extrémiste armée pour l'Algérie française. "On a toujours dit que cette droite française était bête et méchante. Elle est colonialiste dans l'âme", déclare le porte-parole FLN, Aïssa Kassa, à d'El-Watan Week-End (francophone).

 

Pour Lakhdar Benkhellaf, porte-parole du Front pour la justice et la démocratie (islamiste radical), "ces réactions sont honteuses et sont une véritable insulte jetée à la face du peuple algérien. Les Français doivent savoir que nous ne nous contenterons pas de la reconnaissance partielle des massacres d'Octobre 1961 faite par le président Hollande", affirme-t-il.

Zohra Drif, combattante de la Libération et vice-présidente du Sénat, dénonce le "mépris" français: "J'ai toujours affirmé que la France coloniale était ce qu'il y avait de plus hideux".

 

Le président de la Fondation du 8 Mai 1945 (date de massacres d'Algériens à Sétif), Abdelhamid Salakdji, prévient que "la France a intérêt à accepter de faire acte de repentance avant qu'il ne soit trop tard", sinon elle ne pourra pas "avoir de relations apaisées avec l'Algérie".

 

Côté presse arabophone, les critiques vont bon train. "Les responsables politiques voyous de la droite française ont répondu de manière humiliante" à une demande de repentance, s'est insurgé en Une le quotidien populaire Echorouk, évoquant un "geste abominable, inhumain" et un acte "irresponsable".

 

El-Khabar rappelle que Gérard Longuet a assumé son bras d'honneur jeudi 1er novembre, date du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, alors que l'Algérie célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance et attend une visite de François Hollande dans un mois.

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 13:01

 

Monde - le 31 Octobre 2012

Alors que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, entame mercredi une visite de deux jours en France à l'invitation de François Hollande, plusieurs associations et partis politiques ont appelé à des manifestations pour dénoncer la politique menée par son gouvernement au Moyen-Orient et à l’égard de la Palestine.


Pour le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, qui appelle à une manifestation, ce mercredi à 18 h 30, place de l’Opéra à Paris, "cette visite inter­vient alors que Neta­nyahu vient d’annoncer, l’alliance de son parti le Likoud avec le parti d’extrême-droite d’Avigdor Liberman, actuel ministre des Affaires Étran­gères et chantre de la colo­ni­sation et de la stig­ma­ti­sation des arabes israéliens". "La poli­tique de Neta­nyahu organise le développement sys­té­ma­tique et sans précédent de la colonisation en émiettant et étranglant les territoires palestiniens, minant le fondement même d’une solution à deux états" et "main­tient Gaza sous un blocus inhumain, forme inac­cep­table et illégale de punition col­lective", poursuit le Collectif dans un communiqué.

 

Benjamin Natanyahu, qui se rendra à Toulouse, jeudi 1er novembre, pour une cérémonie commémorative à l'école juive Ozar Hatorah où un enseignant et trois enfants franco-israéliens avaient été tués le 19 mars dernier par Mohamed Merah, est "celui qui réprime avec constance et brutalité le mouvement de résistance populaire et pacifique de la société civile palestinienne" précise le Parti communiste français dans un communiqué qui se joint avec la ligue des droits de l’homme, le MRAP, Europe Ecologie les Verts ou le parti occitan, à la manifestation, mercredi 31 octobre à 18h place du Capitole à Toulouse organisée par le Collectif Solidarité Palestine 31. "Malgré le déplorable vote au Parlement européen concernant le protocole ACAA qui renforce la coopération économique entre l’Union Européenne et Israël, la France doit s’en tenir au droit, égal pour tous, et par un acte politique fort, annoncé lors de la campagne présidentielle, soutenir la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien en votant oui à la demande palestinienne à l’Assemblée générale de l’ONU. Elle doit également s’opposer à toute intervention militaire d’Israël en Iran qui constituerait une menace mondiale contre la paix", conclu le PCF.

  • Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens appelle à un rassemblement à Paris, place de l’Opéra (terre plein central) à 18h30 le mercredi 31 octobre 2012.
  • Manifestation le mercredi 31 octobre à 18h à l'appel du Collectif Solidarité Palestine 31, Place du Capitole à Toulouse
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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 21:58

 

Vers la mondialisation des luttes. Londres,après Athènes, Barcelone, Rome Paris etc...
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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 19:48

Monde - le 19 Octobre 2012

Mali

« Libérer le nord Mali des djihadistes »

 

Questions à… Elhadj Baba Haïdara, député de Tombouctou.

 

Que pensez-vous de la résolution adoptée 
le 12 octobre au Conseil de sécurité ?


Elhadj Baba Haïdara. C’est une décision salutaire, que les populations du nord du Mali attendaient désespérément. Cela va obliger l’État malien à adopter une position cohérente pour faire des propositions de négociations, tout en définissant les acteurs avec lesquels il est possible de négocier. Cette phase passée, la communauté internationale est prête à mettre à disposition du pays les moyens militaires pour libérer les régions occupées.

 

Des portes sont-elles ouvertes pour des négociations 
avec les islamistes d’Ansar Dine?


Elhadj Baba Haïdara. Non. Ansar Dine est certes dirigé par un Malien, mais ce groupe armé compte dans ses rangs de nombreux djihadistes étrangers. Il y a trois groupes. Le MNLA revendique l’indépendance de l’Azawad, ce qui est inacceptable ; Ansar Dine réclame l’application de la charia dans un pays laïque, ce qui est impensable. Et al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) est lié au terrorisme international.

 

Le MNLA a-t-il renoncé à l’indépendance en contrepartie de promesses sur une autonomie élargie ?


Elhadj Baba Haïdara. Nous ne comprenons pas cette volonté de remettre le MNLA en selle. Les populations du Nord ne demandent pas l’autonomie. Moi-même, je n’y suis pas du tout favorable. La population touareg, qui est d’ailleurs majoritairement hostile aux revendications du MNLA, ne représente, dans le Nord, que 5 % de la population.

 

Le Qatar apporte-t-il un soutien logistique 
et financier aux groupes djihadistes ?


Elhadj Baba Haïdara. Je le confirme. Des avions qataris atterrissent à Gao au prétexte d’acheminer de l’aide humanitaire. Entre dons et armes, nous ne savons pas ce qu’il y a dans les soutes de ces avions. Clairement, le Qatar soutient les islamistes qui occupent le Nord-Mali. Autrefois diplomate dans le Golfe, Iyad Ag Ghali, le chef d’Ansar Dine, y a tissé des liens solides.

Entretien réalisé par R. M.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 13:04

 

Hommage à un des nombreux suicidés de la crise en Grèce

Monde - le 15 Octobre 2012

La Grèce plongée en récession pour une erreur de calcul du FMI

Le ministre des Finances grec, un libéral de droite, a fait un triste calcul. Il a démontré que la troïka s’était trompée amplement sur le résultat des plans d’économie. Malgré les savants calculs et les « modèles mathématiques » du FMI, il faut se rendre à l’évidence : 1 euro de rigueur, c’est 1 euro de moins dans l’économie.


Le pari du FMI et de la troïka c’était d’affirmer que certes, les plans de rigueur drastiques vont contracter l’économie mais pas autant que cela va permettre d’économiser. Ils avaient inventé pour chiffrer cela "le coefficient multiplicateur" des mesures de rigueur sur le recul de croissance, qu’ils avaient estimé à 0,5. Autrement dit, quand la Grèce adoptait un plan de rigueur de 50 milliards d’euros, comme celui de 2010, il y aurait 25 milliards d’économies réalisées, et 25 milliards de récession. Sauf que depuis 2009, ce fameux coefficient multiplicateur est égal à 1. Le FMI vient lui même de reconnaitre ses erreurs dans un rétro-pédalage récent.


Aucun des nombreux plans de rigueur qui ont été imposé en Grèce n’a permis de faire 1 euro d’économie sur la dette, tout a disparu dans la récession, ce sont des milliards d’euros que les Grecs ont déjà payés en recul de leur niveau de vie, tout cela pour des prunes.

 

Le FMI devra rendre des comptes !


Toutes les projections du FMI sont fausses a du concéder ce lundi le ministre adjoint grec aux Finances, Christos Staikouras. Du fait de cette récession "sans précédent", les écarts budgétaires sont également "permanents", tandis que "les mêmes erreurs pèsent sur l'estimation du chômage", qui vient de franchir, en juillet, la barre fatidique des 25%, a ajouté le ministre.

Face à ces échecs cuisants de la troïka, il faut que les Grecs les autres citoyens européens réclament des comptes. Multiplication des suicides, violences et consommation de drogues, hausse du chômage, baisses des salaires et des retraites, baisse de l’espérance de vie en bonne santé, retour de la faim et du froid dans des pays d’Europe… Tout cela à cause de modèles mathématiques erronés bâtis par des économistes du FMI. L'institution commence à reconnaître ses fautes et a réclamé timidement à Merkel un peu de souplesse avec les Grecs.

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 13:02

 

Peter Mertens, président du PTB

 

  - le 15 Octobre 2012

Municipales en Belgique : Le PTB devient la force émergente de gauche

Les élections municipales en Belgique ont été marquées par l’émergence du Parti des Travailleurs Belges qui s’implante dans toutes les grandes villes, flamandes comme wallonnes. C’est une véritable percée pour le parti au slogan : « les gens d’abord, pas le profit ».


«La Cité ardente est plus rouge ce soir», a indiqué Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB+ qui rentre au conseil communal de Liège. «Nous devenons le deuxième parti à Seraing et Herstal et nous faisons notre entrée au conseil communal dans une grande ville wallonne. Nous avons pu imposer à l’agenda politique nos thèmes de campagne. Et nous avons ressenti, parmi la population, le besoin d’un véritable parti de gauche, en paroles et en actes» !

 

Le Parti du Travail Belge qui ne dépassait pas les 2 % à l’échelle nationale se voit aujourd’hui récompensé de son engagement dans la crise, dans sa lutte claire contre les injustices sociales. Dans certaines municipalités, principalement au Sud du pays,le PTB devient le deuxième parti avec 14 % des suffrages. Avec 12 sièges communaux, le PTB+ perce dans l’agglomération liégeoise. Le PTB+ obtient ses premiers élus en région bruxelloise à Molenbeek et à Schaerbeek, et au Hainaut à Mons et à Charleroi.

 

Une opposition constructive, sociale, et forte


A Anvers, ville tombée à l’extrême droite, que Bart De Wever, le patron de la N-Van a réussi à ravir aux socialistes. Le PTB et son score de 8 %, fort de 4 conseillers communaux et 17 conseillers de districts veut se créer une vraie assise sociale dans la plus grande ville flamande et promet la vie dure au futur bourgmestre : « Nous pouvons être contents : il va enfin y avoir un parti à Anvers qui va mener une opposition sociale. Nous allons mener, dans les prochaines années, une opposition constructive, sociale, mais forte face au futur bourgmestre Bart De Wever. Le changement commence à Anvers ; nous devons transformer notre score en une organisation forte et en une pression venant de la base. »

 

Ravi de sa percée, le PTB, dès avant la communication de tous les résultats, a annoncé : « le PTB+ a émergé comme une force qui s’engagera, et au niveau communal et au niveau national, dans une opposition sociale de gauche. »

Communiqué Percée du PTB+ comme force émergente à gauche dans toute la Belgique

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 03:01
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Au Venezuela, les électeurs ont « confisqué » la démocratie

Dimanche 7 octobre, le président vénézuélien Hugo Chávez a été réélu pour la troisième fois, avec 55,14 % des suffrages, contre 44,24 % en faveur de son principal adversaire, M. Henrique Capriles Radonski (1). Le camp « chaviste » progresse d’environ 700 000 voix par rapport à 2006 mais, le nombre d’inscrits ayant augmenté de plus de 3 millions de personnes (pour atteindre 18 903 937 votants), en pourcentage, il régresse de sept points. Il n’en s’agit pas moins d’une nouvelle victoire — large — pour M. Chávez, dans un scrutin (le quinzième depuis son arrivée au pouvoir) décrit comme transparent par tous les observateurs et ayant bénéficié d’une participation de plus de 80 %. Si la population marque ainsi son refus d’un retour de la droite au pouvoir, elle espère sans doute également que la bataille électorale aura aiguillonné le camp du président en l’incitant à s’attaquer plus efficacement aux problèmes, réels, que rencontre la « révolution bolivarienne » : personnalisation du pouvoir, corruption, faiblesse de l’appareil productif, insécurité...

 

Présent sur place lors du vote, l’ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique raconte une campagne qui, comme bien souvent lorsqu’il s’agit du Venezuela, a conduit de nombreux « observateurs » internationaux à s’alarmer de la « dérive dictatoriale » (2) ou « despotique » (3) de M. Chávez plutôt qu’à s’intéresser à ce qui, dans son action, pouvait séduire les électeurs.

 

par Maurice Lemoine, jeudi 11 octobre 2012

Au pouvoir depuis l’élection de décembre 1998, le président Hugo Chávez paraît imbattable : c’est ce qu’affirment tous les sondages depuis le début de la campagne électorale. Certains des instituts les plus connus — Grupo de Investigación Social Siglo XXI (proche du pouvoir), Instituto Venezolano de Datos (IVAD), International Consulting Services, Datanalisis — donnent au chef de l’Etat en quête d’un nouveau mandat entre dix et dix-huit points d’avance sur son principal adversaire Henrique Capriles Radonski.

 

Pourtant, curieusement, alors que le jour du scrutin se rapproche, et que rien ne semble justifier un tel revirement, quelques officines, s’abstenant de révéler la fiche technique et la méthodologie utilisées dans leurs enquêtes, parlent d’« égalité » (Varianzas) ou vont même jusqu’à promettre la victoire au représentant de l’opposition (Institut Hernández Hercón). Dès le 7 août, sans avancer d’éléments tangibles, M. Capriles avait assuré qu’il faisait la course en tête, que son avantage augmentait et qu’il gagnerait la présidentielle avec un écart conséquent.

 

Le camp bolivarien continuant néanmoins à envisager sa permanence au pouvoir, le quotidien d’opposition El Universal, le 25 septembre, sonne le tocsin dans un article signé Yon Goicoechea : « Chávez a des partisans et Capriles en a encore plus. Les effets politiques de l’élection du 7 octobre ne seront pas déterminés par le fait, aujourd’hui connu, que Henrique gagnera cette confrontation. (...) Si le CNE [Conseil national électoral] commet une fraude, ce qui suivra sera horrible. En quelques minutes, les rues du centre de Caracas se rempliront de gens célébrant le triomphe de Chávez. De l’autre côté de la ville, Capriles tiendra une conférence de presse et convoquera les Vénézuéliens dans la rue. En quelques heures, on aura deux masses humaines opposées et radicalisées dans chaque ville du Venezuela. Le 7 octobre sera un défi pour les Forces armées nationales, car la sécurité sera sérieusement compromise. » En clair : comme à l’occasion de chaque scrutin, la droite entonne le grand air de « la fraude ».

 

On se souviendra que le 16 août 2004, au lendemain du référendum révocatoire largement gagné par M. Chávez, le dirigeant d’Action démocratique (AD) Henry Ramos Allup avait contesté ce triomphe et promis d’apporter les preuves de la falsification des résultats. Huit années ont passé. Si M. Ramos Allup a eu l’insigne honneur d’être récemment élu vice-président de l’Internationale socialiste (4), on attend toujours les preuves en question...

Une gauche... de gauche

Quatorze ans de « chavisme » ont profondément transformé le Venezuela. A la différence de ce qui se passait sous les gouvernements précédents, une grande part de la rente pétrolière a été utilisée pour financer la politique sociale. Les humbles (nombreux) qui crient « Viva Chávez ! » se réfèrent sans doute aux millions de personnes qui, chaque jour, accourent dans les différents programmes — Mercal, Pdval, Bicentenario, Farmapatría — où ils peuvent acheter les produits de première nécessité à prix subventionnés. Les jeunes qui s’enthousiasment — « Chávez va gagner ! » — songent d’évidence à la politique d’inclusion et d’éducation menée à tous les niveaux, aux livres et aux ordinateurs (les canaimitas) gratuits qui leur sont distribués. Les vieux qui se vêtent de t-shirts rouges, le font probablement parce que les 200 000 retraités touchant une pension à la fin de la IVe république ont fait des petits et sont devenus 2 300 000 aujourd’hui. Quand les mères de familles parlent avec émotion du « comandante », c’est parce que les différentes « missions » mises en place leur ont donné accès à la santé, c’est parce que deux millions d’entre elles et de leurs proches bénéficient désormais du régime de la sécurité sociale. Que les mal logés prennent parti n’a rien de surprenant non plus : la Grande mission logement Venezuela, certes trop tardivement créée, a bâti des dizaines de milliers d’habitations depuis sa naissance voici dix-huit mois et entend continuer à les multiplier. Depuis leurs coopératives, les paysans aussi lèvent le poing : grâce à la réforme agraire, le pays est passé de 17 160 577 tonnes d’aliments produits en 1998 à 24 686 018 tonnes en 2010, soit une augmentation de 44 % (ce qui n’a rien d’exceptionnel, mais n’en représente pas moins une sérieuse progression). Allons à l’essentiel : malgré les erreurs ou les échecs (en particulier en matière de sécurité), la pauvreté a régressé entre 2002 et 2010, passant de 48,6 % a 27,8 %, tandis que l’extrême pauvreté suivait la même courbe — de 22,2 % a 10,7 % (5). Le Venezuela affiche par ailleurs le niveau d’inégalités le plus faible de la région : l’antithèse du néolibéralisme sauvage qui étrangle les Européens.

Une droite... de gauche aussi 

Face à un tel bilan, aucun opposant ne peut espérer l’emporter en affirmant représenter « la droite » (les souvenirs du passé hantent encore pas mal de Vénézuéliens). C’est donc en homme de « centre gauche », en admirateur du social démocrate espagnol Felipe González ou des chefs d’Etat brésiliens Fernando Henrique Cardoso, Inãcio Lula da Silva et Dilma Roussef que M. Capriles Radonski se lance à l’assaut du « castro-chavisme ». De quoi éclater de rire ! D’ailleurs l’ex-président Lula ne s’y trompe pas qui, dans une vidéo diffusée lors de la cérémonie de clôture du Forum de São Paulo (6), le 6 juillet, à Caracas, appuie sans équivoque M. Chavez : « Ta victoire sera notre victoire. » Dans cette partie du monde, on connaît la trajectoire de M. Capriles Radonski.

 

Issu d’une des familles les plus riches du pays, celui-ci a milité dans l’organisation d’extrême droite Tradition, famille et propriété, fondée par un illuminé brésilien, Plinio Correa de Oliveira, qui prétendait recevoir des messages célestes de la Vierge de Fatima, a frayé avec l’un des deux grands partis traditionnels, le Copei, avant de fonder, avec la droite dure, Primero Justicia (Justice d’abord). Sa participation au coup d’Etat du 11 avril 2002, à l’assaut contre l’ambassade cubaine (le 12 avril) et à la tentative de déstabilisation économique de décembre 2002-janvier 2003 sont ici autant présents dans les esprits que sa carrière de député, puis de maire du quartier chic de Baruta, à Caracas, puis de gouverneur de l’Etat de Miranda depuis 2008. Toutefois, il est jeune, il est beau, il sent bon le renouveau ; le voilà donc de centre gauche. C’est que, entre deux blocs « durs », irréductibles et inconditionnels, de taille presque similaire — celui des partisans de la révolution bolivarienne et celui d’une droite prête à élire n’importe qui pourvu qu’il les « débarrasse de Chávez » —, existe une frange d’indécis, voire de déçus relatifs du « chavisme » qu’il s’agit de faire basculer à droite par le charme d’un discours modéré, exempt de radicalisme et d’agressivité.

Le « paquetazo »

C’est au terme d’une primaire organisée le 12 février par la Mesa de Unidad Democrática (Table d’unité démocratique [MUD] ; coalition d’une vingtaine de partis) que M. Capriles Radonski, choisi par 62,5 % des trois millions de votants, est devenu le candidat unique de l’opposition. Toutefois, cette primaire a laissé quelques traces d’amertume et un malaise certain au sein des vieux partis traditionnels — Copei et AD —, le scrutin ayant été entaché de quelques « anomalies », particulièrement dans l’Etat de Miranda. Après avoir hésité à provoquer une crise, les mécontents sont rentrés dans le rang pour ne pas se suicider politiquement en « cassant » la droite à la veille de l’élection.

 

Mais c’est un problème d’une toute autre ampleur qui va provoquer un mal de tête tout puissant à M. Capriles Radonski. Au sein de son camp, les désertions commencent à se multiplier lorsqu’est révélé le programme commun de gouvernement, un document occulte, élaboré par les conseillers de la MUD et signé par les cinq participants aux primaires. Sans jamais avoir été mentionné, ni par le candidat ni par les dirigeants de l’opposition, ce programme à mettre en application en cas de victoire a tout des hideux plans d’ajustement structurel du passé et remet en cause l’ensemble des acquis de la révolution !

 

Rendu public par le jeune chercheur français Romain Mingus (7), ce « paquetazo » (paquet de mesures) repose sur le triptyque « décentralisation-autonomie-privatisations ». Une décentralisation « qui veut transformer le Venezuela en vingt-trois féodalités ayant la liberté de décider des politiques de santé, d’éducation, d’énergie, d’environnement, de transports, etc. (8» Une autonomie ayant pour objet de refaire de la compagnie pétrolière PDVSA un Etat dans l’Etat, exempté de toute responsabilité sociale, et de la Banque centrale du Venezuela (BCV) une entité échappant au pouvoir politique. Le texte prévoit une élimination des « missions » si chères aux plus pauvres, mais qui représentent « une lourde charge fiscale », la fin des subventions agricoles, le gel des retraites et des augmentations de salaire, l’augmentation progressive des tarifs de l’électricité, de l’eau, du métro, du téléphone et des autres services subventionnés par le gouvernement. Tout est écrit noir sur blanc. Tandis que le député William Ojeda est expulsé de son parti, Un Nuevo Tiempo (Un nouveau temps), pour avoir dénoncé le danger de ce « paquetazo » néolibéral, d’autres dirigeants, comme David de Lima (ex-gouverneur d’Anzoátegui) ou l’avocat constitutionnaliste Hermann Escarrá sautent dans les canots de sauvetage et abandonnent le navire de l’opposition. En revanche, les trois partis membres de l’Internationale socialiste — AD, Podemos et Alianza Bravo Pueblo — ne pipent mot. Quant à M. Capriles Radonski, pris la main dans le pot de confiture, il nie — centre gauche oblige — avoir signé ce document. Sans convaincre personne, évidemment.

La plus grande marche du monde

Le 30 septembre, la bataille se déplace sur le terrain des symboles. Démonstration de force, une très imposante marche de l’opposition emplit en totalité l’Avenue Bolivar (l’équivalent des Champs-Elysées parisiens). Tandis que, dans une atmosphère de kermesse, les vendeurs à la sauvette font leur miel en proposant rafraîchissements, sandwichs et drapeaux vénézuéliens, cette foule de plusieurs centaines de milliers de personnes, de peau majoritairement très blanche, ovationne son candidat et crie ses certitudes : « Chávez, mon ami, il ne te reste plus qu’une semaine ! » ; « Ça se voit, ça se sent, Capriles président ! »

« Je crois que c’est sans aucun doute la plus grande concentration de personnes dans l’histoire de Caracas », leur lance leur candidat, sous les acclamations. Dès le lendemain, les médias privés — qui, d’après certains fantaisistes, n’existent plus ! — s’enthousiasment, relaient et amplifient le message, annonçant qu’après cette manifestation, « la plus importante qu’on ait jamais vue », l’histoire de l’Amérique latine ne sera plus la même. Un discours récurrent, dans la bouche ou sous la plume des mêmes, lors de chaque élection, depuis 2002.

La prise de Caracas

Infatigable (selon l’adjectif repris en boucle par l’ensemble des médias), M. Capriles Radonski a visité en deux mois plus de trois cents villes et villages — « parce qu’il n’y avait jamais mis les pieds ! », gouaillent les chavistes. Le président en exercice, lui, du fait de son état de santé, en a fait beaucoup moins. C’est le 30 juin 2011 qu’il a annoncé au pays avoir été opéré d’une tumeur maligne à l’abdomen et, lorsqu’a commencé la campagne, il terminait son second traitement (une radiothérapie). « Il s’est préservé le plus possible, confie l’un de ses proches, pour pouvoir affronter la durée. » Placé dans une situation très favorable par les résultats visibles de sa politique sociale, il a géré cet avantage sans s’exposer intensément en public — ce qui a fait jaser ceux qui, jusque-là, lui reprochaient une trop grande présence — et en se concentrant sur les priorités.

Le 1er octobre néanmoins, à une semaine du scrutin, il sort de sa réserve et entreprend une dernière ligne droite baptisée « De Sabaneta à Miraflores » (Sabaneta étant son village natal et Miraflores le palais présidentiel). Pour compenser ce qu’il n’a pu faire auparavant, il visite deux ou trois Etats par jour : le 1er octobre, Barinas, Cojedes et Portuguesa ; le 2, Lara et Yaracuy ; le 3, Carabobo et Aragua. Une constante revient dans les discours prononcés par un homme apparemment en forme et qui a retrouvé toute sa pugnacité : « Je veux, pour la prochaine période, donner davantage de pouvoir au peuple, pour que lui-même solutionne ses problèmes » (le 3 octobre, à Valencia). Et aussi : « Nous devons gagner avec une majorité écrasante » (sous entendu : pour donner un signal très fort à la droite de la droite et éviter toute contestation des résultats).

Comme il se doit, la clôture de campagne a lieu à Caracas. A l’évocation de « la plus grande marche du monde » de l’opposition ont répondu des haussements d’épaules narquois : « L’Avenue Bolivar ? On l’a déjà remplie plusieurs fois... On va faire beaucoup mieux ! » Cette fois, on occupera les sept principales avenues du centre de la ville — Urdaneta, Lecuna, Baralt, Universidad, Fuerzas Armadas, México, Bolivar. Objectif annoncé : cinq cent mille militants.

Ce 4 octobre, effectivement, « l’avalanche patriotique » s’abat sur la capitale (impossible à dénombrer avec précision, pas plus d’ailleurs que celles des opposants). Tandis que, dans une atmosphère de kermesse, les (mêmes) camelots font leur miel en vendant rafraîchissements, sandwichs, T-shirts, casquettes et symboles bolivariens, une marée rouge que ne parvient même pas à décourager la pluie diluvienne qui s’abat brutalement pendant deux longues heures « prend Caracas » au sens propre et au sens figuré. L’enthousiasme n’a de pair que la motivation et, sous les formes les plus diverses — affiches, pancartes, calicots, drapeaux, etc. —, tous les ingrédients de la révolution bolivarienne sont présents : le libertador Simón Bolivar, le commandante, Hugo Chávez, ainsi que les « missions » et programmes sociaux. Quand l’imaginaire, la volonté et le concret sont en accord, l’un ne s’ajoute pas aux autres, mais les multiplie. Beaucoup trop d’observateurs octroient toute la dynamique de la « révolution bolivarienne » au seul charisme (bien réel) du leader en reléguant « le peuple » au rôle de simple spectateur, ou, pire encore, de marée aveugle, prisonnière de l’émotionnel et de l’irrationnel. Il n’en est rien. Même si une relation affective étonnante les lie à leur comandante, les Vénézuéliens — ou pour le moins ceux qui jusque-là avaient été niés et oubliés — ont, depuis 1998, à travers une démocratie qui se veut participative, pris leur destin et celui du pays en main. Même si beaucoup reste à faire, nul n’en disconvient, à commencer par le président.

Si ce dernier est aussi populaire, c’est parce qu’il est le premier à critiquer les faiblesses du gouvernement, des députés, ou à prendre ses distances avec les gouverneurs du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) souvent très contestés par les militants. En effet, si personne, dans le camp bolivarien, ne remet en question la volonté politique et la direction du mouvement, beaucoup en critiquent le manque d’efficacité — ce qu’exploite, et c’est normal, l’opposition. Mais, en tout état de cause, le lendemain de la « prise de Caracas », ce type d’analyse politique n’est pas la préoccupation première du quotidien El Universal qui, après avoir porté aux nues la « somptueuse » manifestation de l’opposition, se déchaîne contre celle des bolivariens : « Anarchie et abus de pouvoir ont régné hier dans les rues de Caracas du fait de la fermeture des sept avenues principales durant toute la journée, en raison de l’acte de campagne du président Hugo Chávez, qui s’est converti en un cauchemar pour les caraqueños accourus à leurs postes de travail dans le centre. »

La dernière ligne droite

Dans un entretien accordé à la chaine Venevisión, le 2 octobre, M. Capriles Radonski, nerveux, agité, sourire fabriqué aux lèvres, taille en pièces la gestion du chef de l’Etat sortant. « Il prétend avoir construit vingt nouveaux hôpitaux... On ne sait même pas si c’est vrai ! Il faudrait vérifier... » (à cinq jours du scrutin, il serait en effet temps de se livrer à une enquête aussi compliquée pour découvrir que... c’est vrai !). La veille, il a annoncé que, dès sa prise de pouvoir, il se réunira avec le président cubain Raúl Castro pour revoir les accords qui, en échange de pétrole, permettent au Venezuela de bénéficier de l’assistance de l’île en matière de santé, de sport et d’éducation.

Nul ne l’ignore, le résultat de ce scrutin concerne bien plus que le seul Venezuela. Un retour de la droite au pouvoir à Caracas porterait un coup très dur à la dynamique qui voit l’Amérique latine s’émanciper des politiques impérialistes des Etats-Unis et... de l’Union européenne, et choisir son propre chemin. Les rumeurs de l’ahurissante campagne médiatico-politique qui se déchaîne à l’étranger, en particulier en Espagne et en France, contre le président Chávez, parviennent en effet jusqu’à Caracas et laissent pantois (voir l’encadré). Le « socialisme du XXIe siècle » inquiète décidément beaucoup. Pourtant, le camp du président sortant demeure serein : « On connaît nos forces, nos faiblesses, confie le vice-ministre des affaires étrangères Temir Porras, ainsi quela réalité politique du pays. Malgré tout ce chahut, on va gagner. » 

Dans son dernier entretien accordé, le 5 octobre, à la télévision publique Venezola de Televisión (VTV), depuis le palais présidentiel de Miraflores, M. Chávez, après avoir admis que « l’une des principales failles de la révolution bolivarienne est le manque de suivi » des réformes, et qu’il entend y remédier, précise que jamais il ne renoncera à la bannière du socialisme. Un socialisme rénové, reposant sur une souveraineté définitive, irréversible, sur l’exploitation des ressources naturelles, la consolidation de la doctrine militaire (9), l’approfondissement de la démocratie, la participation populaire, une politique d’industrialisation reposant sur une économie mixte, avec un secteur privé national et transnational, mais sous le contrôle de l’Etat — c’est-à-dire, s’esclaffe M. Porras, « que le mythe du castro-communisme autocratique s’effondre totalement ».

Pourtant, les observateurs supputent, s’interrogent, se grattent le front. La campagne médiatique internationale, avec ses formules toutes faites — « populisme », « autoritarisme », « désastre économique », « fraude possible », « confiscation de la démocratie » — recoupe de trop près les éléments de langage de l’opposition (un véritable copier-coller) pour que ne s’installe pas une certaine appréhension. Certes, le 15 septembre, l’argentin Carlos Álvarez, chef de la Mission d’observation électorale de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) (10), a déclaré : « Il est intéressant de souligner un élément que très peu connaissent, je parle surtout de ceux qui analysent la réalité depuis la désinformation ou les préjugés, c’est que le Venezuela possède aujourd’hui un des systèmes électoraux les plus vigoureux et les plus avancés technologiquement de l’Amérique Latine, ce qui garantit la transparence, le contrôle et la surveillance du scrutin (11). » Certes, le 5 octobre, il persiste, signe, et (message subliminal à destination de l’Union européenne et des Etats-Unis) précise que cette confrontation électorale offre l’occasion de démontrer que les pays de la région sont capables d’organiser et de garantir la transparence des élections. La semaine précédente, l’ancien président américain James Carter, dirigeant du centre éponyme, a déclaré : « En réalité, sur les quatre-vingt-douze élections dont nous avons surveillé le déroulement, je dirais que le processus électoral du Venezuela est le meilleur du monde. (12»

Il n’en demeure pas moins que, à l’instar de Rafael Poleo, directeur du quotidien El Nuevo País, qui écrit « ignorer que le gouvernement prépare une fraude est une idiotie (13) », l’opposition ne cesse de mettre en cause l’impartialité du CNE et M. Capriles Radonski, chaque fois qu’on le lui demande, se refuse à préciser si, dans l’hypothèse où ils lui seraient défavorables, il acceptera les résultats. De quoi provoquer, dans ce pays qui a déjà connu un coup d’Etat (manqué) et une tentative de déstabilisation économique (également ratée, mais dévastatrice pour le pays) l’émergence d’une inquiétude. Nul ne doute que, si au jour J, leurs dirigeants claquent dans leurs doigts, les électeurs de droite, bombardés depuis des mois par la thèse de la manipulation du vote, mis en condition, et donc convaincus, descendront dans la rue. Le lendemain du scrutin, « si Chávez gagne », Caracas s’éveillera-t-elle dans les lumières bleues des gyrophares et la furie des émeutiers ?

L’entourage du président n’en demeure pas moins serein. Séquelle des primaires, il existe une certaine dissidence au sein de l’opposition. Des éléments de la vieille sociale démocratie, quelques démocrates chrétiens, des dirigeants d’Un Nuevo Tiempo qui ont intégré l’idée de la défaite, savent que M . Capriles Radonski sera battu et qui, par ailleurs, haïssent les « princes caraqueños » qu’il représente, ont discrètement fait savoir qu’ils accepteraient le verdict des urnes. Que M. Capriles perde ! Eux attendent le 8 octobre pour commencer à reconstruire l’opposition selon leurs vues. D’autre part, les déclarations d’Unasur et des observateurs indépendants ne laissent guère d’espace pour dénoncer une fraude avec un minimum de crédibilité. Qu’on y rajoute que tous les dirigeants de droite ne sont pas partants pour se lancer dans une « aventure » insurrectionnelle, à l’image de celles qui ont déjà échoué : pour les bolivariens, si M. Chávez gagne avec une avance suffisante, « l’affaire est pliée ».

Un certain 7 octobre

Très tôt — « comme l’a dit notre comandante » — bien avant l’ouverture du scrutin, des files interminables s’étirent devant les bureaux de vote des quartiers populaires. Aucune angoisse, on discute, on s’amuse — « C’est un jour important ! » — « Important ? N’exagère pas ! Le jour important c’est le 11... Le championnat de baseball recommence ! » —, on s’installe avec parapluies (pour se protéger... du soleil) chaises pliantes et provisions car, vu l’affluence exceptionnelle, l’attente sera longue (80,9 % de participation).

Même si elle n’en fait pas un usage intensif et permanent, l’espèce humaine se caractérise par une certaine rationalité : lorsque, à 22 h 05, la présidente du CNE Tibisay Lucena annonce la victoire de M. Chávez, son adversaire reconnaît immédiatement son échec. Avec 54,42 % des voix et quasiment dix points d’avance sur le candidat de l’opposition (44,97 %), le président en exercice repart pour un nouveau de mandat de six ans.

La défaite a au moins trois visages : celui de la droite vénézuélienne et latino-américaine ; celui des Etats-Unis ; celui des médias dominants nationaux et internationaux, qui vont devoir se contorsionner pour expliquer à leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs comment celui qu’ils ont présenté comme un caudillo populiste, inefficace, archaïque et autoritaire, l’a une nouvelle fois emporté. On peut leur faire confiance pour trouver une explication — du genre : « Au Venezuela, les électeurs ont confisqué la démocratie ».

Campagne électorale à Paris

Le 1er octobre, la revue Building et l’association Dialogo por Venezuela, Justicia y Democracia organisaient à Paris une conférence consacrée aux « Enjeux des élections présidentielles au Venezuela ». Invités à s’exprimer, la chercheuse Renée Fregosi (membre de l’Internationale socialiste), la sociologue Mercedes Vivas, le chroniqueur d’Europe 1 Alexandre Adler (14) et le député européen d’Europe-Ecologie-Les Verts Daniel Cohn-Bendit (dans l’impossibilité de se déplacer, ce dernier avait enregistré un message vidéo « pour dire tout le mal qu[‘il] pense de Chávez »). Au fil de leurs exposés — qui présentaient le Venezuela comme une dictature (bien que « pas classique ») et M. Chávez comme un personnage « grotesque » et « dégoûtant » —, les intervenants insistèrent sur l’angoisse qui les travaillait (et dont l’exposé semblait fournir sa véritable raison d’être à la soirée) : la probabilité d’une guerre civile déclenchée par le camp chaviste en cas de victoire de M. Capriles. Près d’une heure et demie et quatre interventions plus tard, le clou n’avait semble-t-il pas été suffisamment enfoncé. Une personne visiblement proche des organisateurs se leva donc, depuis la salle, pour poser la question qui lui brûlait les lèvres : « A-t-on envisagé le fait que le Venezuela puisse sombrer dans un guerre civile si M. Capriles l’emportait ? » Réaction du modérateur de la soirée : « Voilà une question très intéressante ! »

R.L.

(1) Chiffres alors que 97,65 % des votes avaient été décomptés. Mme Reina Sequera obtient 0,47 % des suffrages, M. Luis Reyes 0,05 %, Mme Maria Bolivar 0,04 % et M. Orlando Chirino 0,02 %.

(2) Lire Renaud Lambert, «  Législatives au Venezuela, une défaite à l’envers  », La valise diplomatique, 1er octobre 2010.

(3) Parfois au prix d’erreurs factuelles grossières, comme au journal télévisé de France 2, le 3 octobre 2012 : lire Nils Solari, «  Venezuela : France 2 se plante et se corrige… un peu  », 11 octobre 2012, Acrimed.org.

(4) Lire Maurice Lemoine, «  Internationale socialiste ou les Pieds Nickelés en Amérique latine  », Le Monde diplomatique, janvier 2012.

(5) Commission économique pour l’Amérique latine (Cepal), «  Panorama Social de América Latina 2011  », Santiago (Chili), 2012.

(6) Organisation regroupant toute la gauche latino-américaine.

(7) Romain Mingus, «  El Nuevo Paquetazo  » (PDF).

(8) Ibid.

(9) La doctrine militaire vénézuélienne repose sur la préparation à une guerre asymétrique pour repousser une éventuelle agression.

(10) Organisation qui rassemble les douze pays de l’Amérique du Sud.

(12) «  Carter affirme que le processus électoral du Venezuela est le “meilleur du monde”  », Business Wire, Agence France Presse, 22 septembre 2012.

(13) El Nuevo Herald, Miami, 7 août 2012.

(14) Lire Mathias Reymond, «  Alexandre Adler, portrait d’un omniscient  », Le Monde diplomatique, juin 2006.

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BRUNO FORNACIARI

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