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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 07:31

Commission d’enquête sur le coût réel de l’électricité : les communistes n’approuvent pas

Le fil rouge du rapport est que le coût réel de l’électricité est sous-estimé et qu’il doit augmenter !

 

Dans le rapport de la commission d'enquête du Sénat, l’augmentation préconisée des coûts est évoquée comme une fatalité sans aucune remise en cause : ni le surcoût induit par la rémunération de l’actionnariat (2,4 milliards de dividendes pour EDF en 2011), ni même les coûts inhérents à la libéralisation du secteur et ses conséquences notamment ceux des déstructurations des entreprises.

 

Ce rapport affirme que le coût de la filière nucléaire est plus élevé qu’on le dit. Or, à aucun moment n’est pris en compte dans ce rapport une évaluation du coût de la loi NOME qui oblige EDF à vendre ¼ de la production nucléaire de ses centrales, lesquelles ont été construites grâce à des emprunts souscrits par EDF, garantis par l’Etat et remboursés par la vente de l’électricité et donc par les usagers. De plus, cette loi va faire disparaître les tarifs réglementés pour les industriels d’ici 2015 risquant d’entraîner de nouvelles délocalisations et pertes d’emplois.

 

Des chiffres différents sont évoqués tant dans le volet nucléaire que dans les autres composantes de la production d’électricité. Pour le seul coût du MWh nucléaire, sont évoqués : 38€ (prix actuel), 42€ (prix loi NOME), 54€ (coût complet donnés par la cour des comptes avec des hypothèses pessimistes) ou encore 75€. Ce rapport part uniquement du prix de l’électricité pour, semble-t-il, justifier les choix énergétiques de demain. Rien d’étonnant lorsqu’on lit les conclusions du rapporteur qui prône un scénario de sobriété énergétique qui consiste à sortir du nucléaire le plus rapidement possible... Un état des prix des autres grandes ressources énergétiques : charbon, pétrole, gaz (85% de la consommation mondiale ; 52% de la consommation française) est nécessaire.

 

Le PCF recommande que soit effectué un bilan, au niveau national et européen, du processus de déréglementation du secteur énergétique, pour toutes les énergies. Ce bilan est nécessaire, dans le débat public et sur l’ensemble de la politique énergétique qui s’ouvrira à l’automne.

 

Le PCF est favorable au développement des diverses énergies renouvelables. Il considère que ce développement doit se faire par la promotion de filières industrielles nationales. Pour la production d’électricité, la subvention du développement des unités utilisant les énergies renouvelables via les tarifs de rachat des MWh produits, a montré ses effets pervers : effets d’aubaines dont profitent des affairistes sans scrupules en important du matériel et hausses incessantes de la facture des usagers via la CSPE (Contribution du service public de l’électricité).

 

La maîtrise de la consommation ne doit pas passer par un rationnement par l’argent. Il est plus qu’urgent et nécessaire en termes d’efficacité énergétique de mettre en place un programme de grande ampleur d’amélioration de l’isolation thermique de tous les logements.


Certes, les besoins d’investissements sont considérables. Cela suppose de s’inscrire dans le développement d’une politique industrielle sur la durée a contrario de celle des marchés financiers qui exigent un retour sur investissement à court terme.


Il faut renouer avec les valeurs du service public par la mise en place d’un pôle public, outil de coopération des acteurs du secteur de l’énergie au service de l’intérêt général.


L’électricité ne peut pas être considérée comme une simple marchandise mais comme un bien de première nécessité.

Enfin, le PCF considère que notre électricité demeure parmi les moins chères d’Europe. Elle constitue un véritable atout industriel permettant un développement économique favorable à l’emploi qu’il faut sauvegarder. Le maintien d’une électricité abordable est un facteur de justice sociale.

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 08:37

 

 

Le gouvernement a annoncé une baisse provisoire des taxes sur le carburants pour lutter contre la flambée des prix.

Mais combien rapportent exactement ces taxes à l'Etat ? Planet.fr vous dit tout.

 

Jean-Marc Ayrault a annoncé mercredi que le gouvernement allait diminuer les taxes liées au carburant afin de contrer la flambée des prix à la pompe. Ces taxes représentent pas moins de la moitié à deux tiers du prix de votre plein ! Elle constitue donc une grande source d'argent pour l'Etat...

 

La DGEC (Direction générale de l'énergie et du climat) estime que pour l'année 2010, ces taxes représentaient plus de 60% du prix de l'essence. Dans le détail, elles constituent 61,4% du prix du Sans plomb 95 et 60,3% du prix du Sans plomb 98. Pour le gazole, les taxes représentent 53,7% de la note. Ces dernières années, les taxes ont eu tendance à diminuer : un mécanisme les réduit automatiquement quand le prix du pétrole brut augmente.

 

 

En 2010, les taxes sur le carburant auraient rapporté pas moins de 34 milliards d'euros, soit plus de 10% de la totalité des recettes fiscales. Les taxes liées au carburant sont au nombre de deux : la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) et la TVA.

 

Quatrième source de recettes de l'Etat


Cette TICPE représente plus de 60 centimes d'euro pour chaque litre d'essence, et environ 40 centimes d'euro par litre de gazole. Une partie des recettes de la TICPE est ensuite redistribuée aux départements et aux régions. En 2010, la TICPE a permis d'engranger 23,9 milliards d'euros, la plaçant à la quatrième place des sources de recettes fiscales de l'Etat, après la TVA, l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés. Sur les 23,9 milliards d'euros, l'Etat en a récupéré directement 14,2, 6 milliards ont été redistribués aux départements, et presque 4 milliards sont revenus aux régions.

 

Mais beaucoup de secteurs bénéficient d'avantages à ce niveau-là. Ainsi, les transports en commun, les transports routiers, les taxis, les compagnies aériennes, les pêcheurs, le transport fluvial et l'agriculture profitent de réductions, voire d'exemptions de taxes. Et alors que le carburant est normalement soumis à une TVA au taux normal de 19,6%, ce n'est pas le cas pour les marins-pêcheurs et la Corse qui jouissent d'un taux réduit.

 

© PHILIPPE HUGUEN / AFP

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 10:51

Politique - le 1 Août 2012

parlement

Budget 2012. Les principales mesures
  • 1. Heures sup : la fin du miroir aux alouettes, 
mais la question du pouvoir d’achat demeure

La mesure emblématique du sarkozysme, déclinaison du « travailler plus pour gagner plus », n’est plus. Les députés ayant mis fin au dispositif d’allégement fiscal des heures supplémentaires. À compter du 1er septembre, les réductions de cotisations sociales sur les heures supplémentaires et complémentaires seront supprimées pour les entreprises de 20 salariés et plus. Les entreprises de moins de 
20 salariés conservent une réduction de cotisation sur la part patronale uniquement. Selon Éric Heyer, économiste à l’OFCE, la réforme permettra de créer ou de sauvegarder 17 900 emplois jusqu’en 2014. De même qu’elle entraînera une économie de 2,6 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales et un surplus de recettes fiscales de 1,3 milliard d’euros au travers de l’impôt sur le revenu. La droite s’insurge, accusant le gouvernement de d’entamer le pouvoir d’achat des ménages, en s’appuyant sur une étude publiée en mars, qui estime qu’en moyenne, l’État privera 9 millions de salariés d’une manne. Or, pour une majorité d’entre eux, le gain pour 2009 s’est situé à moins de 350 euros, soit 29 euros par mois. Et en moyenne, le revenu disponible des ménages a progressé de 0,3 %. De plus, le dispositif n’intéresse que les seuls foyers imposables et accroît les inégalités, note l’étude. Les entreprises, elles, bénéficiaient d’un cadeau de plusieurs milliards d’euros ! Cela étant, la hausse du pouvoir d’achat est un véritable défi pour la gauche et ce n’est pas le minimaliste coup de pouce de 0,6 % sur le Smic qui ouvre la voie au changement.

  • 2. La TVA antisociale qui devait ponctionner les ménages de 13,2 milliards d’euros annulée

Exit la TVA dite sociale décidée par l’ancienne majorité à l’initiative de Nicolas Sarkozy ! Le Parlement l’a annulée. 13,2 milliards d’euros devaient ainsi passer chaque année du budget des familles aux comptes d’exploitation des entreprises. À partir du 1er octobre prochain, les cotisations familiales payées par les employeurs devaient être supprimées pour les salaires entre 1,6 et 2,1 fois le Smic, et allégées, de manière dégressive, entre 2,1 et 2,4 fois le Smic. En compensation, le taux normal de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) devait passer de 19,6 % à 21,2 %. Sous le prétexte de faire contribuer les importations au financement de la protection sociale et de permettre aux entreprises françaises d’être plus compétitives vis-à-vis de la concurrence en baissant les charges patronales, cette hausse de la TVA aurait certes permis de relever les marges de certains groupes mais elle aurait surtout contribué à casser la consommation des ménages et la croissance. Les prélèvements publics sur les entreprises, dès lors qu’ils visent à financer des dépenses utiles telles que l’éducation, la santé, la formation, la recherche... qui assurent le développement humain, loin de handicaper l’économie, contribuent à la rendre plus efficace. Mieux vaut réduire le poids des prélèvements ­financiers (intérêts, dividendes).

  • 3. Moins d’avantages à l’héritage, pour moins de persistance des inégalités de richesse

Le rétablissement à 100 000 euros par enfant de l’abattement sur les droits de succession, contre 159 000 auparavant, est destiné, selon les mots du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, à « instaurer une fiscalité du patrimoine plus équitable. (...) Il ne serait pas raisonnable de maintenir des avantages fiscaux qui favorisent la transmission intergénérationnelle des inégalités de richesse ». Cette mesure destinée à « favoriser le mérite et non la rente », selon le député PS Pierre-Alain Muet, doit rapporter 140 millions d’euros. « 150 000 euros, c’est le prix d’un petit deux-pièces », a évoqué lors du débat le député Francis Delattre (UMP). « Dans la vraie vie, les personnes en capacité de faire de telles donations ne font pas partie des plus démunies », a rétorqué au Sénat le président du groupe écologiste, Jean-Vincent Placé. La majorité sénatoriale a par ailleurs renoncé, à la demande du gouvernement, à étendre ce durcissement de taxation aux successions indirectes (frères et sœurs, neveux et nièces). Entrée en vigueur pour les successions ouvertes et les donations consenties après la promulgation du budget rectificatif, en août.

  • 4. Des mécanismes pour dissuader les parachutes dorés et les retraites chapeaux

« La boîte a coulé, mais pouce, on va se la couler douce. La pilule, on va… se la dorer. J’ai le parachute... chut ! doré. » C’était en 2008, Alain Souchon s’insurgeait à sa manière contre la crise financière qui frappait fort avec, à la clé, fermetures d’usines, licenciements en masse... et à l’autre bout, les incapables aux manettes à qui l’on faisait des ponts d’or. Une injustice que le Parlement vient de corriger, sans toutefois la supprimer, en relevant les taxes. Dorénavant, les contribuables bénéficiant de parachutes dorés et autres retraites chapeaux devront s’acquitter de la CSG, de la CRDS et des cotisations de Sécurité sociale si leur montant dépasse 363 720 euros, contre 1,09 million d’euros actuellement. Retenu aussi l’amendement déposé par la sénatrice communiste Annie David qui vise à relever les « taux de contribution des employeurs au financement de solidarité sur les retraites dites chapeau » afin de créer des mécanismes « déincitatifs ». Dans le détail, la contribution des employeurs sur les rentes liquidées après le 1er janvier 2001 passera de 16 % à 32 %, puis celles liquidées à l’avenir passera de 12 % à 24 % et de 24 % à 48 %. Enfin, la contribution additionnelle des employeurs sur les retraites chapeaux les plus élevées, de plus de 291 000 euros par an s’élèvera à 50 % contre 30 %.   

  • 5. La contribution exceptionnelle sur les fortunes, un impôt au rendement historique

« Un effort rude demandé à ceux qui le peuvent. » Voilà comment Jérôme ­Cahuzac, ­ministre délégué chargé du Budget, a présenté la « contribution exceptionnelle » que les redevables de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) devront acquitter avant l’automne. Un prélude à la vraie réforme de l’ISF, annoncée par le chef de l’État pour 2013, dont le seuil d’entrée est passé de 800 000 euros à 1,3 million d’euros sous Sarkozy. Un peu moins de 300 000 contribuables sont concernés par cette nouvelle contribution, dont le coût est progressif et se calcule à partir du montant du patrimoine visé : celle-ci touchera ainsi surtout les 30 000 foyers possédant plus de 4 millions d’euros. La contribution s’échelonne sur six tranches d’impôt successives, à partir d’un barème qui va de 0,55 % d’imposition sur le patrimoine à 1,80 % pour les plus grosses fortunes. Une nouvelle contribution qui devrait rapporter gros à l’État, puisqu’elle devrait financer 2,3 milliards d’euros sur les 7,2 milliards de hausses d’impôts supplémentaires attendues de la loi de finances rectificative. Au final, l’imposition sur la fortune (ISF et contribution confondus) devrait rapporter 4,8 milliards d’euros en 2012, ce qui aura « des conséquences historiques », selon le rapporteur général du ­Budget à ­l’Assemblée nationale, Christian ­Eckert (PS) : jamais cet impôt n’aura rapporté autant. L’UMP a déjà prévenu qu’elle intenterait un recours devant le Conseil constitutionnel, contestant le caractère « provisoire » de cette contribution. Selon la droite, celle-ci vient en effet « en préfiguration de ce que sera l’ISF à l’avenir ».     

  • 6. La hausse de la taxe sur les logements vides, une mesure à visée budgétaire et sociale

L’augmentation de la taxe sur les logements vacants (TLV) est le fruit d’un amendement ­proposé par le groupe des sénateurs du Rassemblement ­démocratique et social européen (RDSE), et avalisé, lundi, en commission mixte paritaire (CMP). La TLV, instaurée en 1995, vise les propriétaires de logements inoccupés depuis au moins deux ans et situés dans des communes intégrées dans des zones d’urbanisation de plus de 200 000 habitants. Ces communes doivent être marquées par une forte demande de logements, au détriment des personnes à revenu modeste ou défavorisées. Huit agglomérations sont ainsi concernées par cette taxe : Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nice et Cannes-Grasse-Antibes. Le taux de celle-ci, constituée par la valeur locative du logement mentionné, est désormais fixé à « 12,5 % la première année d’imposition, 15 % la deuxième année et 20 % à compter de la troisième année », selon l’amendement. Auparavant, les différents taux étaient respectivement de 10 %, 12,5 % et 15 %. Selon les auteurs du texte, cette majoration « répond à un double objectif de rendement fiscal et de lutte contre la pénurie de logements qui frappe ­durement notre pays ». En effet, pour la sénatrice PS Frédérique Massat, « en France, sont recensés 2,2 millions de logements vacants. Parfois insalubres, ils sont quasiment abandonnés par leurs propriétaires pour des raisons diverses, mais ­manquent cruellement sur le marché du logement locatif ou en accession à la propriété ».

Pierre Ivorra, Clotilde Mathieu, Sébastien Reynaud 
et Lionel Venturini

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 23:10
Notes
La stratégie Diafoirus à la Cour des comptes

Note critique sur le rapport de la Cour des comptes, co-signée par Philippe Légé, Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

Le monde capitaliste connaît sa plus grande crise depuis les années 1930. Le néolibéralisme, le régime de politique économique (finance libéralisée, mondialisation commerciale, austérité salariale, etc..) qui s’est progressivement imposé à partir de la fin des années 1970 et du début des années 1980, est clairement responsable de la déflagration ouverte en 2007. Pourtant, depuis 2010, en Europe tout particulièrement, les néolibéraux réussissent un véritable tour de force : ils prennent prétexte de l’une des conséquences directes de la crise de leur modèle, le gonflement des déficits et dettes publics, pour imposer une fuite en avant vers davantage d'austérité.
Au lieu de prendre les déficits publics pour ce qu’ils sont – une conséquence de la crise – ils les présentent comme la cause de tous les maux. A la façon du funeste médecin de Molière, ils préconisent la saignée : l’austérité généralisée. Cette austérité tant budgétaire que salariale a déjà plongé la zone euro dans la récession et menace d’y entraîner le monde. La récession n’engendre pas seulement contraction du pouvoir d’achat, explosion du chômage et de la pauvreté. Elle entraîne simultanément une chute des recettes fiscales, de sorte que les déficits et la dette publics eux-mêmes ne se réduisent pas, ce qui est « gagné » d’un côté (par la réduction des dépenses) étant perdu de l’autre (par la chute des recettes). Qu’importe : puisqu’ils ne se réduisent pas, il conviendrait d’aller encore plus loin dans la saignée.
Le résultat de cette politique est accablant : après la grande récession de 2008-2009, puis deux années de reprise poussive, l’Europe replonge dans une nouvelle récession. Faut-il donc poursuivre et même durcir cette politique alors que de toute évidence elle ne fonctionne pas, même pour réduire les déficits ? C’est ce que préconise le nouveau rapport de la Cour des comptes paru en juillet 2012.
La présente note se propose de contredire l’argumentation de la Cour en pointant ses impasses néolibérales. En premier lieu, il convient d’insister sur quelques points de méthode.

1. Points de méthode.

Le rôle traditionnel de la Cour est de vérifier la fiabilité et la sincérité des comptes publics – mission qu’elle assume avec rigueur et dont il n’est pas question ici de contester la qualité – en ayant le souci, pour reprendre ses propres termes, de l’indépendance, de la contradiction et de la collégialité des points de vue. La Cour des comptes doit respecter scrupuleusement le Code des juridictions financières, lequel définit précisément ses missions. Dans son article L111-2, ce Code stipule : « La Cour des comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances ». La Cour a vocation à contrôler l’usage des deniers publics.
Depuis plusieurs années – l’inflexion en ce sens ayant été donnée avec l’accession de Philippe Seguin à sa Présidence en 2004 – elle a cependant étendu son champ d’intervention : elle ne se contente pas de vérifier les comptes publics, mais entend conseiller le gouvernement dans la conduite de la politique économique. Cette extension de son champ d’intervention a sans aucun doute ses justifications, même si l’on peut s’interroger sur le point de savoir si elle est correctement maitrisée. Quoiqu’il en soit, et c’est le premier point de méthode, une chose devrait aller de soi : dès lors qu’elle entre dans le champ des recommandations de politiques économiques, la Cour se doit de renforcer la contradiction et la collégialité des points de vue.
Le point de vue néolibéral en économie, s’il est dominant, n’est en effet pas le seul. Le débat existe chez les économistes – en France comme ailleurs et notamment aux Etats-Unis – sur l’analyse qu’il convient de faire, par exemple, des racines de la crise, mais aussi du creusement des déficits et de la dette publics et des solutions à y apporter. Pour ne citer que cet exemple, le 27 juin 2012, quelques jours avant la publication du rapport de la Cour des comptes, deux économistes de renom, Paul Krugman et Richard Layard, ont lancé un Manifeste international Pour le retour à la raison économique (cf. annexe), où l’on trouve des arguments totalement opposés à ceux que la Cour retient.
Depuis plusieurs années, les rapports généraux de la Cour – ceux portant sur La situation et l’évolution de la dépense publique en particulier – retiennent une optique théorique unique, sans présenter les autres, pour formuler des préconisations ouvertement néolibérales et cela sur un mode qu’il faut bien qualifier d’autoritaire puisque ces préconisations sont présentées comme ne pouvant souffrir la discussion. A sa décharge – mais est-ce vraiment une excuse ? –, il convient de noter qu’elle n’est pas la seule institution à subir ce type de dérive. La plupart des rapports et documents officiels – en particulier ceux émanant de Bercy – ont exactement le même tropisme néolibéral.
Après la crise historique amorcée en 2007, est-il encore admissible qu’un unique point de vue ait droit de cité dans les rapports publics ?
Le deuxième point de méthode renvoie à la responsabilité du nouveau gouvernement. Le contenu du rapport de la Cour est éminemment critiquable comme on va le voir. La Cour n’est cependant pas, loin s’en faut, seule en cause. Le nouveau gouvernement porte une large part de responsabilité quant au contenu de son rapport. Ce dernier répond en effet à une demande du nouveau gouvernement. Or dans sa lettre de mission, celui-ci orientait considérablement le travail de la Cour : « l’objectif est d’évaluer la situation actuelle des finances publiques et les risques qui pèsent aujourd’hui sur la réalisation des objectifs de finances publiques pour 2012 et 2013 contenus dans les lois de finances et de financement de la sécurité sociale ». En clair, le nouveau gouvernement demandait à la Cour de réaliser son travail en reprenant les objectifs des lois de financement déjà votées sous le précédent gouvernement (dont le fameux 3 % de déficit public en 2013).
On peut ici préciser le propos : depuis de longues années, les gouvernements ont pris l’habitude de confier à d’autres qu’à lui-même (des comités d’experts, des institutions indépendantes, la commission européenne, etc.) le soin de formuler, et partant, d’endosser la responsabilité de sa politique, pour mieux l’imposer à tous et en particulier aux représentants élus du peuple que sont les parlementaires. Le Parlement est ainsi réduit à une chambre d’enregistrement de décisions supposées indiscutables. La lettre de mission du nouveau gouvernement ne déroge malheureusement pas à cette règle.

Le troisième point de méthode porte sur le contexte politique très particulier dans lequel intervient la publication du rapport. Un nouveau Président de la République et un nouveau Parlement viennent d’être élus à la faveur du suffrage universel, autour du mot d’ordre « Le changement, c’est maintenant ». L’espoir est évidemment immense, en France, mais aussi en Europe. La nouvelle majorité, les élections présidentielles et législatives à peine passées, doit-elle immédiatement renier cet espoir en optant pour l’austérité généralisée ? C’est ce que préconise le rapport de la Cour, à la demande même du gouvernement. De nombreux rapports officiels, avant celui-ci, disaient exactement la même chose. Mais ce rapport de la Cour est le premier rapport substantiel à être publié dans le nouveau contexte créé par les élections.
Nous ne nous résignons pas, pour notre part, à ce que les attentes populaires soient déçues. Et c’est pourquoi nous avons décidé de nous attarder, même si à bien des égards les arguments qu’il avance ne sont guère nouveaux, sur ce rapport.


 

FICHIER(S) ATTACHÉ(S): 

application-pdf.pngNote atterrée sur le rapport de la Cour des comptes, juillet 2012.p

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 23:58

 

PSA/Montebourg : « Un moratoire sur les restructurations engagées »

Le CCE de PSA a permis, grâce à la mobilisation des salariés et à l'unanimité des syndicats, de bloquer le déclenchement du plan de licenciements.


Un expert est nommé, du temps est gagné mais les intentions de la direction n'ont pas varié d'un iota. C'est maintenant la mobilisation qui pourra faire reculer la direction. Le point marqué ce matin doit être mis à profit pour faire la clarté sur les mensonges des actionnaires.

 

Malheureusement, dans ce moment décisif, les salariés n'ont pas pu compter sur l'appui du gouvernement.

 

Le plan d'aide d'Arnaud Montebourg aux voitures électriques et hybrides est à côté du problème posé.

 

Il élude la question qui fâche : les garanties d'une pérennisation de la production automobile et de ses investissements en France. Le bavardage de Michel Sapin sur le dialogue social n'était en rien à la mesure de la gravité des décision de PSA.

 

Le PCF renouvelle son soutien aux salariés de PSA et de toute la filière automobile.

 

Il exige un moratoire sur les restructurations engagées et amplifiera son combat pour des mesures anti licenciements réelles, de nouveaux droits pour les salariés et une stratégie industrielle globale.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 22:31

Social-Eco - le 27 Juillet 2012

Les délocalisations du STIF posent la question de l’attribution des marchés publics

Alors que le Syndicat des Transports d’Île de France (STIF) va délocaliser deux centres d’appels vers le Maroc, le sénateur socialiste Luc Carvounas demande la « refonte générale » du code régissant l’attribution des marchés publics. La règlementation impose d’accorder tout marché au mieux disant, ce qui peut désavantager les entreprises françaises. Problème : les directives européennes risquent d’empêcher toute réforme allant vers plus de protectionnisme.


Le sénateur-maire d’Alfortville, Luc Carvounas, réclame ce vendredi une « refonte générale du code des marchés publics » après que le STIF a attribué, au terme d’un appel d’offre classique, une partie de ses services de relations client à un sous-traitant marocain. Cela provoque la délocalisation pour 2013 de deux centres d’appels jusque là situés dans l’hexagone, mais Luc Carvounas explique que le Syndicat n’avait pas le choix : il a dû choisir, « conformément à la règlementation, l’offre la plus avantageuse économiquement ».

 

La loi empêche de privilégier les entreprises françaises


Les règles, issues des directives européennes, imposent en effet d’attribuer tout marché public au prétendant le moins coûteux, ce qui empêche les pouvoirs publics de privilégier les entreprises nationales. Cela peut aboutir à des délocalisations involontaires, comme l’illustre aujourd’hui l’affaire du STIF, et pose donc la question de la réforme des mécanismes d’attribution : Jean-Paul Huchon, président du Syndicat, écrit dans un courrier adressé au Ministre du Redressement productif son souhait de lancer « une véritable réflexion à ce sujet » qu’il qualifie « d’importance », et le sénateur Luc Carvounas émet ce vendredi les premières idées.

 

Un protectionnisme sur le modèle américain ?


Il demande une « refonte générale » de la règlementation en vigueur, afin de pouvoir « assumer pleinement d’avantager nos entreprises ». Prenant l’exemple du modèle américain, qui impose par le biais du Buy American Act (une loi fédérale de 1933) que « toutes les marchandises destinées à l'usage public doivent être produites aux Etats-Unis », il souhaite que des dispositions similaires puissent être prises en France pour garantir l’attribution des marchés publics à des entreprises françaises en priorité.

 

L’obstacle des règlementations européennes


Mais une telle réforme pourrait s’avérer impossible à mettre en œuvre en raison des règlementations européennes qui régissent le sujet, auxquelles le droit français doit se plier. Si François Hollande a exhorté aujourd’hui les responsables publics à « faire autant qu’il est possible prévaloir le travail en France » à chaque fois qu’ils en ont la possibilité, il a clairement rappelé qu’ « il y a aussi des contraintes qui existent au plan européen et qui doivent être respectées ».

« Je ne suis pas favorable à ce que nous entrions dans une surenchère protectionniste », a-t-il ajouté, exprimant ainsi son hostilité à l’idée d’une réforme allant dans le sens prôné par Luc Carvounas.

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 15:02

Social-Eco - le 25 Juillet 2012

Est-il encore possible de promouvoir Un « made in france » automobile ?

À partir de l’industrie automobile, un autre modèle de développement

Une tribune de Gabriel Colletis, universitaire, spécialiste des questions industrielles.

 

«Ils (les constructeurs français) produisent trop en France, ce qui leur coûte trop cher », aurait tranché un analyste financier à propos des difficultés de PSA et de Renault.

Il est remarquable de constater la quasi-unanimité avec laquelle les experts et autres analystes s’accordent sur le diagnostic des difficultés de PSA et celles de l’industrie automobile française en général : le groupe Peugeot Citroën serait trop français et aurait eu le grand tort d’avoir maintenu plus de la moitié de sa capacité de production dans l’Hexagone. Or, la France serait le pays des trente-cinq heures (avec l’Allemagne…), celui dont le coût de la main-d’œuvre et le manque de flexibilité empêcheraient de rester compétitif.

La cause est donc entendue : le salut passe par l’international et, s’il en est encore temps, un « choc de compétitivité » pour tenter de sauver ce qui reste de l’industrie française. Et si le diagnostic était tout simplement faux, fondé sur des bases approximatives, voire erronées ?

 

L’internationalisation marquée des groupes automobiles français


Contrairement à l’industrie automobile allemande, dont la production sur le territoire allemand (avec des coûts globalement comparables aux coûts en France) a progressé ces dernières années, la production automobile de Renault et de PSA en France est passée de plus de 3 millions de véhicules en 2004 à moins de 2 millions en 2011. Les constructeurs automobiles français ont augmenté de 57 % leur production mondiale entre 1997 et 2010 quand ils réduisaient celle sur le territoire hexagonal de 23 %.

 

Concernant les débouchés des deux groupes français et non plus leur production, la chute des ventes en volume des deux groupes français en Europe, si elle est incontestable, soulève la question de la qualité de leur offre mais doit aussi être mise en rapport avec le marasme dans cette zone minée par les plans d’austérité à répétition. Pour la France, d’après un économiste de l’OFCE cité dans le Monde (édition du 13 juillet), l’effet cumulé de ses propres mesures d’économies et de celles de ses partenaires commerciaux représenterait, en demande intérieure et extérieure, 2,8 points de PIB en 2012…

«La Chine, la Chine, la Chine», répètent à satiété les experts en stratégie, mais doit-on se satisfaire de l’enfoncement dans la crise du continent européen et ne doit-on pas, au contraire, réorienter sa trajectoire par des mesures de soutien de la croissance, voire par une politique qui oserait tenter un nouveau modèle de développement ? Précisément, l’industrie automobile peut être un des lieux où s’élabore un tel modèle.

 

Un «choc de compétitivité» ?


Avant d’évoquer quelques traits de ce modèle qui coïnciderait avec un renouveau du made in France, il convient de ne pas ignorer la proposition d’un « choc de compétitivité », qui consiste en un transfert des cotisations sociales des entreprises vers les ménages. Depuis 1984, la part des cotisations sociales employeurs dans la valeur ajoutée a diminué de sorte qu’on ne peut guère accuser ces cotisations d’être responsables des pertes récentes ou plus anciennes de compétitivité de l’économie française. Considérerait-on qu’il convient néanmoins de poursuivre dans cette voie, que la question qui se poserait alors serait : avec quel objectif ? Une baisse des prix ? Une telle réponse est peu probable car bénéficiant non aux producteurs mais à leurs clients, ce qui n’est pas vraiment dans l’intention des premiers ni dans les projets de ceux qui prônent ledit « choc de compétitivité ». L’enjeu ne saurait donc être autre que l’accroissement des marges dont il est régulièrement affirmé qu’elles sont insuffisantes. En résumé, une perte de revenu net des ménages et une augmentation de celui des entreprises, telle serait la perspective. Si tel est le cas, la question devient alors : à quelle fin proposer une restauration des marges ? Deux réponses peuvent être avancées. La première est qu’avec des marges plus élevées, les entreprises pourront mieux investir. La seconde est que ces marges remonteront vers les actionnaires sous forme de dividendes plus élevés. Si l’on en croit la dernière décennie, c’est malheureusement la seconde réponse qui est la plus probable : la part des dividendes dans la valeur ajoutée ou dans les profits n’a jamais cessé d’augmenter, au détriment des salaires comme des investissements. Un transfert de cotisations afin de donner un coût de fouet aux investissements ne peut donc être légitimement envisagé sans, au minimum, une réforme très importante et concomitante de la fiscalité clivant fortement l’impôt sur les bénéfices selon que ceux-ci sont réinvestis en France ou en Europe, ou distribués.

 

Les cinq dimensions d’un made in France dans l’automobile


La première dimension d’un made in France automobile est un repositionnement de l’offre française. Il ne s’agit pas tant de choisir entre des véhicules petits, de taille moyenne ou de grandes berlines, que de produire des véhicules de qualité, à forte valeur ajoutée. Ces véhicules doivent répondre aux besoins d’aujourd’hui, notamment en termes de sécurité, de consommation énergétique et de protection de l’environnement (le retard pris en matière de véhicule électrique ou hybride a de quoi interroger), de durabilité enfin (le tout-électronique qui impose des changements de systèmes complets et empêche les simples réparations de composants défectueux doit sans doute être remisé).

 

La deuxième dimension d’une reconquête industrielle dans l’automobile, très liée à la première, est un très fort investissement dans la formation professionnelle, les compétences des salariés et dans la R&D. Un des éléments, de ce point de vue, les plus inquiétants des décisions annoncées par PSA est la suppression en nombre important de postes dans la R&D. À quoi peuvent servir des marges plus importantes pour le groupe si celui-ci réduit ses investissements d’avenir ?

La troisième dimension du made in France dans l’automobile est la recomposition des relations au sein de la filière automobile. Les constructeurs français doivent résolument cesser de considérer leurs équipementiers et même leurs sous-traitants comme de simples fournisseurs auxquels on achète des volumes au prix le plus bas possible. La cotraitance doit se substituer à la sous-traitance et le prix ne doit plus être le discriminant principal du choix des équipementiers, qui doivent de leur côté s’engager à innover davantage.

 

La quatrième dimension d’un made in France automobile est un ancrage des activités automobiles dans les différents territoires de l’automobile en France. Cet ancrage ne peut se jouer centralement sur des considérations de coûts. Le risque, bien réel, serait celui d’une mise en concurrence des espaces aboutissant à d’éphémères localisations. L’ancrage territorial se joue sur la disponibilité de compétences dont les entreprises qui externalisent massivement ont de plus en plus besoin dans une perspective de proximité.

 

Enfin, mais ceci dépasse l’horizon de la seule industrie automobile, les acheteurs doivent eux-mêmes considérer que le prix n’est pas le critère central sur la base duquel le choix de l’achat d’une automobile doit être effectué. Les Français, espère-t-on, sont prêts à payer plus cher des produits fabriqués en France. Mais cela ne suppose-t-il pas que le pouvoir d’achat progresse et que l’on cesse de considérer que la hausse des revenus de ceux qui travaillent est impossible ou non souhaitable ?

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 14:56

Une de l'Humanité du jeudi 26 juillet 2012

Social-Eco - le 26 Juillet 2012

Editorial Par Jean-Paul Piérot

Les salariés, le grand absent du plan Montebourg

Dans l'éditorial de l'Humanité, ce jeudi, Jean-Paul Piérot estime que "le plan préparé par Arnaud Montebourg ne convainc guère d’emblée, quant aux moyens qu’il mobilise, sur sa capacité à faire face tout à la fois à l’urgence sociale et à l’ampleur du défi du redressement". "Faudrait-il laisser les salariés de PSA seuls face au plan social et parler de voiture propre ?" se demande-t-il.


On aimerait tant pouvoir souscrire à l’appréciation formulée par Jean-Marc Ayrault, qui voit dans le plan présenté hier à l’Élysée « un acte extrêmement important qui s’inscrit avec une très grande détermination dans le redressement de la filière automobile », et le premier ministre d’ajouter qu’il faut « faire face aux urgences, celles des plans sociaux »

 

. À peu près au même moment et non loin de là, près des Champs-Élysées, les salariés de PSA manifestaient leur colère et eux aussi leur grande détermination à ne point capituler sur le champ 
de bataille d’Aulnay, mais aussi de Rennes et des secteurs 
de la recherche visés par le plan social le plus grave 
qu’ait subi la filière depuis bien longtemps.

 

Or, c’est là où le bât blesse, le plan préparé par Arnaud Montebourg ne convainc guère d’emblée, quant aux moyens qu’il mobilise, sur sa capacité à faire face tout à la fois à l’urgence sociale et à l’ampleur du défi du redressement. Si l’on doit admettre les différences de tempo entre un plan s’inscrivant dans le moyen et le long terme et la nécessité de stopper immédiatement une hémorragie, ce second point semble tout simplement oublié.

 

Faudrait-il que les 8 000 suppressions d’emplois – derrière les chiffres il y a des destins d’hommes et de femmes, des familles fragilisées – fussent passées par pertes et profits dans les projets du groupe, et qu’en même temps l’on s’attelle au développement de la voiture propre et énergiquement économe ?

 

Ce serait véritablement inacceptable. Les salariés du constructeur automobile ne se trompent pas de cible quand ils dénoncent la famille en or Peugeot et Philippe Varin qui veut les sacrifier pour payer ses propres choix stratégiques. Ils ont marqué un point en obtenant la désignation d’un expert, ce qui leur donnera un laps de temps supplémentaire pour amplifier leur combat.

 

Mais l’État doit-il se tenir à l’écart du débat qui oppose la direction aux syndicats ? Ce n’est en tout cas pas l’opinion de Marie-George Buffet, députée PCF/Front de gauche de Seine-Saint-Denis, qui invite la majorité parlementaire de gauche à légiférer sans tarder pour donner des outils aux représentants des salariés.

 

En effet, le volet relatif aux droits des salariés apparaît comme le grand absent du plan. Comment faire respecter la « pérennisation des sites » qu’évoque le dispositif, si les salariés ne peuvent réellement pas avoir droit au chapitre ? À ce propos, l’issue du conflit autour du site d’Aulnay donnera une indication utile sur la capacité et la volonté du gouvernement à traduire ses engagements en actes. Le mécanisme de soutien, par le système de bonus-malus, à la production de véhicules moins polluants, hybrides ou électriques n’aura des effets positifs sur la production française qu’à la condition que les constructeurs hexagonaux investissent plus fortement dans la recherche, la formation et l’emploi, faute 
de quoi les primes prévues renforceront les comptes 
de Nissan et de Toyota, déjà bien engagés dans 
ces nouvelles technologies.

 

Le plan présenté par Arnaud Montebourg laisse donc des questions ouvertes, auxquelles il faudra bien préciser des réponses de gauche. La droite, qui avait consenti plusieurs milliards d’aide sans contreparties, réclame aujourd’hui plus de « compétitivité », et à l’instar de Luc Chatel, « plus de souplesse dans le droit du travail » pour faire baisser les coûts de production (c’est-à-dire 
les salaires et l’emploi) mais ne dit mot sur les dividendes. On mesure combien le débat sur le redressement de la branche de l’automobile ne peut être circonscrit au bonus-malus.

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 14:53
PSA : Les communistes du 93 répondent présents au faux plan du gouvernement

Les organisations syndicales de PSA appelaient à un rassemblement ce 25 juillet, devant le siège parisien de Peugeot, pour peser sur les discussions du comité central d’entreprise, auquel se sont jointes des délégations de salariés de la RATP, d’Air France et de Sanofi. Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste, Hervé Bramy, secrétaire fédéral, Gilles Garnier, co-président du groupe Front de gauche au conseil général, et les communistes de Seine-Saint-Denis ont répondus présents à cet appel.

 

L’unité des organisations syndicales et la présence massive des salariés de PSA, a permis d’arracher une « petite victoire ».

 

Un cabinet d’expertise indépendant a été nommé pour vérifier la réalité des difficultés évoquées par l’entreprise Peugeot et proposer des solutions alternatives au licenciement de 8000 salariés et à la fermeture de l’usine d’Aulnay. Le déclenchement du plan de licenciements est bloqué jusqu’à la remise de ce rapport d’expertise. Philippe Varin, PDG de PSA, a beau verser des larmes de crocodile sur de prétendues pertes de PSA au premier semestre 2012, il ne fera pas oublier les 450 millions d‘euros de richesse qu’il a dilapidé en 2011 en rachat d’actions et en versement de dividendes aux actionnaires.

 

Pour sa part, le gouvernement Ayrault a annoncé ses premières pistes de soutien à la filière automobile. L’achat massif par l’Etat de véhicules électriques et hybrides, et l’augmentation du bonus écologique permettront d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère industrielle pour les constructeurs automobiles.

 

Mais les propositions d’Arnaud Montebourg passent à côté des attentes légitimes des salariés de l’automobile. Un plan qui omet le maintien des emplois et la pérennisation du site d’Aulnay est un faux plan !


Les communistes demandent un moratoire immédiat contre tous les licenciements et l’interdiction des licenciements boursiers.

 

Hervé Bramy, secrétaire départemental du PCF

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 13:34
PSA : Déclaration de Jean-Michel Ruiz, Secrétaire départemental du PCF du Val d'Oise

Déclaration de Jean-Michel Ruiz, Secrétaire départemental du PCF présent au rassemblement des salariés de Peugeot à Paris

omme nous le disions dès le début du conflit, les suppressions d’emplois chez Peugeot et l’annonce de la fermeture du site d’Aulnay vont avoir des conséquences désastreuses pour notre département. Si des centaines de Valdoisiens travaillent directement à Aulnay, ils sont bien plus nombreux encore à être salariés dans des entreprises assurant la soustraitance pour ce grand groupe en produisant des sièges, des filtres à air, des airbags…

En tant que responsable départemental du PCF, j’ai participé aujourd’hui à la délégation de notre Parti, conduite par notre Secrétaire national, Pierre Laurent, qui est allée porter son soutien aux milliers de salariés rassemblés devant le siège social de PSA à Paris.
Si la nomination d’un expert repousse provisoirement la machine à licencier, la bataille doit s’intensifier. La motivation des salariés donne de l’espoir à ce combat.

Je demande expressément aux députés du département, en particulier à ceux de la majorité présidentielle :
- d’exiger que le projet de loi déposé par les députés du Front de gauche interdisant les licenciements boursiers soit mis en urgence à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. En effet, que dire lorsque l’on sait que les 200 millions versés en 2011 aux actionnaires de PSA équivalent quasiment à la masse salariale de PSA/Aulnay.
− de refuser la théorie qui met en avant comme cause des difficultés de l’industrie automobile en France, le coût du travail : le coût horaire de main d’oeuvre dans la construction automobile est environ de 40.6 euros en France contre 43.8 euros en Allemagne. Ce qui pose problème c’est la part des richesses produite, toujours plus importante, versée aux actionnaires. Par contre, il faut, en France, dépenser beaucoup plus pour sécuriser l'emploi, la formation, la recherche, les salaires, avec les investissements matériels nécessaires. Simultanément, il faut pénaliser les délocalisations et la croissance financière. Pour cela, nous proposons une fiscalité « intelligente », incitative au développement national, anti-délocalisation et anti-placements financiers;

Fédération PCF du Val-d’Oise

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BRUNO FORNACIARI

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