Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 20:36

15 décembre 2022 par Sophie Chapelle de BASTA

Quand le marché des pompes à chaleur capte les aides publiques au détriment de l’efficacité énergétique

 

Des sociétés profitent de l’engouement pour l’installation des pompes à chaleur, massivement subventionnées à coups de MaPrimRenov’ et de crédits d’impôts, pour pratiquer des prix exorbitants, voire même une arnaque. 

La France est le premier marché des pompes à chaleur (PAC) en Europe. Près d’un million d’unités ont été vendues en 2020  [1] et elles représentent désormais 66 % des systèmes de chauffage installés. La pompe à chaleur prélève les calories à l’extérieur (dans l’air, l’eau ou le sol), puis fait monter leur température à l’aide d’un compresseur, avant de transférer cette énergie dans le circuit de chauffage de la maison. En fonction du matériel et des conditions de mise en œuvre, ce système produit entre 2 et 6 fois plus d’énergie, puisée dans l’air alentour, qu’elle n’en consomme [2]. Les promesses à son sujet sont mirobolantes – « jusqu’à 1000 euros d’économie par an », affichent certaines entreprises– quand d’autres garantissent « jusqu’à 10 500 euros d’aides de l’État ».

Des sociétés ont saisi le filon et profitent à plein de l’argent de l’État : « Elles achètent les pompes à chaleur en très gros, et les vendent aux clients à prix d’or », rapporte un agent des finances publiques. Selon les factures que nous avons pu consulter, une pompe à chaleur est acquise entre 2500 et 4000 euros auprès du fournisseur. Quand elles ne passent pas par des centrales d’appel qui démarchent les clients par téléphone, les entreprises recourent à des apporteurs d’affaires qui se déplacent à domicile et qu’elles rémunèrent jusqu’à 8800 euros par client. Certaines font également appel à de la sous-traitance pour l’installation. « Les pompes à chaleur, c’est un repaire de sociétés non spécialistes qui augmentent artificiellement leurs dépenses pour être en mesure de payer ces ­différents ­intermédiaires et bien se rémunérer au passage », note l’agent des finances.

Partager cet article
Repost0

commentaires

BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

Recherche

Texte Libre