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19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 09:59

En effet la crise de décroissance  de  la France insoumise n’est pas soldée, ni la crise démocratique. Par essence ce mouvement populiste fondé et théorisé par Mélenchon via Chantal Moufle, n’est pas démocratique. « L’organisation » s’appuie sur un autre modèle, le consensus, dont le leader massimo fixe les règles et le contenu. La structure elle-même concentre les pouvoirs stratégiques et décisionnels dans les mains d’un nombre réduit de personnes du «  conseil politique » (21) dont sont exclus cette fois-ci ceux que l’ont appelle les « historiques », Corbières, Garrido, Coquerel, issu soit du Parti socialiste soit du nouveau Parti de gauche fondé en 2008, qui avait rejoint le Parti communiste pour former le « Front de gauche » abandonné par Mélenchon en 2016 pour fonder « la France insoumise » à laquelle s’est rattachée Clémentine Autain immédiatement après avoir été élue en remplacement et avec le soutien de François Asensi, député communiste sortant. Quant à François Ruffin, il fonda le mouvement « Picardie debout » puis « Nuit debout » dont le serment  parisien « plus jamais avec le PS » avait fait grand bruit. Élu député avec le soutien de la FI et du PCF, il choisit comme sa consœur Autain, de rejoindre le groupe des députés de la France Insoumise qui comporte désormais avec eux deux 17 deputé-e-s contre 15 au groupe GDR( communiste et outre-mer) présidé par André Chassaigne. La croissance de l’influence de la FI est due en grande partie à la prestance radicale de son président Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2012. Désigné candidat commun du Front de gauche naissant, par le Parti communiste  « sans lequel rien n’eût été possible » puis par sa campagne présidentielle de 2022 et de son score prédateur dominant la gauche  à 22% et finalement 75 deputé-e-s soit 5 fois plus qu’en 2012. La France Insoumise se dévoile comme un parti à stratégie électoraliste, comme le parti socialiste d’ailleurs, dont les « militants » n’ont pas voix au chapitre ou seulement par des clics. La revendication des 500 000 follower vaut pour les dirigeants du mouvement comme référence, avec le score présidentiel, de l’influence miltante du mouvement. Donc , a bien l’entendre et la comprendre la France Insoumise est composée de 75 députés tout entiers mis au service du mouvement qui s‘exprime essentiellement à l’Assemblee Nationale pour les parlementaires( il n’y a pas de groupe de sénateurs insoumis et pour cause, peu d’élus locaux) et dans les médias dont ils sont les plus prisés de tous les partis. Croissance exponentielle du nombre de députés et paradoxalement décroissance de l’influence du « guide » et du groupe des députés insoumis consécutivement à certaines positions extrémistes exotiques et à l’affaire Quatennens qui révèle l’ambiguïté des dirigeants (tous dans un premier temps Autain et Garrido compris) sur le phénomène des violences faites aux femmes, et la crise «  démocratique » et de direction que révèle la confiscation du mouvement par un groupe de  « fidèles » emmené désormais par Manuel Bompart. Un bras de la stratégie de la FI consiste à renforcer l’implantation locale de la FI décidée récemment, sous la l’orme d’achat de locaux ( grace au financement public des partis assis sur le score 1er tour de la présidentielle) dans les « fiefs » afin d’asseoir et faire progresser le mouvement  en vue de la conquête future espérée de municipalités. Les différents sondages d’opinion indiquent une érosion marquée de l’influence de la quasi totalité des dirigeants FI à l’exception de Ruffin et de Autain, qui restent néanmoins à un étiage très modeste. Mélenchon lui-même, en soutien réitéré à son « très cher ami  Quatennens » paie les pots cassés et subit la sanction sondagière la plus lourde le plaçant comme l’homme politique le plus dangereux et rejeté des responsables politiques. Le bras de fer qu’il a engagé avec les syndicats et notamment avec Martinez et la CGT tourne à l’avantage de ce dernier. La FI est contrainte par le mouvement unitaire puissant de protestation contre la réforme des retraites Macron/Borne, en cours, à rejoindre publiquement la priorité syndicale mise à mal par l’ initiative essolée d’une manifestation le 21 janvier. Le rôle rassembleur et de mise d’œuvre de Fabien Roussel pour cette bataille unitaire de la NUPES pour les retraites, apparaît nettement tout comme l’exposition d’Olivier Faure qui compte en profiter pour l’emporter dans les batailles stratégiques intestines de son parti qui le désignera peut-être ce jour, comme le « nouveau » 1er secretaire, avant que le congrès qui se déroulera fin du mois, ne le valide logiquement définitivement. 
Les grèves et manifestations à répétitions contre la réforme Macron ressoudront  pour un temps les rangs de la FI qui n’en n’a pas encore fini avec ses dissensions qui risquent de s’accentuer à mesure que s’expriment des ambitions personnelles sur la prise en main du mouvement comme un moyen de l’ambition présidentielle. 2027 en ligne de mire. Ruffin et Autain y pensent, d’autres aussi.

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