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10 janvier 2019 4 10 /01 /janvier /2019 07:30
PROFITS. LES PREMIERS DE CORDÉE DU CAC 40 ENFILENT LEUR GILET EN OR
Jeudi, 10 Janvier, 2019

57,4 milliards d’euros ont été dépensés en dividendes et rachats d’actions, l’année dernière, par les 40 plus grandes sociétés cotées en Bourse en France, établissant un nouveau record absolu. Les salariés et l’investissement sont les grands perdants de ces choix financiers.

Les entreprises du CAC 40 n’ont jamais autant choyé leurs actionnaires. Selon la Lettre Vernimmen, une publication spécialisée des milieux d’affaires citée hier par les Échos, 57,4 milliards d’euros ont été dépensés en dividendes et rachats d’actions l’année dernière par les 40 sociétés cotées, établissant un nouveau record absolu. Le dernier en date remontait à 2007, juste avant l’éclatement de la crise financière, avec 57 milliards d’euros distribués à l’époque. La performance de 2018 n’est donc pas anodine : « Les géants du CAC 40 ont enfin tourné la page de la crise financière », note le journal les Échos.

Si la générosité envers les actionnaires explose cette année, avec une hausse de 12,8 % par rapport à 2017, et surtout + 62 % par rapport au creux de 2009 (35,3 milliards d’euros distribués aux actionnaires), cela va de pair avec une forme olympique pour les bénéfices des sociétés concernées en 2017 (année de référence pour la distribution des dividendes en 2018), qui ont grimpé de 18 % en un an. Au total, près de 60 % de ces profits ont été redistribués aux actionnaires. Indice d’une année hors norme pour les détenteurs de capital, chaque société du CAC 40 a acquitté des dividendes l’an dernier, ce qui n’était pas le cas les années précédentes. Mais certaines ont contribué plus que d’autres à ce record. En haut du podium, Total a versé à lui seul 10,1 milliards à ses actionnaires en dividendes et rachats d’actions. Suivent Sanofi (4,8 milliards), BNP Paribas (3,8 milliards), Axa (3 milliards), LVMH (2,8 milliards), L’Oréal (2,5 milliards) et Schneider Electric (2,1 milliards). Ces sept sociétés représentant à elles seules plus de 50 % des sommes versées aux actionnaires par le CAC 40 l’an dernier.

Seulement 5,3 % des bénéfices sont redistribués aux travailleurs

En pleine crise des gilets jaunes, une telle débauche d’argent scandalise à gauche. La France insoumise, le PCF, Génération.s ont dénoncé un pactole indécent au moment même où le pouvoir a péniblement consenti un plan de mesures pour le pouvoir d’achat de 10 milliards d’euros qui ne mettra pas ou que très peu à contribution les entreprises, et que le moindre « coup de pouce » au Smic a été refusé. « Tandis que les bénéfices et les dividendes battent des records, le versement de primes est laissé au bon vouloir des sociétés et les principales mesures consistent en des défiscalisations, c’est-à-dire qu’elles seront financées par les contribuables et non par les entreprises, alors qu’elles ont un rôle fondamental à jouer pour la réduction des inégalités », pointe Pauline Leclère, de l’ONG Oxfam, à l’origine d’un rapport l’an dernier sur les bénéfices du CAC 40.

Selon cette étude intitulée « CAC 40 : des profits sans partage », plus de 67 % des bénéfices réalisés entre 2009 et 2016 par les principales sociétés cotées en France sont allés aux actionnaires, contre seulement 5,3 % aux salariés, et 27,3 % à l’investissement dans l’entreprise. « La tendance n’a pas changé, les salariés et l’investissement sont toujours les grands perdants de ce partage inégal des bénéfices », constate Pauline Leclère, qui rappelle les recommandations d’Oxfam pour « un partage plus équitable des richesses dans l’entreprise », formulées à l’occasion de la loi Pacte : encadrement des dividendes et transparence des écarts de salaires. Au-delà, « cette question cruciale du partage des bénéfices dans les grandes entreprises doit faire l’objet d’un point central dans le “grand débat” national » annoncé par Emmanuel Macron, estime la responsable de l’ONG.

Des sociétés s’endettent pour rémunérer leurs actionnaires

Pour l’instant, cela n’est guère prévu. Signe que le sujet embarrasse, la Lettre Vernimmen anticipe la critique, en affirmant que, « contrairement au sophisme et au poncif (sic), aucun groupe n’a dû réduire ses investissements pour verser un dividende. Aucun n’a dû s’endetter au-delà du raisonnable (re-sic) pour verser un dividende ». Une assertion à laquelle les Économistes atterrés ont déjà répondu sur leur blog, l’an dernier. « Dividendes et rachats d’actions représentaient 19 % de l’excédent net d’exploitation (l’ENE, en résumé : les profits diminués de l’amortissement des investissements passés – NDLR) en 1990, puis 39 % en l’an 2000 et 70 % aujourd’hui, y écrit le chercheur à Lille-I, Michaël Lainé. Autant dire que, de plus en plus, les entreprises sont contraintes de s’endetter ou de vendre leur outil de production afin de rémunérer leurs actionnaires. » Ainsi, en 2011, « alors que les profits avaient baissé de 10 %, les entreprises ont augmenté les dividendes de plus de 15 % et sacrifié du même coup leur capacité à investir en la réduisant de plus de 38 % », indique Pauline Leclère.

« Du point de vue des actionnaires, l’entreprise n’a qu’une fonction : créer du cash », rappelle de son côté Matthieu Montalban, membre des Économistes atterrés. Dans cette logique, investissement et dividendes en viendraient presque à se confondre puisque, « selon cette vision, l’intégralité de la trésorerie qu’elle génère appartient aux actionnaires. Qu’elle soit redistribuée ou réinvestie dans l’entreprise, c’est toujours du patrimoine de l’actionnaire », décrypte cet enseignant-chercheur à Bordeaux. Or, non seulement cela est une « erreur sur le plan juridique », mais de « nombreux travaux aux États-Unis ont montré que la hausse des dividendes et des rachats d’actions a bien eu pour effet de rationner les capacités de recherche-développement des entreprises ».

Sébastien Crépel
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30 avril 2017 7 30 /04 /avril /2017 17:17
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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 04:09
Résolution adoptée par le Conseil national du PCF (25 et 26 mai) : "Unir à gauche et faire reculer les logiques d'austérité"

 

 

Résolution adoptée par le Conseil national du PCF – 25 et 26 mai 2013

 

Une nouvelle phase politique s'ouvre. Un an après son élection, le gouvernement Ayrault confirme le cap de l'austérité, de la compétitivité. La crise politique, sociale et économique de la France et de l'Europe, s'aggrave. Le PCF engage une nouvelle étape de luttes et de rassemblement afin qu'un mouvement le plus large possible d'opinions, d'actions, se lève pour réunir les conditions d'un changement de cap de la politique nationale et de la mise en œuvre de solutions concrètes et fortes pour sortir de la crise. Dans le même temps, il décide de travailler les grands axes d'une politique nouvelle, d'un contrat politique nouveau fait de premières mesures d'urgence, de rassemblements, et de majorités politiques et populaires. La tenue des assises citoyennes de la refondation sociale et démocratique le 16 juin à Montreuil s'inscrit dans ce processus.


Le Conseil national appelle les communistes à se mobiliser pour réussir cette initiative.


La séquence électorale de 2014 (municipales, européennes et sénatoriales) sera un moment particulièrement important dans ce contexte politique.


Ces échéances seront toutes marquées par le contexte national et européen.

 

Chacune a des enjeux spécifiques et des modes de scrutins différents et sera abordée différemment par les électrices et les électeurs.

 

Elles sont toutes les trois importantes et chacune structurera les rapports de force politiques. Nous nous fixons pour chacune d'entre elles des objectifs de conquête favorisant des solutions de changement et de solidarité dans l'intérêt de notre peuple. Nous en ferons des étapes dans la construction d'une majorité alternative.


Les élections municipales seront les premières dans le calendrier.

 

Si elles sont le scrutin qui mobilise le plus d'électeurs-trices, nous le savons, l 'abstention, en inquiétante progression, est un défi majeur, auquel dès maintenant, nous nous attelons. Elles donneront un signal politique d'importance. Elles seront marquées par un véritable affrontement entre les valeurs de partage, de solidarité, d'égalité et d intérêt général et celles de l’égoïsme, du repli identitaire, du sécuritaire, de l'exclusion et du chacun pour soi.

 

Elles seront marquées par un véritable affrontement sur l'enjeu des services publics, de la fiscalité.

 

La question primordiale est de savoir ce qui peut sortir de bon et d'utile de ces élections pour les populations, bien avant celle de la composition des listes et des alliances.

 

Nous nous donnons l'objectif de changer les rapports de forces actuels

 

1.Empêcher la droite d'obtenir un succès électoral. Face à ses appétits de revanche et aux ambitions du Front national, nous travaillons partout à la victoire de majorités de gauche ambitieuses dans la confrontation qui traverse actuellement la gauche dans tout le pays.

 

2.Favoriser les pratiques démocratiques dans les communes et les majorités de gauche élues, en associant les populations, en rassemblant pour des politiques publiques ambitieuses, donc contre l'austérité. Nous initierons des dynamiques citoyennes pour construire les projets municipaux et élaborer les listes. Quelle que soit la configuration de listes adoptées compte tenu de la situation locale, notre boussole doit rester la même : unir le plus largement possible à gauche , faire reculer les logiques d'austérité.

 

3.Renforcer le large réseau d'élus communistes et du Front de gauche qui est déjà le troisième du pays. Ces élus comptent et pèsent partout, en situation de diriger la municipalité, adjoints ou élus dans des majorités, mais aussi dans l'opposition. Le changement du mode de scrutin dans les communes de 1 000 à 3 500 habitants offre une opportunité nouvelle de gagner des élus.


La commune reste un espace de proximité démocratique sans égal


Le maillage unique des 36 000 communes de France est l'objet d'attaques répétées comme le traduisent les projets de réformes territoriales du gouvernement. L'acte 3 de la décentralisation découpé en trois lois est trois actes de centralisation. Pas de réforme de la démocratie sans démocratie ! Nous les combattons et avançons des propositions novatrices pour le renouvellement de la démocratie. La commune est, en effet, le lieu d'une vie démocratique intense, et de nombreux engagements citoyens.


Elle est aussi un maillon essentiel de l'investissement public, d'inventions et de progrès de politiques publiques locales innovantes et de créations de solidarités nouvelles. L'expérimentation sociale est une des marques de fabrique de beaucoup de communes, notamment celles dirigées par des maires communistes. Cela fait de la commune un lieu de résistance privilégiée aux politiques d'austérité.


Des élu-es communistes et du Front de gauche plus nombreux-ses dans l’intérêt des populations

 

Ils et elles sont des porteurs actifs de nos propositions et de nos valeurs auprès de la population. Ils et elles sont utiles dans la confrontation à gauche qui traverse le pays. Leur utilité est reconnue sur des questions centrales comme l’eau, le logement, les transports, l’énergie, la santé, la petite enfance, l’urbanisme... Ils et elles sont de toutes les luttes et solidarités sociales, sociétales et internationalistes, que cela soit les expulsions, les coupures de gaz et d’électricité, l’aide aux sans-papiers, la défense de l’emploi et des services publics, le développement industriel, la protection de l’environnement, l’accès à la culture et au sport pour tous… Ils et elles sont les vecteurs d'une démocratie vivante et de la mobilisation citoyenne.


Le droit de vote et d’éligibilité des étrangers non communautaires sera l’un des marqueurs du débat politique des municipales.

 

Les étapes de mobilisation des communistes :

 

•première étape, de juin à septembre

 

•deuxième étape, en octobre, novembre et début décembre

 

•troisième étape, de janvier à mars,

 

Concernant les élections européennes, le Conseil national avancera sur le calendrier de décisions dès la rentrée. Une convention nationale sur nos propositions européennes aura lieu à l'automne.

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 06:51
Deux Sèvres : " Le Front de Gauche vise un score à deux chiffres " lors des cantonales
dimanche 6 février 2011.
 

Le Front de Gauche présentera des candidats dans treize des seize cantons renouvelables aux élections de mars prochain, avec une ambition affichée pour le premier tour : « Installer le Front de Gauche et ses alliés dans un score à deux chiffres. Il faut 12,5 % pour se maintenir au second tour. C’est ce qu’on vise ».

 

C’est ce qu’ont annoncé hier les représentants des différents partis qui partent sous cette bannière : le PCF, le Parti de Gauche et la Gauche unitaire, avec l’appui de la Fase (Fédération pour une alternative sociale et écologique). Le FG revendique une rupture par rapport aux pratiques de la gauche au pouvoir dans les collectivités locales : « Au cours de cette campagne, la droite va nous dire : le département des Deux-Sèvres est mal géré, et les autres : on n’a pas d’argent. Tant que l’élu local reste dans la logique qui lui est proposée, il n’a aucun levier pour agir. Nous, on dit : on peut faire tout autrement, en se positionnant sur une autre logique », déclare Yannick Tardy.

 

Le Front de Gauche prône par exemple une gratuité totale des transports scolaires, dont le surcoût serait selon lui négligeable si on met en rapport l’économie réalisée en supprimant les frais de recouvrement. « Il n’y a pas de crise de la production de richesse dans ce pays, il y a juste une crise de la répartition », estime Jean-Pierre Gelot. Pas question de marquer des buts contre son camp : le Front de Gauche annonce clairement qu’à l’issue du premier tour, il se désistera pour le candidat de gauche « le mieux placé pour battre la droite ». Et ses élus, lors de la première séance du conseil général, « voteront de telle sorte que la présidence de l’assemblée demeure à gauche ».

 

En revanche, pas question de participer à un exécutif départemental de gauche au sein duquel il serait un allié minoritaire. « On ne cherche pas des baronnies à travers ces élections cantonales, mais des leviers d’action politique », prévient Christine Antoine, candidate sur Niort-Est.

 

Signatures: 0
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vu les résultats de la plupart des cantons (seuls 2 atteignent les deux chiffres) les objectifs fixés par le parti de gauche et la FASE auxquels a souscrit JP Gelot pour la FD du PCF, s'avèrent être ce qu'ils sont : un dévouement à la méthode Coué.
Quant à la proclamation du non désistement pour le candidat de gauche arrivé en tête (PS) il n'en a rie été. Trompant ainsi leurs électeurs et passant pour de "beaux parleurs" irresponsables.

 

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 20:54

 

Avec 8,9 % de voix au premier tour des élections cantonales, le Front de Gauche a certes raté la barre symbolique des 10 % mais il a atteint néanmoins certains de ses objectifs. Il progresse tout d’abord par rapport au score du PC seul en 2004 (7,8 %), il améliore ensuite ses résultats des régionales et des européennes et enfin, il est parvenu à coiffer au poteau Europe Ecologie / Les Verts (8,2 %) s’arrogeant ainsi la place de second parti de la gauche.  

Le calcul, plus juste de notre point de vue, du score du Front de Gauche sur les 1616 cantons où il présentait un candidat (et non pas sur l’ensemble des 2020 cantons renouvelables) s’établit quant à lui à 10,4 % et démontre que cette formation occupe aujourd’hui un vrai espace dans le paysage politique français. La dynamique unitaire créée autour du Front de Gauche a parallèlement permis d’enrayer le recul historique du PC puisque sur les 1461 cantons où le PC était présent en 2004 et le Front de Gauche en 2011, le résultat passe de 9,2 % à l’époque à 10,5 % aujourd’hui.

Pour réelle qu’elle soit, cette dynamique reste modeste et ne s’est pas produite partout. Tout se passe comme si l’apport de la « marque » Front de Gauche avait permis à l’union d’améliorer sensiblement le score du PC dans les territoires où celui-ci était très faiblement implanté sans pour autant se traduire par des gains dans les fiefs ou les zones de force communistes traditionnelles.

Evolution du score du Front de Gauche au premier tour des cantonales par rapport aux résultats du PC en 2004 : la progression se fait uniquement dans les terres de mission

Strates de cantons en fonction du score du PC en 2004 Score moyen du PC en 2004 Score moyen du Front de Gauche en 2011 Evolution
Supérieur à 30 % 40,2 % 40,1 % -          0,1
De 20 à 30 % 24,6 % 24 % -          0,6
De 10 à 20 % 14,2 % 12,5 % -          1,7
De 5 à 10 % 6,7 % 8,3 % + 1,6
Moins de 5 % 3,4 % 5,4 % + 2

Dans ces endroits, comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus, l’érosion de l’influence électorale du PC s’est poursuivie mais on peut penser que la création du Front de Gauche a permis de limiter le recul voir de stabiliser le niveau de vote communiste.   En revanche, le passage d’une offre PC à une offre Front de Gauche s’est traduit par un gain moyen de 1,6 point dans les cantons où le PC réalisait à l’époque entre 5 et 10 % et une hausse de 2 points dans la série des cantons où il n’atteignait pas la barre des 5 % en 2004. Les quelques exemples suivants illustrent bien « l’effet Front de Gauche », parfois assez spectaculaire dans certains « déserts communistes ».

La progression du Front de Gauche dans certains cantons à très faible implantation communiste

Département Canton Score du PC en 2004 Score du Front de Gauche en 2011 Evolution
Alpes-Maritimes St-Martin de Vésubie 2,8 % 12,7 % + 9,9
Lozère Fournels 2,6 % 11,8 % + 9,2
Meurthe et Moselle Nancy-Sud 2,4 % 9,7 % + 7,3
Aveyron Marcillac 2,7 % 9,8 % + 7,1
Haute-Garonne Boulogne sur Gesse 1,4 % 8 % + 6,6
Loire St-Just 1,7 % 8,2 % + 6,5
Marne Montmort-Lucy 2,7 % 8 % + 5,3
Tarn Alban 2,4 % 7,3 % + 4,9

A l’inverse, bien que partis sous la bannière du Front de Gauche, des candidats communistes ont vu leur score reculer parfois sensiblement par rapport à 2004 dans certains bastions. On citera par exemple Friville-Escarbotin dans la Somme (- 11,6 points), Echirolles dans l’Isère (- 9,8), Grigny dans l’Essonne (-7,8), Arles-Ouest dans les Bouches-du-Rhône (-7,2) ou bien encore Avion dans le Pas-de-Calais (-6,6).

La marque « Front de Gauche » a donc eu un impact électoral variable selon les territoires et l’histoire politique locale. On observe également un différentiel assez marqué en fonction de l’appartenance partisane du candidat Front de Gauche. Ainsi, dans les 1396 cantons où un communiste se présentait, le score du Front de Gauche s’établit à 10,7 % alors qu’il n’ait « que » de 7,9 % dans les 242 cantons où un candidat issu du PG concourrait. Cette moindre performance des candidats du PG s’explique d’abord par le fait qu’ils ne comptaient que très peu de sortants dans leurs rangs mais aussi et surtout par le fait que les cantons où ils se présentaient étaient généralement moins favorables à la gauche communiste. En 2004, le score du PC était de fait de 9,7 % dans les 1277 cantons où il s’est présenté de nouveau en 2011 contre seulement 5,8 % (soit 4 points de moins) dans les 205 cantons où il était présent en 2004, et où cette année un candidat du PG a brigué les suffrages des électeurs.

Progression comparée du Front de Gauche dans les cantons attribués au PC et au PG

Résultats du PC en 2004 Résultats du Front de Gauche en 2011 Evolution
Cantons où le Front de Gauche a été représenté parle PCen 20011 9,7 % 10,8 % +1,1
Cantons où le Front de Gauche a été représenté parle PGen 20011 5,8 % 7,7 % + 1,9

Envoyés dans des cantons moins faciles, les membres du PG sont néanmoins parvenus à faire progresser le score de 1,9 point par rapport au résultat du PC en 2004 quand la progression a atteint 1,1 point dans les cantons attribués à des candidats communistes. Ceci souligne, comme on l’a vu précédemment, que la dynamique « Front de Gauche » s’est pour l’essentiel manifestée dans des cantons à faible implantation communiste, dont un certain nombre ont été dévolus au PG.     

Bien que bâti dans une logique de rassemblement unitaire, le Front de Gauche a connu localement quelques accrocs : dans 24 cantons, un candidat du PG affrontait un candidat communiste. Cette configuration rare, mais intéressante, permet de disposer d’un autre élément d’appréciation sur le rapport de force interne au sein de la coalition. Dans 18 cas sur 24 (Thiers dans le Puy-de-Dôme, Dôle-Nord-Est dans le Jura, Lezay dans les Deux-Sèvres ou bien encore Grenoble-3), le Parti de Jean-Luc Mélenchon devance son partenaire avec un score moyen de 8,9 % dans ces 24 cantons contre 6,2 % pour le PC.

Si la concurrence au sein du Front de Gauche a donc été assez limitée, ses candidats ont affronté l’extrême-gauche dans 269 cantons. Les précédentes confrontations lors des européennes et surtout à l’occasion des régionales avaient tourné à l’avantage du Front de Gauche ce qui a été le cas une nouvelle fois cette année. Non seulement, ce dernier devance quasiment toujours l’extrême-gauche mais comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous, le résultat du Front de Gauche ne se trouve pas affecté par le niveau atteint par les candidats se revendiquant du NPA ou des autres organisations. 

Pas d’impact de la concurrence de l’extrême-gauche sur les résultats du Front de Gauche 

Strate de cantons en fonction du score de l’extrême-gauche Score moyen de l’extrême-gauche Score moyen du Front de Gauche
 Supérieur à 4 % 5,9 % 11,1%
Entre 2 et 4 % 2,8 % 10,1%
Entre 0 et 2 % 1,3 % 10,3%
Absence de candidats d’extrême-gauche - 10,4%

Dans les cantons ayant le plus voté pour l’extrême-gauche, on observe même un score du Front de Gauche supérieur à la moyenne. Ceci peut s’expliquer par le fait que ces cantons présentent la plupart du temps une sociologie politique assez favorable au courant de la gauche radicale qu’elle soit communiste ou non. C’est le cas par exemple de Montluçon-Ouest dans l’Allier, Pantin-Ouest en Seine-Saint-Denis ou bien encore Villerupt en Moselle ou Plérin dans les Côtes-d’Armor. Enfin, pour finir sur les relations avec l’extrême-gauche, il convient de mentionner que dans certains départements (notamment les Alpes de Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Vosges, l’Yonne ou bien encore les trois départements du Limousin), le Front de Gauche avait passé des accords d’alliance avec le NPA. D’après les calculs effectués à partir de la liste des cantons concernés que nous avons pu répertorier, le résultat du Front de Gauche quand il était soutenu par le NPA atteint 12,7 % contre 10,4 % en moyenne soit une « prime » de plus de 2 points. La progression par rapport à 2004 a été importante dans certains cantons du Limousin passant ainsi de 3,8 % à 16,3 % à Guéret Sud-Est, de 5,1 % à 15 % à Limoges-Panazol ou bien encore de 8,9 % à 17 % à Bonnat dans la Creuse. Rappelons que lors des régionales de 2010, le Front de Gauche s’était déjà allié au NPA dans cette région, ce qui a pu contribuer à alimenter cette dynamique unitaire. Mais au niveau national sur l’ensemble des cantons où il était soutenu par le NPA, le Front de Gauche passe de 10,2 % en 2004 (score du PC à l’époque) à 11,5 % aujourd’hui soit une progression de 1,3 point identique à celle observée dans les cantons où il n’était pas soutenu par l’extrême-gauche… Si hormis le Limousin, le soutien du NPA n’a donc guère dopé le vote Front de Gauche, ce dernier n’a pas non plus, on l’a vu, pâti de la concurrence de candidats d’extrême-gauche.  

La concurrence en provenance d’Europe Ecologie / Les Verts a été en revanche plus sérieuse puisque le Front de Gauche a atteint en moyenne 12,3 % dans les 583 cantons où il n’était pas opposé aux écologistes, ce score diminuant à 9,7 % dans les 1033 cantons où ces deux formations s’affrontaient. On peut donc penser qu’au sein de la gauche non communiste, les frontières ne sont pas étanches et qu’une partie de l’électorat a pu, en fonction de l’offre électorale, osciller entre Europe Ecologie et le Front de Gauche. Dans ces 1033 cantons où les deux formations étaient en concurrence, Europe Ecologie devance, avec un score moyen de 11,9 %, le Front de Gauche (9,7 %). Quand on écarte les cantons où les Verts avaient fait alliance avec le PS dès le premier tour (ceci venant « doper » mécaniquement le résultat d’Europe Ecologie), l’écart est un peu plus resserré : 11,1 % pour les écologistes contre 9,2 % pour le Front de Gauche. Mais au total, et comme on l’a vu plus haut, quand on mesure les rapports de force sur l’ensemble des cantons, c’est bien le Front de Gauche qui s’est imposé, certes de peu, comme la seconde force à gauche.

Cette bonne performance se lit également au second tour où le Front de Gauche était présent dans 132 cantons. Dans 14 d’entre eux, du fait notamment du désistement du reste de la gauche à l’issue du premier tour, le Front de Gauche était seul en lice et a donc remporté l’élection. Sur les 118 autres cantons, où il était en lice au second tour, ce parti parvient à l’emporter dans pas moins de 100 cas. La plupart de ces victoires ont été acquises au nom de la gauche rassemblée face à la droite mais quelques cas de figure sont également à signaler. 17 cantons donnaient lieu à un duel PS / Front de Gauche, 11 ont été remportés par les socialistes (bénéficiant vraisemblablement de reports d’une partie de la droite) et 6 par le Front. Ce fut le cas notamment à Aubervilliers-Est en Seine Saint-Denis, Ambazac ou Saint-Junien-Est en Haute-Vienne ou bien encore Saint-Martory en Haute-Garonne. Autre cas de figure intéressant : dans 6 cantons un duel opposait au second tour un candidat (communiste) du Front de Gauche à un écologiste et dans ces six cantons (Saint-Denis-Nord-Ouest et Montreuil-Ouest en Seine-Saint-Denis, Fontenay-sous-Bois-Ouest, Villejuif-Ouest et Ivry-Ouest dans le Val-de-Marne et La Possession à La Réunion) le Front de Gauche l’a emporté.

Au soir du second tour, le nombre total de cantons détenus par le Front de Gauche s’établit à 121 (116 ayant un conseiller général communiste et 5 un élu du PG) contre 109 cantons pour le PC en 2004. Ce développement de l’implantation électorale de la coalition, associée à la progression de son score, traduit donc une dynamique pour ce troisième scrutin où le Front de Gauche se présentait. Il s’agira désormais de voir comment il se comportera en avril prochain dans une élection d’une toute autre nature.

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 10:10
Manuel Valls est l'invité récurrent des "médias" ces temps-ci, ceci explique cela : voir l'article ci-dessous( entre autre)
Article de Frédéric Durand, pour l'Humanité. :

Polémique . Selon le maire d’Évry, le « leadership des communistes » expliquerait l’échec de la gauche à Corbeil-Essonnes dimanche dernier.

En disgrâce dans son propre parti - Martine Aubry lui ayant vigoureusement suggéré de se radoucir ou de quitter le PS -, Manuel Valls se cherche-t-il de nouveaux boucs émissaires ?


2009

L’homme le plus droitier du Parti socialiste croit avoir découvert l’unique explication à la défaite de la gauche, à 27 voix près, face à l’UMP, dimanche, au second tour de l’élection municipale partielle de Corbeil-Essonnes : la liste d’union de la gauche était conduite par un communiste… « Ce nouvel échec de la gauche (…) démontre (…) qu’un leadership de second tour assuré par le Parti communiste n’est pas en mesure, à Corbeil-Essonnes, de susciter l’élan nécessaire à la victoire », explique doctement, et sans le moindre argument politique, le maire d’Évry (Essonne) sur son blog. Autrement dit, selon Manuel Valls, la sagesse eût commandé au candidat communiste, Michel Nouaille, arrivé en tête au premier tour avec 24,3 % des voix, soit près de 6 points devant le candidat PS Carlos da Silva (18,9 %), de se désister en faveur de ce dernier. Sans expliquer cependant pourquoi la popularité attendue au second tour du candidat PS ne lui a pas permis de réunir plus de suffrages dès le premier.

« Un anticommunisme d’un autre temps », a réagi hier Bruno Piriou, candidat PCF opposé à Serge Dassault en 2008. « Je suis choqué de l’aspect politicien de la réaction du député Manuel Valls. Les démocrates et les républicains pouvaient s’attendre à une tout autre déclaration que celle qu’(il) a faite », a-t-il insisté. Une réprobation relayée par Pierre Laurent, coordinateur national du PCF, pour qui : « Manuel Valls épargne dans cette déclaration le système Dassault, les diffamations et les insultes à la démocratie qui ont accompagné la campagne, et il passe sous silence les divisions de la gauche qu’il a lui-même malheureusement entretenues. » Et de préciser que ces propos « venu d’un homme qui a brillé par son absence dans la bataille qui vient de se mener (à Corbeil-Essonnes), résonnent comme un aveu. Pour ceux qui avaient déjà plus qu’un doute sur l’ardeur mise par Manuel Valls à battre la droite de Serge Dassault, il est levé », conclut Pierre Laurent. « Ce sont les électeurs de gauche qui ont choisi leur tête de liste », affirme de son côté François Lamy, secrétaire national du PS, ajoutant : « ce qui a fait perdre la gauche, ce sont ses divisions ». Isolé au PS, méprisant avec ses partenaires de gauche, Manuel Valls semble chercher désespérément à droite la porte du Modem.

Frédéric Durand, pour l’Humanité


 


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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 04:17

Je publie ici, quelques éléments chiffrés des résultats des cantonales depuis 1979 et la listes des élus PCF et du FdG  issue des cantonales 2011, réalisés par le  Camaradre JL Cailloux


En 1979 le PCF obtenait 22,46%% et 558 élus

En 1982 le PCF obtenait 15,88%% et 198 élus

En 1985 le PCF obtenait 12,52% et 149 élus

En 1988 le PCF obtenait 13,30% et 140 élus

En 1991 le PCF obtenait 9,48% et 101 élus

En 1994 le PCF obtenait 11,39% et 139 élus

En 1998 le PCF obtenait 10% et 143 élus.

En 2001 le PCF présentait 1639 candidats et obtenait 9,8% et 126 élus.

En 2004 le PCF présentait 1670 candidats en métropole et 31 dans les DOM soit 1701 candidats et recueillît 957 223 et 7,79% et 108 élus.

En 2008 sur les 2020 cantons renouvelables, le PCF n’avait réussi à présenter que 1163 candidats en France 1257 avec les Dom et avait recueilli 8,82% et 117 élus

2008 marquait un important recul de candidatures – 476 candidats sur 2001. C’est ce qui avait permis à Roger Martelli d’avancer l’idée du déclin inexorable du PCF.

Rappel : en 2001 le PCF présente 1349 candidats + 21 candidats PCR (PC Réunionnais)  et 20MPM (PC Martiniquais) soit 1390 candidats recueillant 724 911 voix et 7,91%  % (contre 957 223 en 2004 et 7,79%).

En 2011 Front de gauche présente au total 1661 candidats le PCF 1349 candidats + 21 candidats PCR (PC Réunionnais)  et 20MPM (PC Martiniquais) soit 1390 candidats recueillant 724 911 voix et 7,91% et obtient 113 élus.

a) le PCF présente 1390 candidats, c’est mieux que les 1163 de 2008, mais c’et loin des 1701 candidats du PCF en 2004.

Ce n’est donc pas sur ce plan de la présence un bon résultat pour le PCF puisque cela laisse 636 Cantons sans candidat.

Le PCF devait mieux faire.

b) Ce label Front de gauche n’est pas parvenu à présenter plus de candidats que le PCF en avait présentés seul en 2004.

c) Comparaison sur le même série d’élections cantonales.

1998 le PCF obtenait 10% et 143 élus.

2004 Le PCF présentait 1257 candidats et obtenait 7,79% et 108 élus.

2011 Le PCF présente 1390 candidats et recueille 7,91% et 113 élus.

 

Les chiffres à eux seuls ne disent pas tout, mais ils sont une base sur laquelle peuvent se greffer d'autres critères, économiques, politiques, psychologiques,afin de parvenir à l'analyse la plus fine possible de la signification de ces résultats, ce qui implique la nécessité de l'analyse locale.

 

Les élus

Aine (02)

Jean-Luc Lanouilh (Chauny)

Allier (03)

Jean-Paul Dufrègne (Souvigny)
Gilles Mazuel (Bourbon l'Archambeau)
Marie-Françoise Lacarin (Le Montet)
René Bardet (Cusset-Nord)
Daniel Roussat (Hérisson)
Pascal Vernisse (Dompierre)

Alpes-de-Haute-Provence (04)

Yannick Philipponneau (Manosque Sud/Est)

Alpes Maritimes (06)

Noël Albin (L'Escarène)
Jacques Victor (Nice 3)

Aube (10)

Marie-Françoise Pautras (la Chapelle-St-Luc)
Joël Triché (Romilly)

Aude (11)

Gilbert Pla (Coursan)

Bouches-du-Rhône (13)

Jean-Marc Charrier (Port-St-Louis)
Hervé Schiavetti (Arles-Ouest)


Charente (16)

Patrick Berthault (Saint-Amant)

Cher (18)

Roger Jacquet (Charost)
Jean-Pierre Pietu (Vierzon 2)
Nicolas Sansu (Vierzon 1)
Patrick Tournant (Mehun)

Corrèze (19)

François Bretin (Argentat)

Côtes-d'Armor (22)

Michel Connan (St-Nicolas-du-Pelem)

Dordogne (24)


Francis Colbac (Périgueux Nord/Est)
Jean-Claude Pinault (Savignac)
Armand Zaccaron (La Force)
Michel Lajugie (Salignac-Eyvigues)

Drôme (26)

Philipp Leeuwenberg (Die)

Eure (27)

Gaetan Levitre (Pont-de-l'Arche)

Gard (30)


Christian Bastid (Nîmes 3)
Edouard Chaulet (Barjac)
Jacky Valy (Alès Nord/Est)
Jean-Claude Suau (Alès Ouest)

Haute Garonne (31)

Patrick Boube (Aurignac)
Philippe Gimenez (Saint-Martory)

Gers (32)

Gérard Fauque (Miélan)

Gironde (33)

Michel Hilaire (Saint-Macaire)
Jean-Jacques Paris (Bègles)

Hérault (34)

Norbert Etienne (Murviel-lès-Beziers)
François Liberti (Sète 2)


Indre-et-Loire (37)

Jacky Charbonnier (Montrésor)

Isère (38)

Jean-Claude Coux (Vinay)
Daniel Rigaud (Roussillon)
Sylvette Rochas (Echirolles Est)
René Proby (Saint-Martin-d'Hères Nord)

Jura (39)

Viverge Patrick PG (Dole Nord/Est)

Loiret (45)

Frank Demaumont (Chalette)

Lot-et-Garonne (47)


Raymond Girardi (Bouglon)

Lozère (48)

Robert Aigoin (Saint-Germain-de-Calberte)

Haute Marne (52)


Jean-Luc Bouzon (St-Didier Nord/Est)

Meurthe-et-Moselle (54)

Jean-Pierre Minella (Homecourt)
Alain Casoni (Villerut)
Michel Mariuzzo (Audun-le-Roman)
Laurent Righi (Hersserange)
Oliver Tritz (Conflans-en-Jarnisy)

Morbihan (56)

Christian Derrien (Gourin)

Nord (59)


Charles Beauchamps (Arleux)
Alain Bruneel (Doais Sud)
Albert Després (Bouchain)
Jean-Claude Dulieu (Valencienne Nord)
Aymeric Robin (Saint Amand-Rive-Droite)
Fabien Thiéme (Valencienne Est)
Serge Van-Der-Hoeven (Condé/Escaut)

Oise (60)


Patrice Carvalho (Ribercourt)

Pas-de-Calais (62)

Lucien Andries (Lilliers)
Daniel Dewalle (Houdain)
Marcel Levaillant (Calais Sud/Est)
Martial Stienne (Vitry-en-Artois)
Jean-Marc Tellier (Avion)
Dominique Watrin (Rouvroy)

Puy-de-Dome (63)

Michel Girard (St-Gervais-d'Auvergne)
Bernard Favodon (Combronde)
Jacquie Douarre (Ambert)
Ludovic Lucot (Cunlhat)
Jean-Pierre Buche (Billom) Parti de Gauche

Hautes-Pyrénées (65)

Jean Buron (Bordère/l'Echez)

Pyrénées-Orientales (66)


Jean Villa (Perpignan 3)
Guy Cassoly (Prades)


Rhône (69)

Martial Passy (Givors)

Sarthe (72)


Gérard Brault (La Chartre/Loir)
Gilles Leproust (Allonnes)

Savoie (74)

Jean-Louis Portaz (La Chambre) Parti de gauche

Seine Maritime (76)


Michel Barnier (Le Havre 9)
Hubert Wulfranc (St-Etienne-du-Rouvray)
François Guégan (Gonfrville)

Seine-et-Marne (77)

Maud Tallet (Champs/Marne)

Yvelines (78)


Jacques Saint-Amaux (Limay)

Somme (80)


Paul Pilot (Nesle)

Tarn (81)


Roland Foissac (Albi Nord/Ouest)

Vaucluse (84)

André Castelli (Avignon Est)

Haute Vienne (87)


Michel Ponchut (Eymoutiers)
Jean-Pierre Drieux (St-Sulpice)
Claude Peyronnet (Bellac)
Marc Riffaud (Saint-Junien Est)
Josette Libert (Ambazac)

Voges (88)


Gilbert Poirot PG (Gérardmer)

Yonne (89)

Alain Ladrange (Sens Sud/Est)

Essonne (91)


Bruno Piriou (Corbeil Ouest)
Marjaurie Rauze (Morsang)
Claude Vasquez (Grigny)

Hauts-de-Seine (92)

Nadine Garcia (Nanterre Sud/Est)
Marie-Claude Garel (Nanterre Sud/Ouest)
Jacques Bourgoin (Gennevilliers Nord)

Seine-Saint-Denis (93)

Pascal Beaudet (Aubervilliers Est)
Belaid Bedreddine (Montreuil Ouest)
Jacqueline Rouillon (St-Ouen)
Florence Haye (Saint-Denis)

Val-de-Marne (94)

Chantal Bourvic (Ivry Ouest)
Gilles Delbos (Villejuif Est)
Nathalie Dinner (Villeneuve St-George)
Laurent Garnier (Villejuif Ouest)
Didier Guillaume (Choisy-le-Roi)
Christian Hervy (Chevilly)
Gilles Saint Gal (Fontenay Est)
Maurice Ouzoulias (Champigny)
Pascal Salvoldelli (Ivry Est)
Marc Thiberville (Valenton)
Patrick Douet (Bonneuil sur Marne)
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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 10:51
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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 10:57
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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 08:58

Tribunes - le 26 Mars 2011

 

 Jack Ralite, Sénateur communiste de la Seine-Saint-Denis « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » (Albert Camus) Voici 50 ans qu’à des titres divers, je suis élu de cette banlieue dont Saint-Denis et Aubervilliers sont si symboliques de la vie populaire, de l’histoire ouvrière. Je connais les efforts gigantesques d’invention et d’action, pour et avec les habitants, que ces villes ont dû faire pour sortir de leur statut de « communs de la société ». Et comme chacun, aujourd’hui, je mesure ce qui se joue à Aubervilliers, à Saint-Denis et dans le Val-de-Marne : placés par les électeurs loin derrière les candidats Front de Gauche au premier tour, des candidats PS/EELV ont décidé de se maintenir au second, au rebours de toute l’histoire de la gauche -et ceci malgré les réticences de nombreux militants de ces deux partis, ouvrant par là même la boîte de Pandore des divisions à gauche Cette affaire n’est pas une guerre picrocholine. Elle pose, très au-delà des enjeux de pouvoir et de postes, une question fondamentale de morale. En balayant les principes qui avaient permis les victoires passées, les candidats PS/EELV concernés obèrent celles de l’avenir. Surtout, ils lâchent les digues de la compromission au pire moment, à l’un de ces instants où seule l’éthique peut sauver la politique. Je le dis à hauteur d’homme, mais avec force : cela me déchire. Les choses sont simples : pour l’emporter, les candidats PS/EELV ont besoin des voix non pas seulement de la droite, mais aussi de l’extrême droite. Et la droite, pour la première fois explicitement à Saint-Denis, appelle à voter PS/EELV. En lui-même, cet élément suffirait à disqualifier ce qui se produit ici. Mais allons au-delà. Imagine-t-on ce que serait un conseiller général de gauche qui, devancé au premier tour, l’emporterait au second par l’apport de voix de droite mais surtout, dans le rapport des forces actuels, par l’arbitrage du FN ? Mesure-t-on le désarroi, la confusion, la brèche que cela créerait ? Ainsi, un homme, une femme de gauche pourrait être élu-e à la faveur de pratiques devant lesquelles certains hiérarques de droite même reculent ? Et dans des territoires si emblématiques de ce que la gauche peut faire de meilleur au service des populations ? Mais c’en serait fini de la dignité de la politique, de l’honneur que l’on a, tous, de croire en quelque chose qui dépasse nos seuls intérêts ! Que l’on n’invoque pas ici le pluralisme, encore moins la démocratie. Ce qui blesse le pluralisme, ce n’est pas qu’un candidat respecte les principes du désistement républicain. Et ce qui souille la démocratie, c’est bien que l’on puisse sacrifier les valeurs fondamentales aux intérêts égoïstes. Que l’on n’invoque pas davantage le vécu quotidien des habitants : je connais les souffrances de ceux que rongent le chômage, l’insécurité, l’échec scolaire. J’habite en HLM à Aubervilliers, je n’ignore rien de Saint-Denis : ces souffrances me taraudent et me font lutter et chercher depuis 50 ans, avec d’autres, des réponses nobles, nouvelles, avec échecs et réussites. Mais au grand jamais, face à ces souffrances je ne proposerai d’agir autrement qu’envers les vrais responsables. Jamais je ne détournerai la colère ailleurs que vers ceux qui mettent le monde à l’envers, jamais je n’instrumentaliserai le malheur et la misère. Et jamais je ne dévaloriserai ce que des décennies de gestion de gauche ont gagné pour les habitants d’Aubervilliers, de Saint-Denis, et de bien d’autres villes, dans le domaine de la santé, de la culture, du social, de la jeunesse. Car dénigrer, instrumentaliser, c’est à terme ajouter les désillusions à la souffrance, remplacer la colère par la rancœur, le chemin de l’action par la fausse route de l’abstention et du rejet de l’autre. Face à la misère, bien plus qu’ailleurs, il faut toujours et toujours rassembler. Et rien d’autre. Je suis bien placé pour savoir que, même à gauche, il est souvent difficile de ne pas être celui qui l’emporte. Ministre communiste avec François Mitterrand, j’ai été minoritaire dans son gouvernement. J’y suis resté sincère, loyal, mais fidèle à moi-même. Maire d’Aubervilliers, j’ai travaillé avec mes partenaires dans le plus digne d’eux-mêmes. Ce ne fut jamais facile. Mais ce fut l’honneur de la gauche que d’avoir respecté ses composantes. Aujourd‘hui, nombreux sont les électeurs socialistes ou écologistes qui sont troublés. Leur choix, ils le savent, dépasse les enjeux locaux. Ils m’en parlent. Je leur dis en sincérité : en votant dimanche pour les candidats arrivés en tête au premier tour, ils ne se renient pas : ils réaffirment leurs valeurs. En s’inscrivant dans la longue histoire du progrès social en France et de la gauche de ce pays, ils ne vivent pas au passé : ils préservent l’avenir. Je leur dis en franchise : au moment où le Front national est plus menaçant que jamais, rien ne doit être fait qui le mette au centre du jeu, et rien ne doit être fait qui favorise la contamination par ses idées. Je leur dis avec détermination : la période qui s’ouvre va être dure, violente pour les gens les plus pauvres, pour ceux qui sont au cœur de notre action et de notre pensée. En ces temps, abdiquer nos valeurs et nos principes, au nom d’un prétendu modernisme ou d’un opportunisme affamé, ce serait indigne. Je leur dis enfin avec un grand respect : électeurs socialistes, écologistes, progressistes et aussi électeurs communistes : il vous appartient, très simplement, sans grandiloquence, de confirmer votre attachement à la gauche et de préserver l’honneur de vos partis, cet honneur qui sans vous va sortir entaché de ce triste épisode. Ce que les appareils n’ont pas encore su faire, c’est aux électeurs et électrices de le réaliser : rassemblez-vous dimanche derrière le candidat de gauche qui est arrivé en tète au premier tour. Il n’est pas trop tard. Jack Ralite Sénateur communiste de la Seine-Saint-Denis Ancien ministre de François Mitterrand

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BRUNO FORNACIARI

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