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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 15:42

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26 novembre 2019 2 26 /11 /novembre /2019 17:45

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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 07:44

HISTOIRE

« Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires

L’hostilité systématique à l’égard de l’islam est très anciennement ancrée dans la pensée occidentale. D’essence chrétienne, elle prend sa source dans l’esprit de croisade, fleurit pendant l’expansion coloniale et, après un temps de latence, reprend vigueur avec la « guerre contre le terrorisme ». Le mot « islamophobie » qui l’illustre a, quant à lui, une centaine d’années. Si désormais, au nom de la défense de la laïcité, certains intellectuels français très médiatiques ne craignent pas d’assumer la bêtise haineuse qu’il recouvre, d’autres, heureusement, s’emploient à la dénoncer.

    
Tag islamophobe sur la porte de la mosquée des Glonnières au Mans.
31 janvier 2015 (copie d’écran).

Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie »1. Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“.

La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871.

UN MOT QUI REMONTE À 1910

Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale.

Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910.

Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane »3. On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 19214. Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge »5.

UN MENSONGE HISTORIQUE QUI DURE

Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? »6. Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 »7. Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille »8.

LE « SANGLOT » DE L’HOMME BLANC

Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire ».

Libération, 23 novembre 2010.

Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe.

Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme »9 ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.

RÉFUTER LA LOGIQUE D’AFFRONTEMENT

Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver...

Chez les catholiques progressistes, même réponse :

Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national.

Revue Golias, n° 137, mars 2011.

Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé.

Le Monde, 6 octobre 2006.

Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes10.

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6 mars 2019 3 06 /03 /mars /2019 08:41

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7 janvier 2019 1 07 /01 /janvier /2019 07:25

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23 février 2018 5 23 /02 /février /2018 07:57
Contrat rempli au delà de nos espérances. 
70 personnes dont de nombreux jeunes, ce jeudi soir au Familia de Thouars pour la projection du film "le jeune Karl Marx"
Yvon Quiniou philosophe marxiste à su restituer brillamment, auprès des 58 personnes restées pour le débat, les enjeux d'hier et ceux d'aujourd'hui pour une transformation révolutionnaire de la société. Yvon Quiniou à dédicacé une dizaine d'exemplaires de son dernier livre :" qu'il faut HAÏR le capitalisme" et 5 Manifeste du parti communiste ont trouvé preneur. Une belle soirée qui donne la pêche.
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20 février 2018 2 20 /02 /février /2018 11:07
"Marx n'est pas le stalinisme"  Yvon Quiniou dans la Nlle République de Thouars

« Karl Marx est tellement revenu à la mode qu’il a été mis au programme de l’Agrégation de philosophie il y a deux ans, sourit le professeur Yvon Quiniou. Ce n’était jamais arrivé ! » 
© Photo NR

Yvon Quiniou, docteur en philosophie, sera jeudi soir au cinéma Familia pour débattre autour du film “ Le jeune Karl Marx ”. Et pointer quelques contresens.

 
Cela n’étonnera personne que la projection-débat, prévue jeudi 22 février (à 20 h 30), au cinéma Le Familia à Thouars, autour du film « Le jeune Karl Marx », soit organisée à l’initiative de la section thouarsaise du Parti communiste. Rien de surprenant, non plus, à ce que l’invité vedette soit un expert du sujet, lui aussi passé dans les rangs du PC. Mais Yvon Quiniou est avant tout un docteur en philosophie passionné par le destin de Karl Marx (1818-1883), à qui l’histoire et ses drames n’ont pas forcément rendu justice…
Idéal pour le bac de philoQue pensez-vous de ce film, sorti en septembre dernier ?« Je ne vais pas parler de chef-d’œuvre, mais c’est vraiment un film passionnant, même pour quelqu’un qui ne serait pas spécialiste de Marx. Il est également très bien incarné et met bien en scène les rapports humains qu’il pouvait y avoir entre Marx et Engels, fils d’un riche industriel dont la fortune a permis à Marx de se consacrer à son œuvre. Pour résumer, si un élève de Terminale voit le film, il est prêt pour le chapitre sur Marx au bac de philo ! »
Quelle est votre approche de Marx et du marxisme ?« Il existe un contresens absolu : Marx n’a rien à voir avec le stalinisme et les totalitarismes communistes auxquels il est souvent identifié. Pour lui, la révolution ne peut s’entendre que dans des pays réellement développés, ce qui n’était pas le cas de la Russie au début du XXe siècle… Le sens profond de son expérience ne peut reposer que sur la démocratie, d’autant qu’il a un souci permanent de l’épanouissement personnel. »
Pourquoi s’intéresser à la jeunesse de Karl Marx ?« Le film met en lumière le passage du jeune Marx à l’ancien. Au départ, son approche est encore spéculative. Il ne s’appuie pas encore sur la science. Et sa conviction communiste l’amène alors à écrire, avec Engels, le manifeste du Parti communiste. A l’époque, les socialistes utopiques voulaient amener les gens à s’engager dans le combat pour l’intérêt général. Mais Marx devient peu à peu matérialiste. Et dans sa seconde époque, il comprend que ce n’est pas avec la morale qu’on peut changer les choses. Il est devenu très réaliste et met l’accent sur l’intérêt individuel. Selon lui, c’est ça qui fait vraiment bouger les gens et peut les pousser à s’engager de manière humaniste. »
En quoi cette pensée vous semble-t-elle moderne ?« Les idées de Marx deviennent vraisemblables aujourd’hui, car la mondialisation fait des ravages, avec un enrichissement global qui ne profite pas au plus grand nombre. D’ailleurs, Marx est tellement revenu à la mode qu’il a été mis au programme de l’Agrégation de philosophie il y a deux ans. Ce n’était jamais arrivé ! »
Le capitalisme ne serait donc pas éternel…« Je rencontre beaucoup de monde lors de mes conférences. Les gens sont quasiment tous d’accord pour critiquer le capitalisme, mais le problème, c’est qu’ils ne savent pas quoi faire à la place. En tout cas, le communisme de Marx n’est pas mort, puisqu’il n’est jamais vraiment né nulle part ! »
Yvon Quiniou publiera au mois de mars « un pamphlet contre Macron », intitulé « Qu’il faut haïr le capitalisme ». Le philosophe y développe une critique poussée du libéralisme : « Pour Macron, il ne peut y avoir que des individus libres et égaux. C’est une position faussement naïve qui sert ses propres intérêts… ».
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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 21:27
Le 22 février 2018 au Cinéma "Le Familia" à Thouars projection à 20 H 30 du film "le Jeune Marx" de Raoul Peck, suivit d'un débat avec le philosophe marxiste Yvon Quiniou

Sur proposition de B . fornaciari, le cinéma "Le familia" a accepté de programmer le 22 février prochain la projection du film "Le Jeune Marx"

Comme il est de coutume pour ce genre de film, il sera suivit d'un débat. C'est Yvon Quiniou, philosophe marxiste, qui a accepté de venir nous parler de Marx et de son combat.

Né en 1818 en Allemagne,  nous fêterons ces jours-ci le  200e anniversaire de la naissance de Karl Marx et le 170e anniversaire du Manifeste du Parti Communiste écrit avec Friedrich Engels.

C'est cette période d'intenses débats pour structurer le mouvement  révolutionnaire que raconte ce film.

 

Karl Marx en débat
L'HUMANITÉMARDI, 16 JANVIER, 2018

Par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité.

Il est un anniversaire qui ne figure curieusement dans aucun des calendriers médiatiques de ce début d’année : celui du bicentenaire de la naissance de Karl Marx. Cette année sera aussi celle des cent soixante-dix ans de la première édition du Manifeste du Parti communiste. Nous entrons donc dans une « année Marx ». L’Humanité en organisera le premier événement le samedi 17 février prochain à la Bellevilloise, à Paris, de 9 heures à 22 heures, avec une journée de rencontres et de débats ouverte à chacune et chacun autour de l’œuvre de Marx et ses résonances contemporaines, ponctuée de lectures et de moments artistiques et théâtraux.

Depuis plusieurs années, la pensée de Karl Marx fait un retour fracassant, ressuscitant de son enterrement programmé après l’effondrement du système soviétique. Personne n’a sonné la charge. Elle s’est imposée alors que le système capitaliste entrait dans une nouvelle et violente phase de turbulences qui, de crises en crises, semble ne plus vouloir finir. Elle est dès lors apparue, bien au-delà du mouvement communiste et des cercles proprement marxistes, comme une pensée indispensable à la compréhension des contradictions du capitalisme, bien que trop souvent diminuée de sa dimension politique de « transformation ». La méthode d’analyse du réel qui fut celle de Marx et sa conception de l’engagement politique semblent aujourd’hui encore utiles pour penser l’avenir d’une humanité en souffrance dans « les eaux glacées du calcul égoïste ».

Tandis que ce bicentenaire s’annonce dans le cadre d’une féroce guerre idéologique, l’Humanité prend toute sa part au débat avec l’organisation de cette journée d’étude et de découvertes, coorganisée avec l’équipe d’animation « Marx 2018 », et accompagnée d’un numéro spécial consacré à l’œuvre et la vie de l’intellectuel et militant politique allemand, nourri de nombreuses contributions. La lutte des classes est-elle utile aux luttes contre toutes les dominations ? Quelle est la pertinence des outils conceptuels marxistes pour penser le travail aujourd’hui ? Marx a-t-il quelque chose à nous dire face au grand défi écologique ? Quelle est l’actualité de l’idée révolutionnaire ? Alors que nous fêterons le cent soixante-dixième anniversaire de la révolution de 1848 et des journées de juin, quels furent les liens entre Marx et la France ? Voici quelques questions qui parsèmeront cette journée.

Alors que cette pensée subversive a pu prendre au XXe siècle les atours d’un conformisme sous le gel soviétique et quelques-uns de ses bréviaires d’inspiration stalinienne, c’est un Marx délesté du poids de l’Histoire contemporaine que nous nous attacherons à faire découvrir en conviant une vingtaine de chercheurs de toutes disciplines, universitaires, militants politiques et syndicaux, pour retrouver la sève d’une pensée subversive animée par la révolte contre les injustices et construite dans une perspective d’émancipation humaine. Prenez-y toute votre place ! Nous vous y attendons nombreuses et nombreux.

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7 janvier 2018 7 07 /01 /janvier /2018 12:19
France Gall a rejoint "le Paradis blanc"
AVEC AFP
DIMANCHE, 7 JANVIER, 2018
HUMANITE.FR

La chanteuse France Gall est morte ce dimanche matin à 70 ans.

La chanteuse France Gall, 70 ans, est décédée dimanche matin peu après 10H00 des suites d'un cancer, a annoncé sa chargée de communication Geneviève Salama. "Il y a des mots qu'on ne voudrait jamais prononcer. France Gall a rejoint le Paradis blanc le 7 Janvier, après avoir défié depuis 2 ans, avec discrétion et dignité, la récidive de son cancer", indique-t-elle dans un communiqué.
L'interprète de "Poupée de cire, poupée de son" était hospitalisée depuis mi-décembre à l'Hôpital américain de Neuilly, à côté de Paris, officiellement pour une infection sévère. La chanteuse avait eu un cancer du sein un an après le décès subit de son époux Michel Berger en 1992 à 44 ans, d'un infarctus. France Gall s'était retirée de la scène après le décès de sa fille Pauline de mucoviscidose en 1997, mais était sortie du silence en 2015 pour la comédie musicale "Résiste", qui remettait au goût du jour les tubes du couple qu'elle formait avec Michel Berger.

Les grandes dates de France Gall
 
- 1947 : naissance (le 7 octobre) à Paris
 
- 1965 : remporte le grand prix de l'Eurovision à Naples avec "Poupée de cire, poupée de son", chanson écrire par Serge Gainsbourg
 
- 1966 : "Les sucettes", chanson au parfum de scandale également écrite par Gainsbourg
 
- 1974 : la chanson "La déclaration d'amour" marque le début de sa collaboration avec l'auteur-compositeur-interprète Michel Berger
 
- 1976 : épouse (le 22 juin) Michel Berger avec qui elle aura deux enfants dont Pauline, morte en 1997 d'une mucoviscidose
 
- 1977 : enchaîne les succès avec "Musique" et "Si maman si"
 
- 1979 : participe à l'opéra-rock "Starmania" composé par Michel Berger
 
- 1980 : "Il jouait du piano debout"
 
- 1984 : "Débranche !"
 
- 1987 : sortie d'album "Babacar", son plus gros succès avec les titres "Ella, elle l'a", chanson hommage à Ella Fitzgerald
 
- 1992 : mort brutale de Michel Berger (le 2 août) d'une crise cardiaque
 
- 1993 : traitée avec succès d'un cancer du sein
 
- 2000 : dernière apparition sur scène à l'Olympia en duo avec Johnny Hallyday pour interpréter "Quelque chose de Tennessee"
 
- 2015: création de la comédie musicale "Résiste", un hommage à Michel Berger

Ce dimanche est un jour triste pour moi et ma jeunesse. France Gall, mon ainée d'un an seulement vient de décéder. Sa voix, son image, les chansons faîtes pour elle par Michel Berger m'ont accompagnées des dizaines d'années,elles ont rythmé mon stage à choisy-le-roi durant quatre mois. La blondeur et a gentillesse d'une fille simple et amoureuse font d'elle une personnalié attachante. Reste les souvenirs et les chansons qui la maintiennent en vie. Condoléances à ses proches et à ses "admirateurs" Triste cette journée du 7 janvier décidement maudite. Le 7 un mauvais chiffre.

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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 08:08
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BRUNO FORNACIARI

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