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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 06:16

Politique - le 27 Mars 2011


La gauche sort vainqueur de ces élections cantonales 2011. Mais en vue des élections présidentielles et législatives de 2012, le Parti socialiste devra compter avec le Front de gauche conforté dans sa place de deuxième partie de gauche, devant les écologistes. La majorité présidentielle elle, sort affaiblie de ces élections et divisée sur la stratégie à adopter vis-à-vis du Front national. L’autre fait notable est l’abstention, qui n’a pas fléchi lors de ce second tour des élections cantonales.

  • La gauche conforte ses positions

A 13 mois de la présidentielle, la gauche a pris date. Elle a remporté le Jura, les Pyrénées-Atlantiques et peut-être la Loire, la Savoie, la Réunion et Mayotte, où, grosse surprise, l'UMP a perdu la majorité. Elle a gardé la Seine-et-Marne ainsi que la Corrèze, fief de François Hollande. Seul mauvais point de la soirée: la perte du Val d'Oise. Des résultats salués par Martine Aubry. La première secrétaire du Parti socialiste (autour de 36% des intentions de vote) a affirmé que les Français "ont ouvert la porte du changement et nous allons nous y engouffrer ».Le Front de gauche sort lui-aussi renforcé de ces élections. La deuxième force de gauche, devant Europe Ecologie Les Verts, a "pris une part décisive dans la victoire de la gauche", selon Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF a expliqué que ce deuxième tour montrait "une amplification de la victoire de la gauche, qui va largement battre la droite et l'extrême droite. Il est maintenant acquis qu'on finira au-dessus de 100 conseillers généraux, peut-être bien au-dessus". Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) chiffrait lui le nombre d'élus FG à "peut-être jusqu'à 130".Les duels de deuxième tour sont "très favorables" au FG, selon le numéro un communiste, saluant les sept élus dans le Nord "alors qu'on en avait cinq", le siège gagné en Haute-Garonne, et peut-être un autre dans les Hautes-Pyrénées. De plus, un canton de Nîmes face au FN devrait être remporté. "Cela indique que même dans un rapport de force gauche-droite pas simple, il y a eu une forte mobilisation pour battre le Front national", s'est-il félicité. Concernant les deux derniers bastions communistes de l'Allier et du Val-de-Marne, M. Laurent s'est dit confiant pour que la présidence reste au PCF. "Le Front de gauche a pris une part décisive dans la victoire de la gauche, ce soir, il est confirmé comme deuxième force à gauche", s'est-il réjoui, y voyant un "encouragement à poursuivre la démarche" du FG qui est un "espoir" pour "construire une alternative crédible à gauche" dans la perspective de 2012.

De son côté, avec a priori plus d'une cinquantaine de conseillers généraux au soir du scrutin, Europe écologie les Verts (EELV) pense lui "plus que doubler" ses élus départementaux (24), selon Cécile Duflot. Dans une dynamique de succès depuis les européennes de juin 2009 (16,3%) et les régionales de mars 2010 (12,5%), des victoires ont déjà été enregistrées dans le Gard, à Tours, en Savoie, dans le Vaucluse, le Rhône, l'Isère ou la Loire-Atlantique. "Une immense satisfaction" qui salue "l'affirmation de l'écologie politique", a souligné Mme Duflot, pour qui l'alternative à Nicolas Sarkozy "ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité" à gauche.

  • L'union à gauche met en échec l'extrême droite

Moins d’élus que prévu pour l’extrême-droite, voilà l'autre enseignement de ce second tour. Qualifié dans 400 cantons, le Front national misait sur une dizaine d’élus après avoir réalisé 15% au premier tour, aidé en cela par la stratégie du « ni FN, ni Front républicain » de l’UMP. Mais l’union de la gauche face au FN semble avoir amplement joué son rôle pour faire barrage à l’extrême-droite.Le FN a revendiqué dimanche soir deux premiers élus au second tour des cantonales, dans le Vaucluse, à Carpentras, et à Brignoles, dans le Var. "Notre candidat à Carpentras, Patrick Bassot, a obtenu près de 54% des voix", a déclaré Emile Cavasino, secrétaire départemental du FN. Dans le Var, à Brignoles, le FN Jean-Paul Dispard l'a emporté avec 50,03% face au communiste Claude Gilardo (49,9%), soit cinq voix d'écart. En revanche, Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon de Marine Le Pen, a été battu dans le canton de Perpignan-9 par une candidate socialiste, Toussainte Calabrèse, alors qu'il représentait un des meilleurs espoirs d'élection de son parti. Dans le Vaucluse, également, la candidate de la Ligue du Sud, formation d'extrême droite distincte du FN, Marie-Claude Bompard, a été réélue dans le canton d'Orange-Est. Maire de Bollène, elle l'a emporté avec 55,91% des voix face à la candidate socialiste Marlène Thibault. En revanche, Steeve Briois, le secrétaire général du FN, a indiqué à Reuters qu'il n'était pas parvenu à battre son adversaire socialiste dans son canton du Pas-de-Calais, à Montigny-en-Gohelle. Ce dernier a toutefois augmenté son score de plus de neuf points. Le scénario est identique dans plusieurs cantons du département comme à Lens-Nord Est où le candidat du FN atteint 43,4%.

  • Nicolas Sarkozy affaibli au sein de sa majorité

Avec un peu moins de 19%, l’UMP n’est pas parvenue à redresser la barre après un premier tour déjà calamiteux. A peine les premières estimations publiées, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a manié l’euphémisme en expliquant, sur France 2, que la majorité était "un petit peu déçue" mais que le PS était "très loin" des résultats qu'il escomptait aux élections cantonales.Le Premier ministre François Fillon, dont le fief, la Sarthe, reste à droite, préfère lui faire l'autruche, en expliquant que le vote du Front national ne doit pas être sous-estimé malgré un « très faible nombre » d’élus aux cantonales. Reconnaissant que "la gauche progresse", le chef du gouvernement estime aussi que "la majorité recule moins qu'annoncé". Malgré "un contexte rendu très difficile par deux années de crise, les candidats de la droite et du centre ont bien résisté".Derrière ces réactions convenues, les débats font rage sur l'identité du meilleur candidat aux présidentielles. François Baroin, porte-parole du gouvernement, a tenté de faire taire les voix discordantes: "Ce serait une pure folie d'avoir un autre candidat" que Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, selon lui. Mais inquiet du score du FN, André Rossinot (Parti radical) a en revanche plaidé pour un retour à "l'équilibre" des "philosophies fondatrices" de l'UMP. Les ambitions présidentielles de Jean-Louis Borloo semblent avoir été aiguisées par les résultats de ces cantonales.

  • L'abstention aussi forte qu'au premier tour

Les électeurs ne sont pas venus plus nombreux dans les bureaux de vote pour ce second tour des cantonales. Avec une abstention autour de 55% (entre 54% et 56% selon les instituts de sondage), le second scrutin se retrouve au même niveau que le premier tour, avec 55, 68%. Pour Bruno Jeanbart d'OpinionWay, "l'abstention globale n'est pas forcément révélatrice. Il faudra regarder de très près les résultats dans les cantons décisifs, ceux qui peuvent faire basculer un département, et ceux ou un candidat Front national peut être élu." Frédéric Dabi (Ipsos) estime lui que "les configurations sorties du premier tour ne sont pas de nature à encourager la participation". "Dans les 126 cantons où il y a un duel droite-FN, les électeurs de gauche ne sont pas incités à voter", estime-t-il. De même, "le mot d'ordre ni-ni donné à droite n'a pas encouragé la participation dans les quelque 200 cantons où s'opposent au second tour la gauche et le FN". Pour M. Dabi, la faible participation est également "une illustration de la crise du politique en France, qui exprime le désenchantement des électeurs".

"On est dans un cycle d'abstention croissante" depuis les municipales de 2008, accentué avec les européennes de 2009 puis les régionales de l'an dernier. "Avec les régionales, on a deux élections locales consécutives avec une faible participation", observe Claudy lebreton (PS), président de l'Assemblée des départements de France (ADF). "Il faudra s'interroger pourquoi".

En métropole, la palme de la participation revient à la Haute-Corse (66,87%) et celle de l'abstention à la Seine-Saint-denis (20,22%). La participation a progressé dans certains départements pouvant basculer: +9 points en Corrèze, le fief de François Hollande (PS), +5 en Côte-d'Or, +3 dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle augmente également dans les Bouches-du-Rhône (+3) où le Front national a fait une percée au premier tour.

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