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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 10:55

 

 

MONDE -  le 14 Décembre 2013

 

La Chine et l'Iran à la conquête de l'espace

 

 

Ce samedi, la Chine est devenue la troisième nation mondiale après les Etats-Unis et l'URSS, à réussir un alunissage en douceur. Le même jour, l'Iran a annoncé avoir récupéré sain et sauf sur terre un singe qui avait été envoyé dans l'espace à bord d'une fusée, le deuxième vol suborbital du genre dans le cadre du programme balistique controversé de l'Iran.

Retour sur ces deux faits majeurs de la conquête spaciale.

  • Le "Lapin de jade" chinois sur la lune

L'alunissage de la sonde spatiale Chang'e-3, qui devait déposer dimanche sur la surface lunaire un véhicule d'exploration téléguidé, le "Lapin de jade", marque une étape importante dans l'ambitieux programme spatial de la Chine, qui rêve d'être le premier pays asiatique à envoyer un homme sur la Lune, probablement après 2025.

Trente sept ans après le dernier alunissage de la mission soviétique Luna 24, le module de Chang'e-3 a mis une douzaine de minutes pour descendre de l'altitude de 15 kilomètres au-dessus de la surface lunaire où il se trouvait, jusqu'au sol. L'exploit scientifique et technologique a été diffusé en direct à la télévision chinoise, doublée d'images de synthèse. Une salve d'applaudissements dans la salle de contrôle à Pékin a salué l'alunissage dans un territoire nommé la "Baie des arcs-en-ciel". Ce territoire lunaire encore inexploré, selon l'administration spatiale chinoise, est une zone plane, formée de lave basaltique, qui offre des conditions favorables à la fois d'ensoleillement et pour la communication avec la Terre.

L'atterrisseur de Chang'e-3, campé sur ses quatre pieds télescopiques, doit déployer une rampe pour permettre au "Lapin de jade", véhicule mobile tout-terrain, de descendre à la surface de la Lune. Cette manoeuvre délicate sera envisagée "quelques heures" après l'alunissage, selon un communiqué des autorités spatiales chinoises. Elle interviendra tôt dimanche, a précisé CCTV. Le "Lapin de jade" est un engin tout-terrain à six roues, bourré d'électronique et pesant environ 120 kilos. Il sera chargé d'effectuer des analyses scientifiques, notamment géologiques. Doté de panneaux solaires pour se fournir en énergie, il enverra aussi vers la Terre des images en trois dimensions de son satellite. L'engin sera opérationnel pendant trois mois, durant lesquels il se déplacera à une vitesse maximale de 200 mètres par heure.

Lapin de jade? Selon la légende, le lapin lunaire -- ou "lièvre de la Lune" -- vit sur le satellite de la terre, où il pile l'élixir d'immortalité dans son mortier. L'animal apothicaire a pour compagne Chang'e, la déesse chinoise de la Lune.

Pékin avance aussi à grandes enjambées dans un programme pour se doter d'une station orbitale permanente, et a amélioré ces deux dernières années sa maîtrise des rendez-vous spatiaux entre modules.

>>A lire: La Chine dans l'espace des grands

Mais, tout comme pour son premier vol spatial habité il y dix ans, la Chine se trouve toujours dans une phase de rattrapage technologique en reproduisant des expériences réalisées il y a des décennies par les Américains et les Soviétiques.

"Le programme lunaire chinois se déroule au rythme prévu sans qu'il y ait de rupture", a expliqué à l'AFP Isabelle Sourbès-Verger. Cette spécialiste du programme spatial chinois au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) souligne que la Chine a un "souci prioritaire: montrer qu'elle rattrape progressivement les premières puissances spatiales et s'assurer ainsi une place de partenaire de premier plan dans les coopérations internationales futures".

 

  • Deuxième vol suborbital pour l'Iran

Le président iranien Hassan Rohani a envoyé un message de félicitation aux ingénieurs et scientifiques iraniens, publié par l'agence de presse IRNA, qui a précisé que la fusée avait atteint 120 km d'altitude. "Par la grâce de Dieu et les efforts des scientifiques iraniens de l'espace, la fusée Pajohesh (Recherche) contenant le deuxième singe vivant nommé Fargam (Augure), a été envoyée dans l'espace avant de revenir sans encombre sur terre", a-t-il écrit dans son message.

La télévision publique iranienne a diffusé des images montrant la fusée décollant. Selon la chaîne, la fusée a été lancée samedi matin. Un hélicoptère a ramené une capsule contenant, selon le commentateur, le singe, puis la télévision a montré les images d'un singe en chemise rouge.

L'ambitieux programme national de l'Iran, qui aspire à réaliser un vol spatial humain d'ici 2020, était activement soutenu par le prédécesseur de Hassan Rohani, Mahmoud Ahmadinejad. Il avait même affirmé en février être prêt "à être le premier homme envoyé dans l'espace".

Fin janvier, Téhéran avait annoncé avoir envoyé à bord d'une capsule à 120 km d'altitude pendant une vingtaine de minutes un singe baptisé Pishgam (Pionnier), et qu'il était revenu vivant de ce voyage. Mais le succès de ce premier envoi avait suscité des interrogations, lorsque les images officielles avaient présenté un animal très différent avant le décollage et après l'atterrissage. Une première tentative avait échoué en septembre 2011.

Les grandes puissances occidentales et Israël s'inquiètent du programme spatial de l'Iran, soupçonné de dissimuler des travaux visant à développer des missiles capables de transporter une charge nucléaire éventuelle. L'Iran a toujours affirmé que son programme spatial était pacifique, et qu'il n'avait pas l'intention non plus de se doter de l'arme nucléaire sous couvert de nucléaire civil, ce dont la communauté internationale le soupçonne également. Ce programme a néanmoins été condamné à plusieurs reprises par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a imposé depuis 2007 un embargo presque total sur l'exportation de technologies nucléaires et spatiales vers l'Iran.

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