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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 20:39
L’hommage du ministre Lurel à Hugo Chavez fait grincer des dents à droite
10 mars 2013 à 20:07
Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, le 8 février 2013 à Saint-Pierre-et-Miquelon
Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, le 8 février 2013 à Saint-Pierre-et-Miquelon (Photo Jean-Christonphe L'espagnol. AFP)
Par AFP

L’hommage appuyé du ministre des Outre-mer Victorin Lurel à Hugo Chavez, devant des journalistes à Caracas, a fait grincer des dents à droite tout le week-end, certains élus réclamant une prise de distance officielle de la part de François Hollande ou Jean-Marc Ayrault.

«J’ai honte pour mon pays (...) M. Hollande réagissez!», a tweeté dimanche l’ancien ministre de la Défense et député UDI Hervé Morin, emboîtant le pas à une demi-douzaine d’élus et responsables de l’opposition qui depuis samedi ont exprimé leur indignation.

«J’en ai marre de participer à ces petites polémiques qui nous éloignent de l’essentiel», a répondu à distance le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, balayant une question sur le sujet à l’émission BFM Politique (BFMTV/RMC/Le Point).

En cause: des propos du ministre des Outre-mer qui représentait le gouvernement français vendredi aux obsèques nationales du président vénézuélien Hugo Chavez, décédé mardi des suites d’un cancer.

Interrogé après la cérémonie par RTL et Europe 1, Victorin Lurel, né en Guadeloupe, où il fut député et président de région, a confié son émotion et une certaine admiration pour le leader sud-américain qu’il avait rencontré et qu’il a comparé à de grandes figures de la politique française.

«Chavez c’est de Gaulle plus Léon Blum», a-t-il dit, «De Gaulle parce qu’il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c’est-à-dire le Front populaire, parce qu’il lutte contre les injustices».

«Moi je dis, et ça pourra m’être reproché, (...) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu’on prétend que c’est un dictateur. Il a pendant ses 14 ans (au pouvoir au Venezuela) respecté les droits de l’Homme», a aussi déclaré le ministre.

Le propos tranchait avec la retenue affichée par le président Hollande dans son communiqué officiel quelques heures après la mort de Chavez, ou celle de Najat Vallaud-Belkacem mercredi. «Hugo Chavez ne laissait personne indifférent et, sans nécessairement partager ses orientations, on ne peut évidemment que saluer la volonté qui était la sienne de justice et de développement», avait dit la porte-parole du gouvernement.

Mercredi c’était principalement Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) qui avait rendu un vibrant hommage au président vénézuélien, saluant sa défense des pauvres et son «idéal inépuisable de la révolution».

Comme Yves Jégo (UDI) ou ses collègues UMP Dominique Bussereau, Lionnel Luca et Christian Estrosi la veille, le député Hervé Mariton s’est dit «choqué» dimanche par les déclarations de M. Lurel.

Il ne s’agit pas d'«une erreur de communication», mais «d’une faute majeure, d’une faute grave dont il conviendrait que le président de la République, le Premier ministre, s’excusent», a dit l’élu de la Drôme sur la Radio de la communauté juive.

Présentant elle aussi Chavez comme «un dictateur», «un démagogue», la présidente du Medef Laurence Parisot a accusé sur France 3 Victorin Lurel de «déshonorer notre pays en s’exprimant ainsi». D’un point de vue économique, elle a reproché à Chavez de n’avoir pas su profiter de la richesse pétrolière de son pays, et d’avoir «fait en sorte que toutes les élites quittent le pays».

Au Parti socialiste, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, a jugé «excessif» le propos ministériel mais rappelé que Hugo Chavez avait été «élu» président, «c’est pas un régime de dictature».

«Je comprends la colère de Victorin Lurel au regard de la manière dont, en France, le débat sur le bilan de Chavez a été traité. On a senti la haine de classe de ceux qui ne savent pas ce qu’il a fait pour son peuple», a fait valoir de son côté le socialiste Julien Dray, regrettant que la France n’ait pas envoyé à ces funérailles d’Etat «une personnalité de premier plan» comme le chef de la diplomatie Laurent Fabius.

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