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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 01:37

Lise London photographiée par la Gestapo lors de son arrestation en 1942

  - le 1 Avril 2012

Lise London est morte

L'ancienne résistante communiste Lise London, veuve d'Arthur London, dont le procès stalinien en Tchécoslovaquie a été rendu célèbre par le film "L'Aveu", est décédée samedi à Paris à l'âge de 96 ans. Ses obsèques auront lieu jeudi 5 avril à 10h30 au cimetière parisien d'Ivry.


Né en 1916 en France de parents espagnols, engagée très tôt au PCF, Elisabeth Ricol rencontre à Moscou en 1935 le communiste tchèque Arthur London, qu'elle épouse avant de s'engager dans la guerre civile espagnole, puis dans la Résistance en France. Elle fut déportée à Ravensbrück. Après la guerre, Lise London s'installe en Tchécoslovaquie où son mari devient vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement communiste installé par l'URSS. Mais dans le cadre des purges staliniennes, Arthur London tombe en disgrâce et est arrêté en 1951.

 

Arthur London, finalement libéré en 1956 et réfugié en France, relate les interrogatoires, tortures et procès qu'il subit dans le livre "L'Aveu", publié en 1968 et porté deux ans plus tard à l'écran par Constantin Costa-Gavras, avec Yves Montand dans le rôle d'Arthur et Simone Signoret dans celui de Lise. Lise London, dont le mari est mort en 1986, était restée adhérente au Parti communiste, en dénonçant "le dévoiement du socialisme par Staline".

 

"Ouvrez grands les yeux, soyez vous-mêmes"

Saluant "une femme exceptionnelle, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a repris les mots de Lise London pour lui rendre hommage: "Ouvrez grands les yeux, ne vous laissez pas enfermer dans les certitudes, n’hésitez pas à douter, battez-vous contre les injustices, Ne laissez pas la perversion salir les idéaux communistes. Soyez vous- mêmes", dira notre camarade Lise London à ceux qui l'interrogeaient encore sur son engagement communiste présent. "Ouvrez grands les yeux... soyez vous-mêmes ", chère Lise, en chérissant ta mémoire, nous serons fidèles à ton injonction.

 

 

Lise London n'est plus...

Notre camarade Lise London n'est plus. Une femme exceptionnelle n'est  plus. (Lise London est décédé le 31 mars 2012)
Née en 1916, à Montceau-les-Mines, de parents espagnols, Élisabeth  Ricol était dotée d'un esprit d'une acuité rare qu'elle mit au service  du combat pour l'émancipation humaine et contre la barbarie et  l'injustice.
Jeune sténodactylographe aux usines Berliet de Vénissieux, Lise  s'engage très tôt au Parti communiste français qui, dès 1934, la  missionna auprès du siège du Komintern, à Moscou, où elle fit la  rencontre de Dolorès Ibarruri, La Pasionaria, future secrétaire  générale puis présidente du Parti communiste espagnol, mais aussi  d'Artur London, un communiste tchèque qui allait devenir l'amour de sa  vie et son deuxième époux, après Auguste Delaune. De ce séjour,  exaltant, Lise garda cependant un goût plus qu'amer au spectacle  humiliant et tragique des purges staliniennes, ne pouvant savoir  qu'elle y serait elle-même confrontée quelques années plus tard, dans  un tout autre contexte, en Tchécoslovaquie.
À son retour en France, à l'été 1936, Lise travaille comme secrétaire  auprès du responsable de la MOI (Main-d’œuvre immigrée, section  rattachée au comité central du PCF). Elle prend une part active à la  mise en place des Brigades internationales de solidarité avec les  Républicains espagnols, à Paris, puis à Albacete, au quartier général  des Brigades internationales, auprès d'André Marty.
Ce fut un combat fondateur pour Lise et sa génération. À chacune de  nos rencontres, je retrouvais en elle l'être libre, toujours aussi  droit et digne, avec, dans les yeux, toute la tendresse et toute la  force qui ont été siennes au long de son existence. Les épreuves  traversées, les combats menés, n'ont fait que renforcer son humanité.  Et grâce à elle, le monde fut à chaque fois un peu meilleur.
Rejointe à Paris par son époux, en février 1939, et jeune maman d'une  fille née en février 1938, Lise est des premières à s'engager, sous  les ordres d'Henri Rol-Tanguy, dans la Résistance, devenant capitaine  des Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Poursuivie par l'Occupant pour  « assassinat, association de malfaiteurs et activités communistes »,  Lise est arrêtée en août 1942 par la police française. Elle donne  naissance à son fils en prison à La Petite Roquette, puis après un  passage à Fresnes et à la prison de Rennes, elle est livrée aux  Allemands pour être déportée au camp de concentration de Ravensbrück.  Elle s'y lie d'amitié avec Danielle Casanova et tant d'autres femmes  qui n'en reviendront jamais. Les conditions inhumaines du camp de  concentration, celles infligées aux membres de sa famille entière –  son père, son frère eux aussi emprisonnés et à son mari, Artur, lui  aussi déporté – n'auront pas raison d'elle. A La libération, Artur et  Lise s'installent en Tchécoslovaquie qui doit se reconstruire ; Artur  entre au gouvernement comme vice-ministre des Affaires étrangères.
L'épreuve qui les attendait en Tchécoslovaquie de 1951 à 1956 fut des  plus tragiques. À ses procureurs staliniens, elle déclara : « J’étais,  je suis et je resterai communiste, avec ou sans carte du Parti ». Sa  résistance à la folie stalinienne prenant pour cible les anciens  Brigadistes, et la solidarité des communistes français alertés par  Raymond Guyot, auront raison de la terreur stalinienne. Libéré, Artur  est enfin réhabilité en 1956. Revenus en France en 1963, le pays  qu'ils ont libéré du nazisme et de la Collaboration, le pays qui a vu  naître leurs enfants, Françoise et Michel, ils ne la quitteront plus.
« Ouvrez grands les yeux, ne vous laissez pas enfermer dans les  certitudes, n’hésitez pas à douter, battez-vous contre les injustices,  Ne laissez pas la perversion salir les idéaux communistes. Soyez vous- mêmes », dira notre camarade Lise London à ceux qui l'interrogeaient  encore sur son engagement communiste présent.
« Ouvrez grands les yeux... soyez vous-mêmes » – Chère Lise, en  chérissant ta mémoire, nous serons fidèles à ton injonction.

 

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