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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 09:51

 le 21 avril 2012 - Pauvre "gôche" par Bruno fornaciari

 

 

EUPHEMISME et STRABISME de Sylvain Boulouque

…du nouvel observateur qui ne voit aujourd’hui que dans un rétroviseur concave. A le lire l’on ressent l’haleine fétide de la respiration haineuse de celui qui se présente, sans vergogne, comme « historien, et décrypteur de la gauche radicale » pour le Nl Obs. En service commandé en quelque sorte. Eclairage de l’intention de  son article où il fait l’analogie, dans son titre, à propos du Front de Gauche, entre national-thorèzisme et sous-entendu, national-socialisme. Le modèle de probité de cet « historien » investi par l’hebdomadaire est de la même eau que le journal lui-même qui tente de fondre le Front de gauche et le Front National dans une même entité. Pauvre « gôche » !


 

 

 

  
Le Front de Gauche : le "national thorézisme" comme modèle

Créé le 20-04-2012 à 17h01 - Mis à jour à 18h33

La campagne de Jean-Luc Mélenchon rappelle par beaucoup d'aspect le dirigeant communiste de l'entre-deux guerres Maurice Thorez.

 
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Jean-Luc Mélenchon (gauche) et Maurice Thorez (à droite) Sipa / Photomontage

Jean-Luc Mélenchon (gauche) et Maurice Thorez (à droite) Sipa / Photomontage

 

EUPHEMISME et STRABISME de Sylvain Boulouque

…du nouvel observateur qui ne voit aujourd’hui que dans un rétroviseur concave. A le lire l’on ressent l’haleine fétide de la respiration haineuse de celui qui se présente, sans vergogne, comme « historien, et décrypteur de la gauche radicale » pour le Nl Obs. En service commandé en quelque sorte. Eclairage de l’intention de  son article où il fait l’analogie, dans son titre, à propos du Front de Gauche, entre national-thorèzisme et sous-entendu, national-socialisme. Le modèle de probité de cet « historien » investi par l’hebdomadaire est de la même eau que le journal lui-même qui tente de fondre le Front de gauche et le Front National dans une même entité. Pauvre « gôche » !


 

Sylvain BoulouqueLes principaux éléments de la grandeur passée du PCF sont présents dans le succès actuel du Front de gauche : phénomène charismatique, hommage aux masses, culture de l’identité définie à travers le prisme de la classe sociale, l’articulation entre internationalisme et nationalisme. Plusieurs thèmes reprennent terme à terme des éléments du passé, en dépit des évolutions historiques et des modifications des structures de propagande. Il demeure néanmoins des traces de ce communisme à la française, mis en place par le PCF au temps de Maurice Thorez du Front populaire à la Guerre froide.

  • Mais la situation elle-même n’a-t-elle pas  quelques analogies où, dans les années trente justement, et l’on pourrait dire, dès les années trente, alors que le PCF n’a qu’une dizaine d’année d’existence (décembre 1920), son dirigeant et les communistes sont déjà dans la lutte avec la classe ouvrière, pour ses revendications et pour la Paix, tandis que le patronat et la droite de l’époque, choisissent de les combattre et de se ranger, comme aujourd’hui d’ailleurs, derrière « Hitler plutôt que le Front Populaire » N’est-ce pas « monsieur l’historien » ? . Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est qu’un journal dit « de gôche » se range avec la droite, voire son extrême pour combattre cette gauche dont la radicalité donne des boutons à ses rédacteurs dont l’infamie vient d’être révélée au grand public par une récente publication du journal.

 

Sylvain Boulouque  

Prendre les places

Les réunions publiques en plein air ont été prisées durant la campagne électorale. Un retour par le passé montre que les grands orateurs tenaient, d’abord sans puis avec micro, ces meetings de la même manière. Si le nom et l’image de Jaurès haranguant la foule lors d’une manifestation contre la guerre viennent rapidement à l’esprit, d’autres photographies superposent montrant Maurice Thorez s’adressant à une foule nombreuse. Dans un film le présentant à la fête de l’Humanité en 1936, Maurice Thorez réconcilie drapeaux rouges et tricolores, L’Internationale et La Marseillaise. La fin des réunions du Front de gauche en sont des échos. Thorez exalte la culture locale et le génie national. Il les combine à des hommages récurrents à l’histoire et à la littérature : d'abord la Révolution française et certaines de ses figures Robespierre et Saint-Just, puis la construction du socialisme de Jules Guesde et Jean Jaurès mais aussi les luttes ouvrières et les pionniers du mouvement syndical. Thorez faisait également l’apologie de la terreur qui frappe alors l’Union soviétique. Exception faite de la référence à l’URSS, c’est cette même structure qui se retrouve dans les discours de Jean Luc Mélenchon.

 

« Mais alors que cette référence est absente pourquoi donc la mentionner si ce n’est pour faire l’amalgame d’un contexte  vieux de…80 ans ? »


Sylvain Boulouque Alors que le processus décisionnel dans le Front de gauche relève de la prise de décision thorézienne voire stalinienne, pour éviter ce culte de la personnalité, qui existait chez Thorez, Mélenchon demande à l’assistance dans les meetings de crier "résistance". Derrière le refus apparent du culte de la personnalité, les militants du Front de gauche réutilise la mythologie communiste. Même si la réalité historique est différente, le PCF est le Parti de la résistance et des "70 000 fusillés". La reprise de cette notion permet de renouer des fils entre les deux phases de l’histoire et de renvoyer les autres à une identité fictive de collaboration.


Ainsi, Sylvain Boulouque se mord la queue en expliquant que  la nombreuse assistance des meetings du Front de Gauche et de Mélenchon, qui placent le programme et l’esprit des propositions au-delà et devant les questions de personnes, même si chacun reconnaît et se félicite de la qualité de la campagne du candidat à la présidentielle,, qui crie « résistance » plutôt que « Mélenchon Président », ce refus apparent(sic) réconcilie lutte de classe, histoire et solidarité internationale au grand dam de l’auteur de ce papier sulfurisé.


Sylvain Boulouque

 Pétitions

Le PCF thorézien s’est caractérisé par des appels et des mobilisations de la population par secteur, par profession ou par fonction. Le PCF demandait aux écrivains, aux peintres, aux universitaires d’intervenir en sa faveur lors des élections. La division du travail et la démultiplication des appels donnait l’impression du nombre et de voir tous les secteurs intellectuels et culturels rejoindre la mouvance communiste. Depuis les années 1930, l’appareil communiste reproduit ce modèle. Le Front de gauche a depuis huit mois réutilisé cette méthode d’action publiant à intervalles réguliers des appels : juristes, philosophes, historiens, jeunes, artistes, sportifs, syndicalistes, intellectuels, etc… à voter pour son candidat. Si toutes les campagnes électorales voient des regroupements de personnalités derrière un candidat, celle du Front de gauche puise sa source dans le fonctionnement de l’appareil communiste forgé par l’Internationale communiste dans les années 1930.


Et oui, l’expérience des travailleurs manuels et intellectuels, et avec eux, des couches nouvelles de la population, sur la base d’exigences citoyennes fortes, les conduit aujourd’hui, toutes professions confondues à se dresser contre les politiques libérales qu’ont conduits les gouvernements depuis 30 ans. Avec, il faut le noter, la participation à 2 gouvernements des communistes, qui était selon eux la garantie du changement. Mais les rapports de force issus des élections qui était défavorables au PCF, au sein de la gauche, et sa présence très minoritaire(4 ministres) et son impact en recul dans la conscience populaire, ne lui ont pas permis d’assurer la garantie qui s’est avérée illusoire hélas.


Sylvain Boulouque Techniquement, le Front de gauche, comme le faisait le PCF, s’appuie sur l’appareil syndical pléthorique de la CGT. Cette relation a été soudée définitivement dans les années 1930. Si aujourd’hui le secrétaire de la CGT ne donne plus officiellement de consignes de vote pour un candidat, en revanche une grande partie des syndicalistes perpétuent le modèle ancien. Ils s’appuient sur le cumul des fonctions politiques et syndicales et passent d’un rôle à l’autre et épaulent la campagne de leur mentor.


Monsieur Boulouque ne veut ni voir ni comprendre que depuis longtemps déjà et le PCF et la CGT s’ils entretiennent des relations, celles-ci vivent sur la base du principe d’indépendance. Et ce n’est pas une concession à quiconque, mais le principe de l’exercice des libertés syndicales et politiques. Que de nombreux syndicalistes, venus de toutes les centrales syndicales convergent avec le Front de gauche, voilà que cela « remue les tripes » de cet expert en radicalité stalinienne.


Sylvain Boulouque Renégats

La dénonciation des renégats est un élément constitutif du discours thorézien. L’histoire du PCF en est remplie – notons au passage qu’elle est très présente dans le lambertisme. Avec l’avènement du thorézisme, le PCF a publié pendant une quinzaine d’année des listes noires de "traîtres, renégats et agents provocateurs". Ces listes noires sont abandonnées après la guerre. Les épithètes dénonçant les anciens communistes demeurent une constante. Ainsi L’Humanité de 22 octobre 1955 intitule une de ces manchettes "Les renégats passent et le Parti demeure", comme l’argument que Mélenchon vient d’utiliser à propos de Robert Hue et des responsables du Front de gauche qui rejoindraient l’hypothétique gouvernement socialiste.


Il est vrai que dans toute l’histoire humaine et même biblique, des traitres et des renégats ont jalonné les luttes… de classes. Et bien souvent, la presse qui se fait le héraut de l’ordre établi, encense et soutient ceux qui sont passé de l’autre côté, comme des gens intelligents enfin clairvoyant. Et quand la vindicte populaire les démasque, Boulouque les soutient. A chacun ses héros. Aller chercher des référence dans la presse de …1955, quand même !

 

Sylvain Boulouque "Qui n'est pas avec nous est contre nous"

Enfin un autre élément majeur emprunté au national-thorézisme est le syndrome de la forteresse assiégée. Il est lexicalement présent à travers plusieurs exemples, qui reposent sur des rhétoriques huilées. Les attaques contre la presse s’inscrivent dans l’argument : "qui n’est pas avec nous est contre nous". Tous ceux qui critiquent le Parti sont forcément au service de l’ennemi. La presse non communiste est considérée avec mépris. Edgard Morin se souvenait que l’Observateur, alors pourtant philo-communiste, était considéré comme un des journaux de l’Intelligence service ("Autocritique", Paris, Seuil, 1959, pp. 165-170).


Il semblerait bien que Boulouque et ses amis se sentent eux dans une forteresse assiégée. Car en effet, le peuple est dans la rue pour exprimer ses revendications salariales et sociales, mais il l’est aussi pour intervenir dans la vie publique et chasser ceux qui se réfugient derrière leur forteresse et leur mur d’argent aujourd’hui assiégés. Et il faudra bien vous rendre, aujourd’hui ou demain, c’est sûr maintenant. Car nous allons poursuivre le combat libérateur comme en son temps contre l’envahisseur nazi, jusqu’à la reddition et l’avènement d’un nouveau pouvoir populaire, celui de la Vie République.


Sylvain Boulouque La presse, surtout de gauche, est en outre considérée comme reprenant souvent les arguments de l’extrême droite et du patronat comme en témoigne par exemple le discours prononcé par Thorez dans la grande salle de la mutualité le 30 octobre 1936. Face à la presse, les réponses des principaux dirigeants du Front de gauche Alexis Corbière, François Delapierre, Jean-Luc Mélenchon et des dirigeants du PC sont symptomatiques d’un état d’esprit et d’une culture politique qui reprend les mêmes thématiques que celle du national-thorézisme.


Et oui, les similitudes sont troublantes. Entre les situations d’hier et d’aujourd’hui, où chacun choisi son camp. Nous, celui du progrès, de la démocratie des libertés et du partage des richesses, eux et Boulouque, celui des privilégiés, des censeurs et des menteurs, des égoïsmes et des tyrans. Oui la lutte est nécessaire, nous la menons, jusqu’au bout.


Sylvain Boulouque Ce dernier argument permet en cas d’échec de faire porter sa responsabilité sur les médias, la dénonciation du renégat comme agent infiltré, étant plus audible pour faire bloc autour du Parti. L’ennemi extérieur demeure un moyen de souder la communauté des militants autour de la figure tutélaire du principal responsable, qu’il se nomme Mélenchon ou Thorez.

Description : Sylvain Boulouque 

Par Sylvain Boulouque
Historien, décrypteur de la gauche radicale pour "Le Nouvel Observateur"

Description : http://tempsreel.nouvelobs.com/scripts/stats.php?mod=read&key=969504&media=nobstr 

Peut-on dire, après l’exposé de monsieur Boulouque, que celui-ci est atteint du syndrome de l’anticommunisme primaire ? Assurément. Et à chaque époque ses larbins.


Bruno Fornaciari

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