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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 10:00

BALISES DE COMMEMORATION DES SITES DE LA RESISTANCE

DANS LES DEUX SEVRES

 

SITE DE LA RESISTANCE

Ancienne usine RUSZ - Thouars -

Dès 1941, 24 membres du groupe OS-680
luttent contre l'occupant et les collaborateurs
Le 5 juin 1942, dix-huit d'entre eux sont arrêtés ici,
Par la Police Française.

Le 24 novembre 1942, ces 24 Résistants sont condamnés

A POITIERS, par un Tribunal militaire Allemand.
Le 3 décembre 1942, huit sont fusillés à BIARD.
Le 13 décembre 1943, un à ANGERS.
Dix seront Déportés et cinq internés

POUR LA LIBERATION DE LA FRANCE

 

C’est dans un des bâtiments du château, où s’était installée en 1939, l’usine RUSZ, que naquit le groupe FTPF, OS-680 appelé aussi le " groupe de THOUARS ".

Créé par Maxime BACQUET au cours du premier semestre 1941, il devait réunir 24 patriotes : 6 femmes et 18 hommes originaires de THOUARS et de ses environs, de la région parisienne, enfin d’ANGERS.

Ils étaient cadres et ouvriers métallurgistes, mais également agriculteurs, cheminots, employés... D’opinions diverses, ils étaient animés par le même idéal : celui de résister par tous les moyens à l’occupation nazie et à ses auxiliaires français : les collaborateurs.

Le groupe subdivisé en unités de quelques membres chacune, s’est mis immédiatement en action, en :

- combattant la propagande allemande et vichyssoise, par la fabrication et la diffusion de tracts et d’inscriptions murales, exaltant la Résistance et son chef le Général Charles de GAULLE.

- créant un arsenal de guerre par la récupération, le transport et le stockage d’armes et de munitions.

- organisant des manifestations hostiles. Par exemple, le drapeau à croix gammée, amené de son mât, Place Lavault et remplacé par un drapeau français, dans la nuit qui suivit l’invasion de la Yougoslavie.

- préparant la fabrication d’engins explosifs et en exécutant, parfois sans succès, des actes de sabotage au dépôt des locomotives et sur les organes vitaux d’avions fabriqués par l’usine RUSZ.

Le 05 juin 1942, l’arrestation de 23 de ses membres par la police judiciaire française d’ANGERS, dirigée par le Commissaire POUPAERT, de sinistre mémoire, décima le groupe. Ces policiers devaient montrer par la brutalité de leur comportement, toute la haine qu’ils portaient à l’encontre de la Résistance. Seul, Maxime BACQUET, le chef de groupe, échappa à la rafle.

En juillet 1942, ces patriotes furent jugés par la Cour de Justice de POITIERS, présidée par un gaulliste et condamnés à des peines légères. Les allemands mécontents, reprirent l’affaire en main et en confièrent l’instruction à la Gestapo.

Rassemblés à la prison de la " Pierre Levée " à POITIERS, les 23 résistants subirent pendant plus de 3 mois des interrogatoires souvent assortis de tortures ignobles. Mais, malgré les conditions très dures de détention, malgré les manoeuvres de la Gestapo, la solidarité du groupe devait sortir intacte de cette terrible épreuve.

Du 18 au 24 novembre 1942, ce fut la session du tribunal militaire allemand, présidée par le Général Von SHAUMBURG, qui après le réquisitoire d’une très grande sévérité du procureur, prononça :

- 11 peines de MORT, dont 3 furent commuées en TRAVAUX FORCÉS

- 3 peines de RÉCLUSION

- 1 peine de PRISON

- 8 ACQUITTEMENTS (mais seuls 3 des acquittés furent libérés le 23/12/1942,

tandis que les autres étaient DÉPORTÉS)

Le 03 décembre 1942, vers 16 heures, après qu’ils eurent à nouveau manifesté leur patriotisme en rossant le Directeur allemand de la prison et après que les détenus de la " Pierre Levée " leurs eurent rendu un dernier hommage, en observant un silence total au moment de leur départ, ces Patriotes tombèrent avec une dignité qui impressionna jusqu’au plus fanatique des Allemands, sous les balles du peloton d’exécution.

Un an plus tard, Maxime BACQUET, qui avait poursuivi le combat dans le Maine & Loire, était arrêté, condamné à mort et exécuté à ANGERS, le 13 décembre 1943.

Au mois de janvier 1943, 11 membres du groupe était déportés dans les camps de concentration allemands et 3 y décédèrent. Aujourd’hui le groupe compte 8 survivants.

 

 

LES CONDAMNATIONS

La section spéciale de la Cour de Justice de POITIERS (Vienne), chargée de réprimer les délits antinationaux (communistes & anarchistes), s’est réunie le samedi 18 juillet 1942.

Quinze personnes de THOUARS (Deux-Sèvres) et des environs comparaissaient comme prévenues d’activité communiste et anarchiste, détention d’armes et munitions, de poudre de guerre, distribution de tracts et tentative de destruction par explosion.

Il s’agissait de :

BERTHOU Yves (36 ans) - tourneur à l’usine - Belleville de ST VERGE

BRUNET Jean (27 ans) - contrôleur à l’usine - 16 rue Président Tyndo à THOUARS

CHAIGNON Mathilde (64 ans) - Institutrice retraitée - 25 av. Jean Jaurès à THOUARS

CHENIER Edouard (20 ans) - tourneur à l’usine - " Le Dery " cne de ST SYLVAIN D’ANGERS

DRAPEAU René (20 ans) - manoeuvre à l’usine - 11 rue Porte Maillot à THOUARS

FORESTIER André (18 ans) - tourneur à l’usine - rue Franklin à THOUARS

GAUCHER Roger (29 ans) - rectifieur à l’usine - 156 rue Louis Blanc à THOUARS

GUÉRINEAU Claire (32 ans) - (épouse LINÉ) - Cultivatrice à MAUZÉ-THOUARSAIS

LOSTANLEAU Marie (37 ans) - (épouse BERTHOU) - Belleville de STE VERGE

MAROLLEAU Marcel (19 ans) - rectifieur à l’usine - 17 rue Jules Guesde à THOUARS

RICHET Jean (20 ans) - idem - 18 rue Richou à THOUARS

SIBILEAU Robert (20 ans) - idem - route de Doué à THOUARS

THIBAULT Simone (25 ans) - (employée de maison) - 25 av. Jean Jaurès à THOUARS

VIOLEAU Simone (22 ans) - (veuve TURQUOIS) - Coiffeuse, route de Vrines à THOUARS

WADOU Julienne (25 ans) - (employée PTT) - 61 rue de la Perche à NIORT

 

 

AUTRES INCULPES

 

ALEXANDRE René (38 ans) - contremaître à l’usine - THOUARS

BERTHOU Joseph (38 ans) - Originaire de CONCARNEAU

COUTANT Martial (18 ans) - rectificateur à l’usine - BRION PRES THOUET

JOURDAIN Lucien (21 ans) - idem - BRION PRES THOUET

LAGRUE Paul (40 ans ) - chef d’équipe à l’usine - THOUARS

NOÉ Jean (39 ans) - chef d’entretien - THOUARS

POUANT Jean (20 ans) - rectificateur à l’usine - rue René Cailler à THOUARS

 

Les débats ont duré 3 jours, le verdict a été prononcé le mardi 21 juillet 1942. Les peines sont les suivantes :

 

BERTHOU Marie, receleuse communiste : ACQUITTÉE

BERTHOU Yves, activité communiste, receleur : 2 ans de PRISON

BRUNET Jean, chef de bande, activité communiste, distribution de tracts, détention de poudre revolvers, tentative d’explosions : 10 ans de PRISON

CHENIER Edouard, idem : 5 ans de PRISON

DRAPEAU René, idem : 8 ans de PRISON

FORESTIER André, détention d’armes et munitions : ACQUITTÉ

GAUCHER Roger, activité communiste, détention de revolver et machine à écrire (sans preuve)

LINÉ Claire, détention d’une ronéo (sans preuve) : ACQUITTÉE

MAROLLEAU Marcel, activité communiste, distribution de tracts : 1 an de PRISON

RICHET Jean, activité communiste, distribution de tracts : 1 an de PRISON

SIBILEAU Robert, activité communiste, distribution de tracts : 1 an de PRISON

THIBAULT Simone, activité communiste, détention de poudre, revolvers, tracts : 2 ans (sans preuve)

VIOLEAU Simone, activité communiste (sans preuve) : ACQUITTÉE

WADOU Julienne, activité communiste, détention de poudre, distribution de tracts : 5 ans (sans preuve)

NOMS DES POLICIERS DE LA SINISTRE BANDE

DE LA POLICE JUDICIAIRE D’ANGERS (Maine & Loire)

 

Commissaire principal : POUPAERT

Inspecteurs : BAIL - STÉPHAN - GARNIER - GESCA - MANDROIT

avec la collaboration de la sûreté de THOUARS, ainsi que de la Gendarmerie

 

_____________________

La Feldkommandantur 677 (siège à POITIERS) ne trouvant pas les peines prononcées par la section spéciale de la Cour de Justice (Président DESCHAMP (gaulliste) assez fortes, reprit l’affaire avec la Gestapo.

Le tribunal de guerre de la Feldkommandantur 677 rendit son jugement à huit clos les 18, 19, 20, 22, 23, 24 novembre 1942.

Le procureur général demanda 14 condamnations à mort sur 23 personnes.

Voici les noms : BERTHOU Joseph - BERTHOU Yves - BRUNET Germaine - BRUNET Jean - CHENIER Edouard - DRAPEAU René - GAUCHER Roger - MAROLLEAU Marcel - REVAIRAULT Antonin - RICHET Jean - SIBILEAU Robert - THIBAULT Simone - VIOLEAU Simone - WADOU Julienne

Le verdict du 24 novembre 1942 par le tribunal de guerre de la Feldkommandantur 677 a été le suivant :

Condamnés à mort et fusillés le 03 décembre 1942 à 16 h, au camp de BIARD à POITIERS :

BERTHOU Joseph, BERTHOU Yves, BRUNET Jean, CHENIER Edouard, DRAPEAU René, MAROLLEAU Marcel, REVAIRAULT Antonin, RICHET Jean.

Condamnées à mort, graciées, déportées en Allemagne :

BRUNET Germaine, THIBAULT Simone, WADOU Julienne.

Cinq ans de réclusion, déporté :

SIBILEAU Robert

Un an de prison, déportées :

CHAIGNON Mathilde, LINÉ Claire.

 

Six mois de prison :

FORESTIER André

Acquittés faute de preuve, déportés en Allemagne :

BERTHOU Marie, GAUCHER Roger, LAGRUE Paul, NOÉ Jean, VIOLEAU Simone.

Acquittés et libérés le 23 décembre 1942 :

COUTANT Martial, JOURDAIN Lucien, POUANT Jean.

Condamné à mort et fusillé le 13 décembre 1943 à ANGERS :

BACQUET Maxime, chef de groupe

 

  

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usine Rusz vue aérienne du château et de l'usine Rusz
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