Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 20:21

Au PS, la démission a un goût de fracture

Aurélien Soucheyre

Mercredi, 27 Août, 2014

Crédit:

WOSTOK PRESS/MAXPPP

Les députés socialistes de l’aile gauche condamnent la ligne politique du gouvernement et annoncent d’emblée qu’ils résisteront.

Les chefs de file des députés frondeurs du Parti socialiste ont fermement condamné la politique du tandem Hollande-Valls, à l’occasion de la dissolution du gouvernement visant à écarter les ministres contestataires. « C’est une surréaction, une faute politique de l’exécutif », a estimé Christian Paul. Le député de la Nièvre considère que le président de la République « rétrécit sa majorité » avec « brutalité », alors qu’un « débat authentique pouvait naître au Parlement ». Il prévient que les frondeurs poursuivront leur résistance à l’Assemblée nationale : « Nous attendrons de connaître les contenus. Mais devant l’entêtement du gouvernement à mener une politique qui conduit à la catastrophe, je ne veux rien exclure. » Et d’envisager déjà « un certain nombre de textes qui ne trouveront pas de majorité ». Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger, juge lui aussi « incompréhensible » que le chef de l’État s’enferme « dans une politique qui ne marche pas, qui n’est pas juste et ne correspond plus au socle majoritaire » de son électorat. Au sujet d’une équipe resserrée sur une ligne libérale, il s’inquiète : « Quel est le message ? On est moins nombreux mais on continue ? » L’ensemble de l’aile gauche du PS a ainsi tancé l’isolement volontaire du président, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann allant jusqu’à déclarer que François Hollande « se trouve comme un roi nu ». L’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, Henri Emmanuelli, désormais député des Landes, est « évidemment d’accord avec le discours sur le fond » tenu par Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, mais reconnaît que « la méthode appelait forcément une réaction du président de la République ». « Je pense qu’ils n’ont pas tout à fait mesuré la portée de ce qu’ils faisaient », poursuit-il.

La contestation « commence » et peut prendre de l’ampleur

L’ancien ministre de l’Économie a confirmé, lors d’un entretien télévisé sur TF1, qu’il « n’avait pas prévu que les choses s’accélèrent de cette manière », mais a maintenu des positions désormais diamétralement opposées à celles de son ancienne équipe. Sur France 2, celui qui a abandonné le portefeuille de l’Éducation nationale a ménagé la feuille et le chou, déclarant qu’il « aurait été incohérent » de rester au gouvernement après avoir « exprimé un désaccord », tout en affirmant rester dans la majorité. Il a néanmoins rappelé l’origine de la rupture, « la rigueur budgétaire » ne pouvant pas être « le but politique ». Aurélie Filippetti, un jour après sa lettre de démission, a joué la même mélodie, appelant à ce que la gauche porte une alternative, tout en précisant qu’elle soutiendra le gouvernement. Les ministres redevenus députés – Montebourg est conseiller général – ne se voient donc pas dans un rôle de contestation parlementaire. Rôle que les frondeurs « historiques » n’entendent pas se faire chiper : « Pour nous, pas question de se mettre comme des petits soldats derrière Hamon et Montebourg sous prétexte qu’ils ont compris les choses au bout de deux ans et demi », prévient un membre du courant Maintenant la gauche. Le député d’Indre-et-Loire, Laurent Baumel, qui se revendique chef de file des frondeurs, pense que la contestation « commence » et peut prendre de l’ampleur, jusqu’à « faire plier le gouvernement ». Selon lui, des députés PS pourraient se dire : « Cette fois-ci, on ne votera pas s’il n’y a pas des inflexions ou un rééquilibrage. » « Nous sommes dans un épisode inédit de la Ve République où des parlementaires de la majorité, qu’on a habitué à voter au carré sans se poser de questions, prennent leurs responsabilités et s’émancipent », a-t-il ajouté.

Partager cet article
Repost0
12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 10:10

« Je quitterai le Parti socialiste s’il le faut »

Publié le 12/04/2014 à 06h00 par

CHRISTIAN BOISSON

L’ancien maire, Jean-Marie Darmian, réagit après les élections municipales et l’annonce du gouvernement de supprimer les Conseils généraux.

PHOTO C. B.

CHRISTIAN BOISSON

Publicité

c.boisson@sudouest.fr

Jean-Marie Darmian n'a pas totalement quitté la scène politique en renonçant à ses mandats municipaux.

Toujours vice-président du Conseil général, il reste très attentif aux évolutions du territoire et à la nouvelle donne territoriale. Il confie ses commentaires durant cette période de transition en attendant pour les années à venir les profonds changements annoncés.

Jean-Marie Darmian. J'avais annoncé publiquement et en toute transparence il y a un an ma volonté de mettre un terme à mon engagement municipal sur Créon. C'était mûrement réfléchi et je n'ai donc pas eu de mal à l'assumer. Je ne suis jamais revenu sur ma décision. D'abord parce que je suis un partisan de la limite de durée des mandats électifs et du non-cumul des fonctions exécutives. Ensuite, une relève existait. Elle était fiable, libre et motivée.

Je reste persuadé que toute collectivité a besoin de renouvellement des méthodes de penser et d'agir. Je suis donc heureux de mon choix et je me sens bien en me rasant le matin ! Il n'y a rien de pire que les gens qui se croient indispensables. Pour ma part, je ne me retire pas sous ma tente et je continuerai à me régaler à œuvrer pour Créon.

Elle s'est passée dans le respect mutuel et la sérénité comme je l'avais souhaité. J'ai terminé mon mandat avec deux jugements, ce qui est très rare de la Cour régionale des comptes. Le premier sur le CCAS, le 15 mai 2013 et un autre, en date du 14 janvier 2014, sur la totalité de la gestion communale entre 2008 et 2012. Les deux m'ont donné quitus sans la moindre observation sur le fond et sur la forme pour la gestion que j'ai assumée.

Ce sont des points d'orgue incontestables à ces années de mandat municipal. Pour moi, la page est donc tournée sans ambiguïté.

Il est en décalage complet avec les résultats nationaux. Sur 28 communes, une seule équipe sortante a été battue, soit une très grande stabilité. Les municipales n'ont absolument pas été impactées par les considérations nationales avec deux maires PS supplémentaires et pour le reste, aucun changement notable depuis 2008. On aura malgré tout dix maires nouveaux que je vais vite réunir afin de fixer le cadre de notre collaboration pour 2014-2015, dans le respect du suffrage universel.

C'est désormais une certitude. Le bloc communal et intercommunal va prendre de plein fouet la baisse annoncée des dotations en 2015. La carte de l'intercommunalité va conduire, probablement dès 2016, à une fusion très large des CdC. Mais le pire s'annonce avec l'élargissement, maintenant quasi certain, du périmètre de la métropole enclenché en 2016, après les élections départementales. Il précédera la disparition annoncée du Conseil général. Dès 2010, j'ai pris position contre ces mesures et je maintiens mon point de vue : tuer la proximité de gestion c'est affaiblir considérablement la démocratie. Je le maintiens.

Oui et sans nuances, car autant une clarification des compétences était indispensable, autant c'est une illusion de revenir sur la décentralisation de 1983 en supprimant le Conseil général au nom d'économies irréalistes ! Je quitterai le Parti socialiste s'il le faut pour assumer librement ce combat pour la libre gestion raisonnée des communes.

On me prête depuis des années tellement d'ambitions qu'un livre ne suffirait pas. Or, toutes se sont révélées fausses. Par contre, je n'ai jamais abandonné les navires en difficulté. Dans le contexte actuel, je vais immédiatement coordonner, animer et faire vivre une forme de résistance citoyenne dépassant les ambitions personnelles pourtant déjà nombreuses. Je ne souhaite pas que le territoire cantonal actuel bascule vers la métropole. À l'automne, on verra… Pour l'instant, j'ai assez de souci à gérer avec mes fonctions au Conseil général.

Partager cet article
Repost0
12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 10:05

Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste?

11 AVRIL 2014 | PAR JAD SEIF

Je me suis engagé au PS en décembre 2012. Je pensais pouvoir y défendre des idées marquées à gauche, y être écouté. Je croyais que les militants PS étaient tous attachés à un idéal socialiste contenu jusque dans le nom de leur parti. Il faut reconnaitre qu'il y a au PS des militants qui sont attachés à cet idéal, et je tiens à saluer la section PS de ma ville, où la majorité des militants, notamment le secrétaire de la section, m'ont écouté, m'ont donné des responsabilités et m'ont traité en véritable citoyen et non seulement en distributeur de tracts. Ils ne sont pas les responsables de mon départ, et si je pars, c'est aussi avec beaucoup de tristesse. Mais il est du devoir de tout citoyen, quand l'engagement politique pour lequel il s'est engagé pâtit, de prendre des décisions radicales. C'est pour cela que je quitte le PS, déçu mais la conscience tranquille.

Je ne pense plus qu'il est possible, au PS aujourd'hui, de s'écarter de la ligne politique prônée par le gouvernement et la direction du parti. Certains prétendent que pour que nos idées soient écoutées, il faut agir de l'intérieur. Il faudrait donc à tout prix rester et garder espoir. Mais quand on fait tout pour que de l'intérieur, vos idées ne soient pas écoutées, il n'est plus possible de se faire d'illusions, il faut partir. Dans une dictature, seuls les inconscients croient qu'on pourra changer les choses en fondant un courant politique et en s'exprimant par voie de presse; les autres font la Révolution. De même, dans un parti politique où vos idées ont peu de place, rester ne changera rien. Le rôle du militant PS au niveau départemental et national est d'approuver le projet du gouvernement ou de se taire, projet qui est à mille lieues du socialisme.

Je ne pense plus qu'aujourd'hui, le PS soit majoritairement de gauche. Etre de gauche, ce n'est pas être encarté au PS. Il faut des preuves de gauche. A la différence des libéraux qui croient en l'individu, qui pensent que l'homme peut se bâtir à la force de son mérite, à la sueur de son front, les socialistes donne un rôle à l'Etat, qui va aider les plus défavorisés. L'homme pâtit de sa position sociale, et si certains ont réussi à sortir de la misère en se bâtissant un Empire, ils sont rares. L'Etat est présent, pas seulement pour autoriser le mariage homosexuel, mais aussi pour lutter contre les inégalités, permettre à la société d'être meilleure, changer le monde, faire en sorte que nous ayons tous un rôle dans la société et que nous contribuions au bien de la société selon nos moyens. La politique, ce ne sont pas de petites mesurettes, c'est un projet à la hauteur de l'idéal auquel on tient.

Or ce que j'ai vu au PS, en grande partie, ce sont des militants qui, par aveuglement (ou par opportunisme), défendent un projet politique à des lieux du socialisme. Le gouvernement Valls aujourd'hui propose un projet politique libéral. Nous connaissons Manuel Valls, notamment parce que sa ligne politique a été exposée pendant les primaires de 2011. Au niveau du social, il ne se différencie pas de la droite, en prônant entre autres la fin des 35 heures. Il en va de même pour la sécurité, les expulsions sous Valls n'ayant pas diminué: il a même mieux fait le job que Sarkozy. Les militants PS les plus sages s'étaient plaint du tollé suite à la nomination de Valls comme Premier ministre. Ceux qui défendirent Valls nous dirent d'attendre qu'il prononce son discours, nous reprochant de nous fonder sur des a priori. Mais le discours de politique générale de Manuel Valls nous a prouvé que nous avions raison: devant l'Assemblée Nationale, il a exposé un projet politique de droite enrobé de bons sentiments gauchistes qui ne sont qu'une caricature de la gauche. Mais pas un des socialistes qui nous avait dit d'attendre n'avait élevé sa voix contre ce projet, lui qui aurait trouvé ce programme indigne dix ans plus tôt. Et je dois, moi engagé à gauche, applaudir comme les autres?

Mais que dire des mesures prises sous Jean-Marc Ayrault? Parlons de l'ANI, qui accorde des avantages aux employeurs sans contrepartie pour protéger les employés. Parlons des impôts demandés aux plus modestes. Parlons de la retraite à 66 ans. Parlons aussi de la suppression des élections prud'homales, autre coup porté à la gauche. Puis on vous expliquera que la solidarité, c'est très bien, mais qu'aujourd'hui, c'est impossible, parce que le monde a changé. Libre à vous de le penser, mais n'allez pas prétendre que vous êtes socialiste. Nous ne faisons pas de la politique seulement pour gérer l'Etat, nous faisons de la politique pour porter un projet de société, des valeurs. L'action politique ne doit pas se contenter du « réel », du « concret », à moins d'oublier que toute doctrine qui a fondé nos systèmes politiques relève de l'idéologie et part d'un idéal.

Et si l'entrée d'Harlem Désir au gouvernement ne vous a pas convaincu de la médiocrité des conceptions politiques de François Hollande et de ceux qui le soutiennent, peut-être avez-vous préféré fermer les yeux et croire encore en un avenir radieux pour le PS. Mais ce n'est pas par le silence qu'on arrivera à faire bouger la gauche. Le PS est en perdition. Croire que le salut de toute la gauche dépend du PS, c'est oublier qu'un parti politique n'est qu'un moyen donné à une doctrine politique de prendre vie. La gauche n'a plus besoin du PS pour exister, c'est même le PS qui la tue. Le PS n'est pas la seule victime de ses erreurs, tous les partis à gauche risquent d'en pâtir. Je ne tiens pas à militer dans un autre parti politique, je resterai sans étiquette. Mais je veux que tous ceux qui au PS souhaitent une politique de gauche, interrogent leur place dans ce parti. Eux qui sont citoyens, qui ont le droit à la parole, le droit d'exprimer leurs conviction, comme cela est la règle dans toute démocratie, sont-ils vraiment obligés de se taire, de faire confiance? Nul n'a le droit de nous obliger à faire confiance. C'est surtout lui qui par ses actes nous montre qu'on peut avoir confiance en lui. Le PS perd cette confiance, qu'il ne mette pas sur autrui la responsabilité de son échec.

Partager cet article
Repost0

BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

Recherche

Texte Libre