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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 10:45

Politique - le 14 Novembre 2013

"Crise morale", l'éditorial de Maurice Ulrich

Minute est un torchon. Ce n’est pas une découverte. Sa une de cette semaine est ignoble : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Le gouvernement a engagé une démarche judiciaire contre l’hebdomadaire d’extrême droite et il a bien fait. On avait eu le sentiment, lorsque les injures racistes contre la garde des Sceaux ont franchi un cap, il y a quelques semaines, qu’il n’était pas très réactif. Il l’est pour le coup, tant mieux.


Au-delà de la ministre, de la personne à qui va toute notre fraternité, ces injures qui nous ramènent à la barbarie, à la France du fouet, de la canonnière et des colonies, sont notre affaire à tous. C’est la République qui est insultée. La une de Minute est un crachat au fronton de nos mairies, tel que c’est, depuis hier, le bal des faux-culs. Ainsi, le FN aurait trouvé cette une « inadmissible, extrêmement choquante ». Ben voyons, le FN n’a jamais été raciste. C’est un malentendu si Jean-Marie Le Pen, par exemple, comparaissait mardi, justement, devant le tribunal correctionnel de Paris pour « injures raciales et provocation à la haine et à la discrimination » à la suite de propos sur les Roms qui, comme les oiseaux, « voleraient naturellement ». Pour son avocat, « c’est un jeu de mots, c’est de l’humour ». Il a tant fait de blagues !… Parions que Minute aussi plaidera l’humour.

 

Jean-François Copé a indiqué qu’il soutenait la démarche judiciaire du gouvernement, jugeant cette une « profondément scandaleuse ». Mais qui, Jean-François Copé, déclarait, le 23 mai 2012 : « Quand on vote FN, c’est la gauche qui passe et on a Taubira » ? Oui, oui, il a bien tenté d’expliquer, l’autre jour sur TF1, qu’il voulait seulement évoquer le supposé « laxisme » de la ministre. Allons donc. Faut-il rappeler comment, au fil des dernières années, la droite s’est « décomplexée », avec les discours de Dakar et de Grenoble, le rôle positif de la colonisation, l’humour – décidément ! – de Brice Hortefeux sur les « Auvergnats » : « C’est quand ils sont plusieurs que les ennuis commencent. » Et des esprits « décomplexés », des éditorialistes, ont à leur tour soufflé sur le feu. Au nom de la liberté de parole, comme si la parole raciste, la parole qui nie, qui enchaîne, la parole qui tue, était une parole libre !

 

Mais ce qui nous interpelle plus encore que ces minables exercices de saintes-nitouches, c’est le sentiment insistant que la crise politique dans laquelle nous sommes entrés est aussi une crise morale. Il est clair que l’extrême droite et une partie de la droite n’ont jamais eu besoin de personne pour tenir au chaud les braises du racisme, de la xénophobie comme autant d’instruments de domination idéologique et d’oppression des peuples. Mais il faut, pour leur faire face, que chacun soit fier de la République, s’appuie sur ses acquis, se conforte par ses progrès. La crise de confiance qui touche aujourd’hui le gouvernement à gauche laisse le champ libre à une droite qui ne se freine plus. Injures, huées sur les Champs-Élysées en sont l’expression la plus crue. Mais, pour elle, à travers le ras-le-bol fiscal, c’est l’impôt lui-même comme instrument des politiques publiques qui est atteint. À travers les radars détruits, l’État législateur est visé. Il est temps, il est urgent que la gauche relève la tête, qu’elle retrouve le chemin de l’action, de la rue, pour une politique de gauche et les valeurs de la République.

 

Maurice Ulrich

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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 09:45

 

Les flots noirs de la misère et de la richesse, l'éditorial de Patrick Apel-Muller

 

 

Lampedusa n’en peut plus des vagues de cadavres qui battent ses côtes. L’île reste le rivage le plus proche du continent le plus démuni d’où partent les bateaux des trafiquants d’hommes, embarcations précaires, bourrées jusqu’à la dernière soute de souffrances et d’espérances. Là, l’Afrique saigne, perdant des énergies et des vies, drossées contre la forteresse Europe. L’inanité de la mondialisation capitaliste, l’hypocrisie de ses thuriféraires se lisent en corps noirs sur du sable blanc.

Cette île pourrait cultiver sa mémoire et la beauté des eaux bleues. Elle est brutalement renvoyée à la phrase de Visconti dans son célèbre film : « Nous fûmes les guépards et les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes. » Eh bien non ! Les habitants de cette pointe avancée de l’Italie ne cèdent pas à la tentation de se remparer, à une quiète cécité, au rejet de l’autre. Ils lancent au contraire une protestation qui sonne haut en direction des puissants de ce monde, des indifférents de Bruxelles, des adeptes de cette concurrence libre et non faussée qui écrasent les peuples et rejettent les êtres. Dans ces temps où surgissent des pensées barbares, où à Moscou resurgit le spectre des pogroms contre les Caucasiens, où des complaisances se révèlent à l’égard des Bruns Marine, où des ministres se prétendent de gauche pour faire admettre l’arrachement d’enfants à leur école afin de les renvoyer à des pérégrinations miséreuses, il est des consciences qui résistent. 
En commun contre le repli des communautés.

La Journée mondiale contre la misère a trouvé, hier, quelques échos. Avec ces chiffres qui font frémir tel le nombre de SDF croissant de 50 % en France dans les dix dernières années. Mais rarement le dessous des cartes aura été montré. On y croise pourtant des rois et des reines, des as de la finance et des valets dociles. Depuis 2003, la richesse dans le monde a grimpé de 68 % ! Qui l’eût cru à entendre les bons apôtres de l’austérité, des « efforts » et de la réduction du coût du travail ? Jamais la richesse mondiale n’a atteint un niveau aussi haut, note le Global Wealth Report annuel du Crédit suisse qui la chiffre à 241 000 milliards de dollars. Hors 
de l’humaine proportion. C’est aux États-Unis qu’elle 
a le plus augmenté, puis en Chine, en Allemagne et juste derrière, en quatrième position, en France. Mais qui 
le dit sur nos antennes ? Qui relève qu’en Europe, c’est 
la France qui compte le plus de millionnaires, 2,2 millions sur les 32 que compte la planète ?

L’activité humaine crée toujours plus de richesses qui sont toujours plus mal réparties. 46 % de la richesse mondiale appartient à 1 % des ménages tandis que les deux tiers n’en possèdent que 3 %. Ce déséquilibre toujours plus brutal alimente la fuite loin des déserts de la soif, des terres spoliées, des forêts déshéritées, des bidonvilles surpeuplés. Berceau de l’humanité, la Méditerranée se transforme en tombeau. Et les affréteurs des barques sur ce Styx, ce flot des enfers, sont à rechercher dans les oligarchies qui pillent les continents, détruisent les conquêtes de civilisation, emmurent leurs fortunes. Ils ont inventé le slogan creux de l’impôt confiscatoire pour y échapper et conserver 
à l’abri leurs fortunes confisquées à l’aventure humaine.

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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 07:22

 

Vue de la très large Avenue Foche, dans le 16è arrondissement de Paris. Google street view (capture d'écran)

SOCIÉTÉ -  le 6 Octobre 2013

 

Un village d'insertion pour les Roms dans les beaux quartiers de Paris

 

 

C'est le voeu que va proposer au vote le groupe Front de Gauche lors du prochain Conseil de Paris des 14 et 15 octobre.

Le voeu que proposera Ian Brossat (PCF) en séance dans dix jours fait notamment valoir qu'"en Ile-de-France vivent 10.000 des 17.000 ressortissants Roms en France, (...) dans des conditions de misère extrême, indignes de notre pays". Et que "considérant la volonté du gouvernement de voir créer 50 villages d'insertion à travers la France", la Ville de Paris doit aussi prendre une part "active" à cette politique.

Les motivations ne manquent pas

Le président du groupe Front de gauche au conseil de Paris propose de le bâtir dans le très huppé XVIème arrondissement de la capitale, arrondissement qui a perdu près de 50.000 habitants lors des quarante dernières années, selon l'INSEE, et qui ne manque pas d'espace puisqu'il est le plus vaste. Ian Brossat ne manque pas d'arguments et les liste dans une belle série de "considérant que" qui motive son voeu:

  • "considérant que les expulsions et les destructions des bidonvilles et squats de ressortissants Roms se poursuivent sans solutions d’hébergement, précarisant les familles et la scolarisation des enfants
  • considérant la circulaire interministérielle du 26 août 2012, prévoyant un accompagnement de toute personne expulsée d’un campement illicite afin de concourir à son insertion sociale –que ce soit à travers la mise à l’abri, la scolarisation, la santé ou la formation à un emploi
  • considérant que la politique discriminatoire de l’Etat qui empêche les travailleurs Roms d’accéder àl’emploi dans des conditions normales, contribue à aggraver la situation de milliers de familles contraintes de survivre dans des conditions indignes de la République
  • considérant qu’il est possible de traduire en actes la volonté de mettre en œuvre l’égalité des droits pour tous: droit au logement, mais aussi droit au travail, droit à l’éducation, droit à la dignité
  • considérant que seule la puissance publique peut organiser les dispositifs d’habitat à vocation sociale (hébergement, logements adaptés et logement social) et d’accompagnement social en direction des personnes et des familles en grande difficulté (périmètre en particulier du dispositif d’Accueil,d’Hébergement et d’Insertion, AHI)
  • considérant que la création de « village d’insertion », tels que ceux mis en place par les villes deStrasbourg, Grenoble ou Lille, donne des résultats tangibles

"Plutôt que de stigmatiser et d'instrumentaliser cette question il faut trouver des solutions et répartir l'effort de solidarité entre les arrondissements", a expliqué Ian Brossat à l'AFP vendredi. "Je pense que la gauche doit être à l'offensive sur cette question des Roms et ne doit pas emprunter le discours de la droite comme le fait Manuel Valls", a-t-il ajouté.

Ce voeu, qui n'a pas de valeur juridique à l'inverse d'une "délibération" du Conseil de Paris, permet à un groupe politique d'interpeller l'assemblée municipale sur un sujet d'actualité et de susciter un débat. Nul doute que celui-ci provoquera des échanges éclairants entre groupes politiques et municipalité.

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 08:38

Plasticité de la Vème : « une République en plastique »

 

 

Le Président de la République a choisi le 55ème anniversaire de la Vème République pour venir en vanter la « stabilité » et la « plasticité ». Changer sans que rien ne change : quel hommage ! Tandis que la défiance à l’égard de la politique s’accroît et que la crise démocratique gagne du terrain, quoi de plus approprié en effet que de s’autoféliciter, de proclamer l’attachement indélébile des Françaises et des Français à ces institutions décrépies.

La Vème République est à bout de souffle. En réalité, les défauts originels de la Constitution sont toujours bien présents et ses déséquilibres ont été aggravés au fil du temps. Nous vivons dans une sorte de monarchie élective, flanquée d’une oligarchie politico-financière qui s’accapare des pouvoirs exorbitants sur les grands choix.

La souveraineté populaire a été rognée de toutes parts, que ce soit par les derniers traités européens adoptés contre l’avis majoritaire, ou par la réforme de la démocratie locale en cours d’examen. L’urgence n’est pas à une autocélébration vide de sens, mais à refonder le pacte républicain dans un nouvel essor démocratique.

Il est à espérer que la proposition d'un référendum d'initiative populaire qui fait si peur aux forces dominantes, ne soit pas cantonnée dans le domaine de la plasticité ou de l'élasticité de la République, utilisée dans une sorte de logique de l'édredon (Faut-il rappeler que la décision du dernier référendum a été contournée ?).

Une telle réforme est plus que souhaitable et devra bousculer la logique institutionnelle actuelle. L’heure est à donner le pouvoir au peuple. C’est ce que nous nommons VIème République.

 

Pierre Dharréville, Responsable de la commission « République, démocratie et institution » au PCF

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 12:03

Acte 3 de la décentralisation : Pas de réforme de la démocratie sans démocratie

 

La gauche parlementaire s'était opposée en 2010 à la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy et s'était prononcée pour son abrogation en cas de retour au pouvoir. Or, la réforme des collectivités territoriales laborieusement avancée par le gouvernement actuel s'inscrit au contraire dans le cadre de celle de 2010.

 

Le découpage en trois de ce projet n’y change rien : il porte une profonde régression démocratique. Deux objectifs sont poursuivis : organiser l'encadrement par l'Etat des dépenses des collectivités et donc l’austérité ; et répondre aux exigences de compétitivité libérale du MEDEF. Pour cela, il organise sans détours la casse de la démocratie locale, la concentration des pouvoirs et l’éclatement de l’égalité républicaine entre les territoires.

 

Les conséquences de ce projet seraient monumentales. Il annonce la fin des communes comme espaces de souveraineté populaire et de décision. Voire la fin des départements. Pour lui, le pouvoir est encore trop partagé ! Faisant des métropoles les nouvelles cellules de base de la République, il met en place les mécanismes de la compétition entre elles, laissant les territoires ruraux à la marge. Nul ne nie l’existence d’enjeux à l’échelle d’aires métropolitaines et la nécessité de mieux appréhender cette réalité. Mais pour nous, la prise en compte de ces enjeux doit se faire par une extension de la coopération et de la démocratie. Il organise le découpage des compétences à la carte, la tutelle de certaines collectivités sur d’autres et met en danger les services publics. Il ouvre enfin un processus de centralisation et de concentration du pouvoir entre les mains de quelques élus régnant sur d’immenses territoires et veut réduire le champ d’action de la majorité des élus locaux. Et il en profite pour soustraire l’Etat à ses obligations, en premier lieu celle d’une réponse véritable aux besoins de financement des collectivités territoriales et des grands projets nécessaires. Notre peuple doit en être informé : on veut encore réduire son pouvoir.

 

Un tel chambardement, équivalent à une modification constitutionnelle de grande ampleur, ne saurait se faire en catimini, sans un grand débat démocratique. Ce n’est hélas pas la voie choisie par le gouvernement qui occulte au contraire les véritables enjeux de sa réforme. Sa précipitation à l’approche des élections municipales devient désormais insupportable. A l’heure où la crise de la démocratie connaît un nouveau regain dans notre pays, mettant en lumière l’emprise croissante de la finance sur les grandes décisions, faut-il encore réduire le champ de la souveraineté populaire et des solidarités ? On ne peut se targuer de moralisation de la vie politique et organiser le dessaisissement du peuple en catimini.

 

Ce projet suscite d’ores et déjà une vive opposition parmi les élus et populations qui en ont connaissance. La volonté de passage en force qui s’est exprimée à plusieurs reprises dans les discussions locales comme nationales est inacceptable. Le vote des alsaciennes et des alsaciens contre la fusion des départements et de la région devrait pourtant alerter le gouvernement : les citoyens refusent les bouleversements institutionnels qui n'apportent aucune avancée démocratique pour eux. De multiples expériences, comme celle de Paris-Métropole, montrent que d’autres modèles que celui du centralisme autoritaire sont capables de fonctionner et peuvent être porteurs de dynamiques engageant beaucoup plus la population.

S’ajoute à cela la réforme aberrante des modes de scrutin, faisant des cantonales le seul scrutin sans proportionnelle, visant à élire des assemblées bipolaires non conforme à la pluralité politique de notre pays. Le PCF dénonce le redécoupage des cantons qui est en train de se tramer en toute opacité, au profit du pouvoir en place. La France n'a pas besoin d'un scandale démocratique de plus, qui effacerait de la carte la plupart des 235 conseillers généraux communistes.

 

Il y a besoin d’une réforme en profondeur de nos institutions, d’une VIème République. La commune doit être confortée comme cellule de base de la démocratie et du vivre ensemble ; la participation citoyenne doit y être largement déployée. Nous proposons de déprésidentialiser toutes les institutions plutôt que de fabriquer de grands barons plénipotentiaires, rendant inopérante la limitation du cumul des mandats. Nous proposons d’organiser des coopérationsmétropolitaines plutôt que d’ajouter un nouvel échelon institutionnel niant les solidarités existantes et visant à éloigner la décision des citoyennes et des citoyens. Nous proposons d’utiliser les potentialités de la décentralisation pour développer des espaces d’intervention populaire : la démocratie citoyenne plutôt que cette dérive oligarchique et sa République des experts ! Nous voulons promouvoir une conception de l’Etat, unitaire et stratège, au service de l’intérêt général, et garant de l’égalité et des solidarités entre les territoires, au lieu d’un Etat qui se dépouille et se dédouaneLa décentralisation doit d’abord être une démocratisation, au plus près des préoccupations et de besoins des populations. Dans cet esprit, nous appelons à un nouvel âge des services publics pour relever les défis de l’énergie, du logement, ou de l’éducation...

Cette approche institutionnelle appelle une autre répartition des richesses dans notre pays, notamment par une réforme de la fiscalité, nationale et locale, qui n’hésite pas à taxer le capital financier et à s’attaquer à l’évasion fiscale sous toutes ses formes.

 

Depuis longtemps, le projet de loi gouvernemental aurait dû être purement et simplement retiré pour laisser place à une véritable discussion sur les enjeux, les besoins et les moyens nécessaires. Face à l’entêtement du gouvernement, nous appelons les citoyennes et les citoyens de notre pays à manifester leur refus de cette réforme qui leur prend le pouvoir. Nous affirmons que toute modification des structures d’un territoire devra être soumise à référendum. Pas de réforme de la démocratie sans démocratie ! Ce projet doit être retiré et l’ouvrage remis sur le métier pour une refondation démocratique et sociale de nos institutions.

 

Nous en avons la conviction, cette bataille peut être gagnée. Nous appelons à faire de la manifestation du 30 mai à Paris devant le Sénat un grand rassemblement populaire. Et nous invitons tous ceux et toutes celles qui veulent défricher les voies d’une démocratie nouvelle face à la loi de l’argent, à s’emparer des Assises du 16 juin à Montreuil.

 

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 17:51

 

CULTURE -  le 2 Mai 2013

Internet

Jean-Baptiste Malet "L’internaute doit savoir 
ce qu’il y a derrière l’écran"

 

 

Le journaliste 
Jean-Baptiste Malet signe le premier 
livre enquête 
en immersion dans 
un entrepôt logistique du site Internet de vente en ligne Amazon. 
En Amazonie, infiltré dans le "meilleur des mondes" casse le mythe d’une économie numérique désincarnée.

Votre livre est-il un ouvrage militant contre la vente 
de livres en ligne ?

Jean-Baptiste Malet. Au départ c’est affectif : je vis à Toulon, où comme dans toutes les villes de province, les librairies où j’avais l’habitude d’aller ferment les unes après les autres. J’ai vu des gens qui fréquentaient les librairies déserter pour acheter leurs livres sur Internet. Une mutation économique, mais pas seulement. C’est aussi un rapport au livre qui change, un rapport culturel au savoir. Quelquefois, on entre dans une librairie pour acheter un livre et on ressort avec un autre, on échange avec d’autres personnes… Cette disparition de librairies, remplacées par la froideur d’un site Internet, me posait problème.

On peut se demander où est le progrès.

Jean-Baptiste Malet. En effet. Les consommateurs ne gagnent rien. La loi Lang garantissant le prix du livre, ils le paient le même prix qu’en librairie. Les politiques, eux, doivent comprendre que ce n’est pas qu’un problème de consommation, mais un choix de société : de l’humain avec des petites structures au contact du lecteur ou des grands hangars, avec une surreprésentation du travail intérimaire.

Pourquoi vous intéresser à Amazon en particulier ?

Jean-Baptiste Malet. Il y a déjà quelque temps, j’ai voulu faire un reportage sur le site de Montélimar. Je voulais parler aux employés, aucun n’a accepté. Les gens apeurés me disaient : « Je n’ai pas le droit de parler, contactez le service de presse. » La communication est extrêmement verrouillée. Je trouvais intéressant de montrer ce paradoxe entre une plate-forme numérique apparemment très ouverte et un lieu inaccessible. Si je voulais informer correctement les gens avec des choses vues dans la société, il me fallait y entrer. D’où l’idée de me faire embaucher comme intérimaire.

Pour mettre les pieds dans l’usine, vous êtes recruté par une agence de travail temporaire. C’est courant ?

Jean-Baptiste Malet. Toutes les boîtes d’intérim de Montélimar ou presque sont mobilisées. Sur leurs affiches placardées dans toute la ville, on peut lire « on recrute 100 personnes », ou 50, ou 100… Au moment des fêtes, ils ont besoin d’énormément de main-d’œuvre, et recrutent jusqu’à Valence (à 50 kilomètres – NDLR). C’est pour eux un défi, en un laps de temps si court, car de réputation, les gens savent que le travail est éprouvant.

Entre ces recruteurs et Amazon, on a l’impression de voir le même processus à l’œuvre.

Jean-Baptiste Malet. Tout est très bien connecté : on ne peut pas comprendre Amazon et l’univers des plates-formes logistiques en général sans comprendre la précarité du pays, visible dans ces agences d’intérim. Elles sont devenues un secteur économique incontournable. D’ailleurs, je n’étais employé par Amazon, mais salarié d’Adecco pour le compte d’Amazon.

Au cours de votre enquête, vous décrivez des conditions de travail 
très dures.

Jean-Baptiste Malet. Les tâches sont très répétitives, quel que soit le poste choisi. Chez Amazon, les articles n’arrivent pas par centaines. Ils arrivent par tonnes. Si on travaille au stock, on est soit « eacher » et on passe huit heures debout à trier les produits entrants ; soit « stower » et on vide des bacs remplis d’articles pour les placer dans les rayonnages. Si on travaille en « production » – même si on ne produit rien –, on est soit « pickeur », c’est-à-dire qu’on marche plus de vingt kilomètres par nuit dans les 36 000 mètres carrés de l’entrepôt pour préparer la commande ; soit « packeur », et on emballe des colis non-stop, en faisant du surplace. Le travail est éprouvant, c’est pour cela que, dès le processus de sélection, on nous martèle qu’il faut être motivé. Comme si les travailleurs qui se tournent vers l’intérim avaient le choix… Il y a un très gros turnover à cause de la pénibilité. Les conditions de travail n’ont rien de moderne : certains aspects du travail nous ramènent vers le XIXe siècle, pas vers le XXIe. Il faut que le consommateur comprenne que, si son livre arrive aussi vite dans sa boîte aux lettres, c’est parce que l’envers du décor est aussi violent.

La violence est également dans la suspicion envers les salariés : contrôles aléatoires aux portiques 
de détection, mais aussi clause 
de confidentialité…

Jean-Baptiste Malet. Ces méthodes sont très régulièrement contestées par les syndicats. Ce système est extrêmement anxiogène et humiliant. Ces entrepôts sont de véritables cavernes d’Ali Baba, le nombre de marchandises y est incroyable, mais de là à faire de tous les salariés, surtout les intérimaires, des voleurs potentiels… Peut-être que tout le problème est là, dans la confrontation entre ces entrepôts qui contiennent des richesses énormes, où on fait travailler des gens extrêmement pauvres et précaires.

Et puis il y a la question du silence. Alors que les intérimaires n’ont accès à aucun secret de fabrication, ni à de la technologie, pourquoi vouloir les faire taire ? Parce qu’ils pourraient se plaindre de leurs conditions de travail, c’est la seule réponse qui me vient spontanément. On n’a même pas le droit de parler du travail à sa propre famille. De quel droit ?

Cette pression s’exerce aussi 
sur l’action syndicale.

Jean-Baptiste Malet. Jeff Bezos, le patron d’Amazon, ne considère pas les ouvriers comme des travailleurs, encore moins des exploités, puisque ce sont des « associates », des associés. Au bout de quelques années, ils ont droit à des actions, comme s’ils étaient sur un pied d’égalité. Du coup, qu’auraient-ils à revendiquer puisque, avec leur patron, ils « font l’histoire », comme le proclame la devise de l’entreprise (1) ? Sans compter un genre de « patriotisme » d’entreprise, une « identité amazonienne ». Se syndiquer serait adhérer à une autre identité, collective, avec des valeurs universalistes. Le syndicat, en voulant obtenir de meilleures conditions de travail, l’accroissement de la sécurité, etc., remet en cause l’ordre naturel.

En dévoilant ce qui se passe derrière ces murs, vous donnez un corps à un modèle économique jusqu’ici désincarné.

Jean-Baptiste Malet. C’était assez agaçant de lire des articles glorifiant l’économie numérique en tant qu’avenir de l’économie. Dans mon récit, l’économie numérique s’incarne par des visages : ce sont des humains qui la font tourner. Il n’y a pas d’économie sans individus. L’internaute doit savoir que lorsqu’il clique, il y a quelqu’un derrière l’écran. Je voulais briser ce rapport très technique, très froid, ce mirage technologique que ces sociétés de vente en ligne entretiennent.

Amazon compense des conditions de travail très dures par une convivialité de façade : tutoiement imposé, stand de confiseries, jeux pendant les pauses…

Jean-Baptiste Malet. Découvrir cette convivialité stratégiquement organisée a sans doute été la séquence la plus intéressante d’un point de vue journalistique. Quand on est un travailleur intellectuel, et qu’on voit les ouvriers contents de manger du chocolat offert par l’entreprise, si on garde un préjugé de classe, on peut penser que ces gens acceptent parce qu’ils ne sont pas diplômés, qu’ils manquent de sens critique. En réalité, en repensant à George Orwell, qui découvre la même réalité dans le Quai de Wigan, j’ai compris que ces gens, s’ils étaient contents de cette convivialité artificielle, c’est que c’est tout ce qu’on leur a laissé. On leur a pris leur énergie, leur enthousiasme, et on leur rend un peu de bonheur conditionné. Ces moments de légèreté, j’avais envie de les partager. C’est un des rares moments de chaleur humaine avec ses collègues.

Revenons aux conditions de travail. Les employés peuvent-ils augmenter leur productivité encore et encore, comme le leur demande Amazon ?

Jean-Baptiste Malet. C’est inconcevable de croire qu’un travailleur est capable chaque jour d’augmenter sa cadence de travail. C’est absurde. S’ils maintiennent un semblant d’efficacité dans l’application de cette doctrine, c’est grâce à l’âge de leur main-d’œuvre, entre vingt-cinq et trente-cinq ans, rarement au-delà… Il y a très peu de travailleurs seniors. Mais cette force de travail est rapidement vampirisée : il y a un très gros turnover à cause de la pénibilité.

Comment font ceux qui restent ?

Jean-Baptiste Malet. Ils savent bien qu’ils ne pourront pas augmenter la cadence ad vitam aeternam, alors ils font le plus possible, en tension permanente. Jusqu’à ce qu’ils craquent. Ces plates-formes logistiques exploitent des gens jeunes et valides, et une fois esquintés, c’est à la collectivité, à la Sécurité sociale de les prendre en charge. C’est l’illustration même du discours libertarien (2) auquel adhère Jeff Bezos, le patron d’Amazon : alors qu’on ne paie pas d’impôts, qu’on ne finance pas l’État, c’est à la société de prendre en charge les personnes usées qu’on laisse sur le carreau.

Cette situation est connue, 
et pourtant l’État – hier 
le gouvernement Fillon, aujourd’hui le gouvernement Ayrault – contribue financièrement à l’implantation 
de sites d’Amazon en France, 
comme s’en félicitait le ministre 
du Redressement productif 
il y a quelques mois (3).

Jean-Baptiste Malet. Je ne sais pas si Arnaud Montebourg est au courant de la situation au sein des entrepôts. Mais il sait qu’Amazon a recours à un grand nombre d’intérimaires. Ce qui me gêne, c’est qu’à chaque ouverture de site, comme bientôt dans le Nord, on nous dit que ça va créer des emplois, en annonçant des chiffres qui ne se réalisent jamais. Pourquoi l’État devrait-il aider les entreprises les plus en forme de l’économie mondiale, alors qu’on est en pleine crise de chômage et d’austérité ? Si en effet, sur le court terme, Amazon crée de l’emploi, on fait fermer en masse d’autres points de vente de livres en supprimant des postes. Indirectement, l’argent public versé à ce genre d’entreprises produit du chômage.

(1) « Work hard, have fun, make history », 
en français « Travaillez dur, amusez-vous, 
faites l’histoire ».

(2) Jeff Bezos se revendique lui-même 
du libertarianisme, une idéologie anarcho-capitaliste combattant farouchement 
toutes les doctrines économiques qui prônent l’intervention de l’État dans l’économie, 
ou sa régulation. Il est un important donateur du think tank libertarien Reason Fondation.

(3) « Je ne cache pas mon contentement 
et ma satisfaction, nous avons tous été 
au rendez-vous pour que ça réussisse. » 
Arnaud Montebourg, le 25 juin 2012, 
lors de sa visite à Chalon (Saône-et-Loire) pour la création du troisième entrepôt logistique d’Amazon en France.

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 07:17

 

 

SOCIAL-ECO -  le 27 Avril 2013

 

Le pôle emploi de Saint-Ouen propose d'échelonner une dette sur 22 000 ans

 

 

Pôle emploi a proposé à une demandeuse d'emploi de la ville communiste de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis), d'échelonner le remboursement  d'un centime par mois, ce qui représente un échéancier de plus de 22.000 ans.

"Vous avez souhaité bénéficier de délais pour rembourser la somme de 2.648,59 euros que vous avez perçue à tort. Après examen de votre dossier, nous avons décidé de récupérer cette somme par retenues de 0,01 euro par mois jusqu'à extinction de votre dette", indique la lettre de Pôle emploi datée du 17 avril consultée vendredi par l'AFP.
La demandeuse d'emploi doit à l'agence 2.648 euros de trop perçu. Selon Rose-Marie Péchallat, qui soutient la demandeuse d'emploi via son association Recours radiation, la chômeuse contestait depuis plusieurs mois cette dette, argumentant qu'elle doit être prescrite, puisque datant de plus de trois ans. L'association a saisi le médiateur national de Pôle emploi, dont les services ont indiqué "examiner le dossier". 
La question des "trop perçus" ou "indus", ces sommes versées par erreur aux chômeurs par Pôle emploi, est très sensible. Les associations de chômeurs, soutenues par certains syndicats de Pôle emploi, réclament un moratoire sur les remboursements.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 17:55
Le mariage entre personnes de même sexe voté "conforme" au Sénat

 

 

Le projet de loi sur le mariage homosexuel a été adopté à main levée par les sénateurs, dans un contexte pourtant marqué par des discours et agressions homophones d’une rare violence. « C’est la fin annoncée d’une inégalité douloureuse pour de nombreuses familles et de nombreux couples » s’est réjouit Ian Brossat.

Le premier article, le plus important, qui ouvre le mariage aux couples de même sexe, a été voté "conforme", c'est-à-dire dans les mêmes termes qu'en février lors de la première lecture à l'Assemblée. Sauf surprise lors des prochaines étapes du parcours parlementaire, cet article est donc définitivement adopté. 
La majorité PS, le groupe CRC (Communiste Républicain et citoyens), les écologistes et le groupe RDSE (à majorité PRG) ont soutenu le texte, tandis que l'UMP et les centristes (UDI-UC) ont longuement bataillé contre. Cependant à droite comme à gauche des voix divergentes se sont exprimées, notamment Chantal Jouanno (UDI-UC) qui a appelé à voté pour, ou Nicolas Alfonsi (PRG) contre.

Le débat a néanmoins été mouvementé dans l’hémicycle. Entre provocation de la droite et les manifestations des « antis » devant le Sénat. Pierre Laurent, sénateur et secrétaire national du PCF, avait exprimé son dégout face au discours de la droite : «Parmi les arguments que nous avons entendus, il y a ceux qui relèvent d’une homophobie franche et brutale, d’autres qui se rattachent à une homophobie honteuse et larvée…»

"La première avancée sociétale de ce mandat"

"C’est une très belle victoire, essentielle pour tous les couples, les militants des luttes contre les discriminations, les défenseurs des droits. C’est la fin annoncée d’une inégalité douloureuse pour de nombreuses familles et de nombreux couples" a réagit Ian Brossat, responsable national du collectif LGBT au PCF. "Ces derniers jours ont pourtant été marqués par des actes et des discours d’une rare violence. Alors que plusieurs agressions homophobes ont jalonné cette semaine, les opposants au texte se sont distingués par d’odieux amalgames. Les sénateurs UMP n’ont rien compris, rien appris. Dépassés, en bons pompiers pyromanes, ils ont joué sur toute la gamme de l’homophobie."

"Il y a en chacun d'entre nous une émotion profonde (...) Vous avez renforcé le pacte républicain, nous reconnaissons simplement la pleine citoyenneté des couples homosexuels", a déclaré de son côté la garde des Sceaux, Christiane Taubira. Le groupe écologiste a salué "la première avancée sociétale de ce mandat", tandis que le chef de fil du groupe EELV au Sénat, Jean-Vincent Placé, évoquait son expérience d'enfant adopté pour assurer que les couples homos adopteront "non pour satisfaire un désir mais pour donner de l'amour".

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    20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 08:36

     

    Politique - le 14 Janvier 2013

    Manifestation

    Mariage pour tous: "c'est un droit qui n'enlève rien aux autres"

    Des personnalités donnent leur point de vue pour le mariage homosexuel. Parmi elles, Marie-George Buffet, François Morel, Mgr Jacques Gaillot, le chanteur Cali et le militant et élu Jean-Luc Romero.


    Mgr Jacques Gaillot, évêque. « Une avancée démocratique  de notre société »


    « Je suis pour le mariage homosexuel. C’est un droit humain fondamental que de reconnaître l’amour entre deux personnes de même sexe. Il faut accepter qu’il y ait différentes formes de mariage, comme il y a différentes formes de famille. C’est une avancée démocratique de notre société que de respecter ce principe d’égalité. Je crois aussi que le droit à l’adoption va avec celui du mariage, même si la question est un peu plus compliquée. Comme avec le pacs, le combat mené aujourd’hui par l’Église catholique est perdu d’avance et je regrette cet engagement. Car le mariage homosexuel ne menace ni le couple traditionnel, ni les fondements de la société. »


    Marie-George Buffet, 
députée PCF-Front de gauche.  « Les responsables politiques doivent faire preuve de courage »


    « Il ne faut pas ramener la famille à l’image napoléonienne du mariage réduit à la procréation. La société a déjà connu d’autres avancées du même type. Il est des époques où les femmes ne maîtrisaient pas leur fécondité avant de la gagner après de rudes batailles. Il est des époques où les homosexuels ne pouvaient pas dire leur homosexualité. Elle est aujourd’hui reconnue et l’homophobie condamnée. Ces lois, comme celle sur le mariage pour tous, marquent des étapes dans la construction progressiste de notre société et les responsables politiques doivent faire preuve de courage. »


    François Morel, acteur.  « Un droit qui n’enlève  rien aux autres »


    « Je suis pour le mariage pour tous. Et surtout, je ne comprends pas pourquoi il y a autant de gens qui sont contre à partir du moment où c’est un droit qui n’enlève rien aux autres. »


    Cali, chanteur. « Surtout, ne pas céder »


    « Cette histoire me rend complètement dingue. Je trouve fou qu’il puisse y avoir débat sur ce sujet. Nous sommes en retard sur pas mal de pays. Le mariage pour tous, c’est juste l’amour, deux personnes qui s’aiment et décident de s’unir pour la vie. Je suis aussi pour l’adoption par les couples homosexuels. Qu’est-ce qu’on préfère ? Que les mômes restent seuls ou à la Ddass ? Moi, je préfère voir des enfants s’épanouir avec un couple qui s’aime. Il ne faut surtout pas céder. Sinon, ce serait un recul total. Et pour le coup, je me poserais vraiment des questions. Il faut se serrer les coudes et faire face à tous ceux qui se mettent en travers de cette avancée. »


    Jean-Luc Romero, conseiller régional d’Île-de-France et militant associatif. « On se demandera comment la France a pu être aussi réac »


    « Je regarde l’histoire : quand on a dépénalisé l’homosexualité, la majorité des gens y étaient opposés. Aujourd’hui, qui voudrait revenir là-dessus ? Pour le pacs, la droite, qui s’y opposait avec outrance, en est aujourd’hui devenue un défenseur acharné. Je pense que ce sera exactement la même chose dans quelques mois. 
Quand des élus opposés au texte seront invités au mariage d’un de leurs amis, ils iront volontiers. Aujourd’hui 
les moins de trente ans sont largement favorables 
au mariage pour tous. Ce sont les plus vieux qui s’y opposent. 
À l’avenir, tout le monde se demandera comment, 
en 2013, la France a pu être aussi réac. »

    Propos recueillis par Alexandre Fache, Victor Hache, Adrien Rouchaleou et Max Staat

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    18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 19:23
    Un prêtre du diocèse d’Amiens mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs

     

    Un prêtre incardiné dans le diocèse d’Amiens (Somme) a été mis en examen, vendredi 18 janvier, pour agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineurs de moins de 15 ans et de plus de 15 ans, a-t-on appris auprès du parquet du Tribunal de grande instance d’Amiens, confirmant l’information de médias locaux.

     

    Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés en 2010 et 2011. Ils concerneraient trois jeunes hommes, à l’époque adolescents. Ils auraient subi des attouchements de la part du P. Stéphane Gotoghian, âgé de 38 ans, dont le nom a été rendu public par le diocèse d’Amiens.

    Le prêtre, entendu ce matin par le juge d’instruction, reconnaît les faits pour deux des victimes présumées, au sujet desquelles il a été interpellé. Au cours des différentes auditions, il a révélé l’existence d’un troisième adolescent, dont il aurait également abusé.

    Pensée aux victimes

    Il a été remis en liberté, et placé sous contrôle judiciaire, contre l’avis du parquet, qui avait demandé son placement en détention. Son contrôle judiciaire lui interdit de résider dans la région, de fréquenter des mineurs et d’exercer une activité cultuelle. Il est également astreint à une obligation de soins. L’enquête devra déterminer si des responsables diocésains étaient au courant des agissements du prêtre.

     

    L’homme dit être soulagé que l’affaire ait éclaté au grand jour, selon son avocat, cité par les médias locaux. Le P. Stéphane Gotoghian avait été ordonné en 2003. Il a été nommé curé de Fressenville en 2006.

     

    Dans un communiqué, l’évêque d’Amiens, Mgr Jean-Luc Bouilleret confirme que le prêtre est suspendu de toute fonction liée à son ministère. « Ma première pensée douloureuse se porte vers les jeunes victimes et leurs familles et tous ceux qui se sentent blessés, ajoute l’évêque. Je pense par ailleurs à tous ceux qui ont fait confiance à un prêtre dans ses paroisses et qui se sentiront blessés et trompés : leur douleur est grande, comme la mienne et celle de l’Église. »

     

    LOUP BESMOND DE SENNEVILLE  


    L’ancien curé d’Abbeville mis en examen pour agressions sexuelles
    Publication : 23/01/2013 à 08:02

     

    L'abbé Stéphane Gotoghian lors de son ordination à Amiens

    L'abbé Stéphane Gotoghian lors de son ordination à Amiens


     

    Vendredi matin, le curé de Fressenneville, bien connu des Abbevillois pour avoir officié paroisse Saint-Wulfan pendant 4 ans, a été déféré devant le parquet d’Amiens. Il lui est reproché des agressions sexuelles commises sur des mineurs.
    Stupeur, étonnement, incompréhension vendredi matin tant dans le Vimeu et la Vallée de la Bresle, qu’à Abbeville. “Je ne peux pas croire une chose pareille” explique consternée une habitante de Fressenneville. Et pourtant… Ce vendredi 18 janvier en milieu de matinée, le père Stéphane Gotoghian, âgé de 38 ans, vient d’être déféré devant un juge d’instruction du parquet d’Amiens. Il est reproché au curé de Fressenneville (et ancien curé d’Abbeville) des agressions sexuelles sur des mineurs, commises entre 2004 et 2005, et plus récemment entre 2010 et 2011. (Dans le Journal d’Abbeville de ce jour)

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    BRUNO FORNACIARI

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