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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 18:45

Intervention JJ Candelier

Déclaration, débat et vote sur l’intervention des forces armées en Libye

mercredi 13 juillet 2011



L’Assemblée nationale a voté le 12 juillet la prolongation de l’intervention française en Libye.

482 députés ont voté pour et 27 contre.


Jean-Jacques Candelier a expliqué pourquoi le groupe GDR (sauf Mamère et de Rugy) a voté contre :

 

"Par une lettre du 25 mai dernier au premier ministre, les députés communistes, républicains, citoyens et du parti de gauche ont demandé que se tienne ce débat en vertu de l’article 35 de la Constitution, avant la fin de la session. Nous avons été entendus. Et nous le saisissons pour exiger un cessez-le-feu immédiat en Libye.


Le 22 mars dernier, alors que la France était déjà entrée en guerre, et dans le cadre d’une parodie de consultation démocratique, nous avions fait connaître l’opposition des députés communistes, républicains et citoyens à l’intervention des forces françaises.Nous étions bien seuls dans cet hémicycle. Nous sommes aujourd’hui rejoints par la majorité des français.

M. le Premier ministre, je vous ai écouté avec attention.

 

L’intervention en Libye ne devait pas dépasser la quinzaine de jours, selon les membres du Conseil national de transition libyen réunis à paris en mars. Après 4 mois de bombardement, vous voulez encore nous faire croire à l’imminence du succès. Comment ne pas interpréter cet optimisme comme un entêtement alors que tous les indicateurs prouvent l’enlisement de la Coalition ?

 

La démocratie exige rigueur et honnêteté intellectuelle. Elle s’accommode mal des mensonges et de l’hypocrisie. Nous avons en mémoire les propos du Ministre Alain Juppé dans cet hémicycle le 22 mars. Il affirmait que cette opération en Libye « n’est pas une opération de l’OTAN ». 5 jours plus tard, l’OTAN assumait officiellement l’intégralité du commandement militaire ! La Représentation nationale mérite plus de considération !

 

Pour leur part, les députés communistes, républicains, citoyens et du Parti de Gauche continueront à dire la vérité sur les tenants et aboutissants de cette guerre que nous avions critiqué d’emblée. Malheureusement, le déroulement des faits nous ont, depuis, donné raison. Croyez bien que nous aurions préféré nous tromper !

 

L’opération de propagande de la quasi-totalité des responsables politiques français, a échoué. Il est, en effet, de plus en plus difficile de croire le mythe fondateur du sauvetage de Benghazi par la coalition emmenée par les « sauveurs suprêmes » Bernard-Henri Lévy et Nicolas Sarkozy. Et, c’est pourquoi, les Français n’y croient plus.

Pouvait-il en être autrement ?

 

Après vous être compromis avec le régime de Kadhafi, en l’armant et en le soutenant, vous partez en guerre pour, dites-vous, sauver les populations civiles. Pourtant, l’homme et son régime sanguinaire n’ont pas changé. Pourquoi ce revirement d’appréciation et d’attitude ? Les français ne s’y trompent pas et se posent la question de la vraie raison de cette intervention.


D’autres populations civiles sont aujourd’hui menacées et massacrées au Moyen-Orient, sans que cela ne semble vous affecter. Pourquoi, sommes-nous donc aujourd’hui en Libye ? Les occidentaux ne voient-ils plus le dictateur comme le bon cheval pour piller les extraordinaires matières premières du pays ?

 

En effet, Kadhafi ne tenait plus l’activité économique, l’extraction des hydrocarbures était mise à mal, la manne pétrolière était bloquée. Alors, seulement la situation humanitaire est devenue problématique pour vous, quand de notre côté nous ne cessions de nous en inquiéter. Les résultats parlent d’eux-mêmes : désormais, une partie de la production pétrolière est commercialisée à des conditions défiant toute concurrence aux compagnies occidentales. Voilà le succès espéré !

 

Entre Nicolas Sarkozy et le tyran Kadhafi, tout est question d’intérêts mercantiles ! Malheureusement, ce n’est pas ici un cas isolé, et il résume les relations de la France avec les dictatures à travers le monde.Peut-il d’ailleurs en être autrement alors que le Président de la république a réduit les relations diplomatiques de la France à des relations commerciales ? Alors qu’il préfère faire du business avec des dictateurs plutôt que de tisser des liens avec les peuples ?"

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BRUNO FORNACIARI

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