Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 08:24

Médias - le 3 Mai 2011

L'Humanité Hors-série

Hors série 10 mai 1981: un document pour l'histoire

Trentième anniversaire du 10 mai 1981: LA GAUCHE VOULAIT CHANGER LA VIE


Demain dans les kiosques, le nouveau hors-série de l’Humanité consacré au 30e anniversaire du 10 mai 1981. Dans 
un riche sommaire, il présente une table ronde des quatre ministres communistes et un entretien avec Pierre Mauroy. 


Nous approchons du 10 mai, cette année, trentième anniversaire de l’élection, pour la première fois depuis la fondation de la Ve République, d’un président socialiste. L’accession de François Mitterrand à la plus haute charge de l’État après deux tentatives, en 1965 et 1974, a débouché sur un autre événement sans précédent : l’entrée, un peu plus d’un mois plus tard, de ministres communistes dans un gouvernement de gauche.

 

Il y avait déjà eu en France un président socialiste, mais le titulaire de la fonction, Vincent Auriol, élu en 1947 par le Parlement ne jouait, aux termes de la Constitution de la IVe République, qu’un rôle de représentation. Il y avait également déjà eu des ministres communistes, dont l’œuvre est entrée dans l’histoire, comme Ambroise Croizat, fondateur de la Sécurité sociale, mais ces ministres participaient aux gouvernements mis en place dans la foulée de la Libération entre 1944 et 1947.

L’expérience politique qui s’ouvre en 1981 et s’achèvera le 18 juillet 1984 avec le retrait du PCF du gouvernement est donc un sujet d’histoire unique. Il n’a, à ce jour, jamais été renouvelé, puisque le gouvernement Jospin (1997-2002), auquel participaient une nouvelle fois des ministres communistes fut mis en place sous le règne de la cohabitation avec Jacques Chirac à l’Élysée.

Il n’est pas étonnant de voir apparaître dans les rayons des librairies une importante production éditoriale alors que dans les kiosques la presse se prépare à livrer des numéros spéciaux et des hors-séries sur ces années 1980, marquées par l’espoir, par un chantier du changement trop vite abandonné sous l’effet des vents dominants du libéralisme, et enfin par l’amertume d’un peuple enjoint d’apprendre le renoncement.

 

L’Humanité ne pouvait rester en dehors de cet anniversaire.

Dès aujourd’hui paraît un HORS-SERIE de 84 pages sous le titre : 1981, histoire d’une espérance.

 

L’objectif n’est pas de nourrir une sorte de nostalgie couleur sépia ni de se faire l’hagiographe ou au contraire le contempteur de François Mitterrand et de son parcours politique, mais de questionner avec le recul d’un tiers de siècle un cheminement historique de la gauche entre le mouvement de mai 1968 qui n’avait pas eu d’immédiats débouchés politiques et la longue marche vers le programme commun (1972), vers l’échec de son actualisation (1977) et enfin la victoire de la gauche suivie de mesures sociales et économiques importantes : la retraite à soixante ans, la réduction du temps de travail de quarante à trente-neuf heures par semaine, la cinquième semaine de congés payés, les nationalisations, l’abolition de la peine de mort… Le PCF, qui avait tant milité pour l’union de la gauche, perd sa première place au sein de celle-ci au moment où elle l’emporte.

 

Dans cet ouvrage, nous avons privilégié les rencontres avec les acteurs de cette expérience historique. Pour la première fois depuis leur départ du gouvernement, en 1984, l’Humanité a réuni pour une table ronde les quatre ministres communistes du gouvernement Mauroy : Charles Fiterman, Anicet Le Pors, Jack Ralite et Marcel Rigout, qui nous livrent l’évaluation de leur activité et de celle du gouvernement. Sur ce bilan et sur les rapports entre le PS et le PCF, Pierre Mauroy revient longuement dans une interview exclusive.

 

Roland Leroy, André Lajoinie, Louis Mermaz, Pierre Juquin, René Piquet, Francette Lazard, Paul Quilès, Francis Wurtz figurent parmi les anciens dirigeants communistes et socialistes, tous témoins et acteurs, donnent leurs appréciations sans tabou.

Georges Séguy, alors secrétaire général de la CGT, nous rappelle le rôle que joua le mouvement syndical dans le bilan social de la gauche au pouvoir.

Pierre Laurent tire ses propres enseignements pour le combat politique d’aujourd’hui comme premier dirigeant actuel du PCF.

Ce hors-série de l’Humanité, à bien des égards, est un document pour l’histoire.

Le bilan de 1981, la démarche du programme commun qui donna du sens à l’engagement militant de centaines de milliers de communistes, les rapports entre socialistes et communistes à cette époque ont été longtemps des sujets de débat occultés, tant le sujet restait sensible et pesait sur les controverses du présent. Il n’échappera à aucun lecteur que les différents points de vue exposés au fil des pages diffèrent, voire divergent. En cela, nous avons rempli notre premier objectif : décrisper un débat sur un sujet d’histoire aux résonances encore très fortes.

Trente ans c’est peu à l’échelle de l’histoire et c’est beaucoup aujourd’hui. Même si la gauche n’est pas parvenue à changer la vie comme elle le proclamait alors et que le temps a changé le monde, changer la vie est toujours l’objectif pour quiconque croit possible et nécessaire la transformation sociale.

Partager cet article
Repost0

commentaires

BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

Recherche

Texte Libre