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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 18:52
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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 17:08


 


 

                   


La campagne pour les élections présidentielles est engagée, il est plus que temps de parler du fond, et de dresser le bilan de la politique menée ces 5 dernières années - des cadeaux fiscaux à l’aggravation de la dette, de la RGPP à la réduction des dépenses publiques avec, pour chacun-e, des conséquences très concrètes : baisse de la protection sociale, compression des salaires et de l’indemnisation du chômage, suppression des aides aux associations, continuelles réductions des effectifs… Certaines réformes sont connues : le bouclier fiscal, le recul de l’âge de la retraite, le démantèlement de la fonction publique, la privatisation de la poste, la compression des moyens de la justice et des hôpitaux publics, de l’école et de la police, la fermeture de maternités et de centres IVG ... Il faut rappeler ce que ces réformes libérales ont concrètement détruit, ce qu’elles coûtent et à qui, en conditions de travail comme aux usagers. D’autres réformes, dissimulées ou peu visibles, constituent aussi le bilan de la présidence Sarkozy : désorganisation du service public de l’emploi, remise en question de l’accueil en école maternelle, démembrement de la médecine du travail, taxation des indemnités des accidentés du travail... Il faut les donner à voir.

Sous la forme d’un abécédaire, la Fondation Copernic a récapitulé tout ce qui été défait ces dernières années. Pour chacune des mesures, elle avance également des contre-propositions.

Pas un gouvernement, depuis 1945, n’a autant détruit, méticuleusement détricoté, l’un après l’autre, les droits sociaux conquis de haute lutte par les générations qui nous ont précédés. Aujourd’hui, 10% de la population détiennent 48% du patrimoine national, quand 50% n’en possèdent pas 7%. Ces quinze dernières années, les premières fortunes professionnelles françaises ont progressé six fois plus vite que la richesse nationale. Mieux, de 2010 à 2011, selon le baromètre Forbes, le nombre des milliardaires français en dollars a augmenté de 16,7% - quand la France compte 8 millions de pauvres. Il faut en finir avec ces inégalités, avec la précarité qui progresse et encourage les replis sur soi, la peur du plus proche, les rivalités dans et pour l’emploi, la concurrence à tous les niveaux, la fin des solidarités.

Par un singulier tour de passe-passe, l’équipe Sarkozy prétend être évaluée sur ses promesses, son projet, les solutions qu’elle dit vouloir apporter à la crise. Nous l’avons prise au mot : la Fondation Copernic, réunissant 64 auteurs, a dressé le bilan de ce quinquennat en traitant 130 items, et autant de contre-réformes. Ce travail collectif est accessible pour armer les débats et les argumentaires dans la campagne en cours : sous la forme d’un
hors-série de L’Humanité, L’Abécédaire des maux du Sarkozysme est distribué en kiosque au prix de 6 € ; plus traditionnellement, il est disponible dans la collection « Notes et Documents de la Fondation Copernic », chez Syllepse (7 €), sous le titre Sarkozy : Bilan de la casse, dans toutes les bonnes librairies.

Les résistances sont toujours là . Nous étions, courant 2010, des millions à manifester contre la fin de la retraite à 60 ans. Aujourd’hui, dans le privé, souvent silencieuses, mais nombreuses, les luttes se multiplient pour la préservation de l’emploi, les salaires et les conditions de travail. Il faut, au plus vite, non seulement reconstruire ce que l’équipe Sarkozy a détruit, mais opérer une transformation sociale qui permette à toutes et tous de vivre dignement. Ce bilan est un outil pour y aider.

La Fondation Copernic

                     

Les auteurs :


Jean-Pierre ALAUX, GISTI
Julien BACH, juriste
Caroline BARDOT, conseillère régionale d’Ile-de-France, inspectrice du travail
Louis-Marie BARNIER, sociologue, syndicaliste
Emmanuel BLANCHARD, vice-président du GISTI, membre du réseau Migreurop
Régis BLANCHOT, SUD-PTT, membre du Conseil d’administration de La Poste
Catherine BLOCH LONDON, responsable à la Dares des études sur les heures supplémentaires
Gérard BOHNER, ingénieur CNRS, Gauche Unitaire
Nicolas BONNET, responsable des questions du sport au PCF
Catherine BOURGAIN, chercheuse en Génétique Humaine
Josiane BOUTET, sociolinguiste, professeur des universités, co-coordinatrice générale de la Fondation Copernic
Jean DANET, universitaire, président du syndicat des avocats de France
Caroline DE HAAS, fondatrice d’Osez le féminisme !
Benjamin DEMAGNY, membre de la Comede
Vincent DREZET, porte-parole de l’Union SNUI-SUD Trésor Solidaires
Françoise DUMONT, membre de la LDH
Jean-Marc DURAND, économiste
Guillaume ETIEVANT, expert économique auprès des Comités d’entreprises et des organisations syndicales, président de la Commission économie du Parti de Gauche
Jean-Baptiste EYRAUD, porte-parole de Droit au logement (DAL)
Jacques FATH, responsable des questions internationales au PCF
Hervé FAYAT, politiste, groupe d’analyse politique de Paris-Ouest Nanterre
Gérard FILOCHE, inspecteur du travail et membre du Conseil national du PS
Laurent GARROUSTE, juriste du travail
Lionel GAY, vice-président du Conseil général du Puy-de-Dôme
Didier GELOT, économiste
Gérard GOURGUECHON, président des retraités de l’union syndicale Solidaires, membre du conseil scientifique d’ATTAC
André GRIMALDI, professeur de Diabétologie CHU Pitié Salpêtrière
Stéphane GUILLEMARE, professeur de philosophie
Jean-Marie HARRIBEY, économiste, Université de Bordeaux IV, membre du Conseil scientifique d’ATTAC
Régis HOCHARD, porte-parole de la Confédération paysanne
Camille JOUVE, professeur d’histoire-géographique, Conseil National du NPA
Pierre KHALFA, coprésident de la fondation Copernic, membre du Conseil scientifique d’Attac
Claire LE STRAT, politiste, groupe d’analyse politique de Paris-Ouest Nanterre
Safia LEBDI, présidente de la Commission du film en Ile-de-France
Alain LIPIETZ, économiste, Europe Ecologie/Les Verts
Claude LOUZOUN, psychiatre de service public, animateur du collectif Mais c’est un Homme, membre du collectif des 39-La nuit sécuritaire et de l’Union Syndicale de la Psychiatrie
Laurent KLAJNBAUM, chargé de communication au PCF
Christian MAHIEUX, porte-parole de Solidaires
Didier MAILLE, membre de la Comede
Jean MALIFAUD, mathématicien, Snesup
Marc MANGENOT, économiste
Christiane MARTY, ingénieure chercheuse, membre du conseil scientifique d’ATTAC
Pierre MASNIERE, ingénieur retraité EDF-Recherche et développement
Bénédicte MATTHIEU, journaliste
Caroline MECARY, avocate au Barreau de Paris, co-présidente de la Fondation Copernic
Olivier MICHEL, professeur d’informatique, Université Paris Est Créteil
Joëlle MOREAU, membre d’AC !
Francis PARNY, membre de l’exécutif national du PCF, chargé des relations extérieures, membre du comité de liaison du Front de Gauche, vice-président de la Région Ile-de-France
Willy PELLETIER, sociologue, Université de Picardie, coordinateur général de la Fondation Copernic
Robert PELLETIER, syndicaliste métallurgie CGT
Serge PORTELLI, Magistrat, vice-président au tribunal de grande instance de Paris
Jacques RIGAUDIAT, économiste
Nathalie ROBATEL, sociologue, membre de l’association Henri Pézerat Santé Travail Environnement
Claire RODIER, juriste au GISTI
Gaëlle ROUGERIE, Directrice des Relations au citoyen, ville d’Argenteuil
Gilles SAINATI, ancien secrétaire général du Syndicat de la magistrature
Stéphanie TREILLET, économiste, université Paris Est Créteil
Malik SALEMKOUR, vice-président Ligue des droits de l’Homme et animateur du collectif Romeurope
Edouard SILL, historien
Evelyne SIRE-MARIN, magistrat, présidente d’honneur de la fondation Copernic, vice-présidente de la LDH
Mylène STAMBOULI, avocate au Barreau de Paris, présidente de l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) et du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme
Axel TRANI, inspecteur général aux ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche
Jean-Claude VITRAN, membre de la direction de la LDH
Louis WEBER, ancien président de l’Institut de recherche de la FSU


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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 10:36

 

 

  le 6 Mars 2012

 

Jean-Luc Mélenchon explique sur TF1 sa révolution citoyenne avec le sourire

 

 

Le candidat du Front de gauche était le second invité de Parole au candidat sur TF1 ce lundi soir. Malgré un temps de parole moindre et une heure de passage tardive, Jean-Luc Mélenchon a singulièrement tranché par son style décontracté et ses idées humanistes, avec Marine Le Pen, première invitée à qui était réservé le prime time, et qui, près de deux heures durant, a répondu avec autant d'approximation que de morgue aux questions posées par le panel de Français sélectionnés et par les journalistes. Voici les principaux extraits de l'intervention de Jean-Luc Mélenchon. 

 

  • Sur la proposition de loi de François Hollande de taxer les hauts revenus au-dessus d'un million d'euros à 75%

 "La proposition de François Hollande va dans le bon sens, mais pas assez loin. La question n'est pas de punir le riche mais d'organiser la règle de la répartition de la richesse. Nous instaurons donc un salaire maximum: salaires de 1 à 20 dans la fonction publique et pas plus de 360.000 euros par an. Au delà, tout part à l'impôt. Depuis sa proposition, il est beaucoup question de gens qui veulent partir de France. Nous, nous disons: on les poursuit, comme le font les Etats Unis, qui pratiquent une règle qui consiste à dire que tous ceux qui sont partis dans un autre pays doivent payer la différence entre les impôts qu'ils payent là-bas et ceux qu'ils auraient dû payer aux Etats-Unis. Il faut avoir un système cohérent, complet, pour que les mesures ne soient pas que spectaculaires. Il faut aller à la difficulté: le partage de la richesse. Ce que ne fera jamais Madame Le Pen. Elle ne s'attaquera jamais au capitalisme. Car pour elle, le problème n'est pas le banquier, mais l'étranger, celui qui n'a pas la même religion qu'elle… Si je suis élu, on partagera. Et ceux qui ne voudront pas partager de bon gré, on les obligera, par la loi. Dans les entreprises, il en ira de même."

 

  • Gouverner avec le PS

 "Nous nous y refusons. Ce n'est pas la stratégie de Hollande. Je pense qu'il se trompe car il vient de voir le cercle des conservateurs se mettre d'accord entre eux contre lui. Le Front de gauche est un rassemblement d'organisations, une force nouvelle, ascendante en ce moment. On n'a plus besoin d'un social démocrate un peu mou mou. Nous avons une force. Nous sommes indépendants et autonomes. La seule chose qu'on demande, c'est d'être utile. On veut faire battre la droite. Notre but n'est pas d'avoir des places, des strapontins. Nous sommes au service de la révolution citoyenne. La lutte continue après l'élection. Si nous faisons battre Sarkozy, la dynamique ira loin irrémédiablement. Et si le gens voient qu'ils n'ont pas ce qu'ils veulent avec Hollande, ils viendront avec nous."

 

  • Lutte contre la délinquance

"Quand vous êtes victimes d'un vol à main armé, nous devons faire deux constats. Il y a un défaut d'organisation des services de sécurité, avec un niveau d'effectifs de police actuel qui est celui de 2002. Si Sarkozy est réélu, nous serons à la fin de son deuxième quinquennat revenu au niveau de 1997. Nous avons besoin de forces de sécurité. Il y a de la dépense publique envisager. La sécurité publique est incompatible avec la politique d'austérité

Ensuite, où vont les gens qui vous ont pillé? Ils vont vers un receleur. Et au bout de la chaine, vous avec le système bancaire qui fait circuler l'argent sale sans être puni. L'encours bancaire dans les paradis fiscaux d'une banque française dont je tais le nom, est supérieur à l'encourt des banques françaises en Espagne. Je veux qu'on s'attaque aux gros bonnets du système.

Ensuite, il y a trois principes. Premièrement, la prévention. On doit tout faire pour éviter que la jeune personne tombe dans la délinquance, car après, ça coute plus cher à la société. Deuxièmement, la répression, en tapant contre les gros bonnets car ils sont l'aboutissement des petits ruisseaux. Troisièmement, la réparation. Même s'il y a condamnation, la blessure psychologique reste. Cet aspect de la réparation psychologique doit être prise en compte."

 

  • Augmentation du SMIC à 1700 euros

 "On passerait de 9 à 11 euros d'euros brut. Cette idée sort de la CGT et de FO. Deux grandes centrales syndicales réclament la même chose, comme Sud. La répartition de la part du capital s'est déséquilibrée par rapport à la part des salaires. On a là une masse de richesse que l'on doit ramener. Et quand vous augmentez le smic, tous les salaires intercalaires augmentent sur 2 ou 3 ans. 

 

  • Minima sociaux et RSA

"Je suis pour qu'on puisse vivre d'une paye au dessus du seuil de pauvreté. Je n'ai qu'une hâte, c'est d'enlever le RSA, qui subventionne l'emploi, alors que l'on peut créer des dizaines de milliers d'emplois."

 

  • Formation professionnelle dès 14 ans

"Envoyer un gosse à la production à 14 ans, c'est ne rien comprendre à ce qui se passe. L'école et l'entreprise, ce n'est pas la même chose, et le gamin en ressort parfois deux fois cassé: par l'école et par le monde du travail auxquels il ne s'est pas adapté. Ensuite, il vient gonfler le nombre de ces jeunes que l'on dit perdu de vue." 

 

  • Aide scolaire et Education nationale

"Un peu d'amour, de fraternité, souvent améliore tous les résultats. Retenons-le et mettons-le au coeur de tout ce que nous proposons. Vous faites un travail de bénévole en soutien scolaire. Moi, ça me pose un problème. Normalement, c'est l'école qui doit fournir le soutien scolaire. Cela pose le problème de construire un véritable service public de l'éducation."

 

  • Les attaques contre Marine Le Pen

"J'attaque Madame Le Pen et l'extrême droite parce que toute ma tradition philosophique est républicaine. Il y a un état de sidération dans ce pays au sujet de Marine Le Pen. Elle est extrêmement dangereuse. Quand elle a mis le doigt sur le halal, elle a fait coup double, en posant derrière la question sur l'abattage casher. Les ennemis publics deviennent le musulman, puis le juif. Jusqu'en 1960, tout abattage se faisait par cette méthode. Et cette femme est par ailleurs pour la peine de mort. Ca ne lui pose aucun problème d'envoyer à la mort être humain. En revanche, la souffrance animale lui pose un problème inouï quand on tue une bête de cette façon!"

 

  • Changement de politique européenne

"Je crois au rapport de force. La France est la deuxième puissance du continent, bientôt la deuxième population. Vous croyez que l'on fait l'Europe sans nous écouter? L'Union européenne est notre oeuvre. Si la France dit on n'est pas d'accord, si l'on commence à faire voter chez nous ce pour quoi nous ne sommes pas d'accord, alors on nous écoutera. En Allemagne aussi la situation est intenable. 20% de la population active est dans la difficulté. Vous croyez que les Allemands ne souffrent pas comme nous? Moi je leur parlerai depuis la France. Regardez où nous en sommes en Grèce après neuf plans d'austérité. Là-bas, un Front de gauche émerge. Je dis donc aux Français, évitez vous neuf plans d'austérité et venez directement vers nous!"

 

-->A lire:

Quand Parole de candidat et TF1 privilégient Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 03:15

 

Notes de campagne...électorale

 

Cette note est rédigée à la va vite. L’air autour de moi est plein de fils glacés. Une brume sans fond s’est étendue sur les rives de la Manche. Le regard ne passe plus le mur cotonneux qui nous entoure. A peine si j’entends le bruit de la mer, là-bas. Ici, il y est question rapidement de la signature du nouveau traité européen. Puis un mot sur la campagne. En général. Puis d’une enquête très édifiante sur l’incapacité morale des riches ! Jubilatoire. Ensuite, je parle de notre temps de présence médiatique. Et de notre protestation contre le sort que nous a réservé TF1 pour son émission « Parole de candidat ». Puis enfin il est question de ce blog. Et de la toile avec laquelle se confond notre liberté réelle actuellement.

Pour illustrer ce billet un récit en images, de nouvelles photos de Remy Blang depuis la Moselle. Les sidérurgistes d'Arcelor-Mittal de Florange continuent la lutte, bloquent les voies ferrées et se font repousser par les forces de police et de gendarmerie.

 

 Nicolas Sarkozy vient de signer le nouveau traité européen. Il a infligé aux dirigeants socialistes la mordante ironie des maîtres face aux excès de servilité. Il compte sur l’abstention habituelle de ces opposants en peau de lapin pour faire flor-13passer ce traité au parlement comme est passé le précédent. Il n’en reste pas moins qu’à présent le « projet européen » c’est officiellement l’austérité pour tous et pour toujours. Le modèle allemand devient la norme pour toute l’Europe. Avec la règle d'or, le contrôle préalable des budgets nationaux par la Commission européenne et des sanctions automatiques, ce traité frappe le cœur de la souveraineté du peuple français, la souveraineté budgétaire. C’est donc un traité odieux. Dans l'immédiat, la signature de la France est engagée. Mais le traité n'est pas pour autant ratifié. Il est insupportable que Nicolas Sarkozy et François Hollande refusent de soumettre la ratification à référendum ! Pourquoi le font-ils? Parce qu’ils savent que les français ne veulent pas de cette Europe. Ils le savent ! Leur préoccupation est de passer outre ce qu’ils savent être la volonté populaire. Le souverain n’est donc plus le maître chez lui, trois siècles après la naissance de Jean-Jacques Rousseau qui le premier discerna son identité et ses pouvoirs inaliénables. Pour nous commence donc une lutte sans répit. Quoi qu’il arrive, la résistance face à ce coup de force est désormais un devoir. Le contraire de ce qu’ont écrit contre moi Daniel Cohn-Bendit et ses amis José Bové et Pascal Canfin sous le titre « Pour l’Europe, ni Merkozy ni Mélenchon ». Je me fais bien sûr un devoir de vous donner le lien pour flor-14lire la réplique qu’y ont donné mes deux camarades Eric Coquerel et Corinne Morel-Darleux. Je le fais en me disant que certes nous avons beaucoup de mal à faire entrer le débat européen sur la scène publique.

Vous avez vu comment le système médiatico-politique s’est arc-bouté pour faire passer inaperçu le vote du Sénat après celui de l’Assemblée Nationale. C’est sans aucun doute un échec pour nous. Mais cependant je sais que nous avons aussi marqué des points. La nouvelle a circulé. Les courriers adressés aux parlementaires ont eu leur impact sur la nomenclature. Et surtout, et c’est l’essentiel à mes yeux, des milliers de gens se sont liés à notre campagne sur une base informée et consciente. De la sorte se fortifie le socle solide d’une culture politique commune spécifique, hors de portée des retournements d’humeur ou de mode. C’est sur ce fond que se construira et s’amplifiera la réplique le moment venu. En particulier le 18 mars puisque le thème en est la démocratie et les institutions qui doivent l’organiser. Je me réjouis de lire les mille et une initiatives qui se prennent de tous flor-22côtés pour organiser le succès de cette journée si peu banale. Je crois que nous allons faire ensemble une démonstration de force sur un mode tout à fait sans précédent ce jour-là.

Comment mesurer le succès d’une campagne comme la nôtre ? Aux sondages ? Non. Evidemment non. Pour moi, le succès se constate au nombre des thèmes et des mots que nous aurons diffusés et inscrits dans le vocabulaire ordinaire de l’actualité. Car avec les mots s’incrustent la syntaxe et la grammaire de la pensée qui les absorbe. A cette étape de la renaissance de notre courant politique, notre bataille est d’abord culturelle. Quand « usine », « ouvrier », « riches », « puissant », « capitalisme », « finance », « partage » deviennent les mots clefs du vocabulaire dominant d’une campagne électorale, nous savons que le reste nous sera donné par surcroît. Ici ou là quelqu’un finit toujours par faire une surenchère verbale qui raccourcit le trajet qui nous reste à faire. Ainsi quand Ségolène Royal dit que l’enjeu de l’élection c’est « la lutte de classe », je l’enregistre comme un indice de l’airflor-28 du temps. Et je sais que, pour finir, la pente est prise dans notre sens. Les mots déforment l’espace politique et lui donne des plis et des pentes qui déterminent ensuite le cours des pensées et des choix du grand nombre.

C’est de cette façon aussi que je reçois ce papier que j’ai découvert avec gourmandise dans le journal « Le Monde ». Une hirondelle, en quelque sorte. Il est paru sous la signature de Stéphane Foucart. Ce n’est pas seulement son contenu qui me réjouit. C’est qu’il soit paru. C’est qu’il ait ce titre. C’est que le journal l’ait publié. Toute une époque commence ! Le titre sonne comme celui d’un tract maoïste des années 70 : « Plus on est riche, moins on a de morale, c'est prouvé ». Je pense à cet instant à ces tracts où les amis de « La Cause du Peuple » prétendaient que le flor-2notaire de Bruay-en-Artois était l’assassin du fait de sa position sociale et du fait qu’il avait fait son repas d’un très gros steak. Mais là, c’est du sérieux et scientifique. « Dans un climat politique où il est tant question d'opposition entre les "élites" et le "peuple", commence Stéphane Foucart, voici une étude qui devrait faire couler beaucoup d'encre. Et pour cause : des chercheurs américains et canadiens documentent, dans l'édition du lundi 27 février de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l'existence d'une relation inverse entre élévation dans la hiérarchie sociale et éthique du comportement individuel. C'est-à-dire, exprimé de manière un peu plus directe, que plus vous êtes riche, plus vous êtes susceptible de vous comporter de manière moralement lamentable. L'équipe américano-canadienne menée par Paul Piff (université de Californie à Berkeley) a quelques arguments. Les chercheurs ont mené pas moins de sept protocoles expérimentaux différents, qui concluent tous dans le même sens. » Cette affaire ira loin. Car comment s’en remettre aux riches, à leur « patriotisme » où quoique ce soit de semblable, comme le suggère le « not dangerous » François Hollande, pour gérer les flor-29intérêts communs de la société ? On se posera donc la question différemment à la fin de la lecture.

Donc sept protocoles expérimentaux ont été testés. « Le premier est simple : il s'est simplement agi de se poster à un carrefour et d'observer les véhicules pris en flagrant délit de refus de priorité. La deuxième expérience, très semblable, a, quant à elle, consisté à relever les situations dans lesquelles un piéton engagé sur un passage ad hoc se fait couper la route par une voiture. Dans les deux cas, les chercheurs ont classé les véhicules en cinq catégories, des épaves roulantes (groupe 1) aux berlines de luxe (groupe 5). Résultat : près de 30 % des véhicules du groupe 5 forcent le passage aux voitures prioritaires, un taux quatre fois supérieur aux groupes 1 et 2, et trois fois flor-3supérieur aux groupes 3 et 4. Corrélation quasi identique pour le respect dû aux piétons… Mais, direz-vous, ce n'est pas parce qu'on a une belle voiture qu'on est nécessairement riche. Ce qui n'est pas faux. Aussi, les chercheurs ont complété ces deux expériences par d'autres, menées en laboratoire. A chaque fois, une centaine d'individus ont été invités à prendre connaissance de divers scénarios ou situations : atteinte d'un objectif au prix d'une entorse à la morale, captation d'un bien de manière indue au détriment d'un tiers, mensonge au cours d'une négociation, caution d'une faute dans le cadre professionnel. Puis les participants ont rempli un questionnaire répondant à la question de savoir dans quelle mesure ils seraient prêts à reproduire ces comportements. A chaque fois, une corrélation entre le statut social des participants et leur capacité à enfreindre l'éthique est mise en évidence. » Ainsi il est prouvé que les riches sont spontanément mauvais et enclins à l’abus de flor-30pouvoir. Pour sauver les riches et les protéger d’eux-mêmes, une seule solution : la taxation qui les soulage de la surcharge pondérale qui les pousse au vice a-social ! Mais ce n’est pas fini !

« Une dernière expérience a consisté à placer près de 200 personnes devant un jeu informatique de lancer de dés : une somme d'argent leur était promise si le score atteint après cinq lancers était élevé. Mais, bien sûr, le jeu était pipé et le score ne pouvait excéder 12 points. Ceux qui ont rapporté des scores supérieurs aux expérimentateurs ont donc triché. Même en tenant compte de nombreux paramètres comme l'ethnie, le sexe, l'âge, la religiosité, l'orientation politique, il n'y a rien à faire, "la classe sociale prédit positivement le fait de tricher". A quoi tient ce lien entre hauteur sociale et bassesse morale ? En partie, répondent les chercheurs, "à une perception plus flor-31favorable de la cupidité". » Les riches trouvent positif d’être guidés par l’appât du gain et cette appétence maladive les conduit à pratiquer banalement le mal. De tout ceci nous ne tirerons aucune autre leçon sinon celle de nous être bien amusé à cette lecture. Cependant je recommande d’utiliser abondamment cette étude. Elle me paraît être une juste réponse au mépris ordinaire des élites médiacrâtes qui ne manquent jamais une occasion de stigmatiser le peuple, la bassesse supposée de ses passions, et ainsi de suite. Et on y puisera aussi un argument contre l’idée que notre idée de « tout prendre » au-dessus de 30 000 euros par mois serait déraisonnable car elle démotiverait les importants. Cette expérience démontre au contraire qu’elle pourrait les soigner contre une addiction qui les conduits aux comportements immoraux et anti-sociaux. Prouvé scientifiquement ! J’en viens à flor-32notre traitement dans les médias.

Voici la leçon des relevés du temps d'antenne au 24 février publié par le CSA. En résumé : la situation se dégrade pour le Front de Gauche à la télé. 6% du temps pour le Front de Gauche alors qu'on trouvait 7% au précédant relevé le 10 février dernier. A la radio la situation frémit légèrement en notre faveur : 6,6% du temps contre 5% au 10 février. Mais nous bénéficions toujours de moins de temps que les Verts ! Et le cumul PS/UMP est toujours très élevé 68%. Dans ces conditions, Eric Coquerel a renouvelé notre protestation au CSA. Avec juste ce qu’il faut d’ironie pour souligner que nous ne sommes pas dupes de l’effet de ses prétendues recommandations. « Dans votre communiqué commentant la dernière livrée des résultats au 24 février, écrit-il, vous constatez « que la concentration des temps de parole sur deux candidats s’est atténuée ». Après ce constat optimiste vous insistez cependant pour que les efforts des médias « soient poursuivis » afin que le principe d’équité soit respecté au 19 mars. » Il faut le lire pour le croire ! Ces lignes signent ce qu’est cette commission et les personnages qui la composent. Pour faire croire qu’ils servent à quelque chose et que quelqu’un se flor-34soucie de ce qu’ils disent les voici réduits à se réjouir d’évolutions insignifiantes qui laissent intact un océan d’abus ! C’est ce qu’ils nomment « progrès » !

Bien sûr ils comptent les attribuer à leurs recommandations ! Eric Coquerel relève cette bouffonnerie dans le courrier qu’il a adressé à cette piteuse « commission ». « A 24 jours de cette issue, nous estimons, Monsieur le Président, que vous faites preuve de beaucoup d’optimisme. En effet fin janvier nous constations 75 % de temps de parole cumulé sur les TV pour les deux candidats du PS et de l’UMP et 73 % sur les radios. Un mois après il est de 68 % sur les TV et les radios. Il y a certes un progrès mais à ce rythme, nous doutons fortement que vous soyez parvenus à vraiment réduire cette bipolarisation excessive sur les médias audiovisuels d’ici la fin de la période d’équité. » Le moment venu il faudra dissoudre cette commission qui vient de faire la flor-35preuve de son inutilité coûteuse. Le programme du Front de Gauche prévoit la création d’un Conseil National des médias qui remplacera honorablement cette lamentable parodie d’autorité « indépendante » !

 

Après cela j’en reviens à l’émission de TF1 « Parole de candidat ». TF1 me donne généreusement une demi-heure de temps de parole en soirée. Mais auparavant vous aurez dû subir une heure et demie de madame Le Pen ! N’oubliez jamais, mes amis lecteurs, cette offense ! N’oubliez jamais que cette chaîne a donné la parole à la candidate du parti qui applaudit debout un collabo assassin et antisémite et m’a réduit à passer sous ses pieds pour moitié moins de temps. Cela vaut pièce d’identité ! Surtout quand il est évident que notre temps de parole est déjà grossièrement sous-estimé. Surtout quand l’intéressée elle-même dit qu’elle n’est pas sûre d’être candidate ! Regardez les visages des journalistes qui acceptent ce rôle. Retenez leurs noms. Ces gens sont capables de tout sur ordre. En tous cas personne ne pourra dire que nous avons laissé faire. Nous avons évidemment flor-37protesté, y compris auprès du CSA. Mais TF1 nous a expliqué que c’était comme ça ou rien. Il faut donc subir. Comme on subit l’occupant privé d’une ancienne télé publique en lui résistant du mieux qu’on peut.

Nous pensons là encore que le CSA devrait intervenir. Eric Coquerel a donc repris la plume. Bien sur, le CSA ne fera rien, comme d’habitude. Il n’est là que pour faire croire qu’il y a quelqu’un, une règle et une police pour la faire respecter. Voici ce qu’écrit Eric Coquerel : « Nous souhaitions vous alerter sur le problème posé par l’émission « Parole de candidat » sur TF1. Cette émission politique sera la seule de la première chaîne française durant la période d’équité. Elle est donc d’importance. Six candidats ont été retenus par elle. Deux, Nicolas Sarkozy et François Hollande, bénéficient d’une émission entière. Les quatre autres se partagent le temps d’antenne, flor-4François Bayrou et Marine Le Pen en « prime time », Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon en 2ème partie de soirée derrière les deux premiers nommés et avec un temps de parole bien moindre. Il s’agit pour nous clairement d’un choix politique qui évidemment ne peut qu’influencer les électeurs. Il a une conséquence inédite : trois des quatre candidats à bénéficier de la case « prime time » sont de droite ! Rien ne justifie cette répartition. Nous vous rappelons par exemple que les derniers sondages placent François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon à 1% d’écart ! ». Que va-t-il se passer ? Rien. Le monde va sa route. Ces gens nous méprisent. Nous ne sommes rien à leurs yeux. Pleins de flor-41morgue et de suffisance ils ne comprennent peut-être même pas de quoi il est question. La réplique est donnée par notre hymne, non ?

J’ai évoqué ici déjà, à de nombreuses reprises, la puissance de l’outil de contournement du verrouillage médiatique qu’est la toile. J’en juge par les résultats de notre équipe, celle qui est constituée autour de ce blog. Elle est évidemment très étroitement articulée avec celle du site « Place au Peuple » et celle du site du Parti de Gauche. Mais elle fonctionne de façon parfaitement autonome et j’en suis le rédacteur en chef très vigilant et très directif. Tout part naturellement de ma connivence avec le webmestre qui est le chef d’orchestre et metteur en scène de mes coups de cœur et trouvailles. Comme vous le savez j’ai la passion des médias. J’ai participé à pas mal d’expériences dans ce domaine depuis les années 70 et j’en ai créé quelques-uns. Mais jamais je ne suis parvenu à la force d’impact de celui-ci, acquise avec aussi peu de moyens. Nous voici rendus à trente mille visites quotidiennes. La lettre du blog compte 56 000 destinataires et leur nombre s’accroît de 2000 par semaine dorénavant. Dans ces conditions toute mon équipe est survoltée. De nombreuses branches s’ajoutent au rameau principal dans une ambiance où les trouvailles s’ajoutent les unes aux autres. Je vais en raconter quelques-unes, en hommage aux femmes et aux hommes de l’ombre qui gravitent autour du vaisseau amiral flor-42qu’est la publication de ma note, une deux ou trois fois par semaine selon les latitudes que me laisse ou non mon calendrier.

Une équipe de camarades autour du webmestre s’active chaque jour pour que les vidéos et enregistrements audio des émissions de télé et de radio, des meetings, des manifestations de toutes sortes où je prends la parole, soient publiées et proposées aux visiteurs de ce blog. Ils s’efforcent de le faire aussi vite que possible, une fois l’émission diffusée ou le discours prononcé, pour permettre au plus grand nombre de participer à ce que nous construisons. C’est la plateforme de diffusion en ligne « Dailymotion » qui héberge nos vidéos et supporte donc le poids flor-44de tous ces fichiers d’images qui, même compressés, restent très volumineux. Une heure de discours ou d’émission c’est près de huit heures ensuite de traitement numérique, conversion du format de fichier, compression, export, encodage. Sans parler du montage. Car si nous publions l’intégralité des passages télé et radio, un travail de montage est toujours nécessaire pour caler le début et la fin du programme, ôter les tunnels publicitaires ou tel intermède d’actualité ou de divertissement sans lien avec des commentaires qu’on peut solliciter de moi. Au-delà de ce flux quotidien de vidéos lié au rythme soutenu de la campagne, l’objectif est aussi de constituer et de préserver nos propres archives. Ce dernier chantier est immense. Et nous manquons d’aide pour tout classer, résumer, et équiper de sommaires. Mais ce qui est fait est déjà magique pour élargir l’audience dans le temps d’un événement passé et pour garder mémoire de ce qui a été entrepris depuis que le Parti de Gauche et le Front de flor-48Gauche sont nés. Pour tout cela, les camarades ont le souci de la qualité de restitution des enregistrements, à commencer par une bonne définition des images, et une synchronisation parfaite de l’image et du son. Ce n’est pas simple, croyez le bien.

Depuis novembre 2008 et le lancement du Parti de Gauche, plus de 250 vidéos ont été publiées sur mon blog. En tout 45 discours prononcés en meeting et réunions publiques et 135 passages dans des émissions des chaînes de radio et de télévision. S'y ajoutent une quarantaine de vidéos d'interventions diverses : conférences de presse, réactions lors des soirées électorales, reportages de la "Télé flor-49de Gauche" dans les manifestations, invitations à des forums, réunions des Front de Gauches thématiques, prises de paroles en soutien à des travailleurs en lutte.

Je vous dis un mot de l’audience de tous ces documents. Car elle se compte en milliers de « vues » cumulées dans le temps. L’audience moyenne des vidéos du blog est passée depuis septembre 2011 de 7000 à 16000 vues. Et cela semble s’accélérer. A ces chiffres s’ajoutent les audiences du même contenu diffusé sur le compte du média invitant, sur le compte d’internautes qui choisissent de le télécharger et, évidemment, sur le compte de « Place au Peuple ». Ainsi, le meeting de la place Stalingrad à Paris qui a marqué le lancement de la campagne présidentielle du Front de Gauche en juin 2011 a été vu 28 000 fois. A titre de comparaison mon passage à l’émission de Drucker en novembre 2010 a été vu 15 000 fois. L’émission « Parole directe » de TF1 en octobre en est à 19 000 vues, le duel avec Copé sur France 2 en décembre à 30 000. La petite vidéo des vœux faite par l’équipe de « Place au Peuple », reprise dans des articles de presse, atteint le score de 50 000 vues. Mon passage à « Des paroles et des actes » sur France 2 en janvier a dépassé les 50 000 vues. Et de courts extraits de cette émission mis en ligne par l’équipe du blog le soir de l’émission sont chacun au-delà des 20 000 vues. Enfin mon vrai–faux duel avec Marine Le Pen sur France 2 de jeudi 23 février est déjà, après quelques jours, à des chiffres considérables. En effet, un extrait mis en ligne le soir même par le site du journal « Le Monde » a flor-52été vu 280 000 fois. A comparer avec les 290 000 en un an et demi de la vidéo de « l’apprenti journaliste ». Et l’intégralité de l’émission publiée sur le blog est au-delà des 50 000 vues.

Les vidéos des discours connaissent aussi de fortes audiences. Celui de la Fête de l’Humanité filmé par un camarade de la « Télé de Gauche » grimpé sur la grande scène est à près de 20 000 vues. En comptant les audiences cumulées du blog et de « Place au Peuple », mon discours à Talence en décembre est à 24 000 vues, Metz à 25000, Nantes à 30 000, Besançon 28 000, Villeurbanne 28 000, Montpellier 34 000. Sans compter la diffusion en direct et en streaming que nous avons expérimentée avec succès lors des deux derniers meetings : 5400 connexions pour Villeurbanne et 7800 pour Montpellier. Et combien d’écoutes collectives à chaque fois dans toute la France qu’elles aient été organisées dans des lieux publics ou bien chez soi entre amis, camarades ou voisins.

Toutes ces audiences peuvent paraître faibles si on les compare aux 7 millions de personnes qui ont vu mon passage sur TF1 en octobre dernier, aux 3,5 millions qui m’ont suivi à « Des paroles et des actes » sur France 2 en janvier et aux 6 millions qui étaient devant leur poste lorsque j’ai affronté Madame Le Pen sur France 2. Mais elles reflètent un usage différent de la diffusion unique en direct par les grandes chaînes. D’abord ils sont vus par tous ceux, en particulier les plus jeunes, qui ne regardent presque plus la télévision. Ensuite les vidéos du blog sont visionnées sur le temps long, à tête reposée. Elles sont partagées sur les réseaux sociaux, reprises dans des articles, leurs liens circulent, chacun peut les intégrer à son propre site. Et flor-9beaucoup des visiteurs de mon blog n’entrent pas d’abord sur le dernier billet publié mais vont et circulent dans les archives, y compris les plus anciennes.

Je vous dis un mot enfin d’une nouveauté apparue sur mon blog il y a quelques semaines. Peut-être l’avez-vous déjà remarquée. Mes camarades ont commencé à créer des « blogcasts » de mes discours. Le mot est de leur invention, composé de « blog » et de « podcast ». Ces blogcasts permettent d’écouter la bande audio de mes discours au format mp3, de la télécharger pour l’emporter avec soi ou pour la partager. Bref d’écouter le contenu d’un discours sans être scotché à un écran. Quinze discours les plus récents sont déjà disponibles et petit à petit, ils le seront tous. On dirait que ce système a trouvé plusieurs milliers d’amateurs, plus de 20 000 utilisateurs déjà en tout. Depuis fin janvier, ces discours ont été écoutés 8000 fois depuis le blog. Et 13000 fois téléchargés. Pour Villeurbanne, c’est plus de 2600 utilisations de l’outil des blogcasts, et 4300 pour Montpellier. Pour mon discours du Blanc-Mesnil 3400. Mes vœux à la communauté éducative et le discours de Besançon chacun 2000.

Dans ces conditions, c’est un très grand changement du sens d’un événement qui rassemble pendant des mois autant de personnes différentes. J’en ai conscience au moment même où j’entreprends mon discours ou ma conférence. Je sais que le public qui l’écoute est non seulement celui que je vois mais aussi ces milliers, bien plus nombreux, que je ne vois pas et dont la plus grande quantité n’est pas encore intéressée au moment où je parle et ne le sera pas avant plusieurs jours et parfois semaines ! Cette déformation du temps politique, cette rupture de la simultanéité des causes et des effets politiques est une des grandes nouveautés de l’espace-temps politique à l’ère du net. A cela s’ajoute la vie devenue autonome des produits « dérivés » du blog. Ainsi quand nous éditons des « blogcasts » tels que je viens de les décrire. Mais aussi quand la lettre hebdomadaire du blog compte 56 000 destinataires. Un vrai hebdomadaire qui fonctionne comme une plateforme d’accès au contenu global du blog. Car les articles renvoient sur tous les niveaux chronologiques du blog. C’est bien sûr l’occasion pour moi d’inviter ceux qui ne l’ont pas encore fait à s’inscrire au registre de diffusion de ce « Petit courrier du Blog » ou à y inscrire ceux que vous souhaiteriez associer à nos réflexions. On verra bientôt quel levier est aussi ce moyen d’action comme le pressentent déjà ceux qui s’en servent comme outil de développement.

 

Ici je vous propose quelques liens. L’un mène à un petit film tourné sur le meeting de Montpellier du Front de Gauche pour le compte de la Télé de Gauche par les bénévoles, pas vraiment amateurs, de la région. C’est un regard sur les à-côtés militants de la soirée. J’aime y retrouver l’ambiance un peu spéciale de l’attente de l’événement que l’on sent gronder sous ses pieds. Les regards croisés qui en rendent compte ne me lassent pas. J’y découvre aussi des choses que je n’ai pas vues. Que puis-je voir d’ailleurs dorénavant. Peu de choses car chaque minute est comptée, chaque pause organisée et bien remplie, chaque déplacement soigneusement balisé. Il ne peut en être autrement en ce moment. Les visages des copains, je les vois furtivement, ici, puis là. Je devine les tâches et les postes occupés. Et pour finir considérez que je suis le sujet de l’action. Et comme je n’ai guère le goût de me regarder vivre, comprenez que du coup je ne vis la scène à laquelle vous avez peut-être participé qu’en seconde main, après coup et toujours de l’extérieur. D’où ce lien si spécial que j’ai noué avec notre équipe de photographes. Ils ont dorénavant leur espace réservé dans le site « Place au Peuple ». Je voudrais que vous y jetiez un œil. Depuis le début de ce blog, j’ai voulu qu’il intègre une dimension de création culturelle. Ce ne pouvait être que dans un domaine visuel. J’ai pensé publier des tableaux. Mais c’était un exercice trop lourd, trop exigeant. Il me supposait une capacité d’appréciation que je n’ai pas. J’ai étrenné l’idée plus modestement en publiant mes propres photographies. Mon projet était de convaincre d’autres personnes de me confier leur création. Cela s’est fait comme vous l’avez vu. Mais le plus important pour moi est d’être parvenu à lancer l’équipe de photographes que coordonne Stéphane Burlot. D’abord c’était la rubrique « l’œil de la campagne ». Depuis, il y a la page « place aux photos » installée dans le site « Place au Peuple ». Je crois que vous serez intéressé non seulement par leur travail mais aussi par les biographies des auteurs. Le tout est à l’image de notre campagne.  

Au fil de mes ballades sur la toile, je trouve des perles que je voudrais partager. Elles me permettent de m’éviter de trop longs développement. Tout y est dit de ce que je pense, plus simplement et plus efficacement que je ne le ferais. Par exemple, ici, ce décryptage de la guerre que nous mène « Le petit Journal ». Là, voici un montage qui m’a bien fait sourire. Il s’agit de ce que l’auteur de cette vidéo appelle « Le saut d'obstacle médiatique » auquel je suis astreint du fait du caractère moutonnier des gens de médias et du poids de l’idéologie dominante sur leur façon de regarder la réalité.

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 18:30

Politique - le 2 Mars 2012

 

Au nom du Front de gauche, Marie-George Buffet prône une autre répartition des richesses vers les salaires, la recherche, la modernisation de l’outil de travail… La députée communiste de en Seine-Saint-Denis est coresponsable du Front des luttes au sein du Front de gauche.


Comment réagissez-vous à la démarche de dernière minute de Nicolas Sarkozy vis-à-vis d’ArcelorMittal ?


Marie-George Buffet. Avec colère. On ne joue pas avec l’avenir d’hommes et de femmes qui luttent pour sauvegarder leur usine et leurs emplois. On n’instrumentalise pas leurs espoirs à des fins politiciennes à la veille d’échéances électorales. Jamais notre industrie n’avait connu une situation aussi grave. Alors, voir un président candidat aller quémander à ses amis patrons quelques subsides pour sauver telle ou telle entreprise, le temps d’une élection, c’est inadmissible. D’autant que ces salariés et leurs syndicats, je pense à ceux d’ArcelorMittal, ont des propositions alternatives. Je les ai rencontrés à Gandrange. Ils ont un plan viable aux niveaux financier, industriel et écologique. C’est sur ces propositions que le gouvernement devrait prendre appui pour faire pression sur ArcelorMittal.

 

Comment se fait-il que les questions de la réindustrialisation et de l’emploi soient au cœur de la campagne ?


Marie-George Buffet. La crise du système en France et dans le monde est marquée par la financiarisation à l’extrême et ne repose plus sur la production réelle. Beaucoup de salariés prennent conscience que ce qui fait la richesse d’un pays, ce qui donne les moyens du progrès social, ce sont le travail et la production. Et donc que nous avons besoin d’une relance industrielle avec une autre répartition des richesses vers les salaires, la recherche, la modernisation de l’outil de travail, la planification écologique.

 

La politique y peut donc quelque chose ?


Marie-George Buffet. Bien évidemment. J’ai ouvert le Figaro Économie et j’ai hurlé quand j’ai lu que la Banque centrale européenne (BCE) avait, en deux mois, donné 1 000 milliards d’euros à 800 banques privées à 1 % d’intérêt. Imaginons cet argent placé dans un plan de développement social, solidaire et écologique pour relancer l’investissement industriel et l’emploi… Cela dépend de décisions politiques, de même que de mettre la BCE au service de l’emploi et du développement économique. Décisions politiques toujours, la création d’un pôle public financier en France pour reprendre en main le crédit et l’investissement, la mise en place de nouvelles formes de propriété des entreprises – je suis avec passion l’expérience des Fralib –, l’instauration de nouveaux droits pour les salariés et les syndicats, tels que le droit de veto face aux licenciements boursiers, la mise en place d’une fiscalité des entreprises qui tienne compte de leur comportement sur l’emploi…

Quelle est, selon vous, la part du Front de gauche dans l’émergence de ces exigences ?


Marie-George Buffet. Nous avons construit un rapport privilégié avec les salariés et les syndicalistes. Ce sont eux, les ouvriers, les employés, les techniciens, les ingénieurs, qui luttent et produisent la richesse de notre pays. Ce qui se passe entre les syndicalistes et le Front de gauche est éclairant d’un nouveau rapport entre luttes syndicales et actions politiques. J’étais en réunion avec une cinquantaine de syndicalistes du privé comme du public, hier, à Dugny, en Seine-Saint-Denis. Si tous disent la nécessité des luttes, quel que soit le gouvernement, tous disent aussi le besoin de réponses politiques. Je sens que toutes les barrières qui existaient entre engagement social et syndical, d’un côté, engagement ou questions politiques, de l’autre, sont en train de tomber. Chacun à sa place, nous pouvons, nous devons, jouer la partie ensemble. Nous serons tous gagnants. L’utilité du Front de gauche, c’est qu’en portant une vraie politique de gauche, nous faisons bouger toute la gauche

 

Entretien réalisé par Max Staat

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 09:02

 
Par Théodore Mareschal

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Elysée, a réclamé une nouvelle fois vendredi un référendum contre le nouveau traité européen, qu'il a qualifié d'"odieux".

 

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Elysée, a réclamé une nouvelle fois vendredi un référendum contre le nouveau traité européen, qu'il a qualifié d'"odieux".

 

Dans un communiqué intitulé "Traité Sarkozy: pour un référendum contre l'austérité à perpétuité", l'eurodéputé écrit: "Nicolas Sarkozy vient de signer le nouveau traité européen. Le projet européen désormais, c'est l'austérité pour tous et pour toujours. Avec la règle d'or, le contrôle préalable des budgets nationaux par la Commission européenne et des sanctions automatiques, ce traité frappe le coeur de la souveraineté du peuple français, la souveraineté budgétaire. C'est donc un traité odieux."

"Dans l'immédiat, la signature de la France est engagée. Mais le traité n'est pas encore ratifié", observe le coprésident du Parti de gauche. "Il est insupportable que Nicolas Sarkozy et François Hollande refusent que la ratification soit soumise à référendum!", ajoute-t-il.

 

"Ils savent que les Français ne veulent pas de cette Europe. Pour nous, commence une lutte sans répit", poursuit-il.

Vingt-cinq pays de l'Union européenne ont signé vendredi à Bruxelles le nouveau traité instaurant plus de discipline budgétaire en Europe.

Click here to find out more!
 

 

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 08:54

 

Témoignage 02/03/2012 à 17h47
J'étais dans la foule pour « accueillir » Nicolas Sarkozy à Bayonne
TitiEB | Démocrate, Musicien, Étudiant.
 

 


Nicolas Sarkozy dans la foule à Bayonne, le 1er mars 2012 (Philippe Wojazer/Reuters)

(De Bayonne) Quelle belle journée à Bayonne ce jeudi 1er mars. Je finis mon gâteau basque dans un restaurant des halles avec un ami et collègue d'infortune en attendant d'apercevoir le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui doit nous rendre visite.

Une fois cette sale cigarette fumée, nous nous dirigeons à 50 mètres de là, où des centaines de personnes attendent le Président. Je trouvais qu'il y avait beaucoup de monde, comme s'il était remonté dans les sondages. L'ambiance est relativement détendue alors qu'il est 14h30 et que Nicolas Sarkozy devrait déjà être là.

Il n'y a pas que des sarkozystes ici

Beaucoup de perches et de caméras se bousculent au bord de la rue dégagée par les CRS, mais les spectateurs attendent sagement. Je retrouve des collègues de la faculté de droit bayonnaise dont les orientations politiques, pour certains proches des miennes, ne sont pas vraiment à droite.

Ainsi, je commence à comprendre qu'il n'y a pas que des sarkozystes ici. Nous avons eu le temps de refaire le monde pendant plus d'une heure, jusqu'à ce que le bruit d'un moteur se fasse entendre parmi le brouhaha de la foule.

Arrive, en bas de la rue piétonne qui constitue l'essentiel du trajet prévu, la 508 présidentielle. C'est au moment où le bruit de la portière a résonné que tout s'est transformé. Il y a d'abord eu un vol de papiers appelant à la création d'une collectivité basque, et alors que le premier d'entre eux touchait le sol, la masse si calme bien qu'impatiente a relevé la tête et s'est mise à scander des slogans houleux en le sifflant.

En une fraction de seconde, la mer si calme s'est déchaînée, comme lorsque l'on se jette à l'eau et qu'apparaissent de grandes vagues...

Je l'avoue, j'ai moi-même sifflé pour exprimer mon mécontentement. Mais comme les autres, je n'ai pas été violent à un seul moment, a fortiori parce que je suis handicapé et que je ne peux marcher sans canne. On sent beaucoup de tension dans l'air, comme un courant électrique, une fissure entre un peuple et son premier représentant.

On se croirait aux fêtes de Bayonne

Nicolas Sarkozy avance vite, entouré d'une armée de journalistes et d'un service de sécurité conséquent. Il ne faut pas espérer traverser la rue, ne serait-ce qu'en largeur. Elle est bondée, les manifestants, écrasant numériquement les sympathisants, sont serrés. On se croirait presque au moment des fêtes de Bayonne, mais sans uniformes rouges et blancs.

Pour savoir où se situe le Président, il suffit de lever la tête et de chercher les perchmans. Ainsi, on peut se faire une idée approximative de sa position, mais il est inutile d'imaginer pouvoir l'approcher. Soit il vous passe à côté et vous vous faites bousculer, soit vous montez sur des marches pour l'apercevoir. Malgré le spectacle d'une intensité assez inattendue, mon ami travaille bientôt et je dois le ramener chez moi afin qu'il récupère sa voiture.

A mon retour en centre-ville, je me gare encore plus près de l'épicentre du séisme, mais je ne vois presque plus personne et sûrement pas Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, sa voiture non plus n'est plus stationnée en bas de la rue piétonne. En revanche, il reste des CRS, et sur le trajet nous avons l'occasion de croiser une dizaine de camions.

J'opte alors pour une nouvelle stratégie : l'ouïe. En effet, suivre l'écho des formules houleuses, des sifflets et autre txistu m'a permis, en remontant la rue jusqu'à la cathédrale, de retrouver le président de la République, mais surtout la foule.

Les CRS agissent comme s'il y avait eu un attentat

Toutefois, parler de retrouvailles n'est en fait pas vraiment exact au vu des circonstances. C'est une scène de quasi-guerre civile que je trouve. Avec leurs uniformes imposants, on aurait cru qu'il y avait autant de CRS que de manifestants. Je m'approche pour tenter d'apercevoir à nouveau Nicolas Sarkozy, mais il est à ce moment-là dans une boutique de la rue d'Espagne. Alors, j'attends et je me tais.

Tandis que la plupart des manifestants, bien que comprimés, scandent des « Sarko casse-toi » (sans insulte à la fin, n'est-ce pas ? ), je vois les CRS charger de l'autre côté de la place. Sans aucune délicatesse, ils poussent avec leurs boucliers voire frappent à coups de poing les gens afin de les faire reculer. La violence est policière. J'entraperçois encore des papiers voler, des œufs...

Rien de bien méchant, rien ne justifiant cette violence de la part de ceux censés appuyer la justice, faire respecter la loi. Il s'agit tout simplement d'une manifestation, et pourtant les CRS agissent comme s'il y avait eu un attentat. Cliché sur le Pays basque ?

Désormais le bar le plus connu de Bayonne

La pression créée par les apparents soucis de logistique de l'impressionnant dispositif de sécurité font que les CRS improvisent en cognant pour faire un passage pendant que Sarkozy sort de la boutique où il est pour se réfugier dans le café qui sera désormais le plus connu de Bayonne, le bar du Palais.

Quand je me rends compte que les boucliers se rapprochent dangereusement, j'essaye d'avancer mais ce n'est pas évident. Finalement, je manque de tomber et je répète deux ou trois fois à un CRS que je suis handicapé.

A un moment, histoire de varier les décors, la BAC s'installe sous mon nez. Moi qui pensait être tranquille contre mon mur... J'étais entouré de flics, cinq ou six. Lorsqu'un type balance un briquet en visant volontairement le bouclier d'un CRS qui venait de se comporter stupidement, deux des policiers en civil qui squattaient mon coin tentent de l'interpeller.

La violence a été engagée par les CRS, les manifestants n'ont fait que scander des slogans et certains ont jeté de l'eau avant de se faire tabasser.

Alors quand je vois l'usage qu'en fait Sarkozy en nous expliquant qu'il n'y avait que « des gens du Parti socialiste qui s'allient à des gens de l'ETA », je me dis qu'il devrait revenir à Bayonne afin de vérifier ses dires. Il les a aussi qualifiés de voyous, mais les vrais voyous ce sont ses amis mouillés dans des affaires louches et pas seulement ses amis. Des citoyens qui s'expriment sans violence sont dans leur plein droit.

Le PS n'était pas absent

Contrairement à ce que l'UMP et la presse disent, la foule était mixte, apolitique, gauche, extrême ou centriste. Il n'y avait pas « beaucoup de collégiens et de lycéens » et il y avait des socialistes, oui... Mais peut-être une dizaine sur des centaines de personnes.

Manuel Valls ferait mieux de l'assumer d'ailleurs plutôt que de nous mentir en disant que le PS était absent. Sauf qu'il n'y a pas que les abertzale et les socialistes qui souhaiteraient remplir les cahiers de doléances.

Qui plus est, Nicolas Sarkozy qui parle d'indépendantistes puis, dans une seconde intervention, d'ETA, s'est permis un terrible amalgame en assimilant l'amour d'une culture au terrorisme.

Par ailleurs, utiliser la colère de tout un pays pour se victimiser, stigmatiser les Basques et assimiler tous ces adversaires aux socialistes est irresponsable et indigne. Fort de ce constat, tout le monde l'a vu, le vrai Sarko est de retour, et la République continue de couler.

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 18:14
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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 18:22

 

Melenchon

Première Publication: 29/02/2012 06:59 Mis à jour: 29/02/2012 16:55

Le premier tour est-il joué? Sondage après sondage, les deux favoris de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande, se détachent inlassablement du peloton. Derrière, tout le monde décroche.

Tout le monde? Exception dans ce marasme généralisé, Jean-Luc Mélenchon, vitupérant candidat du Front de Gauche, grignote point après point, frôlant désormais les 10% d'intentions de vote. Selon l'étude TNS Sofres / Sopra Group réalisée pour iTélé et Le Nouvel Observateur, l'eurodéputé atteint 9,5% d'intentions de vote (+0,5 point) et menace désormais François Bayrou qui chute lourdement (1,5 point à 10,5%). Un miracle pour le représentant d'une force politique, le Parti communiste français, qui n'a pas réussi à dépasser les 5% depuis plus de 10 ans.


"Je vais siphonner l'extrême-gauche"

Retour en arrière. Dimanche 19 juin 2011, un quartier bobo parisien. Jean-Luc Mélenchon affiche sa mine des bons jours. Les militants communistes viennent de l'introniser candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle par une confortable majorité. Il fait beau, l'avenir s'annonce radieux même si la campagne débute à peine. L'ancien ministre socialiste, aussi fort en gueule devant des caméras que réfléchi et stratège dès les micros coupés, a le cœur aux confidences. "Je vais siphonner l'extrême-gauche, puis je doublerai les écolos avant de rattraper les socialistes. Je vise un score à deux chiffres, pas moins," glissait-il alors sans ciller.

 

Huit mois plus tard, le pari n'est pas loin d'être remporté. Certes, le candidat du Front de gauche est encore loin de pouvoir inquiéter François Hollande. L'écart-type entre les deux hommes dans les sondages avoisine 20 points. Mais fort d'une campagne de terrain acharnée, d'une stratégie politique ciblée doublée d'un discours qui porte, Jean-Luc Mélenchon s'est imposé comme l'outsider surprise de ce scrutin présidentiel.


Un tribun hors pair porté par un PCF survolté
La dynamique enclenchée par lefondateur du Parti de Gauche se mesure avant tout sur le terrain. Meeting à guichets fermés cette semaine à Bastia, 6.000 sympathisants à Nantes mi-janvier, 4.000 à Besançon quelques jours plus tard, 10.000 personnes recensées par les organisateurs à Villeurbanne.Ce sont maintenant des milliers de personnes qui se pressent dans les réunions "d'éducation populaire" dans lesquels Mélench' distribue analyses politiques et invectives, appels au peuple et menaces, préconisations sociales et admonestations verbales.

Un style détonnant doublé d'une gestuelle virile qui séduit par-delà les frontières de la gauche de la gauche. "30 à 40% des gens qui viennent ne venaient pas avant", assure Eric Coquerel, conseiller politique du candidat, pour qui "le talent de Jean-Luc" à la tribune est "évidemment" un atout.

Mélenchon en fait-il trop? L'homme ne s'en cache pas et revendique la "geste" mélenchoniste, comme il le faisait longuement il y a un an dans l'émission Déshabillons-les (Public Sénat).

 

Y serait-il arrivé tout seul? Depuis qu'il a claqué la porte du PS en 2008, Jean-Luc Mélenchon sait ce qu'il doit à ses partenaires communistes, dont les troupes et les relais syndicaux, comme le rappelle Le Monde,jouent un rôle essentiel dans la diffusion de ses idées. "On a la force militante la plus déployée sur le terrain, revendique Eric Coquerel. "L'électorat communiste a été réveillé par la faconde de Jean-Luc Mélenchon, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Georges Marchais, avec son talent de tribunicien et cette manière d'interpeller les médias. Quant au PCF, il est dopé par cette remontée inédite dans les sondages. D'autant que, au-delà de l'élection présidentielle, il y a les législatives", confirme le spécialiste des extrêmes, Christophe Bourseiller, auteur de "L'extrémisme" (CNRS Editions).


Une OPA sur l'électorat d'extrême-gauche
S'il confirme le 22 avril le score que lui prédisent les sondages, l'ancien trotskiste pourra se targuer d'avoir fait le ménage à sa gauche. En 2007, les scores cumulés des candidats se réclamant de l'extrême-gauche (Gérard Schivardi, José Bové, Arlette Laguiller, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot) frôlaient la barre des 10%. Aujourd'hui, l'eurodéputé "fait le plein de la gauche non-socialiste qui veut aiguillonner le candidat PS" François Hollande et prend notamment 8% de l'électorat de Ségolène Royal de 2007, explique le directeur opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi.

"Jean-Luc Mélenchon s'inscrit dans un ensemble politique à l'intersection entre l'extrême-gauche et la gauche traditionnelle, autrement dit la gauche de la gauche. En cela, il réveille le souvenir lointain de l'union de la gauche dans les années 70. Cette période est restée très présente dans la conscience collective du peuple de gauche, comme en a témoigné l'ampleur des commémorations du 10 mai 1981", analyse pour sa part Christophe Bourseiller en épinglant les erreurs stratégiques de l'extrême-gauche. En intronisant des figures dépourvues du charisme d'Arlette Laguiller et de Olivier Besancenot, l'extrême-gauche n'a pas compris que la présidentielle exigeait des personnalités pour exister dans le débat."


Le risque de la stagnation: la course aux abstentionnistes
Alors que la campagne bat son plein, Jean-Luc Mélenchon doit donc passer la troisième s'il veut dépasser le carcan des voix de l'extrême-gauche. En 2002, la gauche de la gauche avait grimpé jusqu'à presque 14%, emmenée par la figure historique de LO (5,7%) et le facteur de Neuilly (4,2%), dépassant le PCF Robert Hue (3,4%). Mais "le contexte était différent, la gauche était au pouvoir", relativise Frédéric Dabi.

"Nous avons deux électorats: l'électorat de gauche qui hésite et l'électorat désorienté. 40% des Français s'abstiennent de voter, c'est là que se trouvent nos réservoirs de voix", plaide Eric Coquerel. D'où la bataille féroce que livre Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen pour récupérer le vote ouvrier. Une partie du défi est en passe d'être relevé. Selon une étude TNS Sofres diffusée dimanche dernier, 25% des ouvriers estiment que Jean-Luc Mélenchon défend le mieux leurs intérêts, derrière François Hollande (31%), mais devant François Bayrou (13%), Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen (12% chacun). Reste à concrétiser cet élan dans les urnes en s'affirmant comme l'arme anti-Marine Le Pen.

"Semi-démente", "barbare", "fasciste", "bête"... le candidat du Front de Gauche ne mâche pas ses mots contre son adversaire frontiste, quitte à devoir affronter son mutisme méprisant sur le plateau de France2. Pour ce bretteur redoutable, écorché vif qui dissimule mal sa sensibilité à la moquerie, l'exercice est douloureux.

 


Marine Le Pen refuse de débattre avec Jean-Luc... par puremedias


Qu'importe. Ses proches estiment qu'il a déjà atteint "un score à deux chiffres " et ce malgré "le bourrage de crâne" des médias, accusés de faire le jeu du duel annoncé de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le candidat attend donc avec impatience le début de la campagne officielle, qui placera tous les qualifiés de la présidentielle sur un pied d'égalité médiatique.

Une grande manifestation est d'ailleurs organisée place de la Bastille le 18 mars prochain, au lendemain de la validation des candidatures par le conseil constitutionnel. 20.000 personnes sont attendues. Une démonstration de force qui ne dit pas son nom.

 

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 21:19

LEMONDE | 27.02.12 | 12h20   •  Mis à jour le 27.02.12 | 15h37

 

François Hollande, le 6 février 2012 à Dijon.

François Hollande, le 6 février 2012 à Dijon.REUTERS/REGIS DUVIGNAU

 

"Que conserveront-ils de Nicolas Sarkozy? Du quinquennat qui s'achève, les socialistes n'entendent pas forcément faire table rase. Loin de se préparer à un effacement systématique des réformes de son prédécesseur, le candidat socialiste, si d'aventure il lui succédait, a opté pour leur remplacement, voire par un accommodement.

Une philosophie dont Michel Sapin, responsable de son projet, résume les grandes lignes : "A quoi servirait-il de se lancer dans une bataille d'abrogation?", indique le député PS de l'Indre, qui précise qu'"il y a quelques lois emblématiques sur lesquelles il faudra revenir". Ainsi la "circulaire Guéant" sur les étudiants étrangers, les peines planchers ou la réforme territoriale.

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Mais nombre de mesures symboliques, comme la création de Pôle emploi ou l'entrée dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, ne semblent pas devoirêtre remises en cause.

L'IMMIGRATION ET LA SÉCURITÉ

L'interdiction du port du voile intégral. Loi emblématique adoptée en septembre 2010, cette mesure fut érigée au rang de symbole par l'UMP. François Hollande, qui à l'époque avait fait part de son opposition au texte du gouvernement, ne l'a pas évoquée depuis.

L'Organisation de la sécurité. La création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui résulte de la fusion de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) et la Direction de la surveillance du territoire (DST), ne devrait pas être remise en cause.

Au-delà, concernant la multitude de lois de sécurité intérieure adoptées depuis l'installation de M. Sarkozy Place Beauvau, "l'idée n'est pas de supprimer tout ce qui a été fait, indique François Rebsamen, maire PS de Dijon et chargé du pôle sécurité dans l'équipe de M. Hollande. Sur les 28 lois prises depuis 2002, il faudraévaluer celles qui n'ont aucun impact, aucune efficacité et celles qui marchent".

LA JUSTICE

Les peines planchers. Introduites par la loi Dati de 2007, les "peines planchers" fixent le minimum que doit infliger un juge en cas de récidive d'un accusé ou pour certains crimes et délits. "Il faudra les supprimer", tranche M. Rebsamen.

La rétention de sûreté. Le PS se montre plus prudent quant à la rétention de sûreté, votée en 2008, qui permet de placer, à l'issue de leur peine, des prisonniers jugés dangereux dans des centres socio-judiciaires fermés. André Vallini, responsable du pôle justice dans l'équipe de campagne du candidat socialiste, estime que "si la rétention de sûreté consiste à maintenir en prison quelqu'un qui a purgé sa peine, c'est contraire au droit. Mais on ne peut relâcher dans la nature sans surveillance des gens considérés comme des malades".

Les jurés citoyens en correctionnelle. Mis en place par M. Sarkozy, les premiers ont siégé au printemps. C'est "une idée intéressante mais gâchée par excès de précipitation", indique M. Vallini, qui lui préfère le concept d'"échevinage, avec des citoyens volontaires associés au travail des magistrats".

La réforme de la carte judiciaire. La suppression de 17 tribunaux de grande instance avait déclenché une fronde dans le monde judiciaire. Interrogé sur une réinstallation de ces tribunaux, alors que les crédits manquent, M. Vallini préfèreannoncer une "grande réforme de l'organisation judiciaire, qui remettrait notamment à plat la distinction entre tribunaux d'instance et de grande instance".

La réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et de la garde à vue. Le CSM, qui a désormais le pouvoir de nommer les procureurs, sera à nouveau réformé ; les procureurs seront nommés sur le modèle des juges du siège. Autre grande réforme, imposée par l'Europe, la présence d'un avocat lors des garde à vue. Il s'agit pour M. Vallini d'une "réforme minimale qu'il faudrapoursuivre pour mettre [la France] au standard des pays européens".

La justice des mineurs. M. Sarkozy a en grande partie détricoté celle-ci en revisitant de nombreuses fois l'ordonnance de 1945. "Cela fait partie des réformes à abroger", assure M. Vallini, qui annonce un "retour au principe de l'ordonnance de 1945, la spécialisation des juridictions, l'atténuation de responsabilité et le primat de l'éducatif sur le répressif".

L'EDUCATION

La Loi LRU. Tantôt critiquée, tantôt saluée comme une réussite, la réforme des universités que M. Sarkozy ne cesse de mettre en avant semble embarrasser le PS. "Ce n'est pas pour nous le sujet majeur, même s'il est emblématique", estimeVincent Peillon, chargé du pôle éducation, qui voit dans la question de son abrogation "un faux débat". "Ce qui est important, c'est ce par quoi on remplace, en l'occurrence une loi-cadre qui interviendra assez rapidement après une courte consultation", plaide-t-il.

La suppression de la carte scolaire. Cette réforme fut combattue par la gauche. Elle n'a pourtant pas entraîné de révolution sur le terrain. Pas sûr que le PS revienne sur ce dispositif, M. Peillon estimant lui-même que "les modèles précédents n'étaient pas formidables".

La formation des enseignants. Le gouvernement de François Fillon a ouvert la voie à une suppression des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), au profit d'une formation en master des enseignants. Le PS annonce qu'il"reviendra entièrement sur la réforme de laformation des enseignants, qui a été détruite", selon M. Peillon.

LES INSTITUTIONS

La réforme constitutionnelle. Adoptée en 2008, elle limite à deux le nombre de mandats du chef de l'Etat, lui permet d'intervenir en Congrès, renforce le pouvoir du Parlement et instaure la possibilité d'une saisine du Conseil constitutionnel par les justiciables avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Le PS évoque certes de nouveaux aménagements institutionnels (une part de proportionnelle, la parité homme-femme), mais ne parle pas d'un retour en arrière.

La réforme territoriale. Votée en 2010, elle instaure le conseiller territorial, destiné à siéger à la fois au conseil régional et au conseil général. Le PS a promis derevenir sur cette réforme. Selon le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel"tout ou presque sera abrogé, à part peut être la partie intercommunalité". M. Bel se dit"favorable au maintien de tous les niveaux : commune, intercommmunalité, départements et régions". Quant à la suppression de la taxe professionnelle (TP), elle sera "plus difficile à défaire", concède M. Bel.

LA FONCTION PUBLIQUE

La Révision générale des politiques publiques (RGPP). Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux a permis de réduire de plus de 100 000 personnes les effectifs de l'Etat. Le PS et François Hollande promettent aujourd'hui "d'en finir avec la RGPP aveugle", mais demeurent flous sur les chiffres. Le candidat socialiste a promis des créations de postes, mais sans augmenter l'effectif de fonctionnaires. Cet effort devrait donc nécessiter la poursuite du non-remplacement.

La création de Pôle emploi. Issu de la fusion de l'ANPE et des Assedic, Pôle emploi a été créé en février 2008 afin de simplifier les démarches et le suivi des demandeurs d'emploi, tout en diminuant les coûts. Son bilan est mitigé. Le PS ne compte pourtant pas revenir sur cette création.

Le service minimum. Instaurée en 2007, la loi sur le service minimum ne sera pas modifiée, a déjà annoncé François Hollande, qui juge qu'elle est "entrée dans les mœurs".

LA SANTÉ ET LES RETRAITES

La carte hospitalière. Le gouvernement de François Fillon l'a réformée en fermant des établissements jugés non rentables ou trop petits. François Hollande s'est engagé à permettre un accès de chacun à un établissement d'urgence accessible en trente minutes, sans préciser toutefois quels seraient les centres hospitaliers ainsi rouverts ou créés.

La réforme des retraites. Votée en 2010, elle a fait passer l'âge minimum de départ à 62 ans et l'âge de départ à taux plein à 67 ans, et le nombre d'années de cotisation à 41 ans. M. Hollande a promis de permettre aux personnes à jour de cotisation de partir à la retraite avant l'âge légal, sans changer celui-ci.

LA CULTURE

La loi Hadopi. Ce texte réprimant le téléchargement illégal sur Internet, voté en 2008, fait l'objet d'une valse-hésitation du PS. M. Hollande promet désormais un"acte II de l'exception culturelle". Aurélie Filipetti, chargée de la culture dans l'équipe de campagne du candidat socialiste, évoque une offre légale, la lutte contre la contrefaçon commerciale et l'élargissement des sources de financement, mais sans licence globale, jugée trop incertaine.

L'INTERNATIONAL

L'Europe. Concernant le traité européen voulu par M. Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, M. Hollande, s'engage à le renégocier. Pour Pierre Moscovici"la ratification, qui aura été interrompue par la période électorale, ne sera pas engagée s'il n'y a pas une réorientation de la construction européenne".

L'OTAN. M. Sarkozy avait choisi, dès 2007, le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, qu'elle avait quitté en 1966. La décision du chef de l'Etat avait alors été critiquée par la gauche. Mais selon M. Moscovici, le départ de la France n'est plus envisagé."

Samuel Laurent et David Revault d'Allonnes
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