Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 20:49

uN aN aPrèS

les centres de santé, où en sommes-nous en occitanie ?

Marie Piqué et Jean-Luc Gibelin ont proposé, lors de la Fête de l’Huma, un débat sur le thème de la santé sur le stand du Lot. Ce moment faisait écho à celui qui, initié l’an passé, ouvrait les perspectives de nos propositions pour lutter contre la désertification médicale. L’occasion de rappeler les conceptions assez différentes des maisons et des centres de santé pluridisciplinaires, de questionner la pertinence de telles structures en milieu rural, et des capacités des élu-e-s régionaux communistes à faire avancer ce dossier Santé dans le cadre du mandat.

Force est de constater qu’avant tout la réponse de proximi- té demeure centrale. On ne peut que déplorer l’ampleur de cette désertification, liée à un problème de démographie médicale et paramédicale, parce qu’il y a eu des choix poli- tiques faits en ce sens. Car on a conceptualisé l’arrêt de la formation des médecins et des paramédicaux en expliquant que cela permettrait de diminuer les dépenses de santé. Autant expliquer que la fièvre disparait lorsqu’on casse le thermomètre !

On constate une augmentation des populations, une augmentation de l’espérance de vie, des progrès médicaux et l’augmentation des tarifs des laboratoires. On ne peut pas imaginer une baisse des dépenses de santé ! C’est irresponsable et nous nous opposons à cette logique de diminution : il faut des professionnels supplémentaires, notre pays a besoin à minima de 10 000 étudiants par an qui accèdent en 2e année de médecine, et ce pendant au moins 10 ans, pour former les médecins de demain mais aussi ceux qui exerceront dans 15 ans.

Pour en revenir à la réponse de proximité, nous ne disons pas que le centre de santé résoudra tout, mais il constitue un élément de réponse. La formation demeure primordiale. La maison de santé accueille des médecins libéraux, qui ont donc la possibilité de pratiquer le dépassement d’honoraires (jusqu’à 150% du tarif Sécu), et dont les activités sont rému- nérées sous la forme des actes. Ce qui signifie que le temps de travail sur les dossiers des patients n’est pas comptabilisé, ni celui du travail en équipe. Le centre de santé quant à lui accueille des salariés qui intègrent à leur temps de travail celui de la concertation entre praticiens, celui du travail sur dossiers, rend obligatoire l’installation d’un plateau tech- nique (radio, labo, etc.), libérant donc les professionnels du carcan des actes. Il ne permet pas le dépassement d’hono- raires. Car en filigrane nous ne pouvons ignorer la question cruciale du renoncement aux soins ; c’est le cas d’un jeune sur deux, par manque de moyen financier. Les jeunes femmes renoncent au dépistage et aux consultations de spécia- listes. On sait aujourd’hui que la dégradation de l’état de san- té des populations se généralise.

Les centres de santé sont viables, cela a été démontré, et l’expérience et la connaissance s des élu-e-s communistes en matière de projets de centres de santé est indéniable, même si aujourd’hui on compte plus de centre de santé mutualistes que municipaux. Ils représentent une idée d’avenir, et des

perspectives, notamment en adossant ces structures à des hôpitaux existants et/ou des Epad.
Nous avons constaté qu’en ce qui concerne la Région Occitanie, 20 à 30% des maisons de santé ne fonctionnent pas, ou mal, alors que de l’argent public a été investi. La construction de centres de santé prend peu à peu forme, les communes s’impliquent pour créer les projets d’implanta- tion, et les élu-e-s régionaux ont fait voter une dotation sup- plémentaire de 50 000 euros qui vient s’ajouter aux 130 000 euros de subvention d’investissement pour les maisons de santé et aux 195 000 euros pour les centres de santé. Ensuite, au-delà des services rendus par ces équipements, il s’agit de valoriser l’indispensable l’ensemble des services publics. Car les médecins qui font le choix d’intégrer ces structures ont, comme tout un chacun, besoin de crèches pour leurs enfants, d’écoles, de transports.

On le voit bien, la réponse politique demeure essentielle lorsqu’il s’agit de faire vivre des projets en direction des populations, et les états d’âme de certains et les interrogations à propos de l’utilité du rassemblement d’une majorité régionale ne résistent pas face à l’efficacité de notre délégation au Conseil régional. La Région a augmenté son budget d’investissement de 25%, et nous y sommes pour quelque chose !

Oui nous sommes utiles, car nous avons porté et fait acter le recours à l’emprunt au sein de notre exécutif. Nous avons porté la question des maisons et des centres de santé. Lors de la commission permanente de février dernier, le conseil régional a voté de nouveaux critères plus larges de soutien aux projets de création de structures pluri professionnelles. Depuis, la région est prête, et quatre projets seront présentés au conseil régional au mois d’octobre.

L’an dernier, ici même, nous projetions trois centres. Aujourd’hui nous pouvons de façon réaliste annoncer la créa- tion de six maisons et centres de santé d’ici la fin du mandat. Mais si d’autres se manifestent, ils seront accompagnés. Voilà ce que nous pouvions dire aujourd’hui, rendez-vous à la prochaine Fête de l’Humanité, pour un nouveau bilan de l’action des élu-e-s affilié-e-s à l’ANECR au conseil régional Occitanie.

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 20:40

 

Pour la première fois, les forces des collectifs nationaux de la Coordination nationale des hôpitaux et maternités de proximité, Notre santé en danger et la Convergence nationale des services publics se sont regroupés sur un stand unique. Fruit du travail entrepris lors des Assises nationales de septembre 2016, les débats, où les communistes ont pleinement tenu leur place, ont dégagé quelques lignes forces.

PlFSS 2018 : défendre la solidarité

Sans stigmatiser les différences d’analyse et d’appréciation qui se font jour, toutes et tous les participants s’accordent pour dénoncer le projet global de « refondation » du système de santé et de la protection sociale de Macron. Le marché va en demander toujours plus. Tout le monde s’accorde pour extérioriser : « Cela ne peut plus continuer comme cela»!

La proposition alternative du 100% Sécu est au cœur du débat : elle provoque le débat et la confrontation d’arguments avec la nécessité de poursuivre les échanges
DANS L’IMMEDIAT, le PLFSS2018 sera le reflet du rapport de forces que nous serons en capacité de construire, en batailles unitaires partout dans les départements, dans la rue, et au Parlement.

Pour le droit à l’avortement dans toute l’europe !

Ce débat, avec la participation de la CADAC, de l’ANCIC et des représentantes des réseaux grecs et polonais, avait pour objectif d’échanger sur les conditions présentes de mise en

dans les déserts médicaux

année de médecine et au moins 50 000 infirmières... ces augmentations doivent être reproduites sur au moins cinq ans.

En attendant, pour faire face à la pénurie, il convient d’établir avec les organisations représentatives des professionnels des mesures transitoires pour faire face aux déserts médicaux. L’état doit jouer tout son rôle pour éviter le développement d’un marché des professionnels de santé structuré par les logiques de surenchère.

Les maisons de santé répondent imparfaitement aux besoins d’accompagnement des patients dans leurs parcours et à l’aspiration légitime de nombreux professionnels à travailler collectivement : il convient de donner un nouvel élan aux centres de santé.

La communication gouvernementale, habituée à souffler du vent, ne suffira pas à masquer l’insuffisance de son ambition pour le droit à la santé.

extraits de la page Facebook de Pierre Dharréville

 

œuvre du droit à l’IVG et de la préparation de la mobilisa- tion européenne du 28 septembre.
En France, si les lois successives reconnaissent le doit à l’IVG, celui-ci est sérieusement malmené dans sa mise en œuvre.

Tout le monde s’accorde pour réaffirmer que la mobilisation est toujours d’actualité pour faire valoir le droit à l’IVG com- me une question de santé publique, à travers un réseau terri- torial de centres de planification/centres d’IVG, avec des équipes dédiées.

désertification médicale : urgence !

Avec la participation de représentants des centres de santé et du SMG, au-delà du constat largement partagé, le débat a surtout porté comment y faire face.

le business de la vieillesse !

Prenant appui sur la longue lutte victorieuse du personnel de l’EHPAD privé Opaline dans le Jura et des mouvements dans le groupe Korian, avec la présence d’un syndicaliste de La Poste qui a lancé la scandaleuse opération « veillez sur nos parents ! » (cf. pub télévisée !!) et la présence de Caroline Fiat, députée FI et ex aide- soignante de Korian, les échanges ont vérifié que « les vieux étaient un marché juteux » !

Il demeure que partout, tant dans les hôpitaux publics, notamment de l’APHP, en ville avec la mise à mal des asso- ciations de soins et d’aide à domicile, l’essor des structures privées concomitant, la prise en charge de nos ainé-e-s devient ingérable, tant sur le plan de la dignité humaine que du poids financier : conditions de travail déplorables d’un côté, maltraitance des résidents, voire même abandon de l’autre !!

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 20:36

RETRAITES

MACRON ET LE MEDEF VEULENT LES LAMINER

opposons les propositions PCF

Après le code du travail, le financement de la sécurité sociale, le budget de l’état, la réforme du financement et des droits du chômage, le chantier des retraites vient à l’ordre du jour. Ce serait parait-il pour en assu- rer la pérennité, plus le mensonge est gros...

Tous les régimes sont concernés. La retraite est un droit, elle est le résultat de l’activité professionnelle et des salaires perçus, elle est un élément du salaire socia- lisé.

Retraites complémentaires « l’accord » patronat CFDT, CFTC et CFE/CGC
du 17/11/ 2017

L’accord du 17 novembre 2017 fusionne les deux régimes ARRCO ET AGIRC au 1er - janvier 2019. Il intègre l’ensemble de l’accord du 30 octobre 2015 qui prévoit le gel de la valeur de service du point de 2016 à 2018 (inflation moins 1%), la hausse de la valeur d’achat du point (salaire moyen plus 2%) de 2016 à 2018.

à partir du 1er janvier 2019, une baisse temporaire de 10% de la retraite pour trois ans est instituée, pour ceux qui ne reculent pas leur départ en retraite de quatre trimestres, ce qui anticipe un passage de l’âge de départ à 63 ans minimum.

La justification de la fusion des régimes AGIRC et ARRCO pour les signataires d’octobre 2015 était le déficit des deux régimes. Force est de constater que le nouveau régime sera lui aussi déficitaire et que la ques- tion d’un accroissement des ressources est toujours refusée par le patronat.

La négociation de novembre 2017 n’est pas seulement le dernier acte de l’accord d’octobre 2015, il est aussi le premier acte de la future réforme des retraites pré- vue par E. Macron pour 2018.

Cet accord totalement déséquilibré fait reposer les efforts pour l’équilibre financier avant tout sur les sala- rié-e-s et les retraité-e-s.

Régime général

E. Macron a affirmé sa volonté de transformer le régi- me actuel par répartition à prestation définie ( a retrai- te est calculée sur des critères définis) par un régime à cotisation définie (la retraite dépendra de la conjonc- ture économique), elle deviendrait aléatoire tant en ce qui concerne l’âge de départ que les ressources. Les régimes spéciaux : fonction publique, SNCF, EDF-GDF, RATP, marins... seraient intégrés à ce régime général, sans bien sûr tenir compte des particularités liées à ces professions.

D’autres perspectives doivent être ouvertes, c’est possible.

Une étude menée par des économistes de plus de 70 pays publiée à la mi-décembre montre que les inégali- tés entre riches et pauvres s’accentuent dans tous les pays, ce qui pose avec force le choix de la répartition des richesses.

Pour les retraites

Le PCF se prononce pour la mise en œuvre d’une réforme des retraites basée sur la sécurisation de l’emploi et de la formation, du parcours de vie de la naissance à la mort, sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes permettant à chacun de pou- voir quitter le travail avec une pension à taux plein cor- respondant à une période allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des périodes de non travail (précarité, chômage, formation, études, maladie, invalidité).

Une retraite par répartition à prestations définies, avec une indexation des pensions sur les salaires, non sur les prix.Aucune pension ne doit être inférieure au smic (1800 € brut).

Les revenus financiers des entreprises et des banques doivent cotiser au même taux que la cotisation patro- nale assise sur les salaires. Le taux des cotisations dites patronales serait modulé selon le rapport « salaires/valeur ajoutée » ou la place de l’emploi dans la valeur ajoutée à l’entreprise.

Cela responsabiliserait socialement les entreprises en les incitant à augmenter la part des salaires dans la valeur ajoutée (politique salariale, emplois, qualifica- tions) ; à gagner en productivité en baissant d’autres coûts que les coûts salariaux dans l’entreprise comme les coûts en capital ; à ne pas céder aux sirènes de la croissance financière des capitaux.

Michel Bruneau

Partager cet article
Repost0
4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 20:30

NoN à la PrivatiSatioN deS CeNtreS de SaNté

Le gouvernement prépare une ordonnance législative sur les conditions de création des centres de santé pour permettre et faciliter le droit à des cliniques commerciales et autres structures à but lucratif de les gérer. Ainsi des cliniques commerciales pourraient organiser des réseaux de centres de santé drainant les patients vers le secteur à honoraires libres et les dépassements tarifaires. Ainsi des groupes financiers et leurs actionnaires pourraient peser de tout leur poids pour orienter la médecine de ville dans le sens de leurs profits. Ainsi des mutuelles pourraient créer des filiales à but lucratif pour gérer des centres de san- té. Le projet d’ordonnance tel qu’il se prépare est inacceptable !

La tradition des centres de santé est l’accès pour tous à des soins de qualité. Ils ne doivent pas être privatisés. Seuls des organismes et établissements à but non lucratif et des collecti- vités territoriales doivent être autorisés à créer et gérer des centres de santé. Une fois de plus le gouvernement Macron trompe les Françaises et Français, en leur faisant croire qu’il va aider des centres de santé à se créer, alors qu’il ne s’agit que de créer des usines à soins pour faire de la santé une marchandise, pour le seul bénéfice de la finance !

à l’inverse, le PCF, les professionnels de la santé comme les citoyen-ne-s attendent une toute autre loi qui renforce les centres de santé. Il est urgent de développer les centres de santé publics, d’en mailler notre territoire dans chaque canton ou bassin de vie, avec tous ses acteurs, pour lutter contre les déserts médicaux, permettre l’accès à la santé et aux soins, d’impulser la prévention, de soutenir la santé publique.

communiqué de presse du PCF 28 septembre 2017

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2018 2 02 /01 /janvier /2018 20:55
Emmanuel Macron veut programmer la mort de la Sécurité sociale !
budget 2018. 
MARDI, 21 NOVEMBRE, 2017
L'HUMANITÉ
Dr Fabien Cohen
Commission santé/protection sociale du PCF
Dr Fabien Cohen Commission santé/protection sociale du PCF
 

par  Dr Fabien Cohen Commission santé/protection sociale du PCF

Après la casse du Code du travail, le gouvernement Macron s’en prend à la Sécu, avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2018. Ce PLFSS n’est pas seulement dans la continuité des précédents, il représente pour notre société un vrai changement de paradigme. Au-delà des mesures prises (hausse de 1,7 point de la CSG, augmentation de 2 euros du forfait hospitalier, saignée de 4,2 milliards du budget maladie de la Sécu s’ajoutant à celles des années précédentes…), c’est la Sécurité sociale de 1945, ses valeurs de solidarité et d’universalité, sa cotisation sociale, la participation de la richesse produite par les travailleurs-ses à leur protection sociale, qui sont remises en cause, après celle de la démocratie ! Après Sarkozy et Hollande, Macron veut non seulement nous imposer cette même politique d’austérité budgétaire, mais mettre un terme à la Sécurité sociale, en utilisant les PLFSS. Si les lois Bachelot et Touraine s’étaient évertuées à remettre en cause notre système de santé publique en l’étatisant et en le restructurant, pour libéraliser son économie, favoriser sa marchandisation et sa financiarisation ; celle de Macron, en poursuivant le rationnement des soins, les déserts médicaux et la casse de l’hôpital sans réponse publique… veut parachever ce projet libéral en « expérimentant » dans ces cinq prochaines années le système des États-Unis, et aboutir au « zéro pour cent Sécu », en faveur du secteur privé, des complémentaires.

Il est urgent, voire opportun pour le Medef, non seulement d’obtenir des mesures comme la suppression de l’impôt sur la fortune ou le remboursement de 13 milliards de taxes sur les dividendes, mais la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) en exonération de cotisations patronales (20 milliards par an en moyenne) qui va accroître la fiscalisation de la branche maladie après celle de la famille, au détriment de la cotisation sociale…

Les parlementaires communistes ont montré à l’Assemblée nationale comme au Sénat, ces jours-ci, qu’une autre stratégie est possible dès maintenant pour aller vers une « santé 100 % Sécu ». Le PCF a lancé un appel pour se rassembler contre ce PLFSS (et les suivants) et pour le 100 % Sécu. La convergence nationale des services publics a publié dans son manifeste une démarche dans ce sens, mais aussi d’autres personnalités… Il nous faut aller encore plus loin, mettre en commun pour être au niveau des enjeux et créer les conditions d’un large front pour aller ensemble vers la Sécurité sociale du XXIe siècle sur les valeurs tracées par Ambroise Croizat au lendemain de la Libération.

Dr Fabien Cohen

Commission santé/protection sociale du PCF

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2018 2 02 /01 /janvier /2018 15:20

COMMUNIQUE DE PRESSE du PCF 

Erdogan à Paris : Une provocation et un outrage (PCF)

L'annonce de la visite du président turc Erdogan à Paris, le 5 janvier 2018, tonne comme une provocation. Elle se déroulera la veille d'une manifestation commémorant l'assassinat de trois militantes kurdes il y a cinq ans. La justice française avait pourtant mis en évidence l'implication des services secrets turcs dans ce crime.

La rencontre entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan constitue un nouvel outrage à l'égard des familles des victimes et des Kurdes qui subissent une impitoyable guerre meurtrière. Les parlementaires et les maires du HDP ont vu leur immunité levée, ont été destitués et croupissent désormais en prison après avoir été condamnés dans des procès iniques.

La Turquie d’Erdogan est dans une situation de chaos, dans une fuite répressive permanente.
L'opposition est réduite au silence tandis que des purges gigantesques peuplent les prisons. La politique est devenue un champ de vengeance dans lequel des milices islamo-fascistes jouissent de l'impunité pour tuer et lyncher ceux qui protestent encore.

Comment dans ces circonstances affirmer que la Turquie demeure "un partenaire essentiel" ? Le devoir de la France est d'être aux côtés des défenseurs des droits humains en Turquie.

Le PCF condamne la visite du dictateur R.T. Erdogan et exprime sa solidarité totale avec tous les démocrates de Turquie. Il appelle à faire de la manifestation du 6 janvier 2018 à Paris un succès pour que Vérité et Justice soient rendues à Leïla, Sakine et Rojbin.

Parti communiste français,

Le 2 janvier 2018.

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 04:52
Partager cet article
Repost0
14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 04:50
Partager cet article
Repost0
29 novembre 2017 3 29 /11 /novembre /2017 17:31
Partager cet article
Repost0
27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 12:55

PAUL BOCCARA DANS LES PAS DE LA PENSÉE DE MARX

L’historien et économiste s’est éteint hier à l’hôpital à l’âge de 85 ans. Homme à l’esprit rebelle, il laisse une œuvre majeure de la pensée marxiste

Paul Boccara dans les pas de la pensée de Marx
L’économiste et historien Paul Boccara est décédé hier matin à l’âge de 85 ans. Esprit encyclopédique, universitaire, pédagogue et militant, il est l’auteur d’une œuvre considérable au retentissement mondial, bien au-delà des milieux de la pensée économique et communiste. Né à Tunis en 1932 dans une famille juive, il fait preuve très tôt d’indépendance d’esprit. Il entame des études d’histoire et d’économie et commence à militer et à se familiariser avec le marxisme. Hasard de l’histoire, il suit les cours d’un brillant philosophe, François Chatel, que, lycéen, j’aurai l’occasion de croiser bien plus tard dans un lycée du Val-d’Oise. En 1952, il quitte Tunis pour Paris où il rejoint sa compagne et future épouse, Danièle Cohen-Tanugi, avec laquelle il aura trois enfants, Michel, Geneviève et Frédéric. Elle décédera en mai 1973.

À Paris, il poursuit ses études, et, avec Danièle, adhère au Parti communiste français. Il passe l’agrégation d’histoire et, en 1963, entre au CNRS. Dans la suite de mai 1968, il est victime d’un ostracisme politique, son contrat n’est pas renouvelé et il devient maître assistant à la faculté de droit et d’économie de Picardie en 1972. En 1974, il soutient sa thèse de doctorat en économie à partir de ses travaux sur le capitalisme monopoliste d’État.

Dès 1961, il engage des recherches sur le capitalisme contemporain

Militant assidu du PCF, puis l’un de ses dirigeants, il s’investit dans la recherche avec la volonté de renouveler une pensée marxiste qu’il considère en grande partie ossifiée par le stalinisme. Il prend contact et commence à travailler avec une section économique du PCF déjà très critique vis-à-vis de la direction d’alors du Parti. Au sein d’un PCF encore incapable de tirer les leçons du rapport Khrouchtchev, la section économique est désertée par nombre de ses animateurs. Avec le concours d’Henri Jourdain, ancien métallo, syndicaliste, et d’Henri Fabre, il contribue à relancer son activité. Il permet ainsi à de jeunes intellectuels, tels Philippe Herzog, Michel Aglietta, Francette Lazard, de s’engager au sein d’une section économique rénovée. Il contribuera à y intégrer un militant ouvrier comme Aimé Halbeher. Il va, avec le concours de la revue Économie et politique, aider à en faire un lieu essentiel de novation de la pensée marxiste qui aura un grand écho. Un écho qui jusqu’à aujourd’hui n’ira pas sans heurts avec la direction du PCF.

À partir de 1961, il se livre à une relecture critique de Marx et engage des recherches sur le capitalisme contemporain. Lors de la conférence internationale de Choisy, en 1966, il donne un contenu théorique au concept de capitalisme monopoliste d’État, à l’opposé de la conception soviétique de la crise du capitalisme. Il proposera ensuite, en 1971, une théorie de la « régulation » du capitalisme par le taux de profit et les crises de suraccumulation-dévalorisation du capital. Ces concepts, qu’il développe à partir de Marx, lui permettent d’élaborer une analyse des crises cycliques du capitalisme, de les situer dans les mouvements de longues périodes, répertoriées par l’économiste russe Kondratiev. Dans ces cycles longs, la sortie des difficultés est permise par des transformations plus ou moins radicales du rôle du taux de profit, avec des institutions et pouvoirs nouveaux comme après- guerre les nationalisations et la Sécurité sociale. Dès décembre 1968, il repère les débuts de la crise actuelle avec son originalité permettant d’envisager un au-delà du capitalisme. Il reprendra ces analyses sur la suraccumulation-dévalorisation en 2013 et 2015 dans des ouvrages publiés avec le concours de l’économiste Catherine Mills.

À la fin des années 1970, il joue un grand rôle dans l’élaboration du programme commun de gouvernement de la gauche. Au début des années 1980, il est conscient de l’importance de nourrir les luttes syndicales et politiques offensives à l’entreprise en une période où la gauche accède au pouvoir politique, où la plupart des grands groupes sont nationalisés. Il forge les nouveaux critères de gestion d’efficacité sociale, confortant l’intervention des salariés et de leurs représentants en faveur d’alternatives à la modernisation capitaliste et à la baisse du coût du travail, critères contradictoires avec ceux du patronat et compatibles avec nos économies marchandes. Il prolongera ces apports en avançant, à partir de 1996, en lien avec sa réflexion sur la révolution informationnelle, l’idée d’une sécurité d’emploi et de formation qui, rendue possible notamment par la conquête de nouveaux droits et pouvoirs des salariés à l’entreprise, et permettant de gagner en efficacité grâce à la réduction du coût du capital, rendrait possible l’éradication du chômage et de la précarité. Lorsqu’en 1996 il présente de manière inattendue ce projet devant les membres du secrétariat de la commission économique du PCF, nous pensons tous aussitôt qu’il y a là un axe majeur de lutte dès lors que l’on en fait le bien commun des communistes et des salariés les plus conscients. La proposition a rapidement un effet dans le mouvement syndical.

Au début des années 1980, il forge sa théorie de la révolution informationnelle qui prendra une place majeure dans son œuvre. Elle permet d’interpréter les changements actuels des technologies et ses implications aussi bien sur le travail que sur la société. Prolongeant dans les années 1990 ses réflexions sur le dollar et le système monétaire international, il propose une transformation profonde de la nature et du rôle du crédit bancaire qui donnerait aux salariés, aux populations, à leurs élus la possibilité d’infléchir l’utilisation de l’argent en faveur de la satisfaction des besoins sociaux. Il avance l’idée d’une autre utilisation de l’euro et d’une réforme pour changer radicalement l’action de la Banque centrale européenne. Il la complétera par des propositions sur le développement des services publics, notamment pour qu’ils concourent à un partage des biens essentiels à l’humanité, qu’ils contribuent à un dépassement du marché capitaliste et à des avancées vers un communisme de promotion de tous et de chacun.

Un homme plein d’humour et aimant passionnément la vie

Il consacre ses dernières années au dépassement de sa propre œuvre économique en traitant des liens entre l’ensemble des activités humaines dans leur diversité : économique, sociale, idéologique, culturelle, sociétale… Il élabore le concept d’anthroponomie, désignant les activités autres qu’économiques, et situe le communisme comme une possible issue à ce qui est une crise de civilisation, celle du capitalisme et du libéralisme. S’inspirant de la pensée des cybernéticiens et des biologistes, il approfondit sa réflexion sur les systèmes. On le voit, l’œuvre est digne des plus grands penseurs de la libération humaine. Elle s’est nourrie des apports les plus divers et novateurs de la pensée, contre les académismes qui ont tout fait pour la refouler et la discréditer. Que dire encore de cet homme à la pensée constamment en éveil ? Parmi les nombreux souvenirs que j’ai, je garde en mémoire une soirée passée à la fin des années 1990 dans un restaurant, à Bruxelles, avec lui et Okba Lamrani, journaliste à l’Humanité, à l’occasion d’une réunion d’économistes alternatifs européens. J’y découvris, au-delà du théoricien, un homme plein d’humour et aimant passionnément la vie.

En ce moment douloureux pour tous ceux qui apprécient un tant soit peu la pensée hors normes de Paul Boccara, l’Humanité présente à toute sa famille, ses enfants, ses proches et particulièrement sa compagne, Catherine Mills, ses sincères condoléances.

L'Humanité

Partager cet article
Repost0

BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

Recherche

Texte Libre