uN aN aPrèS
les centres de santé, où en sommes-nous en occitanie ?
Marie Piqué et Jean-Luc Gibelin ont proposé, lors de la Fête de l’Huma, un débat sur le thème de la santé sur le stand du Lot. Ce moment faisait écho à celui qui, initié l’an passé, ouvrait les perspectives de nos propositions pour lutter contre la désertification médicale. L’occasion de rappeler les conceptions assez différentes des maisons et des centres de santé pluridisciplinaires, de questionner la pertinence de telles structures en milieu rural, et des capacités des élu-e-s régionaux communistes à faire avancer ce dossier Santé dans le cadre du mandat.
Force est de constater qu’avant tout la réponse de proximi- té demeure centrale. On ne peut que déplorer l’ampleur de cette désertification, liée à un problème de démographie médicale et paramédicale, parce qu’il y a eu des choix poli- tiques faits en ce sens. Car on a conceptualisé l’arrêt de la formation des médecins et des paramédicaux en expliquant que cela permettrait de diminuer les dépenses de santé. Autant expliquer que la fièvre disparait lorsqu’on casse le thermomètre !
On constate une augmentation des populations, une augmentation de l’espérance de vie, des progrès médicaux et l’augmentation des tarifs des laboratoires. On ne peut pas imaginer une baisse des dépenses de santé ! C’est irresponsable et nous nous opposons à cette logique de diminution : il faut des professionnels supplémentaires, notre pays a besoin à minima de 10 000 étudiants par an qui accèdent en 2e année de médecine, et ce pendant au moins 10 ans, pour former les médecins de demain mais aussi ceux qui exerceront dans 15 ans.
Pour en revenir à la réponse de proximité, nous ne disons pas que le centre de santé résoudra tout, mais il constitue un élément de réponse. La formation demeure primordiale. La maison de santé accueille des médecins libéraux, qui ont donc la possibilité de pratiquer le dépassement d’honoraires (jusqu’à 150% du tarif Sécu), et dont les activités sont rému- nérées sous la forme des actes. Ce qui signifie que le temps de travail sur les dossiers des patients n’est pas comptabilisé, ni celui du travail en équipe. Le centre de santé quant à lui accueille des salariés qui intègrent à leur temps de travail celui de la concertation entre praticiens, celui du travail sur dossiers, rend obligatoire l’installation d’un plateau tech- nique (radio, labo, etc.), libérant donc les professionnels du carcan des actes. Il ne permet pas le dépassement d’hono- raires. Car en filigrane nous ne pouvons ignorer la question cruciale du renoncement aux soins ; c’est le cas d’un jeune sur deux, par manque de moyen financier. Les jeunes femmes renoncent au dépistage et aux consultations de spécia- listes. On sait aujourd’hui que la dégradation de l’état de san- té des populations se généralise.
Les centres de santé sont viables, cela a été démontré, et l’expérience et la connaissance s des élu-e-s communistes en matière de projets de centres de santé est indéniable, même si aujourd’hui on compte plus de centre de santé mutualistes que municipaux. Ils représentent une idée d’avenir, et des
perspectives, notamment en adossant ces structures à des hôpitaux existants et/ou des Epad.
Nous avons constaté qu’en ce qui concerne la Région Occitanie, 20 à 30% des maisons de santé ne fonctionnent pas, ou mal, alors que de l’argent public a été investi. La construction de centres de santé prend peu à peu forme, les communes s’impliquent pour créer les projets d’implanta- tion, et les élu-e-s régionaux ont fait voter une dotation sup- plémentaire de 50 000 euros qui vient s’ajouter aux 130 000 euros de subvention d’investissement pour les maisons de santé et aux 195 000 euros pour les centres de santé. Ensuite, au-delà des services rendus par ces équipements, il s’agit de valoriser l’indispensable l’ensemble des services publics. Car les médecins qui font le choix d’intégrer ces structures ont, comme tout un chacun, besoin de crèches pour leurs enfants, d’écoles, de transports.
On le voit bien, la réponse politique demeure essentielle lorsqu’il s’agit de faire vivre des projets en direction des populations, et les états d’âme de certains et les interrogations à propos de l’utilité du rassemblement d’une majorité régionale ne résistent pas face à l’efficacité de notre délégation au Conseil régional. La Région a augmenté son budget d’investissement de 25%, et nous y sommes pour quelque chose !
Oui nous sommes utiles, car nous avons porté et fait acter le recours à l’emprunt au sein de notre exécutif. Nous avons porté la question des maisons et des centres de santé. Lors de la commission permanente de février dernier, le conseil régional a voté de nouveaux critères plus larges de soutien aux projets de création de structures pluri professionnelles. Depuis, la région est prête, et quatre projets seront présentés au conseil régional au mois d’octobre.
L’an dernier, ici même, nous projetions trois centres. Aujourd’hui nous pouvons de façon réaliste annoncer la créa- tion de six maisons et centres de santé d’ici la fin du mandat. Mais si d’autres se manifestent, ils seront accompagnés. Voilà ce que nous pouvions dire aujourd’hui, rendez-vous à la prochaine Fête de l’Humanité, pour un nouveau bilan de l’action des élu-e-s affilié-e-s à l’ANECR au conseil régional Occitanie.