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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 08:09

Ce que gagnent les compagnies pétrolières sur un litre de SP95

 

Hors taxes publiques, la formation des prix des carburants est de plus en plus opaque et complexe. En février dernier, le cours de référence Opep (l’Organisation des pays producteurs de pétrole) était de 100 dollars le baril de 159 litres, ce qui donnait le litre à 0,629 dollar, soit environ 0,46 euro.

Ce prix de référence est déterminé à partir d’un panier de bruts produits par les membres de l’organisation allant du Sahara Blend algérien au Merey vénézuélien. Cependant, au fi l des années, le prix du Brent, le pétrole de la mer du Nord, s’est imposé comme la référence mondiale bien que ses volumes échangés soient très en deçà de ceux de l’Arabie saoudite.

Aujourd’hui, le Brent serait utilisé pour fixer les deux tiers des pétroles bruts vendus dans le monde. Qu’exprime cette évolution ? D’abord cette réalité : les livraisons de l’Opep ne représentent que 36 % de la production mondiale. Ensuite et surtout, il y a là l’un des effets de la prise de pouvoir de la finance sur l’activité physique et du rôle grandissant des marchés à terme, notamment celui de Londres, dans le domaine des matières premières.

Comme nous l’avons déjà fait remarquer dans nos colonnes, ces marchés sont très spéculatifs. Pour se protéger des évolutions de cours ou de taux de change, les intervenants achètent et vendent du pétrole virtuel dans des quantités bien plus importantes que le pétrole réel sortant effectivement des puits.

Aussi, dans des situations où la demande est supérieure à l’offre, la spéculation fait gonfler les cours comme un soufflé. Elle y parvient d’autant plus facilement qu’en raison de la surexploitation des travailleurs, des économies de coûts permises par les nouvelles technologies et du soutien sans faille des États, il y a une énorme quantité de capitaux accumulés dans le monde qui ne trouvent pas dans l’activité réelle les moyens de se rentabiliser et qui, de ce fait, se rabattent sur les marchés financiers. Les pétroliers qui interviennent à la fois sur ces marchés spéculatifs, et par ailleurs exploitent et vendent le pétrole réel, en tirent des profi ts colossaux. En France, pour un litre de SP95 à 1,46 euro, 0,84 euro échoit à l’État. Sur le prix hors taxe de 0,62 euro, on peut considérer qu’au pire 0,15 euro, soit environ 26 %, tombe dans l’escarcelle des pétroliers. C’est considérable. C’est d’ailleurs ce qui explique les énormes profits réalisés par ces derniers en 2010. Dix milliards d’euros de bénéfices pour Total qui fait aussi bien qu’en 2009 ; vingt milliards de dollars pour Shell qui les augmente de 61 % ; trentre milliards pour Exxon Mobil qui les booste de 58 %

Pierre Ivorra

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:04

Les gros nuages sur le chômage mondial menacent le climat social (BIT) :

 

Des personnes au chômage devant une agence pour l'emploi à Chatham, en Grande-Bretagne, le 19 mars 2009

© AFP/Archives  Adrian Dennis

 

Les programmes d'austérité mis en place ces derniers mois par les pays ont accéléré en 2010 un chômage mondial déjà rampant, qui ne devrait retrouver son niveau d'avant crise qu'en 2015, faisant planer une menace de crise sociale, prévient un rapport du BIT publié jeudi.

 

Dans son Rapport annuel sur le travail dans le monde, le Bureau international du travail confirme ses prévisions de chômage pour l'année à environ 213 millions de chômeurs, soit un taux de 6,5% contre 6,6% en 2009.

Il estime en revanche que la reprise de l'emploi sera plus lente que prévu jusqu'à présent, malgré des signes encourageants dans les économies émergentes d'Asie et d'Amérique latine.

 

Ce ralentissement est dû à "une détérioration sur le front du chômage ces derniers mois en raison du changement des politiques étatiques qui ont abandonné les plans de relance pour des programmes d'austérité", a expliqué à l'AFP l'auteur principal du rapport, Raymond Torrès.

 

"C'est un changement fondamental qui n'était pas prévu", a-t-il ajouté.

Avec ces "nouveaux nuages sur le rythme des réformes, la reprise de l'emploi qui était attendue en 2013 devrait plutôt arriver en 2015", souligne M. Torrès dont l'étude précise qu'il manque encore 8 millions d'emplois pour retrouver les niveaux de 2007, avant la crise.

 

Cette nouvelle prévision s'appuie notamment sur deux indicateurs particulièrement préoccupants selon le BIT: l'augmentation du chômage longue durée et le taux de sans-emploi parmi les jeunes.

 

"Dans 35 pays où les statistiques sont disponibles, près de 40% des demandeurs d'emploi sont sans travail depuis plus d'un an", soit près de 10% de plus qu'en 2009, relève ainsi le rapport.

 

"Ces personnes courent un risque important de démoralisation, de problèmes psychologiques... certains ont même décidé de quitter le marché de l'emploi", relève M. Torrès. En 2009, plus de 4 millions de ces chômeurs ont ainsi renoncé à chercher un emploi.

 

Même dans des pays comme l'Allemagne, où la reprise économique a permis un recul sans précédent du nombre de sans-emploi en septembre (7,2%, contre 7,6% en août), il reste un "noyau dur" de chômeurs longue durée (45% du nombre total au premier trimestre), ajoute-t-il.

 

Ce chômage-là est "un indicateur d'une longue récession sur le marché du travail" dans la mesure où il est le plus difficile à résorber, prévient l'expert du BIT.

 

La montée du chômage des jeunes (en augmentation de 7,8 millions de personnes depuis 2007) constitue également un facteur de risque d'explosion sociale avec l'émergence d'une "génération perdue" plus "réactive".

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 06:22
Le bouclier a été fiscal supprimé... quelques minutes

Après un vote surprise à l'Assemblée, les députés ont rapidement rejeté l'ensemble d'une proposition de loi PCF-PG-Verts qui proposait la suppression de cet emblème de la politique fiscale conduite depuis 2007. 

 

 Jérôme Cahuzac, président socialiste de la commission des Finances (AFP) Jérôme Cahuzac, président socialiste de la commission des Finances (AFP)

Le bouclier fiscal a été supprimé, mardi 23 novembre, en commission des Finances pour la première fois depuis son instauration en 2007, mais l'espace de quelques minutes seulement, a-t-on appris auprès de plusieurs députés.
La commission a en effet adopté l'article 1 d'une proposition de loi PCF-PG-Verts qui propose la suppression du bouclier fiscal, "emblème de la politique fiscale conduite depuis 2007".
Il y avait alors "9 députés de l'opposition et 7 de la majorité, dont René Couanau et François Goulard", deux députés UMP très critiques envers le bouclier, a-t-on confirmé dans l'entourage du président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac.
Ce vote-surprise - une première depuis 2007 - n'a tenu que quelques minutes, puisque les députés ont ensuite rejeté l'ensemble de la proposition de loi "en faveur d'une fiscalité plus juste et efficace", faisant ainsi évidemment tomber l'article 1.
La proposition de loi sera rediscutée en séance publique le 2 décembre. Elle subira à coup sûr le même sort.
Le ministre du Budget, François Baroin, avait indiqué que le bouclier fiscal était devenu "le symbole de l'injustice", mais avait refusé de le "faire sauter" dans le projet de budget 2011.
Le bouclier sera sans doute supprimé lors de la réforme fiscale annoncée par le chef de l'Etat pour juin 2011, avec également un réaménagement de l'impôt sur la fortune.

(Nouvelobs.com)

 

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BRUNO FORNACIARI

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