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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 08:25

 

                          LA VIOLENCE PATRONALE TUE

                                                                                           Le 27 avril 2013

 

Le patron de Renault, Carlos GHOSN en place depuis 2005 n’arrête pas de faire parlé de lui. Aidé par les médias son image se veut positive. Coopérant étroitement avec le pouvoir il agirait pour maintenir l’emploi en France. La réalité est tout autre. La méthode Renault est illustrée par le drame qui est arrivé à l’usine Renault Cléon. Un travailleur- père de deux enfants- s’est suicidé sur son lieu de travail en dénonçant dans une lettre* des pressions et du chantage reliés aux accords »compétitivité, emploi » mis en place dans le groupe en relation directe avec la loi votée au parlement qui a avalisé l’accord national interprofessionnel (ANI ) qui satisfait pleinement le MEDEF. Le rejet de la loi d’amnistie des militants syndicaux votée par le Sénat sur proposition du groupe communiste, mais refusée par François Hollande et son gouvernement représente une trahison insupportable. Une telle amnistie sociale avait toujours été votée après chaque élection présidentielle, sauf celle de Sarkozy.

Aujourd’hui le pouvoir socialiste, et le MEDEF mettent tout en œuvre pour criminaliser l’action syndicale. Des militants syndicaux sont traités comme des voyous, des casseurs, assimilés à des terroristes parce que refusant la loi que le MEDEF veut imposer à tous. Ou est la violence quand des milliers de salariés reçoivent leur lettre de licenciement, et ne trouvent plus devant eux que la perspective du chômage avec son lot de misère pour eux et leur famille. Ou est la violence lorsque des travailleurs se rendant en délégation au siège de leur entreprise pour défendre leur outil de travail sont accueillis par les CRS et les gaz lacrymogènes

La lutte de classe plus réelle que jamais est une donnée majeur de la société française, et du monde dans lequel nous vivons. Pour le pouvoir politique et  économique la classe ouvrière reste le danger principal puisqu’elle aspire à une autre société. De gré ou de force il faut donc la soumettre, la plier à la loi du profit maximum. L’austérité, les sacrifices demandés au monde du travail ne touchent pas les grandes fortunes. Les médias ne parlent jamais du coût du capital, ainsi en France la distribution des dividendes, fruit des richesses crées par le travail, est passée de 92 milliards d’euros en 1992, à 237 en 2011. Aujourd’hui il n’y a jamais eu autant de milliardaires. La politique d’austérité imposée par les instances de l’union Européenne, sous la pression de l’Allemagne, se traduit en Europe par 80 millions de personnes ( 16,4% ) vivant sous le seuil de pauvreté.

La tournure prise par les évènements amène à reparler de la résistance à l’oppression. Cette donnée fait partie de l’histoire de France, elle fut le 35eme article de la constitution de 1793. Il déclare »Quand le gouvernement viole les droits du peule, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque fraction du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » Il s’agissait de novations apportées à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789/ L’expérience que vit le monde du travail et de la création atteste que pour l’heure la priorité des priorités est la réalisation de l’union à la base, les luttes collectives et leurs convergences  afin d’aboutir à un vaste mouvement populaire dans lequel se retrouvera le monde du travail et de la création, la jeunesse, les privés d’emploi, les sans papier. Les défilés syndicaux du 1er mai  feront entendre le refus de la flèxibilité portée par la loi scélérate ANI, de l’austérité, de l’exigence du progrès social, et de la démocratie

La marche citoyenne du 5 mai, pour la 6eme République, permettra aussi que dans la rue s’exprime l’exigence d’un changement de politique, et de système représentatif institutionnel qui est à bout de souffle. L’esprit public doit prendre le pas sur la finance, et la souveraineté populaire doit reprendre ses droits sur le règne de la gouvernance et des experts

PS :Pourquoi pas, à travers le pays, dans les ateliers, les bureaux , à l’université, une minute de silence le jour des obsèques du camarades de Renault Cléon

 

                                                           Guy Poussy ancien membre du comité central du PCF

 

*Dans une lettre à Carlos GHOSN ce technicien écrit «  tu expliquera ça à ma fille Carlo
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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 03:43

Lorsque tu fus subitement touchée par la grâce à l'occasion de l'élection de Benoit XVI, je me suis réjoui en bon chrétien de ton retour vers le Christ. Je n'ai jamais douté que tous les chemins menaient à Rome, y compris les concerts des "Dead Pompidou's" et les pignolades au "Banana Café". Autant en tout cas que bien des offices liturgiques désuets pour cheveux bleus aigris. Tu as lancé tes "Benoithon", béatifiant ce Joseph Ratzinger que personnellement je trouvais légèrement rance, c'était curieux mais cocasse. Je me disais que ce combat s'inscrivait, en quelque sorte, dans la continuité logique des "combats" déjantés initiés par Jalons sous la houlette de Basile de Koch, mon frère, et ton mari. Nous avions scandé "Verglas Assassin, Mitterrand Complice !" et pour moi le Benoithon, c'était un peu la même chose : du second degré bon enfant...

Mais faut croire que non, puisqu'après la publication d'un livre consacré à ta conversion - dont tout second degré était cruellement absent - tu es devenue l'égérie de "la Manif pour Tous". Là encore, je me suis rassuré, pensant qu'il s'agissait d'une posture, et que comme tu avais rêvé d'être une artiste, ce mouvement serait pour toi une rampe de lancement. J'ai constaté avec quelle volonté, quel acharnement et quelle abnégation tu t'es hissée au statut de princesse du Breaking News... Tu tombais à point nommé pour être le mégaphone d'une Eglise Catholique aphone depuis belle lurette. Pas certain que tous les curés et que toutes leurs ouailles soient contre ce mariage civil pour tous, mais pour une fois au moins, on les entendait. Tu as donc requinqué des millions de cathos déboussolés qui se sont échappés de "la Vie est un Long Fleuve Tranquille" pour envahir les rues à ton appel, poussettes en tête, le temps d'une première manif. "Jusqu'ici tout va bien", comme disait la baseline de "La Haine". Ton collectif avait pris soin de se démarquer clairement de Civitas et d'éventuelles "racailles" identitaires issues des "cités" de Neuilly

Mais "Il est des croix pour toutes les épaules" disait Marie Antoinette, et tu es devenu la mienne... J'étais en promo pour un livre. L'histoire de Luka Magnotta, le web-killer qui plus que tout voulait être une star... Pas une émission sans que l'on aborde le chapitre familial. Et moi d'expliquer que oui je suis catholique mais que non je ne suis pas contre le mariage pour tous, puisque Jésus a dit qu'il fallait rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, et qu'il me semble que le mariage civil dépend de César et pas de Dieu. Qu'"Aimez vous les uns les autres" dans l'idée de Jésus, ça englobe les homos, et que si ces derniers (qui seront les premiers ?) ont le désir d'avoir des enfants, je ne vois pas en quoi ces gosses seraient moins aimés par leurs parents. En outre, que spécialiste de faits divers j'avais couvert bon nombre d'affaire d'inceste et de pédocriminalité, mais que pas une fois je n'avais été confronté à des faits semblables chez des parents homosexuels...

Enfin, que frère de Basile, j'avais bien ri à son initiative de solidarité consistant à défiler seul avec sa pancarte en faveur du "mariage pour personne".

Lors de ta seconde manif, tiens donc, les pancartes avaient changé. La loi ayant été votée par l'Assemblée, il était maintenant question du chômage, de rassembler au-delà de la question du mariage tous les mécontents d'Hollande, j'en ai déduit que l'UMP avait dû affréter des cars pour voler au secours de la victoire, et se refaire la cerise après le désastre de la désignation comique de son Président. Une politisation de la manif qui a dû te réjouir, toi l'ancienne fan ultime du Jaques Chirac de 95, de voir "du fin fond des départements la France entière se mettre en mouvement" comme dans la rengaine grotesque du RPR... Ça a un peu dégénéré en fin de manif, quelques excités s'étant invités, ravis de pouvoir commencer à se mettre en jambes pour la suite...

Et puis, il y a eu vendredi dernier. Là, tu étais devant le Sénat, Civitas était curieusement dans le coin, et j'ai compris que tu étais en train de riper total. Tu basculais dans une toute autre histoire, que tu ne maîtrises pas... Quand je t'ai entendue, toi Virginie, ma belle sœur - encore catholique j'espère - tempêter : "Hollande veut du sang, il en aura ! Nous vivons dans une dictature !" Je me suis dit, paraphrasant ton mari :
- Ouh la ! "On se calme et on boit frais à Saint Tropez"!

Le Sénat venait de voter la loi à mains levées, vite fait bien fait, et on apprenait que l'Assemblée l'entérinera dès mercredi prochain ce qui est, conviens-en, de bonne guerre, et guère innovant au regard de notre longue vie parlementaire... Que Boutin en retombe par terre, que des politiciens hurlent à la forfaiture, au déni de démocratie, voire à la fin du monde, c'est leur boulot. 
Mais toi ? Serais-tu grisée à ce point par la médiatisation ? Au point de ne plus vouloir redescendre de ton glorieux destrier, telle Jeanne d'Arc pressentant qu'il faut maintenant enfiler la tenue de Sans-Culotte de Charlotte Corday pour rester au top? 

On va faire quoi alors ? On va s'entretuer, parce que ça détend ? Attendre un Malik Oussékine de droite pour faire plier Hollande ? Puis on fera marcher des ligues de "patriotes" sur l'Elysée et l'Assemblée, comme en février 34? Non mais : allô, quoi !?

Stop, Frigide ! Fais Rewind d'urgence. Hollande ne veut pas de sang. Je pressens même qu'il l'a en horreur. Et on n'est pas en dictature, mais si tu continues sur ce registre, là, on y va tout droit... Arrête ce jeu, sinon tu sais qui on aura comme Présidente en 2017 ? Je ne peux pas croire que c'est ça que tu veux ? Ok, les Français sont à cran, Cahuzac est un menteur, les socialos patinent dans la semoule, et la crise on va encore en bouffer un moment mais j'ai le sentiment que tu surfes là-dessus, sans réfléchir, que tu t'es prise au jeu sans te rendre compte de où ça risque de nous mener, et - pire - de où ça te mène...

Ton beauf qui te pardonnera si t'arrêtes les frais.

 


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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 11:49

 

CULTURE

 

CULTURE -  le 28 Mars 2013

Cactus Le grain de sel de Gérard Mordillat

Le jeu du pouvoir et de la trahison . . . au Parti socialiste

* Écrivain

 

Comme le bac philo approche, je me permets de proposer à Vincent Peillon un sujet à soumettre aux candidats. La question est celle-ci : les socialistes (les dirigeants socialistes passés et présents, ceux qui occupent des postes gouvernementaux, pas les militants bien entendu) trahissent-ils en fonction des circonstances ou trahissent-ils par nature ? Peut-on parler d’une ontologie de la trahison socialiste ? Il sera bon d’évoquer les souvenirs douloureux du passé : 1914-1918 où, Jaurès à peine enterré, les responsables socialistes votent les crédits de la guerre, l’abandon des républicains espagnols par le gouvernement de Léon Blum, Munich, Pétain, à qui ils accordent les pleins pouvoirs, Jules Moch, qui fait tirer sur les grévistes en 1947, Guy Mollet et Mitterrand pendant la guerre d’Algérie… et de relier cette histoire à aujourd’hui. La lecture du livre récent de Bertrand Rothé, De l’abandon au mépris (Seuil), peut éclairer fortement le propos pour la période 1981-2013…

Il y a beaucoup de choses à reprocher à Nicolas Sarkozy mais il faut lui reconnaître de la constance et de l’endurance. Élu par la droite, sur un programme de droite, il n’a jamais dévié de cette perspective droitière, gouvernant à droite toute, voire à l’extrême droite, pour satisfaire les désirs et les revendications de ceux qui l’avaient élu. Sans attendre une révolution, les électeurs de François Hollande et de son gouvernement pouvaient espérer au minimum qu’ils aient la même constance et la même endurance à gouverner à gauche, voire au rose pâle, au centre gauche. Eh bien non, ils gouvernent à droite, et bien à droite ! Ils mettent cyniquement leurs pas dans les pas de leurs prédécesseurs au rythme de Tina chantant le refrain bien connu : « Il n’y a pas d’alternative ! » Sur le plan économique, c’est du pareil au même, voire du pareil au Medef ; sur le plan social, c’est la reprise d’un alexandrin goguenard de Frédéric Lordon vendu comme une vérité révélée : « La rigueur aujourd’hui, la croissance demain » ; sur le plan politique, c’est le mépris ou l’injure, critiquer les choix du gouvernement fait de vous aussitôt un « populiste », un incompétent, un irresponsable ; sur le plan démocratique, c’est « circulez, il n’y a rien à voter ! » ; sur le plan moral, c’est Iago, Manuel Valls réussissant une synthèse idéale entre Messieurs Guéant, Besson, Hortefeux, une brillante réussite digne du prix « Jules Moch » du plus grand traître à l’idéal socialiste. Philosophie ou politique, paraphrasant Jaurès, la question est désormais : « La trahison est-elle la condition suprême du pouvoir ? »

 

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 08:00

 

Tous les vendredis, en début d'émission, Didier Porte livre sa chronique sur le site : "@ la Porte !".
chronique le 12/04/2013 par la rédaction
C'EST DANS LES VIEILLES CASSEROLES (DE PPDA), QUE PORTE SOUPE
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Le plagiat de sa biographie de Hemingway, la vraie-fausse interview de Fidel Castro: l'ancien présentateur de TF1 PPDA, qui publie ces jours-ci ses souvenirs, a écumé les plateaux de télévision, sans (le plus souvent) être amené à s'expliquer à fond. A l'intention des jeunes générations, Didier Porte a ressorti la vieille batterie de casseroles. Casseroles dans lesquelles, comme chacun sait, on cuit les meilleures soupes.


Pour connaître les dates des prochains spectacles de Didier Porte, rendez-vous sur son site !


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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 06:40
"Malheureusement, je pense à quitter le PS presque tous les jours"
Le Monde.fr | 12.04.2013 à 12h18 • Mis à jour le 13.04.2013 à 10h26
Gaëtan Gorce, sénateur PS de la Nièvre.

 

 

 

Gaëtan Gorce, sénateur PS de la Nièvre et opposant à la ligne majoritaire lors du dernier congrès du parti qui a élu Harlem Désir premier secrétaire. Après l'affaire Cahuzac et à la veille du conseil national du PS, il plaide pour une refondation totale d'un parti accusé de "dérive clanique".

 


Quelle est votre opinion sur l'opération de transparence politique mise en place par François Hollande, et plus particulièrement sur l'obligation faite aux parlementaires de rendre publique leur déclaration de patrimoine ?


Gaëtan Gorce : C'est une évolution inéluctable qui ne me dérange pas. Que l'on veuille s'assurer qu'un responsable politique ne profite pas de son mandat pour s'enrichir est une démarche nécessaire. Il faudra néanmoins mettre des bornes, parce qu'on peut très vite entrer dans un système intrusif qui considère les élus comme des gens que l'on doit soupçonner a priori. La vraie question reste pourquoi des membres socialistes qui tendaient vers les plus hautes responsabilités ont-ils pu s'affranchir à ce point des règles ? Quand cela arrive une fois, on peut toujours dire que c'est un accident. Quant cela se répète, c'est le signal qu'il y a un problème.

 

 

Vous avez écrit sur votre blog que le Parti socialiste répondait à un"système clanique". Qu'entendez-vous par là ?


J'essaye de trouver une explication à ce qui a pu se passer avec Dominique Strauss-Kahn il y a quelques mois, et aujourd'hui avec Jérôme Cahuzac. Le PS n'est pas un parti corrompu produisant des responsables corrompus, mais il s'est affranchi des règles normales de fonctionnement d'un parti politique pour leursubstituer un système d'arrangements entre des clans. Autrefois, ces clans étaient des courants avec des lignes politiques et des personnalités concurrentes. Ils se sont progressivement transformés en groupes d'intérêts s'auto-protégeant et s'auto-promouvant.

On l'avait déjà vu à la présidentielle de 2007 : Ségolène Royal a été finalement désignée parce qu'elle était populaire chez les militants et les sympathisants de gauche, qui avaient compris l'existence de ce système oligarchique et estimaient que Ségolène Royal se définissait contre ce système. On a fait les primaires pour la même raison car on avait compris que le système n'était plus assez légitime pour désigner un candidat incontestable.

 

 

"Oligarchie""clans""système", ce sont des termes violents...


Je parle de façon directe parce qu'on n'a plus l'habitude, au PS, de nommer les problèmes. Or, cette dérive clanique peut conduire à des situations insupportables pour tous les socialistes et pour tous les Français de gauche. Jérôme Cahuzac a été propulsé moins par les structures internes du parti que par le soutien des hommes et des femmes de son clan au sein de l'appareil. On en voit le résultat. Il faut donc en tirer les conséquences.

 

 

François Hollande a été le premier secrétaire du PS pendant onze ans. A-t-il une responsabilité dans ce système que vous décrivez ?


Il a une part de responsabilité, comme tous ceux qui ont dirigé le parti. Mais François Hollande n'a jamais trempé dans ces fonctionnements. Il n'a jamais constitué un courant, ce n'est pas l'homme d'un clan car il savait que ce mécanisme était redoutable. Si on peut lui faire un reproche, c'est d'avoir été parfaitement conscient de ces dérives et de ne pas y avoir mis un terme comme premier secrétaire. Il ne les a pas avalisées, il ne s'est pas compromis avec, mais il n'a pas essayé de les réformer.

 

 

Le PS dirigé par Harlem Désir tient un conseil national samedi 13 avril. Est-il à la hauteur des événements ?


Le calendrier nous dit tout. La gauche est au pouvoir depuis dix mois. Il y a eu dans le pays un grand débat européen en juin autour de la promesse de François Hollande d'infléchir la stratégie de l'UE en matière de croissance, puis un grand débat sur les enjeux économiques et sociaux depuis l'automne. Aujourd'hui, il y a de nouveau un débat sur les perspectives de croissance et un autre – et pour cause – sur l'éthique politique. Pendant ce temps, le PS n'a réuni son conseil national que deux fois, en novembre et samedi dernier, et pour seulement quelques heures à chaque fois.

Les instances collégiales du parti sont dévitalisées. Prenons un exemple de l'inertie du parti. François Hollande est dans un contexte diplomatique complexe en Europe : il doit travailler avec nos partenaires conservateurs et ne peut pasrenverser la table. Le chef de l'Etat est donc contraint à une forme de prudence et de modération. Mais le parti, lui, n'est pas soumis aux mêmes exigences. Or, la politique d'austérité à l'échelle européenne compromet nos emplois et nos industries. La gauche européenne, et le Parti socialiste français en tête, devrait donc se mobiliser à l'occasion des prochaines élections européennes pour faireen sorte qu'une nouvelle ligne s'impose. Ce n'est malheureusement pas ce qu'il se passe.

 

 

Que proposez-vous pour changer le PS ?


Il faut d'abord qu'on arrête de se mettre un bandeau sur les yeux et que l'on regarde la réalité en face. Je sais que mes propos scandalisent certains dirigeants de mon parti ; en revanche, ils sont hélas tout à fait compris par nos électeurs et nos sympathisants.

 

Ensuite, il faut se fixer un objectif de refondation totale du PS. Le PS n'est plus, il faut le faire renaître. Les accumulations d'affaires et l'absence de délibérations collectives montrent que nous avons perdu le fil de l'héritage. Pour le retrouver, il faut un changement organisationnel qui réinsuffle de la démocratie. Il faut aussi un changement philosophique en remettant à plat le projet socialiste au vu des nouveaux enjeux planétaires et écologiques. Il faut enfin reconstruire une morale politique de l'engagement collectif. Ne pas se laisser corrompre par les vents dominants de l'ultra-libéralisme, selon lesquels tout serait permis : la compétition serait la seule règle et l'enrichissement personnel le but ultime.

 

 

Comment comptez-vous y arriver ?


Je propose la mise en place d'un "comité des irréprochables" composé d'anciennes personnalités du PS qui n'ont aujourd'hui plus d'intérêts dans le parti, d'universitaires, de scientifiques, d'intellectuels marqués à gauche et de citoyens sympathisants tirés au sort. Ce groupe d'une vingtaine de personnes devra fairedes propositions fortes pour que le PS redevienne lui-même. Je ne crois pas, hélas, à notre capacité à changer en interne. La bourgeoisie de l'appareil socialiste ne voudra jamais abandonner son pouvoir. Même s'il y aura inévitablement des changements au PS. Harlem Désir est un premier secrétaire privé de légitimité et de moyens d'agir. Cela ne peut pas continuer comme cela. Tout le monde le reconnaît en privé : le PS n'est pas en situation d'aider le président de la République et le gouvernement.

 

 

La rénovation par le non cumul des mandats ou par la parité ne vous semble-t-elle pas suffisante ?


On nous dit que la parité ou le non-cumul, que je soutiens, vont tout changer, mais c'est faux. On va simplement remplacer des gens par d'autres gens qui leur ressemblent trait pour trait, qui auront trempé dans les mêmes arrangements et suivi les mêmes parcours. Il y a deux voies parallèles pour intégrer désormais le PS : le réseau des élus et la voie technocratique des hauts fonctionnaires. La professionnalisation des responsables du PS se fait de plus en plus tôt : à peine sortis de l'université, ils sont dans l'environnement des élus et aspirent à lesremplacer.

 

 

Envisagez-vous de quitter le PS ?


Malheureusement, j'y pense presque tous les jours. Je n'éprouve aucune satisfaction à en parler comme je le fais. J'ai adhéré au PS à 16 ans. Je suis plus socialiste que jamais, mais je me sens très mal à l'aise dans mon parti car je ne vois pas les choses bouger ni les moyens de les faire bouger. Le PS a subi une défaite au premier tour de la présidentielle en 2002 et n'a pas changé, il a subi l'affaire DSK et n'a pas changé. Il subit l'affaire Cahuzac et ne veut pas changer... Avant que le bateau sombre, il peut se passer un certain temps. L'agonie peutdurer très longtemps. Je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle avec le Parti radical des années 1930 qui, comme le PS, était un grand parti, avec de grandes personnalités et un grand projet, et s'est petit à petit affadi au point dedevenir simplement un élément d'un système.

 

 

Vos critiques s'apparentent-elles au "coup de balai" proposé par Jean-Luc Mélenchon au Front de Gauche ?


Si je parle, c'est justement parce que je veux éviter le coup de balai qui fait croirequ'il suffit de changer les hommes pour que tout aille mieux. La colère de Mélenchon est légitime, mais c'est une réponse démagogique. Le rôle de la gauche n'est pas d'exacerber les passions. Mais je comprends Jean-Luc, parce que je sais qu'au PS, il a vécu, comme moi aujourd'hui, cette impuissance àchanger les choses de l'intérieur.

 

 

Le 5 mai, cela fera un an que François Hollande est à l'Elysée. Quel bilan tirez-vous de cette première année ?


On a le sentiment que le président de la République n'a pas encore fait tous les choix. Il a été très marqué par l'idée que la société française a été déchirée durant les dix dernières années. De cette prudence, il conclut qu'il faut avancer pas à pas. François Hollande se cherche toujours. Il a pris beaucoup de décisions courageuses, comme l'effort de réduction des dépenses publiques, mais paradoxalement, on ne les assume pas complètement.

 

Il faut maintenir cet effort pour retrouver des marges de croissance dès 2014. La dernière fois que j'ai vu François Hollande à l'automne, je lui ai dit : "Tu dois réussir car ton succès sera celui de notre génération." Mais son handicap est que la gauche n'avait pas préparé son arrivée au pouvoir. On a laissé croire que c'était le cas, mais les gens à l'intérieur comme moi savent très bien que le PS n'a pas préparé les échéances économiques, européennes, écologiques...

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ALORS VAS-T-EN, C'EST ENCORE LE MOMENT


 

 

 

 

 

 

 

 

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 03:48
 
Je ne résiste pas
Epitaphe de Ken Loach à Margaret Tatcher

Privatisons ses obsèques

C'était une combattante et son ennemi était la classe ouvrière britannique. Ses victoires, elle les a obtenues grâce à l'aide des figures politiquement corrompues du Parti travailliste et de nombreux syndicats.

C'est à cause des politiques mises en place par elle que nous sommes aujourd'hui dans cette situation. D'autres Premiers ministres ont suivi son exemple, notamment Tony Blair. Elle a tiré les ficelles, il fut sa marionnette. 

Souvenez-vous qu'elle a qualifié Mandela de terroriste et qu'elle a pris le thé avec Pinochet, ce tortionnaire et assassin. 

Comment lui rendre hommage ? En privatisant ses obsèques. Faisons jouer la concurrence et allons au moins offrant. C'est ce qu'elle aurait voulu.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 18:41

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 02:42

SOCIÉTÉ -  le 11 Avril 2013

Jeunes correspondants

Oui, j’ai investi dans un paradis buccal

Yohan Lacroix, seize ans.

 

Par le jeune correspondant Yohan Lacroix, du lycée Blaise-Pascal de Brie-Compte-Robert (77). Une nouvelle mode est apparue cette semaine sur le Net. L’obligation de la publication de sa déclaration de patrimoine, lancée par le gouvernement, va devenir banale. Ces déclarations sont censées rendre compte de l’épaisseur des porte-monnaie des ministres, et faire le tri entre ceux qui mentent et ceux qui veulent paraître honnêtes…

Il n’y a pas de raison que moi, adolescent rédacteur dans un journal lycéen de renom souvent primé (1), je ne m’y mette pas. Je possède actuellement une tirelire-cochon blanche avec 48,01 euros (en euros, pas en francs suisses, je précise, parce que ça a joué des tours à Cahuzac de ne pas être précis !). Je déclare aussi posséder un Livret A, en France également, avec 2 100 euros. Ce sera assez pour me payer le permis de conduire, mais pas pour m’acheter une petite Twingo, comme Cécile Duflot. Je possède en plus un vélo de cross, des rollers, et tout l’équipement qui va avec. J’ai mon propre ordinateur portable et je me suis arrangé avec mon père pour posséder la porte du micro-ondes, parce que j’ai participé à son achat. Je suis l’heureux propriétaire d’un petit bulldog dénommé la Chose, je suis donc le gestionnaire délégué aux taches ménagères consacrées au bien-être de cet animal. Je m’habille essentiellement chez Celio, mais il m’arrive de renier cette habitude en achetant un caleçon qui me ruine chez Zadig & Voltaire. Enfin, pour mon avenir, j’ai investi dans la séduction : un sourire irrésistible, qui fera tomber les filles, avec des dents bien placées grâce… à mon appareil dentaire.

(1) Le journal KaBoom, des lycéens de Blaise-Pascal, 
à Brie-Comte-Robert, pour ne pas le nommer.

  • À lire : tous les articles réalisés par les élèves du lycée Blaise-Pascal de Brie-Comte-Robert :

Un jour viendra où nous serons tous ambidextres ! Par Julia Sphenner
Corée du Nord : menace réelle 
ou grosse blague ? Par Mélissa Ribigini
Retour définitif à la poussière, madame Thatcher Par Baptiste Sanchez

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    11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 07:06

     


    Sylvie Badoux a ajouté une photo : « Les Bondynois ont "le bonheur" d'avoir deux députés sur leur territoire. Donc, en théorie, deux fois plus de chances d'être entendus, écoutés et défendus. Pourtant, les 2 ont voté POUR la casse du Code du travail.
    Je suis déçue, mes espoirs que l'un des deux puisse rejoindre les 6 socialistes qui ont osé affronter le MEDEF se sont envolés... :-( »
     
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    30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 06:16

    LES INTELLECTUELS FACE AU FN

    Fascisme ou communisme : l'alternative est de retour
    Vendredi 29 Mars 2013 à 16:00 | Lu 2829 fois I 7 commentaire(s)

    PAR ALAIN BADIOU


    Alain Badiou, philosophe, romancier et dramaturge français - BALTEL/SIPA
    Alain Badiou, philosophe, romancier et dramaturge français - BALTEL/SIPA
    Que se passe-t-il, en temps de crise économique, du côté de ceux qui en subissent de plein fouet les conséquences : le monde ouvrier et plus généralement celui des salariés en bas de l'échelle ? Fondamentalement, il se passe qu'il devient impossible d'assurer, à leur avantage relatif, la continuation d'une politique «sociale». Non seulement de vives pressions s'exercent afin que les salaires réels stagnent ou diminuent ; non seulement s'installe un chômage de masse, mais on assiste au démantèlement progressif des protections sociales. 

    Tout cela peut se résumer en une phrase : il n'y a pas la moindre marge de manœuvre pour rallier les ouvriers et les employés au système économico-politique existant par l'attraction d'une politique sociale, d'une politique «de gauche». La possibilité d'une redistribution d'une petite partie des profits du capital aux salariés - certes toujours parcimonieuse, mais dans certaines circonstances suffisante pour que les peuples des grands pays développés acceptent le consensus autour du capitalisme impérial rénové - se trouve, en temps de crise, pratiquement réduite à néant. 

    Alors, faute de ce que Pasolini appelle «l'humble corruption», qui est la résignation au pouvoir existant achetée par une maigre redistribution «sociale», les ouvriers et salariés du bas de l'échelle, ce qu'on peut appeler les larges masses populaires, ne peuvent plus être ralliés que par des idées. C'est là sans doute l'effet le plus singulier des crises : elles exigent l'idée politique comme substitut à l'humble corruption. Or, des idées, dans ce domaine, et dès lors que l'idée«démocratique» ordinaire est hors jeu, il n'y en a en définitive que deux : l'idée identitaire et l'idée égalitaire.

    ALLER À LA RACINE

    L'idée identitaire consiste à désigner un «autre» intérieur comme responsable du blocage général de la redistribution, et donc du chômage et de la pauvreté. Ce fut, comme on sait, le juif autrefois, ou le métèque d'Europe centrale. C'est aujourd'hui, chez nous, l'étranger venu d'Afrique, l'Arabe, le Noir, le musulman. Dotés d'une collection d'attributs négatifs, constituant en outre une sorte de noyau dur du monde ouvrier, chose toujours dangereuse, ces personnages idéaux sont ce contre quoi, et avec violence, peut se reconstituer un consensus provisoire. Il se fera autour de quelques aventuriers politiques avec lesquels les vraies puissances - celles qui gèrent le capital - tenteront de négocier un nouveau consensus forcé, dans le cadre d'un Etat autoritaire. On se préparera inévitablement à la guerre, en commençant par celle qui existe déjà : la «guerre contre le terrorisme». 

    L'idée égalitaire consiste au contraire à aller à la racine des choses, en créant dans les masses populaires la conviction que c'est le système lui-même qu'il faut mettre en cause, au profit d'une vision internationaliste des sociétés humaines et d'une construction économique dégagée une fois pour toutes aussi bien du primat de la propriété privée que des constructions juridico-politiques qui vont avec. Pour relancer des mots en apparence usés, mais singulièrement opportuns dans notre conjoncture, disons que, quand l'humble corruption capitalo-parlementaire est en panne, la politique est ramenée à ce qui en constitue l'étoffe moderne : la contradiction, au sein du peuple lui-même, ouvriers compris, entre fascisme et communisme. 

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    BRUNO FORNACIARI

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