Intervention faite au nom du PCF Var dans le cadre de la lutte pour la Paix.
Chers amis, chers(es) camarades,
70 ans après l’appel de Charles Tillon qui contribuera à voir naître un grand mouvement pour la paix en 1951 la terre est toujours traversée par les violences et les atrocités des guerres et leurs lots de tragédies et de drames humains.
Quelques jours après les mobilisations sociales des 12 et 21 septembre contre la loi travail, cette journée s’inscrit dans la continuité des luttes que nous menons car sans solution sociale et humaine il ne peut y de paix et sans paix il ne peut y avoir de progrès social.
La politique internationale et européenne mise en place par le président Emmanuel Macron, son premier ministre Édouard Philippe et son gouvernement est dans la lignée des choix faits par ses deux prédécesseurs.
La nomination de l’ancien ministre de la Défense, JY le Drian, au ministère de « l’Europe et des Affaires étrangères », et la nouvelle dénomination du ministère de la Défense, rebaptisé « ministère des Armées » dirigé par Sylvie Goulard n’augurent rien de bon pour voir la France prendre l’initiative d’une grande politique extérieure de sécurité humaine mondiale.
Bien au contraire, ces décisions laissent présager l’accentuation de la dérive militaire et la perte accrue de notre indépendance au profit d’une « défense européenne » complètement intégrée à l’OTAN selon les termes du traité de Maastricht et de Lisbonne.
Alors, des initiatives de lutte communes et unitaires pour le co-développement et contre la main mise des marchés et institutions financières sur les logiques de mondialisation sont plus que jamais à l’ordre du jour.
L’une des premières décisions du chef de l’État est de porter, suivant les vœux du président Trump pour tous les pays membres de l’OTAN, le budget de la défense nationale de notre pays à 2% du PIB, et ce dès 2022, soit à plus de 50 milliards.
C’est une parfaite illustration de cette intégration. Cette augmentation, associée à la vente d’armes au plan mondial, nous engage dans une nouvelle course aux armements et dans le même moment Macron ne donne aucun signe pour engager notre pays dans le processus d’élaboration du traité international d’interdiction de l’arme nucléaire initié par l’ONU en décembre 2016.
Neuf Etats, au nom de la dissuasion et en violation du droit international, ont accumulé près de 17000 bombes nucléaires.
Il n’est pas possible que des Etats « dominants » violent constamment les règles qu’ils entendent voir respectées par tous les autres Etats.
Nous sommes des dizaines de millions de femmes et d’hommes en France, des centaines de millions en Europe et dans le monde à aspirer à la paix.
Alors, OUI plus que jamais : l’heure est à la paix et au désarmement !
La sécurité collective consiste à rompre avec les politiques de la peur, les logiques opportunistes et mercantiles, et la logique de guerre car comme le déclarait Kofi Annan « Sans progrès, il n’y a pas de paix possible. Sans paix il n’y a pas de progrès possible. »
Pour le PCF des mesures urgentes doivent être prises.
1. Participer à l’élaboration, ratifier et appliquer le traité de désarmement et d’interdiction des armes nucléaires de la Conférence internationale dont l’ONU a engagé les négociations en mars 2017.
2. Mettre fin au commerce des armes.
3. Demander une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU pour engager la préparation de la première « cop de la finance mondiale, de l’harmonisation et de la justice fiscale. » adoptée à l’Assemblée nationale en février 2017 sur proposition du député communiste Alain Bocquet.
4. Engager, sous l’égide de l’ONU, la tenue d’une conférence régionale pour la paix et le développement du proche et Moyen Orient.
5. Reconnaître l’État palestinien dans les frontières de 1967 et soutenir les luttes des organisations progressistes et démocratiques engagées pour les droits politiques et culturels des Kurdes partout où ils vivent.
6. S’engager dans le renforcement démocratique des institutions multilatérales et donner à l’ONU les moyens de ses missions.
7. Promouvoir l’organisation d’une Conférence mondiale pour la paix et le progrès, sortir de l’OTAN et initier sa dissolution pour lui substituer des cadres de coopération et de sécurité collective sous égide de l’onu.
En Europe :
1. Prendre une initiative pour faire de l’Europe un espace exempt d’armes nucléaires et tenir une Conférence pour la création d’un large cadre européen commun et inclusif de coopération et de sécurité collective dépassant les limites de l’UE actuelle.
2. Abandonner les négociations sur les traités de libre- échange Tafta, Ceta et Tisa, et travailler à de nouveaux traités internationaux de maîtrise des échanges pour le développement de biens communs partagés.
4. Organiser un sommet social européen.
5. Lancer une consultation nationale populaire et citoyenne en vue de la rédaction d’un nouveau traité européen pour une Europe des peuples et nations libres, souveraines et associées qui sera soumis par référendum aux Français.
Au niveau national :
1. Élaborer de grandes orientations et priorités de la politique internationale et européenne de la France à l’occasion d’une conférence nationale regroupant parlementaires, élus locaux, associations, syndicats et partis politiques avant présentation et débat à l’Assemblée nationale et au Sénat.
2. réviser le budget de la défense et organiser une consultation nationale pour la rédaction d’un nouveau livre blanc de la défense nationale et de la sécurité humaine collective avec la création d’un pôle public de défense.
3. refonder les politiques de visa en respect des conventions et du droit international, la levée de l’interdiction de travailler des demandeurs d’asile et la régularisation des sans-papiers.
Les guerres qui se déroulent sous nos yeux en Syrie, au Yémen ou en Irak, et la violence des organisations fondamentalistes et des mercenaires dont certains sont payés par les Etats-Unis qui sèment la terreur et la mort en Irak, Syrie, Turquie, Afghanistan, Pakistan, Nigeria, en Europe, en Afrique ou en Amérique du Nord, sont le fruit d’échecs politiques, les manifestations d’une guerre économique portée à son comble par le capitalisme et la finance mondialisée.
Alors, chers amis et chers camarades,
Construire une sécurité collective appelle des politiques nationales de justice sociale, de progrès et de développement, et des réponses politiques et économiques globales, coopératives, avec pour objectif de s’en prendre aux causes des inégalités et injustices socio-économiques.
Au cœur d’un siècle de violences politiques, de guerres, d’interventions étrangères, d’occupations militaires, d’humiliations au Proche Orient ou en Afrique les dictatures, les théocraties et les occupations étrangères ont spolié les peuples de ces régions, de leurs ressources et richesses, ont bafoué leur dignité.
La France, sous les présidences de Nicolas Sarkozy et François Hollande, a repris place dans le commandement intégré de l’OTAN, enchaîné les interventions militaires en violation du droit international en Libye, au Mali, en Centrafrique, en Irak, en Syrie. Pour quel bilan : le chaos, la destruction des états,... Pour quel désastre humain ?...Une immense tragédie.
Au cours de la même période, les réfugiés et migrants ont été traités comme des criminels par de trop nombreux dirigeants européens. C’est révoltant et indigne.
Le gouvernement français a, dans le même temps, accru ses ventes d’armes, devenant le 2e exportateur mondial dans ce secteur.
Notre pays doit rompe avec la logique du surarmement et de la guerre et rejoindre le camp de la paix.
Le Parti Communiste Français appelle à continuer cette quête au-delà de cette journée du 23 septembre 2017.
Le président français et son gouvernement sont bien décidés à consolider leurs relations avec l'Administration Trump dont les premiers pas sur la scène internationale ont de quoi inquiéter sérieusement.
Les violations du droit international par les Etats-Unis en Irak, en Syrie doivent être dénoncées et faire l’objet de sanctions.
Tout dans les derniers agissements ou déclarations de Donald Trump indique que sa politique va contribuer à l'insécurité internationale en activant le surarmement, les interventions étrangères et les menaces de destructions totale comme il vient de le faire à l’égard de la Corée du Nord à la tribune de l’ONU en déni complet de la charte de cette organisation.
Emmanuel Macron prétend vouloir donner un avenir au projet européen en alignant toujours plus l'UE et ses membres sur l'OTAN. Il contribue à creuser la tombe de l'idée européenne fondée sur l'aspiration à la paix, idée déjà très largement altérée.
En invitant Donald Trump, comme il l’a fait le 14 juillet dernier, sur les Champs Elysées, Emmanuel Macron a transformé notre fête nationale en fête des nationalistes et des marchands d'armes, il a trahi le sens de ces célébrations officielles et populaires de notre fête nationale et républicaine.
Comme chaque année, cette journée internationale de la paix, marque la communion des peuples à vivre en paix, libre en autodétermination.
Elle s’inscrit dans le combat pour les solidarités et contre toutes les formes de dominations, les exclusions, les exploitations.
Cela exige en premier chef de réorienter le budget de la guerre et notamment dans un premier temps celui de l’arme nucléaire vers le développement de tous les services publics et notamment de l’éducation, de la santé ou encore des transports.
En ce sens elle prolonge les mobilisations sociales et leur donne une perspective de transformation radicale du monde, pour un avenir de paix de coopération et de fraternité entre les peuples.
Alors que certains ont lancé un appel unilatéral contre la loi travail ce même jour, à chacun sa responsabilité… En ce 23 septembre, nous affirmons notre aspiration commune à vivre dans un monde de justice, solidarité, de fraternité et de paix..Nous affirmons que notre lutte n’aura de cesse que de promouvoir la culture, la paix et les solidarités pour un monde meilleur où le chaos mondial organisé par le capital aura été éradiqué.
La guerre n'est pas une question de culture ou de civilisation, ni de nature humaine. Elle sert toujours des intérêts qui sont ceux des capitalistes.