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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 10:12

 

Monde - le 15 Décembre 2012

 

Vénézuela : La maladie de Chavez, les larmes et les élections

 

 

Le Venezuela populaire pleure, mais avec ou sans Chavez, il n'est pas décidé à renoncer à sa révolution bolivarienne. Depuis le 8 décembre, et l'annonce par le président lui-même de la récidive de son cancer, et de la nécessité d'une quatrième intervention chirurgicale urgente, des milliers de Vénézuéliens "d'en bas", mais aussi les dirigeants, des militaires... prient, se retrouvent lors de veillées votives, de réunions qui soudent, pour le rétablissement du président. Partout en Amérique latine, se multiplient les manifestations de soutien, les prières collectives... Chavez est reconnu comme le fer de lance des changements continentaux.

La maladie de Hugo Chavez rassemble le peuple bolivarien, et induit une direction collective, afin de poursuivre le processus révolutionnaire. Le président a subi une opération très délicate, et son rétablissement sera, de sources officielles, "long et complexe". Depuis samedi, l'évolution postopératoire est qualifiée de "normale". Les Vénézuéliens ont été, et sont, tenus informés, presque heure par heure. Le pays, en état de choc, n'en est pas moins institutionnellement stable, sans "vide de pouvoir", ni "luttes de succession" comme voudraient le faire accroire opposition et médias internationaux.
Le quotidien espagnol ABC, coutumier du bobard envers Chavez, titre, le 12/12/2012 : "El rival de Maduro hizo valer en Washington su perfil 'anticubano" ("Le rival de Maduro a assuré Washington de son positionnement anti-cubain"; il s'agit de Diosdado Cabello, président de l'Assemblée Nationale). Pour d'autres, c'est Maduro qui serait de mèche avec les États-Unis. Cette campagne n'étonnera personne; elle vise à diviser le chavisme, un rassemblement national, patriotique, et révolutionnaire, hétéroclite (un parti jeune, peu vertébré, de 8 millions de membres), traversé de courants divers. La stratégie de l'opposition, et de son mentor, Washington, va donc consister à tenter d'ouvrir des brèches dans l'armée, au sein du PSUV, etc.

Les libéraux de toujours, ceux qui le sont devenus, comme les sociaux démocrates de Acción Democrática, et même quelques "révolutionnaires" défroqués, essaient de créer un climat "d'incertitude". La palme de l'ignominie revient au quotidien Tal Cual du communiste repenti Teodoro Petkoff. Cet ultralibéral est l'interlocuteur incontournable de tous les médias occidentaux. Jadis guérillero, il a soutenu, en 1993, la campagne électorale du "social-chrétien" Caldera, et est même devenu ministre en charge de la politique économique. Ce champion des privatisations déclarait, en 1997, qu'il fallait "serrer davantage la ceinture"; il licencia 50 000 fonctionnaires, et "ouvrit à la concurrence" la compagnie pétrolière d'Etat. Son quotidien Tal Cual, hystériquement anti-chaviste, le 13 décembre, se livre à une description apocalyptique de la situation : "chaos généralisé", "gouvernement délirant et corrompu", "le futur pétrifié", les communes qualifiées de "formes tribales", "la saoulerie populiste", le "gène utopiste" de Chavez "qui le rend mégalo"...

La seule solution, selon celui qui nous est présenté par les médias occidentaux comme un "homme de gauche", c'est une "thérapie de choc carabinée", c'est de "se serrer la ceinture".
Ce dimanche 16 décembre, le pays vote, pour renouveler les gouverneurs des 23 Etats. 15 sont pour l'heure chavistes. L'Etat très peuplé de Miranda est un enjeu symbolique pour ces premières élections sans la participation de Chavez. Le gouverneur sortant, H. Capriles, qui fut candidat contre Chavez aux présidentielles, est opposé à l'ex-vice-président, E. Jaua. L'Etat de Zulia, riche en pétrole, est lui-aussi un enjeu hautement significatif. Une nouvelle victoire chaviste permettrait d'accélérer le processus "socialiste" de transformation.

Les Vénézuéliens des "ranchitos" (quartiers pauvres) savent que "la foi en une autre existence sort de la faculté d'aimer" (Victor Hugo).

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 08:53
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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 13:49

Politique - le 15 Décembre 2012

Le gouvernement pas assez de gauche selon des sondages

Selon un sondage BVA, le plan pauvreté présenté cette semaine par le Premier ministre n'a pas convaincu. Y compris à gauche, puisque les sympathisants socialistes sont maintenant une majorité à trouver Hollande « pas assez à gauche ». En cause aussi, la non nationalisation de Florange. Car 3 Français sur 4 sont favorables à une intervention de l'Etat pour empêcher la fermeture des entreprises.


Ce sondage, réalisé pour i<télé et diffusé ce vendredi soir, montre qu'une majorité des Français, 52 %, reste sceptique sur le contenu du plan pauvreté présenté par Jean-Marc Ayrault cette semaine. Ce plan propose entre autres une légère augmentation du RSA, 8000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires, une allocation pour les moins de 25 ans en difficulté, un registre pour éviter le surendettement, l’extension de la CMU et un plan distinct pour l'Outre-mer. Lire RSA, hébergement d'urgence, CMU... Les mesures Ayrault contre la pauvreté

 

Ce plan crée de très forts clivages politiques : 78% de soutien à gauche, 17% à droite. Mais les Français interrogés sont de plus en plus nombreux, près d'un tiers, à ne pas trouver le gouvernement assez à gauche, soit + 6 % en un mois. Autre signe, plus de la moitié des Français se disant de gauche, trouvent que François Hollande n'est pas assez à gauche, en hausse de 11 %.

 

En cause principalement la non nationalisation de Florange. Car trois Français sur quatre (75%) sont favorables à une intervention de l'Etat et des pouvoirs publics pour empêcher la fermeture des entreprises en difficulté, selon un sondage Harris Interactive pour L'Humanité Dimanche. Les femmes sont 78% à penser que l'Etat et les pouvoirs publics sont dans leur rôle quand ils tentent d'empêcher la fermeture d'entreprises, contre 72% pour les hommes. Par catégorie d'âge, ce sont les 35-49 ans qui partagent le plus ce jugement, à 80%, tout comme les catégories dites populaires (82%) et les peu ou pas diplômés (83%). A ce sujet : L’impopularité de Hollande et Ayrault renforcée avec Florange

 

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 13:47

Politique - le 15 Décembre 2012

36ème congrès du PCF : les quatre textes soumis au vote ce week-end

Ces 14 et 15 décembre se tient le vote des militants communistes. Ils ont le choix entre quatre textes, dont celui rédigé par le Conseil national de leur parti et qui sert de base commune pour les discutions du 36ème congrès du PCF qui se tiendra en février prochain. Document joint.

Comme l’autorisent les statuts du PCF, des adhérents ont rédigé des textes alternatifs au projet de base commune de discussion du congrès proposé par le Conseil national de leur parti. Trois textes ont ainsi été adressés à la commission chargée de vérifier leur recevabilité, et qui répondent tous aux critères définis par les statuts : réunir au moins 200 signatures d’adhérents d’au moins dix fédérations différentes du PCF et à jour de leurs cotisations. L’ensemble des adhérents du PCF est donc appelé à choisir, par un vote les 14 et 15 décembre, leur base commune pour le congrès entre le projet de la direction et les trois textes alternatifs.

Si le projet du Conseil national, intitulé « Il est grand temps de rallumer les étoiles » (Apollinaire), propose de s’appuyer sur « les nouveaux champs du possible » ouverts par les mouvements populaires à l’œuvre dans le monde pour chercher des issues à la crise en bâtissant avec les citoyens « un projet alternatif au capitalisme et à toutes les formes de domination », les textes alternatifs proposent d’autres approches. Pour celui intitulé « Combattre l’austérité, en finir avec le capitalisme », signé par 233 adhérents à jour de cotisations validés par la commission des textes, « le PCF doit s’efforcer de fixer l’attention des travailleurs sur la nécessité de briser le pouvoir des banques, de mettre fin à l’emprise des capitalistes sur l’économie et la société », en identifiant « clairement » le « socialisme » comme projet pour le PCF. Ce qui oblige, selon ses auteurs, le Parti à procéder à une « évaluation critique et constructive » pour « mettre le programme, la théorie et la pratique du Parti en conformité avec les tâches révolutionnaires qui sont devant lui » et « renouer avec les idées du marxisme ».

Faire « le choix du socialisme comme cœur du changement de société nécessaire », c’est aussi l’ambition affichée par les 318 adhérents à jour de leurs cotisations signataires du texte « Unir les communistes pour un PCF de combat, marxiste, populaire et rassembleur ». Se situant clairement dans l’opposition aux choix politiques et stratégiques opérés par les congrès du PCF depuis celui de Martigues en 2000, son ambition est de « rassembler les communistes pour construire une alternative » à ces choix visant, selon ses auteurs, à « installer durablement le PCF dans le réformisme ». « Nous affirmons une stratégie différente pour un PCF qui affirme sa vocation révolutionnaire » en s’adressant de façon « prioritaire » à « la classe ouvrière élargie, aux couches populaires rejetées par le système dans l’abstention, le vote protestataire ou le vote utile », écrivent-ils.

Cette volonté de rupture avec les précédents congrès est commune avec le texte alternatif « Un Parti communiste résolument dans l’affrontement de classes », signé par 218 adhérents à jour de leurs cotisations. Ce texte s’attache en particulier à réclamer « un bilan depuis le congrès de 2008 », notamment de la stratégie du Front de gauche, à laquelle il est très hostile : « Alliance sans intérêt, il a mis le PCF sous tutelle de sociaux-démocrates. » Sur cette question, les autres textes portent chacun un regard différent. Pour celui proposé par le Conseil national, le Front de gauche a au contraire permis au PCF d’« opérer un retour remarqué sur la scène politique ». Il s’agit donc d’écrire « la saison deux » avec « toutes les forces disponibles ». Les auteurs de « Combattre l’austérité… » estiment que la campagne du Front de gauche a été un « succès ». Pour eux, la question à débattre est, en revanche, « celle du rôle et de l’apport spécifique du PCF dans le cadre du Front de gauche, en termes de programme et de stratégie », car « le programme du Front de gauche (…) ne défend pas clairement l’abolition du capitalisme et n’explique pas la nécessité du socialisme ». Quant au texte « Unir les communistes… », très critique à l’égard du Front de gauche, il appelle à lever l’ambiguïté qui « demeure », selon eux, « sur la nature de cette nouvelle forme politique », en « affirmant clairement (le) refus de l’adhésion directe au Front de gauche » pour faire du « renforcement idéologique, politique et populaire du PCF » la « priorité ».

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 23:58

  

par Mathias Reymond, le 13 décembre 2012

*

Entonné par quelques chroniqueurs semblables et interchangeables, le sermon matinal à la gloire du marché ne connaît pas de frontières sur les ondes.

 

Au sortir du lit ou encore sous la couette, à l’écoute de France Inter ou d’Europe 1, de RTL ou de RMC, dès qu’il est question d’économie, l’auditeur a toujours droit à la même sonnerie de réveil.

*

En décembre 1999, Serge Halimi rédigeait un article paru dans Le Monde diplomatique et disponible ici même – « Lancinante petite musique des chroniques économiques » – dans lequel il était question du discours uniforme diffusé sur les ondes radiophoniques. Les éditorialistes économiques de l’époque – Jean-Marc Sylvestre pour France Inter, Nicolas Beytout pour RTL ( "muté" sur France Inter, le lundi 8h30 , note du Blog) ou Jacques Barraux pour Radio Classique – partageaient à peu près les mêmes opinions et vantaient de concert ou à tour de rôle (selon l’heure de diffusion) les atouts du marché et de la mondialisation. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Croit-on…

 

« La France est droguée à la dépense publique »


Les radios se ressemblent... Les 14 et 15 novembre, les chroniqueurs économiques des radios généralistes se sont donné le mot après le discours très libéral de François Hollande : pour eux, c’est un premier pas, mais ce n’est pas assez ! Ainsi, Christian Menanteau, sur RTL (le 15 novembre), revient sur l’annonce faite par le chef de l’État de réduire de 12 milliards d’euros par an les dépenses publiques pendant cinq années : « Ça peut vous paraître dérisoire, puisque ça ne fait qu’1 % de ces fameux 1 100 milliards de dépenses publiques annuelles. En réalité, c’est un Himalaya, tout simplement parce que la France est droguée à la dépense publique. Nous en sommes les champions d’Europe, et toute notre organisation économique et sociale est régie par le toujours plus. »


Plus aimable, Nicolas Doze, sur RMC (le 14 novembre), encourage le Président : « Moi, aujourd’hui, je lui mets 16/20, à François Hollande. » Alors qu’Axel de Tarlé, sur Europe 1, applaudit froidement : « On assiste au tournant social-libéral qu’on a connu en Europe du Nord. […] Côté mesures, on reste sur notre faim. On ne sait pas comment on va baisser la dépense publique. Maintenant que ce virage social-libéral est pris, il faut lui donner de la puissance. Accélérer. »

 

Mais Tarlé sait reconnaître la vraie valeur des choses, et il se rattrape dans Le Journal du dimanche (le 18 novembre) : « Plutôt que de soutenir le consommateur et la demande, il faut soutenir les producteurs, c’est le socialisme de “l’offre” [sic]. Le virage “social-libéral” est pris, reste maintenant à prendre de la vitesse. La tâche est historique : il faut sauver la France, l’euro, l’Europe. Bonne chance, monsieur le Président. » Même soutien sur France info, quelques semaines plus tôt, avec Emmanuel Cugny : « On a vraiment envie de dire ce matin au Premier ministre : allez-y, monsieur Ayrault, foncez, c’est maintenant ou jamais. » (le 6 novembre).

 

À entendre les petites allocutions matinales des chroniqueurs économiques, il est urgent de réduire massivement les dépenses publiques. Dominique Seux (le 22 novembre) explique que « si la croissance reste faible, et comme le bouton “Impôts” est enfoncé au maximum, c’est du côté des 1 200 milliards de dépenses qu’il faudra regarder. » On a compris.

 

« C’est la Grèce qui nous attend. »


Les radios se ressemblent... et les matinées aussi. Le 20 novembre, les mêmes chroniqueurs s’émeuvent collectivement de la dégradation de la note de la France par l’agence Moody’s. Les commentaires sont identiques, et les conclusions, interchangeables. Pour Tarlé, sur Europe 1, la perte du triple A est « une sanction de vingt ans de dérives. […] On comprend le message : la France doit maintenant agir, libérer son économie, c’est tout ce qu’on rabâche depuis des années sur la souplesse, le coût du travail. Maintenant, il faut y aller franchement, sinon c’est la Grèce qui nous attend. »


Sur France Inter, Seux ne dit pas autre chose :

 

« La décision de Moody’s va obliger la France à bouger, à s’adapter. Sont pointées la perte de compétitivité de notre économie, les rigidités du marché du travail et des biens et services, la situation budgétaire et, c’est le plus important, notre incapacité à tenir nos promesses dans la durée, à nous réformer. » Et d’ajouter : « Le gouvernement commence à agir, Moody’s le dit, mais, on le sait, on le dit, on voit bien que le plan de compétitivité de la semaine dernière ne peut être qu’un début, pas une fin. »


Et dans un langage moins châtié, Menanteau, sur RTL, se laisse aller :

 

« si nous ne voulons pas descendre d’un étage supplémentaire – puisque nous sommes encore sous revue négative – il va falloir entrer dans le dur, être plus sérieux, accélérer les réformes et les compléter avec plus de rigueur. L’addition, dites-vous, est à venir. » Le ton est péremptoire, et les chroniqueurs l’affirment avec aplomb : le salut de la France ne viendra qu’avec plus de « compétitivité ». C’est Menanteau qui le dit : « la compétitivité, c’est la clé. Et les rigidités, aussi, du marché du travail. » (RTL, le 20 novembre)

 

Mais la compétitivité n’est pas la seule clé pour ouvrir la porte du paradis libéral.

 

En effet, le chroniqueur de RTL suggère de s’attaquer au code du travail, car « il est devenu tellement complexe et éloigné des réalités économiques qu’il exclut de facto tous ceux qui veulent y entrer. » (le 29 novembre). Pour lui, l’idéal est à chercher du côté des montagnes helvètes : « Le code du travail, c’est 3 400 pages en mouvement perpétuel. En Suisse, où 250 000 Français travaillent – et, je crois, dans de bonnes conditions –, le code du travail fait 75 pages. » De là à dire que le paradis se trouve sur les sommets des Alpes...

 

Enfin, si l’Allemagne est toujours un inaccessible modèle, ils vouent aussi une admiration sans limites à Mario Monti et à ses méthodes :

 

« Sa façon d’agir, explique Seux, est un modèle du genre, réformer sans asphyxier. Disparue l’image rigide qu’il avait quand il était commissaire à la Concurrence à Bruxelles. Mario Monti a lancé deux réformes-clés : celle des retraites et celle du marché du travail. » (France Inter, le 27 novembre)

 

En bref et pour résumer la pensée matinale des journalistes économiques – il suffit de citer Menanteau, sur RTL –, « il y a des emplois non pourvus sur le marché du travail français. Il y a plusieurs verrous : la faible compétitivité globale de l’économie française, l’inefficacité de nos dépenses publiques, mais surtout, surtout, l’état de notre marché du travail, qui marche sur la tête. Nous avons le pire indice de flexibilité d’emploi des grands pays de l’OCDE. » (29 novembre).


Dominique Seux, Axel de Tarlé, Christian Menanteau, Nicolas Doze et consorts ont le droit de penser ce qu’ils pensent, et même de le dire.

 

Le problème – toujours le même –, c’est qu’ils pensent la même chose et qu’ils le disent un peu partout. Seux intervient dans Les Echos et sur France Inter, et les journalistes des Echos se retrouvent tous les matins sur Radio Classique. Tarlé, que l’on entend sur Europe 1, collabore aussi à d’autres médias de Lagardère (Paris Match et Le Journal du dimanche) et il anime également une émission sur France 5 (« C à dire ?! »). Chroniqueur sur RMC, Doze est présent sur BFMTV et BFM Business. Etc. Cette omniprésence de la pensée libérale laisse peu d’espace à des points de vue hétérodoxes, d’autant que les invités économiques des matinales demeurent toujours les mêmes (voir nos articles précédents à ce sujet, notamment le dernier en date, « Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats »).

 

Tous, éditorialistes appointés et experts cooptés, ont alors beau jeu de prôner la rigueur permanente et de vanter aux auditeurs les bienfaits de la saignée austéritaire qu’on leur inflige.

 

Ils bénéficient du même type de privilège que les marchés financiers dont ils redoutent tant les oukases, et dont ils se font les porte-parole dévoués face aux peuples rétifs et aux gouvernements trop peu diligents à leur goût : une irresponsabilité à peu près totale ! Quelles que soient leurs erreurs de jugement et d’analyse, sans cesse réitérées – et, surtout, quelles que soient les conséquences sociales et politiques de leurs préconisations : anémie démocratique ou paupérisation généralisée en Europe –, ils continuent de jouir de la même immunité médiatique.

*

http://www.acrimed.org/article3956.html

 

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 23:42
Vendredi 14 décembre 2012
Par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire.
Auteur avec Michel Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette ».
Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme « Contre les prédateurs de la santé ».
http://wwww.reseaueducationpopulaire.info

Une majorité de Français n’en pouvait plus de l’arrogance de la droite néolibérale incarné par l’équipe Sarkozy-Fillon-Copé et autres Bachelot et consorts, de son mépris des intérêts du peuple. Ils ont joué l’alternance. Le premier tour de l’élection présidentielle de 2012 voit, par rapport à 2007, une poussée de la gauche qui reste toutefois minoritaire, une droitisation des droites qui reste majoritaire (écroulement du pseudo-centre, recul de la droite néolibérale et forte poussée de l’extrême droite). La victoire de François Hollande n’étant due qu’à l’incapacité de Nicolas Sarkozy de rassembler les droites alors que la gauche se rassemble et qu’une partie des droites refuse de voter pour le candidat de droite.

Qu’en est-il 6 mois plus tard? Pour le peuple, rien n’a changé! Augmentation forte du chômage avec prévision de continuation de cette hausse, augmentation des inégalités sociales de toutes sortes (y compris de santé), les riches continuent de s’enrichir , les pauvres s’appauvrissent, le nombre de précaires, de pauvres et de miséreux augmente, la prise en compte des désirs et des dogmes du Medef donne toujours le la de la politique gouvernementale: pseudo-choc démographique, pseudo-choc de compétitivité, soumission au patronat multinational, fiscalité injuste, perpétuation de l’attaque contre la cotisation sociale, soumission à la désindustrialisation de la France, parjure sur le traité budgétaire, refus d’annuler la déformation du partage de la valeur ajoutée, privatisation des profits et socialisation des pertes, dogmes de la concurrence libre et faussée et du libre-échange,volonté de diminution des droits sociaux, mythe de la sortie capitaliste à la crise actuelle,acceptation d’un nombre grandissant de ceux qui ne font pas valoir leurs droits sociaux, préparation de l’Etat à la guerre sociale, etc.

La santé et la protection sociale qui pèsent pour plus de 30 % du PIB (soit plus de 600 milliards d’euros par an) sont bien sûr le révélateur du caractère social ou pas de la politique. Voyons cela ensemble.

La politique de Marisol Touraine, ou comment désespérer à nouveau les couches populaires

1) L’Envers de la fraude sociale, le scandale du non-recours aux droits sociaux (éd. La Découverte).

Ce livre signé par treize chercheurs de l’Observatoire des non-recours aux droits et services, Odénore, laboratoire rattaché au CNRS basé à Grenoble (Isère), montre que plus de 7 milliards d’euros de prestations ne sont pas versés chaque année à ceux qui pourraient obtenir ces aides (RSA/ allocations chômage, aides au logement, CMU, transports). Deux fois plus que la fraude sociale estimée, si souvent dénoncée par la droite et l’extrême droite, qui coulerait la Sécu. Ce non-recours atteint 75 % de ceux qui pourraient bénéficier de l’aide à la complémentaire santé (ACS) et 50 % du RSA. Cela n’a pas été abordé sérieusement lors de la grande conférence sur la pauvreté des 10 et 11 décembre 2012.
Mais ce n’est pas tout ! Certaines aides sont contingentés avec un budget qui se clôt une fois consommé et qui donc ne touche pas tous les bénéficiaires potentiels. Donc, nous pouvons avoir des aides en début d’année mais pas à la fin de l’année ! Nous apprenons qu’il y a « 800 fraudeurs à la CMU mais des centaines de milliers de précaires, privés de CMU », que « chaque année, pour ne citer que quelques exemples, 5,3 milliards d’euros du revenu de solidarité active (RSA), 700 millions d’euros de couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, 2 milliards d’indemnités de chômage, ne sont pas versés à des populations pourtant éligibles ».
Nous apprenons par ailleurs que « l’inflation réglementaire fait aussi que les intermédiaires sociaux ne connaissent parfois pas l’offre elle-même. On l’a observé à Grenoble. Les tarifs sociaux énergie étaient très mal connus des travailleurs sociaux. Autre exemple, il est difficile d’envoyer une famille avec enfants dans un centre d’hébergement recevant des hommes seuls, souvent alcoolisés, parfois avec des problèmes de violence, etc. On a aussi constaté que le droit au logement opposable (DALO) n’est pas proposé aux personnes à la rue, car les travailleurs sociaux estiment souvent qu’elles sont inaptes à accéder à un logement. »
Pour lutter contre ce non-recours et favoriser l’accès aux droits,Il faut une volonté politique, poser la question de l’automaticité des droits, savoir détecter les droits potentiels. Par exemple, avoir le courage de remplacer la CMU par un accès à la prévention et aux soins de qualité pour tous et partout. Et ainsi de suite.

2) Les relations se tendent dans les hôpitaux

Beaucoup de conflits ont lieu entre les directions des hôpitaux et les organisations syndicales. Cela touche y compris des couches nouvelles qui n’avaient pas l’habitude de manifester.
Plus de 100 cadres de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont occupé jeudi soir la direction de l’hôpital Saint-Antoine pour protester contre leurs conditions de travail et réclamer la parution de leur décret statutaire à l’appel de l’Usap-CGT, FO, la CFDT, la CFTC et SUD santé, en intersyndicale.
Nous verrons dans la suite de la note que le mécontentement touche aussi les médecins hospitaliers et des chefs de service du Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP).

3) Sanofi, spécialiste du licenciement boursier, lance une « boisson beauté » avec Coca-Cola

Sanofi, 1er groupe pharmaceutique européen, 4e groupe mondial, fait 8,8 milliards d’euros de bénéfices. Il distribue 4,5 milliards d’euros aux actionnaires mais souhaite supprimer 2 000 postes de travail.
Plus rentable pour lui, il prévoit de lancer, par l’intermédiaire de sa filiale Oenobiol et en partenariat avec Coca-Cola, des boissons « beauté ». Coca-Cola serait responsable du développement du produit, de la production, tandis que Sanofi assurerait la commercialisation et la distribution.
La gamme comprendrait quatre produits, la première au zinc, censée améliorer la beauté des cheveux et des ongles, la seconde à la caféine pour plus de « vitalité », la troisième au glucomannane avec un objectif « minceur » et la dernière au lycopène pour le « solaire intensif ».
Est-il normal qu’une société largement financée par la Sécurité sociale et donc par nos cotisations sociales, se serve de notre argent pour financer la commercialisation et la distribution des produits de beauté, rémunérer les actionnaires, tout en alimentant le chômage ?

4) Le sentiment de défiance touche y compris les médecins et chefs de service hospitaliers

Comment une nation qui s’enorgueillissait, d’avoir selon l’OMS, le système de santé le plus performant du monde, en est-elle réduite à tenter de rétablir la confiance ?
Vous pouvez lire des extraits de textes humoristiques émanant pour le premier d’André Grimaldi, chef de service de diabétologie à l’APHP, président du Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP) et le deuxième de Bernard Granger, chef de service de psychiatrie à l’APHP, et secrétaire général du MDHP. Nous précisons que :

  • T2A veut dire tarification à l’activité ce qui consacre le passage de l’hôpital en hôpital-entreprise (par la spécialisation sur des malades rentables, dans le cas actuel de faiblesse du financement des missions d’intérêt général.
  • l’ONDAM est l’ Objectif national des dépenses d’assurance-maladie voté chaque année par l’Assemblée nationale
  • l’IRDES est l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé
  • la FHF est la Fédération hospitalière de France
  • l’IGAS et l’IGF sont respectivement l’ Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale des finances

Nous n’avons pas mis les documents joints aux lettres des deux chefs de service du MDHP car ils sont plus techniques mais nous pouvons vous les fournir sur simple demande à bernard.teper@reseaueducationpopulaire.info

Voilà pour le premier texte d’André Grimaldi :

Ci-joint, un merveilleux florilège sur la T2A où on apprend que grâce au « caractère inflationniste » de la T2A les hôpitaux ont fait preuve d’un « dynamisme impressionnant » permettant de « gagner des parts de marché ». Si bien que pour respecter l’ONDAM, il a fallu baisser les tarifs par rapport aux coûts réels.

Soucis : la T2A victime de son succès risque de perdre toute crédibilité. Solution : calculer les tarifs non pas sur es coûts moyens mais sur les coûts les plus bas.

Mieux que la convergence tarifaire public/privé, la convergence « low-cost » ! Et la qualité me direz vous ? Pas de souci, puisqu’une enquête par questionnaires conclut que « sous réserve d’analyses plus précises, il n’y a pas eu d’effet sur la qualité des prises en charge » et d’ailleurs « pas d’augmentation du taux de réadmissions à 15 jours » (FHF) mais seulement une augmentation différée à 30 jours (IRDES)

Heureusement la plasticité fabuleuse de la T2A permet d’apporter à chaque critique une réponse : il suffit d’intégrer dans la T2A des critères de qualité ! Et c’est ainsi que les médecins soutenus par leurs directeurs,vont apprendre à soigner les indicateurs plutôt que les patients.

En Allemagne on ne rembourse plus les 2e séjours rapprochés pour la même pathologie. Les transfertsd ’un hôpital à l’autre ont donc spectaculairement augmenté. Un modèle à suivre !

La T2A a comme tout le monde des qualités et des défauts : plus exactement de grosses qualités et d’énormes défauts. Elle ne prend en compte ni l’innovation, ni la prévention, ni la qualité, ni la pertinence, ni la complexité, ni la coordination, ni la maintenance, ni l’investissement. Oui, mais elle peut le faire !

Les addicts de la T2A proposent donc avec délectation de la complexifier à loisir, d’embaucher et de former pour ce faire du personnel. Et, cerise sur le gâteau, de créer un « observatoire de la T2A ».

La France ne dépense pour la gestion de la santé que 7 % des dépenses de santé soit le double de la moyenne de l’OCDE . On a donc de la marge, puisqu‘on peut, selon le rapport commun IGAS/IGF, supprimer chaque année pendant 5 ans10 000 postes de personnels hospitaliers

Et si on remettait la T2A à sa juste place, comme le suggère Brigitte Dormont ? Horreur ! la T2A n’est pas un mode de financement parmi d’autres.

C’est une politique, c’ est un principe, c’est une philosophie !

Elle est en effet intrinsèquement liée au concept « hôpital entreprise » et à la sacro sainte concurrence, « seul moyen d’obtenir la qualité au plus bas coût », comme tous les exemples en matière de santé, ne le montent pas.

Mais il n’y a aucune raison de désespérer de l’intelligence humaine.

Voilà pour le deuxième texte de Bernard Granger :

La confiance ne se décrète pas. En revanche, la défiance se répand de façon inquiétante. L’exemple de l’hôpital de Saint-Malo est éloquent.
La justice a dû intervenir pour arrêter les intrusions violant le secret médical d’un cabinet d’expertise au sein des activités médico-chirurgicales de cet établissement.
L’attitude de ces « experts » préfigure une solution à laquelle nos technocrates sanitaires devraient songer pour rendre règlementaires et efficientes ces enquêtes : la définition de nouvelles fonctionnalités
dans nos établissements hospitaliers avec la création de deux nouveaux métiers, les inspecteurs et commissaires hospitaliers. Allant par paire, munis d’une casquette et d’un badge portant leur numéro d’immatriculation, les premiers seraient chargés de suivre chaque praticien dans son activité, et de noter ses moindres faits et gestes
(pour les gardes, on prévoirait un dispositif allégé, permettant néanmoins d’assurer une surveillance constante).
Les inspecteurs hospitaliers rendraient compte quotidiennement de leur mission à leur supérieur hiérarchique au sein de l’hôpital, le commissaire hospitalier, rattaché directement à la direction. Le corps des commissaires d’ARS serait institué au niveau régional. Pour l’Assistance publique – hôpitaux de Paris, l’Assistance publique – hôpitaux de Marseille et les Hospices civils de Lyon, il faudrait prévoir un échelon intermédiaire, appelé commissaire central, chargé de coordonner l’ensemble des commissaires hospitaliers de chacun de ces grands groupes.
Les commissaires d’ARS se réuniraient une fois par mois au ministère de la Santé pour faire un rapport circonstancié au sein de la direction de la surveillance des praticiens (DSP), dont le directeur aurait rang de commissaire général. L’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (la célèbre ANAP) serait chargée d’évaluer l’ensemble de ce dispositif innovant, et espérons-le, pérenne. Pour cela, elle ferait appel à un cabinet-conseil, sur appel d’offre.
Cela assurerait enfin une transparence totale des activités médicales au sein des hôpitaux et pourrait être aisément financé par la suppression de personnels soignants…

5) Dépassements d’honoraires médicaux : Sarkozy en a rêvé, le gouvernement Hollande-Ayrault-Touraine veut le faire !

La crise de 2007 a marqué la fin de la fuite en avant financière devant l’incapacité du capitalisme développé à créer de la richesse réelle. On arrive maintenant à l’os : seule une baisse drastique des salaires peut encore permettre de continuer. Là où le salaire socialisé est important, comme en France, les coupes commencent dans cette composante, c’est moins directement visible et politiquement plus gérable. Les services publics sont de plus en plus ouvertement la cible des gérants du capital, qu’ils soient de droite ou de gauche.

Ainsi, Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand, son ministre d’alors, projetaient d’encadrer, dans un projet qui s’appelait alors le secteur optionnel, les dépassements d’honoraires avec un dépassement autorisé de 50 % du tarif opposable pour 70 % des patients, les 30 % restant devant être pratiqués au tarif conventionné. Ce projet n’a pas vu le jour.

Arrive alors un nouveau président, François Hollande, qui annonce que « le changement, c’est maintenant ». Sa ministre Marisol Touraine, ainsi que Frédéric Van Roekeghem, le tout-puissant directeur de l’Union Nationale des Caisses d’Assurance-Maladie (UNCAM), ancien directeur d’une entreprise du CAC 40 (Axa), qui continue la même politique que sous Sarkozy de privatisation des profits et de socialisation des pertes dans le système de santé, tous deux gagnés à l’ordolibéralisme destructeur des principes de la République sociale, sont sur le point de faire pire que dans le projet du secteur optionnel.

Cette fois-ci l’accord réactionnaire autorise non pas 50 % de dépassement mais 150 %, ce qui veut dire 2,5 fois le tarif opposable, excusez du peu ! Et cette fois l’accord de l’Union nationale des organismes complémentaires à l’assurance-maladie (UNOCAM, dont l’un des membres, la Fédération française des sociétés d’assurance FFSA, est l’une des principales branches du MEDEF), dont le but est de dépecer la Sécurité sociale, soutient ce projet. Voilà ce que souhaitent les représentants de l’oligarchie pour les 5 ans qui viennent avec cette proposition d’avenant à la dernière convention médicale.

Mais vous ne savez pas tout. Car pour l’instant, aucun mécanisme de sanction n’est prévu et la discussion est renvoyée à plus tard pour application en 2013. Donc pour l’instant, nous avons une obligation de limitation sans sanction : elle n’estpas belle l’histoire pour les prédateurs ! Mais pire encore, l’oligarque qui dirige la Sécurité sociale est prêt, avec le soutien du MEDEF et de la ministre, à prendre en charge les cotisations sociales des médecins du secteur 2 à dépassements, contre une vague promesse de diminuer les dépassements pour les patients pauvres et de faire bénéficier des tarifs opposables les bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) ! Rappelons que l’ACS est une subvention des caisses de sécurité sociale via les commissions sociales pour aider les pauvres à souscrire une complémentaire santé d’un organisme de l’UNOCAM. Et puis bien, sûr, rien n’est fait pour dissuader les nombreux médecins de « repousser de leurs cabinets » les titulaires de la CMU et des bénéficiaires de l’ACS. De même que rien n’est fait pour lutter contre les dépassements sauvages y compris dans l’hôpital public lorsque le quota du secteur privé de l’hôpital public est dépassé!

Il va sans dire que l’application de cet accord aura comme conséquence de maintenir le niveau global des dépassements tout en augmentant le nombre de médecins qui feront des dépassements. Il n’y aura donc aucune amélioration quant à l’accès aux soins ni dans la lutte contre les inégalités sociales de santé. Aujourd’hui, nous sommes dans une seringue avec 6,3 milliards (dont 2,1 pour la médecine et 4,2 pour les dentistes) de dépassements en consultation auxquels il faut rajouter 5,5 milliards pour les actes techniques

Rendez-vous est donc pris pour la suite de l’histoire. Pour notre part, nous allons continuer à promouvoir dans nos campagnes d’éducation populaire, avec le Réseau Éducation Populaire (REP) et en prolongement des thèses que nous avons défendues dans le livre Contre les prédateurs de la santé, les positions suivantes :

  • application du principe de solidarité, à savoir « à chacun selon ses besoins et chacun doit y contribuer selon ses moyens »,
  • suppression de tout dépassement d’honoraires tant pour les consultations que pour les actes techniques,
  • augmentation des certains tarifs opposables des consultations et de certains actes techniques ainsi que des salaires des médecins salariés,
  • développement à coté du secteur “libéral”, d’une médecine ambulatoire publique organisée autour des centres de santé qui seront partout et pour tous des centres de premier recours bénéficiant comme les hôpitaux d’une enveloppe des Missions d’intérêt général et d’aide à la contactualisation (MIGAC), dont le montant sera substantiellement renforcé grâce à une reformatage du partage de la valeur ajoutée plus favorable aux salaires directs et aux prestations sociales,
  • engagement dans un processus visant à terme que le financement public ne financeplus le privé lucratif pour les actionnaires,
  • financement des hôpitaux et des centres de santé et de prévention de premier recours non à l’acte ou à la tarification à l’activité (T2A) mais selon une tarification du parcours de soins liée à la pathologie.

6) Gérard Bapt (PS) demande la démission du président du collège d’experts de l’Oniam chargé de Médiator*

Le député socialiste Gérard Bapt a demandé la démission de Roger Beauvois, le président du collège d’experts chargé d’examiner les dossiers Mediator* (benfluorex, Servier) pour l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam), considérant qu’il ne respecte pas le principe de la loi à l’origine de ce dispositif spécifique.
« Roger Beauvois doit appliquer la loi », et comme il a réaffirmé jeudi matin qu’il ne changerait pas ses pratiques, « je réclame [sa] démission” » a déclaré le député PS lors d’une conférence de presse organisée jeudi par deux associations de victimes, dans les locaux de la revue Prescrire.

L’association d’aide aux victimes de l’Isoméride* et du Mediator* (Avim) et le Conseil aide et défense des usagers de la santé (Cadus) ont organisé cette conférence de presse pour exprimer leur désaccord avec les décisions prises jusqu’à présent par le collège d’experts de l’Oniam.

Au terme de 146 séances, le collège d’experts a émis 729 avis, dont 33 avis d’indemnisation, sur 7.589 dossiers déposés. « Il est inadmissible que le collège rejette 90 % des demandes d’indemnisation, alors que nous les avons étudiées une par une avant de les lui soumettre », en écartant déjà les dossiers peu solides, s’est indigné Dominique Courtois, président de l’Avim. Il a déjà déposé 1.400 dossiers et en a 5.000 autres constitués. Mais il se trouve contraint d’en déposer « 100 par semaines avec une valise, parce que qu’on ne peut en déposer davantage en une fois, et que nous n’avons pas les ressources pour les envoyer en recommandé ».

Bruno Toussaint, rédacteur en chef de la revue Prescrire, a estimé que les experts du collège allaient « au-delà de leur prérogative en se demandant quelles valvulopathies méritaient d’être indemnisées ». Il les a appelés à se demander “pour qui ils travaillent ?”. « Travaillent-ils pour Servier ? L’État ? Se sentent-ils obligés de faire des économies ? », s’est interrogé le porte-parole de la revue médicale indépendante

7) Inquiétude après les déclarations du Président de la République sur le financement de la recherche

L’agence APM rapporte que « le président de la République, François Hollande, a affirmé sa volonté de décloisonner les recherches publique et privée pour relancer la compétitivité de la France, lors de l’inauguration d’un centre de recherche consacré aux maladies émergentes à l’Institut Pasteur. Il a confirmé la volonté du gouvernement de renforcer le transfert de technologies issues de la recherche publique, comme annoncé le 7 novembre par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, à la suite de la publication du rapport Gallois. »
« Ce qu’il faut assurer, c’est le décloisonnement et ce sera le mot clef », a répété le président de la République. Il a affirmé sa volonté de décloisonner « toutes les formes de recherche ». « Décloisonnement entre universités et grandes écoles, centres de recherche, industrie, hôpitaux », a-t-il poursuivi.
François Hollande a également réaffirmé la nécessité de simplifier les structures de recherche pour plus d’ »efficacité et de visibilité ». Dans son discours, il les a qualifiées de « trop nombreuses ». « Les dispositifs de financement ne sont pas assez articulés, les processus d’évaluation trop lourds, quand ils ne se superposent pas », a-t-il constaté.

Quand on sait que le financement privé de la recherche est réalisé non en fonction des besoins sanitaires et sociaux mais en fonction de la rentabilité escomptée et de la solvabilité des types de malades, ces déclarations peuvent inquiéter.

8) Inquiétudes globales sur le système de santé et de protection sociale

Alors que tous les fondamentaux néolibéraux sont toujours aux postes de commande, le gouvernement fait beaucoup de communication mais sans aller au bout de la nécessité de supprimer toutes les contre-réformes régressives de la droite.
Alors qu’il prend une bonne mesure comme par exemple, le remboursement à 100 % de l’IVG, il ne va pas au bout de son action en ne réimplantant pas tous les centres IVG supprimés par la droite depuis 2002. Le remboursement, c’est bien mais proposer à toutes les femmes une structure de proximité pour faire l’acte, c’est mieux!

Tous les salaires hospitaliers sont en baisse en euros constants. Est-ce tenable longtemps ?

Le gouvernement a fait voter la possibilité pour l’ensemble des complémentaires santé d’installer des réseaux de soins. Les grands médias n’ont montré que des médecins opposants ultra-libéraux qui ne s’intéressaient uniquement qu’à leurs revenus. Mais il n’a pas mentionné la critique de ceux, qui attaché à un accès aux soins solidaire, voient dans la généralisation des réseaux de soins des complémentaires santé l’amorce d’un accès aux soins à plusieurs vitesses suivant son niveau de revenu, son lieu géographique d’habitation, sa complémentaire santé. Bien évidemment, on ne s’occupe pas de ceux qui n’ont pas de complémentaire santé pour des raisons financières, de ceux qui ont une complémentaire santé de piètre couverture, etc. On est bien loin de l’accès aux soins et à la prévention de qualité partout et pour tous sans effet de seuil !

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 18:59

 

SOCIAL-ECO

 

SOCIAL-ECO -  le 14 Décembre 2012

 

Retraites complémentaires: "ce n'est pas aux retraités de payer la crise"

 

 

Les propositions du Medef ont été rejetées par l’ensemble des syndicats de salariés ce vendredi, lors d'une nouvelle séance de négociations sur le sujet. Certains veulent un accord plus équilibré, la CGT reste opposée à toute contribution des retraités. Chaque organisation syndicale a fait ses propositions. 

Pour Eric Aubin, "ce n'est pas aux retraités de payer la crise. On ne peut pas baisser le niveau des pensions sans paupériser cette catégorie de la population. Les pensions ont déjà baissé". C’est ce qu’a déclaré le délégué CGT au sortir de la séance de négociation. La centrale syndicale suggère une augmentation des cotisations patronales de 1,65% qui permettrait "d'équilibrer les régimes d'ici 2017". Cette hausse pourrait être "progressive" et "on peut jouer sur d'autres outils", a expliqué M. Aubin, comme un "élargissement de l'assiette de cotisation à l'épargne salariale".

Le syndicat prend ainsi fermement position contre les propositions du Medef, discutées lors d'une première réunion fin novembre. Le syndicat des grands patrons avait proposé un gel des pensions de retraites complémentaires pendant trois ans ou leur sous-indexation sur l'inflation pendant cinq ans pour combler d'ici à 2017 le déficit qui se creuse des régimes Agirc (cadres) et Arrco (tous salariés). Ce que refuse l’ensemble des syndicats de salariés, qui souhaitent au minimum un effort partagé.

"Les organisations ont fait des propositions. Nous sommes encore loin d'un accord. Nous souhaitons que les retraités les plus modestes soient épargnés, les efforts à fournir doivent être partagés", a déclaré de son côté Jean-Louis Malys pour la CFDT. Danièle Karniewicz (CFE-CGC) a plaidé pour une "logique d'équilibre des efforts entre les retraités, les actifs et les entreprises", tout en reconnaissant que "ce numéro d'équilibriste n'est pas évident". Selon elle, la sous-indexation proposée par le Medef (revalorisation en fonction de l'inflation, moins un point) est trop importante: "cela fait partie des leviers mais il faut agir de façon très prudente", a-t-elle déclaré, souhaitant par ailleurs "une augmentation de 0,5% des cotisations à partager entre salariés et entreprises".

En revanche, FO "n'est pas opposée au fait d'étudier une moindre revalorisation des pensions au 1er avril 2013 dès l'instant où il y a une augmentation des cotisations", a déclaré le responsable retraites du syndicat Philippe Pihet. FO plaide également pour que l'Unedic participe financièrement "à hauteur des droits" octroyés aux chômeurs: actuellement Arrco et Agirc financent 30% de ces droits, l'Unedic seulement 70%.

L'objectif de cette réunion "était d'écouter les organisations syndicales", a déclaré pour le Medef Jean-François Pilliard. Il présentera un nouveau document en discussion, "qui essaiera de faire avancer la discussion", lors de la prochaine séance, le 15 janvier.

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 18:53

 

ACCES AUX SOINS POUR TOUTES ET TOUS URGENCE

Pour la santé aussi, l'austérité est mortifère !

Franchises médicales, dépassements d'honoraires..., les restes à charge se sont accumulés au cours des années tandis que nos revenus n'augmentent pas. Le renoncement aux soins progresse, particulièrement en dentaire et en optique.

C'est humainement inacceptable.

Mais c'est aussi économiquement absurde ! C'est un gâchis que d'attendre une complication comme une paralysie ou une insuffisance cardiaque plutôt que de prendre en charge à 100% le traitement de l'hypertension artérielle, retirée de la liste des affections de longue durée par le gouvernement Sarkozy ou de favoriser un accident par une absence de lunettes !

Rien dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2013 ne revient sur les franchises, les déremboursements, contre lesquels la gauche toute entière s'était battue !

 

Interdiction des dépassements d'honoraires et remboursement à 100% par la sécurité sociale.

L'engagement de François Hollande d'encadrer les dépassements d'honoraires avant l'élection présidentielle s'est traduit par une véritable reculade et l'autorisation implicite de dépassements à 150% du tarif opposable. Le vrai changement serait le remboursement à 100% par la sécurité sociale et une nouvelle convention médicale approuvée majoritairement par les organisations médicales représentatives. Il est nécessaire de développer de nouvelles formes de rémunération honorant le temps consacré par les médecins à l’élaboration des dossiers, au suivi des patients, à la prévention et à l’éducation à la santé. Il est nécessaire de lutter contre les disparités de revenus entre médecins généralistes et spécialistes, entre spécialités.
Les assurances privées sont à la fois l’une des causes des dépassements d'honoraires mais elles en sont aussi les premières bénéficiaires ! Et l'interdiction des dépassements, le remboursement à 100% par la sécurité sociale mettrait fin à cette spirale tout en luttant contre les renoncements aux soins pour raison financière. On pourrait commencer les remboursements à 100% pour les jeunes jusqu'à 25 ans et les étudiant-e-s jusqu'à 30 ans, où le renoncement aux soins est proche des 50%.

 

Des propositions contre les déserts médicaux

Marisol Touraine a annoncé l'organisation d'une "concertation nationale" sur les questions d'accès aux soins. Les communistes sauront lui rappeler que la première cause de non accès aux soins est financière !

Mais le PCF formule aussi des propositions contre les déserts médicaux : le travail collectif, le salariat des centres de santé séduit les jeunes médecins tout en permettant le tiers payant, l'approche globale des patients, le développement de la prévention, à l'opposé des maisons de santé, qui ne sont que la juxtaposition de pratiques libérales. C'est aussi la reconstruction d'une offre de service public hospitalier de proximité, l'arrêt des restructurations, des fermetures de services, de maternités, mettant en danger les populations. Un moratoire sur la loi Bachelot est urgent, en attendant une grande loi de santé publique, tout comme la prise en compte des difficultés des hôpitaux.

 

La France a les moyens d'une grande politique d'accès aux soins pour tous !

Les revenus financiers des entreprises et des banques représentent le double du budget de la protection sociale ! Ces revenus (317,9 milliards d'euros en 2010), soumis au taux actuel de la cotisation patronale, apporteraient plus de 40 milliards d'euros pour la branche maladie, de quoi faire face dans l’immédiat au déficit de la Sécurité sociale, mais surtout mener une politique sociale dynamique visant à répondre aux nouveaux besoins sociaux. Cela contribuerait dans le même temps, à réorienter l’activité économique vers un autre type de développement social et écologique, un autre type de production des richesses réelles, au lieu d’alimenter la spéculation. Ce n'est pas le travail qui coûte, mais bien le capital ! Et c'est sur la cotisation, modulée vers ce type de développement économique, que devra s'orienter la réforme de la protection sociale, pas sur le développement de la CSG, génératrice de perte de pouvoir d'achat.

 

Ce sont ces exigences que porte le PCF, qu'il vous appelle à porter. La mobilisation se développe, dans le Front de Gauche, mais aussi plus largement, dans les associations, les syndicats. Continuons à rassembler, à nous faire entendre. L'accès aux soins pour toutes et tous est urgent. Il est possible.

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 18:13

Contribution sur les statuts par Giselle Cailloux

 

Cher(e)s camarades,

La décision de modifier les statuts à ce congrès a été prise au 34e Congrès.

Il n’est pas inutile de rappeler ce qui avait justifié ce choix acté dans la résolution, dans le chapitre :

« Un parti démocratique, où les adhérents sont souverains.
La vie démocratique de notre parti traverse un moment critique. Nous n’avons pas su dans la dernière période, notamment au niveau de la direction nationale qui est fortement critiquée sur ce point, allier 3 exigences indispensables : le respect de la diversité et la libre expression des opinions dans les débats que nous considérons désormais comme un acquis irréversible ; le respect des décisions majoritaires et l’efficacité dans le travail comme dans l’action.»

Le texte en concluait qu’il fallait apporter des changements dans plusieurs directions :

  1. « Donner à chaque adhérent la réelle maîtrise des débats…

  2. Garantir entre les congrès la consultation et la souveraineté des adhérents pour trancher ces débats…

3) La tenue entre 2 congrès d’une ou plusieurs assemblées nationales de délégués de section. Une assemblée nationale qui soit à la fois, un rendez-vous permettant de faire un bilan d’étape sur la mise en œuvre de nos orientations, un lieu d’échanges sur les expériences en cours et l’occasion de définir des initiatives fortes pour l’année à venir.

  1. Mieux assurer la cohérence et l’efficacité du travail des communistes, des directions à tous les niveaux….Le fonctionnement même de la direction nationale sera modifié dans ce sens

  2. Sur la base de l’exigence d’une profonde transformation démocratique de notre parti et des expérimentations que nous engageons, une commission nationale sera créée… Elle impulsera un travail de réflexion, libre et respectueux de tous avec les communistes sur le militantisme du XXI e siècle, sur les transformations nécessaires du PCF et la révision de nos statuts… »

  • Est-ce qu’on peut aujourd’hui considérer que l’essentiel des exigences du 34e congrès n’est plus à l’ordre du jour aujourd’hui ?

  • Avons-nous appliqué ce que nous avions décidé ?

  • Le projet de modification proposé par la commission des statuts va-t-il dans ce sens ?

Personnellement je ne le pense pas. Si le parti se sent moins divisé aujourd’hui, si la situation de crise, l’exigence d’un réel changement que nous portons parallèlement à l’existence sur la scène publique du Front de gauche que nous avons initié, permet de voir une embellie dans les adhésions, la question de la démocratie reste sensible. Cela s’est vu quand il s’est agi de choisir notre candidature aux présidentielles.

J’invite chacun à faire le bilan des 5 points de changement adopté dans la résolution du 34e congrès.

J’ai travaillé au sein de la commission des statuts sur le projet qui vous est maintenant proposé et qui devra être adopté par le CN du 21 novembre.

Je suis personnellement déçue par le peu d’ambitions portées par ce travail au regard des changements annoncés par le 34e congrès.

J’ai même le sentiment de reculs. J'ai avancé plusieurs propositions pour des avancées démocratiques marquantes. Elles n'ont pas été prises en compte dans la commission, mais le débat ne fait que commencer.

Nous avons de grandes exigences pour la société, nous portons la VIe république contre le présidentialisme, nous voulons une intrusion directe des citoyens, des salariés dans les décisions qui touchent à leur vie, à leur entreprise.

  • Ne devons nous pas avoir ces mêmes exigences sur la démocratie dans notre Parti telle qu’elle est traduite dans les statuts ?

Je pense profondément que nous devrions avoir beaucoup plus d’ambition. La base commune proposée aux communistes affirme :

« Nous portons en nous l’exigence d’une démocratisation toujours plus poussée de notre pratique et de notre organisation. Elle doit continuer de s’expérimenter dans la vie et de se partager au sein de notre Parti. ».

Et bien chiche! Ayons des actes visibles pour de grands progrès de la démocratie dans le Parti.!

  1. Nous voulons renforcer considérablement l’activité de notre parti. Cela passe par le renforcement quantitativement et qualitativement de ses structures de bases avec une décentralisation permettant plus de participation aux débats, plus d’implication dans les actions avec la création de nouvelles structures plus proches (par exemple cellules) dans les quartiers et les entreprises.

  • Affirmons nous vraiment cette volonté quand, alors que les anciens statuts affirmaient avec force la nécessité du plus grand nombre de cellules sur le territoire national et la responsabilité de toutes les instances dans le développement de l’activité communiste dans l’entreprise, le texte proposé reconnaît que « le développement d’une activité tout terrain suppose une implantation de proximité au plus près des milieux de vie et de travail…». Mais les cellules ne sont plus évoqué que dans une liste de formes organisationnelles de portée différente (réseaux, comité, collectifs de coordination…).

  • Affirmons nous vraiment cette volonté quand les statuts proposent : une réduction de la part cellule/section de plus de 33% alors que le développement de l’activité de proximité nécessite des moyens financiers.

Parions sur le renforcement du parti, sur la croissance, pour aller vers une situation plus saine des finances et non pas sur la réduction de la dépense mettant en difficulté de nombreuses sections de notre parti.

Les organisations de proximités, les cellules doivent garder leur part des cotisations des adhérents.

 

2) Plutôt que de maintenir le système pyramidal donnons aux sections un réel pouvoir de décision dans notre parti.

La section est avec la cellule quand elle existe le lieu où tous les communistes ont un lien, d’une part avec les autres communistes pour réfléchir, élaborer décider, et d’autre part avec la population pour proposer, partager, agir.

  1. Actons dans les statuts la réunion annuelle des secrétaires de section, non pas pour leur faire approuver des décisions prises dans d’autres lieux mais pour écouter ceux qui sont directement sur le terrain, évaluer les problèmes posés, aider la direction à réfléchir sur les questions essentielles et les moyens d’y faire face.

  2. Osons la démocratie directe en établissant les délégations aux congrès par une représentation directe des sections en fonction de leur importance.

L’examen de la base commune, l’ensemble des amendements sont réalisés dans les cellules et les sections. L’ensemble des communistes peut y participer, y compris les responsables départementaux et les élus.

La reprise de ces travaux au niveau des commissions départementales et de la conférence départementale constitue souvent un filtre dans le débat d’orientation et dans la composition des délégations. Ces dernières, pour le congrès, sont d’ailleurs constituées en amont de la conférence départementale et déconnectées des choix d’orientations des communistes.

 

  1. Le mode d'élection des directions départementales et nationales.

a) Je ne pense pas que nous puissions continuer à avoir une position sur le mode d’élection du président de la république et que nous calquions notre mode d’élection sur celui-ci. L’élection directe par la conférence départementale et par le congrès du secrétaire départemental et du secrétaire national est un mauvais signe. Cette forme d’élection, faussement démocratique, sacrifie au présidentialisme. Vis-à-vis des médias, des gens extérieurs au parti, le secrétaire général reste le secrétaire général quel que soit le mode d’élection. Mais en interne au parti, cette forme d’élection diminue le sens de ce qu’est une direction collective, au profit, qu’on le veuille ou non, d’une concentration des pouvoirs.

b) Afin d’éviter l’écueil d’un trop grand nombre de membres du CN qui nuit aux débats, ne pourrait-on envisager un mode de scrutin sur le modèle des municipales (la moitié des sièges à la liste majoritaire, l'autre moitié répartie à la proportionnelle entre toutes les listes), Ainsi le nombre que nous nous fixerions pour le CN ne pourrait plus être dépassé, et le fonctionnement ne serait pas paralysé, la liste arrivée en tête étant très largement majoritaire dans le CN.

Dans son rapport au conseil national du 13 octobre, Jacques Chabalier disait : «Actuellement, face aux carences constatées du conseil national, l’exécutif national est ressenti comme soit se substituant au Conseil national, soit reproduisant les mêmes travers. Le CN en étant réduit trop souvent, à notre corps défendant, à une chambre d’enregistrement de décisions prises à l’exécutif ou à la coordination.»

L’élection par le CN de son secrétaire général (et par le CD du secrétaire fédéral) serait un acte contribuant à redonner à cette instance son rôle de direction nationale du parti.

Enfin dans les séances de travail de la commission, ont été avancées par des membres de l’exécutif des indications sur la composition du futur CN; secrétaires fédéraux plus un certains nombres de camarades à partir d'un organigramme préétabli. Outre que cela signifierait pour le coup, que les communistes n’ont plus qu'une prise limitée sur le choix de leur future direction décidée clairement en amont du congrès, cette dernière serait certes peut-être fonctionnelle mais serait-elle réellement un organe de direction du Parti ?.

Voilà cher(e) camarade quelques contributions que je souhaitais apporter au débat sur ce que devraient être nos statuts dans l’espoir qu’on ne s’enferme pas dans des changements «petits bras» au regard des ambitions qui étaient portées lors du 34e congrès.

Gisèle Cailloux

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 09:41
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BRUNO FORNACIARI

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