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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 09:53
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Un massacre oublié

Retour sur la manifestation du 14 juillet 1953.

Les défilés républicains du parti communiste, de la CGT et des organisations progressistes : vue générale du défilé à Paris le 1<sup class="typo_exposants">er</sup> Mai 1937. Auteur non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/28 367). {JPEG}Les défilés républicains du parti communiste, de la CGT et des organisations progressistes : vue générale du défilé à Paris le 1er Mai 1937. Auteur non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/28 367).Le 14 juillet 1953, comme chaque année depuis 1936, le Parti communiste français (PCF), la Confédération générale du travail (CGT) et de nombreuses organisations progressistes organisent à Paris un défilé qui se veut une célébration des valeurs de la République. Cette tradition rappelle celle des manifestations du 1er Mai.

Ce 14 juillet, le cortège défile de la place de la Bastille à la Nation. Rendez-vous est donné dès 14 heures aux militants afin de se constituer en cortèges dont l’ordre a été décidé au préalable. Comme chaque année depuis le début des années 1950 les messalistes, militants indépendantistes du mouvement pour les libertés démocratiques en Algérie (MTLD) dirigé par Messali Hadj, prennent part au défilé malgré leurs divergences - le PCF n’est, à l’époque, pas favorable à l’indépendance de l’Algérie. Ils sont encadrés par leur propre service d’ordre que l’on reconnaît à son brassard vert.

Cette année le contexte est particulièrement tendu : les manifestations du 1er Mai ont été marquées par des violences policières ; celles de mai 1952 contre la venue en France du général américain Ridgway accusé d’utiliser des armes bactériologiques en Corée se sont soldées notamment par la mort de l’ouvrier communiste Hocine Bélaïd.

Le cortège du MTLD le 14 juillet 1953. Paris (75), 14 juillet 1953. Correspondant l’Humanité non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/759 15). {JPEG}Le cortège du MTLD le 14 juillet 1953. Paris (75), 14 juillet 1953. Correspondant l’Humanité non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/759 15).À 15 heures, le cortège s’ébranle en direction de la place de la Nation avec à sa tête une banderole proclamant l’« Union pour la défense des libertés républicaines ». L’on entonne une première Marseillaise, l’on exige la libération des militants communistes emprisonnés. Quoi que la presse ne s’en fasse pas l’écho par la suite, l’on scande aussi du côté des messalistes des slogans favorables à une Algérie indépendante.

Du côté de la rue Jacques-Cœur surgissent quelques parachutistes, de retour d’Indochine, qui provoquent et agressent les manifestants. Sporadiquement, ces « bérets rouges » qui le matin même défilaient sur les Champs-Élysées agressent les manifestants. Exfiltrés par les policiers, ils ne sont pas arrêtés.

Vers 15 heures 30, une première averse estivale, violente et soudaine, sème un peu le trouble mais le cortège parvient tout de même aux alentours de 16 heures en bon ordre à la Nation où la manifestation doit se disloquer. Depuis la tribune où il prend place, le comité d’organisation salue les différents cortèges.

Tandis qu’une seconde averse, encore plus drue, s’abat sur la place de la Nation, la journée vire au cauchemar. Après son passage devant la tribune officielle, le cortège des messalistes se presse en direction de l’avenue du Trône où un camion attend les militants pour recueillir les drapeaux algériens et les portraits de Messali Hadj qu’ils portaient fièrement durant le défilé. Des rues adjacentes, des policiers fondent sur eux. Ces derniers s’acharnent à piétiner les portraits du leader indépendantiste. Éclate alors une première bagarre sous la pluie torrentielle. Surprises par la réaction belliqueuse des messalistes qui refluent malgré tout vers la place, les forces de l’ordre suppléées de gardes mobiles retournent à la charge tandis que la tribune est évacuée.

Un blessé des affrontements du 14 juillet à Paris, le 14 juillet 1953. Auteur non identifié. Publié (recadré) le 15 juillet 1953 en Une de l’Humanité. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/92 18). {JPEG}Un blessé des affrontements du 14 juillet à Paris, le 14 juillet 1953. Auteur non identifié. Publié (recadré) le 15 juillet 1953 en Une de l’Humanité. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/92 18).Soudain, sans sommation, des coups de feu claquent. « L’horloge monumentale, brisée à l’entrée du carrefour, est arrêtée à 17h20, heure où le premier coup de feu fut tiré », selon France Soir le 16 juillet. Dans la panique générale qui s’en suit, sous une pluie battante, les premiers blessés sont évacués vers les cafés où se réfugient aussi les manifestants effarés qui, comme les clients des cafés, se font frapper par la police. On appelle les ambulances pour transporter les blessés tandis que des médecins donnent les premiers soins. Avenue du Trône, un premier car de police est renversé et enflammé. Deux autres seront brûlés et une vingtaine endommagés. Bien que la traque des manifestants se poursuive jusque dans les cours d’immeubles et sur les quais du métro où les manifestants Algériens – ou qualifiés comme tel - cherchent refuge, un calme relatif revient à peine trente minutes après les premières échauffourées qui furent d’une violence inouïe.

Sept manifestants sont tombés sous les balles de la police, six Algériens et un Français : Amar Tabjadi, 26 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Abdallah Bacha, 25 ans, décédé à l’Hôtel-Dieu des suites d’une balle reçue dans la gorge ; Larbi Daoui, 27 ans, tué d’une balle dans le cœur ; Abdelkader Dranis, 31 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Mohammed Isidore Illoul, 20 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Medjen Tahar, blessé par deux balles, décédé à l’hôpital Tenon et enfin Maurice Lurot, 40 ans, mort à l’hôpital Saint-Louis d’une balle dans le cœur.

D’après le bilan officiel de la Préfecture de police, une soixantaine de policiers furent blessés à divers degrés. Le journal Combat indique le chiffre de quatre-vingt policiers blessés ; du côté des manifestants, outre les sept morts, le même journal recense quarante-quatre blessés. Mais le décompte officiel de la Préfecture – quarante blessés par balles et sept morts – est certainement à réévaluer : de nombreux blessés, de peur d’être incarcérés, ne se rendent pas dans les hôpitaux et certains médecins ne les signalent pas.

Les corps des victimes du 14 juillet 1953 exposés à la Maison des Métallos. Paris (75), 22 juillet 1953. Auteur non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/759 21). {JPEG}Les corps des victimes du 14 juillet 1953 exposés à la Maison des Métallos. Paris (75), 22 juillet 1953. Auteur non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/759 21).Dans les jours qui suivent, l’émotion est intense ; la presse s’indigne, comme par exemple l’Humanité, ou au contraire voue aux gémonies les Algériens agresseurs des forces de l’ordre : le Figaro du 15 juillet dénonce les communistes et les Algériens respectivement responsables et initiateurs des affrontements. Le PCF, tout en taisant les revendications indépendantistes des messalistes, invite à un meeting le 21 juillet au Cirque d’Hiver qui remporte un franc succès.

Le même jour, les corps des victimes algériennes sont transportés à la mosquée de Paris pour une cérémonie religieuse tandis que rue Duhesme, au local de la section du PCF à laquelle appartenait Maurice Lurot, une chapelle ardente est dressée en hommage aux sept victimes de la répression policière. Le lendemain, leurs corps sont exposés à la Maison des Métallos avant l’enterrement de Maurice Lurot au cimetière du Père-Lachaise et le transfèrement des corps des Algériens vers l’Algérie.

Mais les brimades ne sont pas encore terminées : les corps de Larbi Daoui et Mohammed Isidore Illoul ne peuvent être rapatriés en Algérie pour des raisons administratives. Ils seront enterrés dans le carré musulman du cimetière de Bobigny. Quant à Amar Tabjadi, si sa dépouille est bien parvenue en Algérie, l’Humanité du 26 juillet rapporte que son corps a été subtilisé à sa famille par des militaires français et enterré « à l’esbroufe ». Tahar Madjeb sera inhumé à Guergour, Abdallah Bacha à Bahalil et Abdelkader Dranis à Nedrouma.

Rassemblement du 1<sup class="typo_exposants">er</sup> mai 1954. S.l., 1<sup class="typo_exposants">er</sup> mai 1954. Correspondant l’Humanité non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/15 59). {JPEG}Rassemblement du 1er mai 1954. S.l., 1er mai 1954. Correspondant l’Humanité non identifié. Droits réservés - Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (83Fi/15 59).Malgré quelques commémorations, le massacre du 14 juillet 1953 sera vite occulté dans les années qui suivent par ceux d’octobre 1961 et de février 1962.

Le 21 septembre 1995, le fils de Maurice Lurot écrivait dans le courrier des lecteurs de l’Humanité-Dimanche : « chaque année, alors que chacun danse, c’est les larmes aux yeux que je cherche un mot qui réchauffe dans l’HD [l’Humanité-Dimanche]. Chaque année, mon père est de nouveau assassiné par les camarades, par leur oubli ».



 

Maxime Courban 
Archiviste en charge des fonds photographiques du journal l’Humanité 
Juillet 2013

Bibliographie sélective

  • Emmanuel BLANCHARD, La Police parisienne et les Algériens (1944-1962), Paris, Nouveau Monde éditions, 447 p.
  • Emmanuel BLANCHARD, « Police judiciaire et pratiques d’exception pendant la guerre d’Algérie », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2006/2 no 90, p. 61-72. Disponible sur : http://www.cairn.info/revue-vingtie….
  • Emmanuel BLANCHARD, « La dissolution des Brigades nord-africaines de la Préfecture de police : la fin d’une police d’exception pour les Algériens de Paris (1944-1958) ? », Bulletin de l’IHTP, 1er semestre 2004, p. 70-82.
  • Emmanuel BLANCHARD, « La Goutte d’Or, 30 juillet 1955 : une émeute au cœur de la métropole coloniale », Actes de la recherche en sciences sociales, 2012/5 n° 195, p. 98-111. Disponible sur : http://www.cairn.info/revue-actes-d…
  • Jacques JURQUET, Algérie, 1945-1954. Des élections à la lutte armée, Éditions du Centenaire, 1984, 443 p.
  • Maurice RAJSFUS, 1953, un 14 juillet sanglant, Agnès Viénot éditions, 2003, 237 p. (coll. Moisson rouge).
  • Danielle TARTAKOWSKI, Les Manifestations de rues en France, 1918-1968, Publications de la Sorbonne, 1997, 869 p.
 
 
 
 
EN IMAGES

 
 
 
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12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 12:31
Appel collectif. Pour un Code du Travail protecteur des salarié.e.s, non à la loi travail XXL !
LUNDI, 3 JUILLET, 2017
HUMANITE.FR

Vous êtes plus de 3900 signataires de l'appel du   pour empêcher la loi travail d’Emmanuel Macron et à abroger la loi El Khomri. Le collectif organise grand meeting unitaire le samedi 9 septembre, place de la République, à Paris. 

Fraîchement élus, E. Macron et sa majorité entendent casser encore plus le Code du travail. 
 
Ils s’inscrivent dans les objectifs poursuivis au titre des lois Macron, Rebsamen et El Khomri, et aggravent le démantèlement du droit du travail au détriment des salarié-es, particulièrement des jeunes et des plus précaires, qui sont majoritairement des femmes.
 
Comment parler de démocratie quand un simulacre de négociation syndicale à huis clos est organisé et que les organisations syndicales ne sont pas écoutées alors qu’elles portent des propositions et des revendications alternatives ? 
 
Comment parler de démocratie quand les ordonnances, ce procédé autoritaire, réduisent l'Assemblée Nationale à n’être qu’une chambre d’enregistrement ? 
 
Quelle démocratie quand tout se déroule principalement l’été, pour éviter tout débat avec le monde du travail, et plus largement avec les citoyen-n-es qui ne manqueront pas de s’exprimer et de se mobiliser ?   
 
Sous prétexte de favoriser l'emploi, alors que les politiques de flexibilité sont un échec et appauvrissent les salarié-es, E. Macron entend organiser un passage en force pour des contre-réformes promues de très longue date par le Medef.
 
Le projet de loi d'habilitation, qui cadre les ordonnances, le signifie très clairement. Se préparent un grave rabotage des droits des salarié-es et la quasi toute-puissance des employeurs, avec :
  • la définition de l’ensemble de la réglementation du travail, y compris les salaires et les règles de sécurité, au niveau de l’entreprise, même si l’accord de branche ou le contrat de travail ont prévu des dispositions plus favorables. Alors que nous militons pour une hiérarchie des normes, ils veulent imposer un code du travail par entreprise !
     
  • le levier du référendum d’entreprise à l’initiative des patrons et au détriment de la démocratie sociale, pour soumettre toujours plus les salarié-e-s aux exigences patronales, 
     
  • le plafonnement et la barémisation imposés des indemnités prud’homales suite à un licenciement abusif,
     
  • des conditions des licenciements économiques facilitées,
     
  • l'assouplissement du recours aux contrats précaires, notamment un CDI « de projet » qui de facto fait du CDD la norme,
     
  • la révision du compte pénibilité,
     
  • une fusion des instances représentatives des salarié.e.s, qui va diminuer encore leurs prérogatives, supprimer de facto la spécificité des CHSCT, et amorce la remise en cause des délégués syndicaux dans l’entreprise,
 
Cette casse lourde du code du travail change notre modèle social et détruit presque toutes les conquêtes des luttes sociales d’hier, longues et douloureuses. Elle renforce une contre-révolution libérale-autoritaire, au service des plus fortunés...et aux dépens d'une majorité de la population qui se paupérise !
 
Cette casse du Code du travail n’est qu’une partie du projet de société Macron !
 
Outre la banalisation de l'état d'urgence qui permettra de museler le mouvement social, c'est aussi la continuité de l'austérité, les attaques contre les Services publics, les fonctions publiques de l’Etat, hospitalière et territoriale, la remise en cause du statut général des fonctionnaires et de leurs statuts, de la Sécurité sociale et plus généralement de la protection sociale et des retraites, qui sont programmés. Les projets du gouvernement prévoient également un soi-disant élargissement des droits au chômage -aux non-salariés /es et aux démissionnaires - qui s’accompagne de la fin de l’assurance chômage remplacée par un système de solidarité d’Etat financé par une hausse d’impôt (la CSG) qui touchera avant tout les classes moyennes et les salarié/es.
 
Des alternatives existent à la casse du Code du travail, des services publics, de la sécurité sociale et plus largement des protections sociales. Des alternatives existent au manque de démocratie et à l'état d'urgence permanent. 
 
Nous demandons l’abrogation de la loi El Khomri et de tous les textes régressifs qui l’ont précédée. Nous refusons cette loi de casse XXL du code du travail. Nous défendons un droit du travail avec davantage de droits pour tous et toutes les salarié-es, leurs représentant-es, les Comités d’entreprise (CE), les Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Nous voulons des médecins du travail non soumis au patronat, et davantage d’inspecteurs-trices du travail avec une garantie d’indépendance. Nous voulons un droit du travail plus accessible, plus effectif, avec un accès au juge facilité, des sanctions réelles et rapides des violations aux règles qu’il prévoit. Nous portons ces alternatives et d'autres, pour une société plus juste, plus égalitaire, plus écologique, qui respecte l'égalité femmes-hommes. Nous exigeons une réforme du service public de l’emploi qui maintienne le régime assurantiel, permette la représentation des chômeurs, et chômeuses, réintroduise le droit du chômage dans le code du travail.
L’heure est aujourd’hui à la mobilisation la plus large !
 
Nous, militant-es associatifs, syndicalistes, politiques, intellectuel-le.s, salarié.e.s de toutes catégories avec ou sans-emploi, jeunes, retraité.e.s, appelons à construire la mobilisation pour faire échec à ces projets et construire une alternative au service du progrès social. 
 
Le collectif « Pour nos droits sociaux »
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12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 08:46

 

 

Classement des 500 premières fortunes -

Par Eric Bocquet  sénateur PCF / 7 juillet 2017

 

 

 

Chaque année à pareille époque je m’offre le numéro spécial du magazine « Challenges », celui qui, depuis 20 années, établit le classement des 500 premières fortunes professionnelles de France. « S’offrir » n’est pas un terme usurpé car ce magazine ne coûte pas moins de 5,50 euros, mais au moins vous en avez pour votre argent. Couverture en papier glacé et dès les premières pages vous êtes emporté dans le tourbillon de l’argent dégoulinant de partout, oui un autre monde décidément.

Evidemment « Challenges », malgré son prix, vit aussi avec de la publicité bien sûr. Une croisière en yacht de luxe en décembre prochain, 10 jours à Ushuaia à partir de 7 220 euros, à partir de... On vous présente des montres de luxe, une Mauboussin à 2 095 euros, d’autres marques suisses à 5 080 ou 5 750. Attention, certaines d’entre elles sont en édition limitée à 12 exemplaires, ne tardez donc pas, cédez à vos envies ! Des banques prestigieuses, BNP Paribas banque privée, Cyrus Conseil peuvent vous aider dans la gestion de votre patrimoine et de votre fortune, j’vous jure parfois on aurait envie d’être pauvre !

Vous pouvez aussi vous faire aider dans l’acquisition d’un bien immobilier, un appartement dans le 8ème arrondissement de Paris pour la modique somme de 11 000 000 euros. Vous y dégusterez avec les amis, un grand vin de Bordeaux, on vous propose ici un grand cru classé Graves Pessac Léognan à 123,80 euros la bouteille.

Un article attire mon attention page 106 : « Auteuil, Neuilly, Passy tels sont leurs îlots ».Rien à voir avec le sketch mythique des Inconnus, ici c’est du sérieux, lecture, chers amis de Liberté Hebdo je vais plagier, je prends le risque... « Parmi les 700 voies fermées à la circulation de la capitale, les plus cossues se situent dans les anciennes communes de Passy et Auteuil et à Neuilly sur Seine, leur voisine. Des petits morceaux de campagne à la ville, souvent créés par des promoteurs du XIXème siècle qui séduisent artistes, businessmen français et fortunes étrangères... » Mais désolé les amis, je dois interrompre ici mon propos, un flash à la radio nous annonce qu’il y aurait « un trou de 8 milliards d’euros dans le budget 2017 (toujours ce sacré Docteur Diafoirus-Migaud de la Cour des Comptes), et donc ce nouveau gouvernement ne pourra malheureusement tenir ses engagements, il va falloir trouver des économies immédiatement, point d’indice des fonctionnaires gelé, les collectivités au pain sec…

Rassurez-vous je reviendrai la semaine prochaine sur « Challenges », encore une véritable mine d’or, et puis merde, il faut bien que je le rentabilise à ce prix-là !

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12 juillet 2017 3 12 /07 /juillet /2017 06:14
Production électrique : l’équation insoluble de Nicolas Hulot
GÉRARD LE PUILL
MARDI, 11 JUILLET, 2017
HUMANITE.FR
Nicolas Hulot a déclaré qu’il faudra « fermer un certain nombre de centrales, ce sera peut-être jusqu’à 17 réacteurs. Laissez-moi planifier les choses, chaque réacteur a une situation économique, sociale et même de sécurité, très différente », a-t-il ajouté. Photo : AFP
Nicolas Hulot a déclaré qu’il faudra « fermer un certain nombre de centrales, ce sera peut-être jusqu’à 17 réacteurs. Laissez-moi planifier les choses, chaque réacteur a une situation économique, sociale et même de sécurité, très différente », a-t-il ajouté. Photo : AFP

Quatre jours après la présentation de son « Plan Climat », Nicolas Hulot a annoncé que la France pourrait fermer jusqu’à 17 réacteurs nucléaires d’ici 2025. En répondant de cette manière à la pression des organisations antinucléaires, le ministre de la Transition écologique et solidaire donne le sentiment de se priver du plus sûr moyen dont il dispose pour son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Le 6 juillet, lors de la présentation du « Plan Climat » qui ambitionne de parvenir à la « neutralité carbone » en France d’ici 2050, Nicolas Hulot s’était gardé d’inscrire la fermeture d’une seule centrale nucléaire dans sa feuille de route tout en reprenant à son compte l’objectif du quinquennat Hollande de ramener la part du nucléaire à 50% de notre production électrique d’ici 2025. Cette part est de 72%  aujourd’hui. Interrogé le jour même sur l’absence de site nommément désigné pour être fermé, le ministre de la Transition écologique et solidaire s’était contenté de répondre que la France allait « mécaniquement fermer un certain nombre de réacteurs » avant d’ajouter que « ce n’est pas un truc qu’on décide sur un coin de table ». Cette absence de précision avait suscité des critiques de certaines organisations se réclamant de l’écologie et connues pour leurs postures antinucléaires, dès lors qu’il ne s’agit pas de la bombe mais des centrales électriques. Dans un communiqué publié ce même 6 juillet, le Réseau Action Climat France écrivait que le plan du ministre « passe totalement sous silence la nécessaire fermeture de réacteurs nucléaires, indispensables à l’atteinte des objectifs de la loi de transition énergétique et pour laisser la place aux énergies renouvelables ». De son côté, Greenpeace France affirmait que « la première chose à faire est de respecter la loi et de dire combien il faut fermer de réacteurs ».

Fermer 17 réacteurs d’ici 2025, c’est augmenter les émissions de CO2

La Loi dont il est ici question est la Loi de transition énergétique que Ségolène Royal avait fait voter en 2016.  Elle prévoyait la fermeture de la centrale de Fessenheim dès 2017. Nicolas Hulot a-t-il voulu désamorcer les critiques venant d’associations « amies » ? Toujours est–il qu’il a déclaré hier sur RTL qu’il faudra « fermer un certain nombre de centrales, ce sera peut-être jusqu’à 17 réacteurs. Laissez-moi planifier les choses, chaque réacteur a une situation économique, sociale et même de sécurité, très différente », a-t-il ajouté.

Cette concession faite aux antinucléaires conduit ces dernières à demander toujours plus, quitte à falsifier la réalité. Dans un communiqué qui omet délibérément d’évoquer le rôle majeurde l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le Réseau Sortir du Nucléaire écrivait hier : « Prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires nécessite de lourds travaux qui coûtent des sommes gigantesques, de l’ordre de plusieurs centaines de milliards d’euros (…) Dans le même temps, EDF est confronté à la baisse très importante et structurelle du prix de l’électricité en Europe, du fait de la diminution de la consommation d’électricité depuis 2008 et l’augmentation de la production d’électricité par des sources renouvelables et à un tarif de moins en moins cher ». De moins en moins cher peut-être, mais beaucoup plus cher que le courant produit par les centrales nucléaires. C’est même ce moindre coût du nucléaire en fonctionnement et la péréquation que cela permet pour parvenir à un prix unique au niveau du consommateur qui permet le développement des énergies renouvelables comme l’éolien et le photovoltaïque.

La facture des ménages allemands a doublé en dix ans

L’Allemagne a fait le choix de sortir du nucléaire en 2011. A cette époque la part du nucléaire dans le mix énergétique allemand pour la production de l’électricité était déjà tombée à 17,8% contre 30% en l’an 2000. Aujourd’hui le nucléaire n’assure plus que 13% de la production électrique en Allemagne. Entre temps, la part des énergies renouvelables   est montée  à 29%.Mais celle du charbon est de 19%, celle du lignite de 24%, celle du gaz  9% .Ce sont des chiffres que veulent ignorer des associations françaises qui prônent une sortie précipitée du nucléaire pour produire de l’électricité. En omettant de reconnaître que le nucléaire c’est zéro gamme de CO2 par kWh contre 45O grammes pour le gaz, 950 grammes pour le charbon et encore plus pour les centrales qui brûlent du lignite. De même, une centrale nucléaire fonctionne en moyenne 6.800 heures par an contre 2.600 heures pour une centrale hydroélectrique, 2.000 heures pour une éolienne terrestre et seulement 1.000 heures par an en moyenne pour les panneaux photovoltaïques.

En Allemagne le prix de l’électricité payé par les ménages a doublé depuis 10 ans, ce qui n’a pas empêché l’électricien E.On de perdre 16 milliards d’euros en 2016 tandis que les pertes de RWE s’élevaient à 5,7 milliards d’euros. Le prix de l’électricité va continuer de monter de l’autre côté du Rhin et le bilan carbone aussi dans la mesure où la montée en charge des énergies renouvelables demeure bien trop lente pour réduire suffisamment la place du charbon et du lignite dans le mix énergétique allemand avec la fermeture totale des centrales nucléaire prévue pour 2022

C’est aussi à la lumière de ce qui se passe en Allemagne que l’on peut  mesurer la démagogie des partisans de la sortie du nucléaire en France pour produire de l’électricité. Candidat éphémère d’Europe Ecologie Les Verts à l’élection présidentielle, Yannick Jadot proposait d’en finir avec les centrales nucléaires dès 2035 tandis que Jean-Luc Mélenchon visait l’horizon 2050 avec l’espoir de capitaliser sur son nom de nombreux suffrages d’électeurs du parti de Jadot et de Duflot.

Retour sur le compromis politicien de 2012 entre le PS et les Verts

Il convient enfin de rappeler ici comment est né le projet de faire passer la part du nucléaire de 75% en 2012 à 50% en 2025 ainsi que le projet de fermeture de la centrale de Fessenheim avant la fin du quinquennat de François Hollande. Il s’agissait d’un compromis politicien entre le Parti socialiste et le candidat Hollande d’un côté, le parti de Cécile Duflot de l’autre. En échange de ce compromis sur le nucléaire, le PS  laissait aux Verts une quantité suffisante de circonscriptions sûres pour avoir des assez de députés afin de pouvoir former un groupe parlementaire,  ans compter quelques postes de ministres en cas de victoire. En échange de ce cadeau, la direction de l’époque du parti qui se dit écologiste promettait à François Hollande que le vote interne chez les Verts désignerait Eva Joly comme candidate à l’élection présidentielle plutôt que Nicolas Hulot. En raison de sa popularité auprès des Français, la candidature de Hulot était susceptible de priver Hollande d’un score suffisant pour se qualifier au second tour de cette présidentielle de 2012 contre Sarkozy.

Mais terminons par le « Plan Climat » de Nicolas Hulot qui nous promet l’arrêt de la mise en circulation des véhicules à essence et diesel dès 2040 et veut parvenir à la neutralité carbone en 2050. En optant pour une sortie du nucléaire et compte tenu qu’un ’autre objectif du ministre de la Transition écologique et solidaire est de parvenir 32% d’énergies renouvelables en 2030, une politique de sortie du nucléaire dans un pays aussi nucléarisé que la France conduit à poser la question suivante : combien de millions mètres cubes de gaz et de millions tonnes de pétrole supplémentaires faudrait-il  importer chaque année pour assurer la recharge des batteries de nos voitures  électriques dont la production devra être accélérée dès à présent pour en finir avec la mise en circulation des moteurs à explosion dans moins de 23 ans ? Quel sera le bilan carbone final de cette politique de gribouille?

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11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 16:49
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8 juillet 2017 6 08 /07 /juillet /2017 04:49
COMMUNIQUÉ DE PRESSE : LE TRAITÉ D’INTERDICTION DES ARMES NUCLÉAIRES VIENT D’ÊTRE ADOPTÉ À L’ONU
Historique !

Aujourd’hui, vendredi 7 juillet, les Nations Unies ont approuvé un Traité d’interdiction des armes nucléaires. La Présidente de la Conférence des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires, Elayne Whyte Gómez, du Costa Rica a indiqué hier que « c’est un moment historique, c’est le premier traité multilatéral de désarmement nucléaire à être conclu en plus de 20 ans », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’ONU.

Selon le projet de texte, le traité couvre tout l’éventail des activités liées aux armes nucléaires, interdisant à tout État partie de s’engager dans le développement, le test, la production, la fabrication, l’acquisition, la possession ou le stockage d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs (source ONU).

Les interdictions s’appliquent également à tout engagement à utiliser ou à menacer d’utiliser des armes nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs.

C’est une grande victoire pour les peuples du monde entier. Après les armes chimiques et les armes bactériologiques, ce sont les armes nucléaires qui sont interdites en tant qu’armes de destruction massive, sur la base d’un Traité d’interdiction.

L’humanité dispose désormais d’un instrument juridique contraignant pour interdire les armes nucléaires en déclarant, sans ambiguïté, que les armes nucléaires ne sont pas seulement immorales, mais aussi illégales.

Tant d’années et tant de travail acharné de générations de militants contre les armes nucléaires sont couronnés par un succès.

Ces luttes conduites depuis 1950, ont mobilisé des dizaines de millions de personnes à travers des rassemblements multiformes, mais aussi des appels souvent initiés par les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki (les hibakushas). Ainsi, nous avons obtenu successivement l’arrêt des essais nucléaires dans l’atmosphère, sous la mer, puis un traité d’interdiction définitif des essais nucléaires et des Zones exemptes d’armes nucléaires sur les ¾ de la surface du Globe.

Aujourd’hui c’est un Traité d’interdiction des armes nucléaires, élaboré dans le cadre de l’ONU par 122 Etats qui concrétise l’article 6 du Traité de Non-Prolifération signé par la France.

L’existence de ce traité va imposer à la nouvelle Assemblée Nationale de ratifier ce traité et de bannir des arsenaux français les armes nucléaires et les stratégies suicidaires qui les accompagnent.

Cette question va avoir un retentissement et susciter débat dans tout l’espace public, puisque le traité interdit tous les soutiens, techniques, financiers, logistiques qui participent à l’existence des armes nucléaires. Les élus locaux, administrant les riverains des sites nucléaires militaires devront eux aussi participer au débat, car le traité affirme sans ambigüité, que par leur seule présence, les armes atomiques constituent un risque majeur de catastrophe humanitaire.

Le Mouvement de la Paix, conscient que ce traité marque une rupture historique au sein des relations internationales en offrant l’opportunité de raviver l’esprit de la Charte des Nations Unies pour construire un processus pacifique de sécurité collective, est déterminé à mobiliser l’opinion publique en France pour que le gouvernement respecte ses engagements et ratifie ce traité en choisissant la raison contre l’enfer.

Le Mouvement de la Paix invite ses comités et amis ainsi que la population et toutes les organisations investies dans le combat pour un monde sans armes nucléaires à :

  • Propager et fêter dès à présent cette bonne nouvelle partout en France en particulier à travers des initiatives publiques.
  • Signer la pétition demandant l’arrêt des programmes de modernisation des armes nucléaires pour lesquels il est prévu de doubler les crédits consacrés aux armes nucléaires dans le budget de la France.
  • Participer (et/ou initier) partout en France aux marches pour la paix qui auront lieu le samedi 23 septembre à l’appel du collectif en marche pour la paix qui a parmi ses objectifs la mise en œuvre du traité d’interdiction des armes nucléaires et le gel des programmes de modernisation de ces armes.
  • Participer aux mobilisations qui auront lieu le Dimanche 7 octobre autour des sites liés aux armes nucléaires en France (Île Longue, Valduc, Istres, Le Barp, etc.)

Saint-Ouen, le 7 juillet 2017

Le Mouvement de la Paix

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 13:12

CUBA / UE : Les députés cubains rejettent la Résolution non législative du Parlement européen

Les députés cubains déclarent qu'une telle Résolution est « contraire aux principes de respect, d'égalité et de réciprocité contenus dans l'Accord sur le dialogue politique et de coopération, signé à Bruxelles le 12 décembre 2016, entre Cuba et l'Union européenne ».

Le Parlement européen vient de donner son feu vert à l’entrée en vigueur d’un accord de coopération dit "historique" entre l’UE et Cuba, à l’heure où les États-Unis de Donald Trump remettent en cause leur rapprochement amorcé avec l’île. Le feu vert des eurodéputés va permettre une application provisoire de l’accord de coopération avec Cuba, mais les ratifications de tous les États membres de l’UE sont encore nécessaires pour une application complète et définitive.

C'est une bonne chose mais il peut être suspendu si l'Europe constate que les "droits de l'homme" à Cuba ne s'améliorent pas. C'est d'autant plus inacceptable que parallèlement à leur vote favorable, les eurodéputés ont adopté mercredi une résolution (non législative) particulièrement scélérate appelant les deux parties "à donner des garanties qui facilitent l’action des défenseurs des droits de l’homme et la participation active de tous les acteurs de la société civile et de l’opposition politique à ce processus, sans exception".

Le texte "invite instamment le gouvernement cubain à aligner sa politique en matière de droits de l’homme sur les normes internationales" et demande la libération des prisonniers politiques.

La réplique des députés cubains ne s'est pas faite attendre. La voici :

Déclaration de la Commission des Relations Internationales de l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire de la République de Cuba en réponse à la résolution sur Cuba adoptée par le Parlement européen le 5 juillet 2017

La Commission des relations extérieures de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire de la République de Cuba rejette de la façon la plus énergique la résolution sur Cuba que vient d’adopter le Parlement européen, résolution d’autant plus inacceptable qu’elle est contraire aux principes de respect, d’égalité et de réciprocité entérinés dans l’Accord de dialogue politique et de coopération signé à Bruxelles le 12 décembre 2016 entre Cuba, l’Union européenne et ses États membres.

Prétextant de son assentiment à l’application provisoire de cet Accord, le Parlement européen a émis une déclaration qui dénature notre réalité, suggère des recettes dont Cuba n’a nul besoin, constitue une intromission dans nos affaires intérieures et contient des points gravement attentatoires à la souveraineté du peuple cubain

La Résolution du Parlement européen contraste avec le cours positif que suivent les relations de Cuba avec la Commission européenne, le Service européen d’action extérieure et les États membres du bloc communautaire.
Des députés européens, dont la position vis-à-vis de Cuba ne date pas d’hier et dont on connaît l’opposition aux relations entre celle-ci et l’Union européenne, ont fomenté l’adoption de cette Résolution qui non seulement s’avère contre-indiquée et inopportune, mais a de forts relents colonialistes, et qui prétend nous donner des leçons en matière de démocratie et de droits de l’homme, comme si les politiques unilatérales, discriminatoires et sélectives qui avaient caractérisé par le passé la position de l’Union européenne vis-à-vis de Cuba pouvaient être encore de mise.

Tout en se référant timidement aux lois et mesures à effet extraterritorial en cours, la Résolution non législative du Parlement européen ne mentionne ni la Loi Helms-Burton ni le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis, qui est contraire au droit international et viole les droits humains du peuple cubain. Curieusement, non contente de passer sous silence le fait que le président Trump vient de renforcer ce blocus ainsi que l’interdiction faite aux Étatsuniens de voyager à Cuba, elle fait sienne la rhétorique à laquelle il a recouru pour annoncer des mesures destinées à complaire à une minorité de vieux ultras et terroristes qui lui a servi de parterre à Miami.

Le Parlement européen ferait mieux de s’occuper de la défiance toujours plus profonde et accrue des Européens envers les institutions communautaires, défiance qui se traduit par des taux de participation très faibles aux événements politiques et électoraux, par la hausse de la xénophobie et des pratiques ségrégationnistes contre les minorités sur le territoire de l’Union, par la carence de solidarité de l’Union européenne envers les réfugiés qui arrivent par vagues d’Afrique et du Moyen-Orient et par son absence de sens de ses responsabilités historiques face à ce phénomène qui continue de causer de lourdes pertes humaines.

Le Parlement européen ferait mieux de s’occuper de la corruption galopante qui sévit dans certains secteurs politiques européens, de la détérioration croissante des systèmes de sécurité sociale, notamment ceux qui ont trait à la santé, de la persistance de taux de chômage élevés, surtout chez les jeunes, et des maigres avancées qu’enregistre l’égalité entre les sexes en Europe.

Nous ne reconnaissons aucun droit au Parlement européen d’aborder des questions relevant du strict ressort du peuple cubain, qui continue d’édifier son avenir socialiste, démocratique, souverain et indépendant.

Commission des relations internationales
Assemblée nationale du pouvoir populaire

La Havane, 5 juillet 2017
An LIX de la Révolution

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 07:23
Le collectif des Economistes atterrés a dénoncé lundi les « visions catastrophistes » et les « hypothèses très contestables » selon lui du Conseil d'orientation des retraites (COR), qui n'envisage pas de retour à l'équilibre avant les années 2040 au mieux, l'accusant de plaider « de facto pour plus d'austérité ».

Depuis la dernière réforme des retraites de 2014, le COR, qui se définit comme une « instance indépendante et pluraliste d'expertise et de concertation », est chargé de publier chaque année un rapport sur la situation du système de retraites et ses évolutions. Ses dernières projections, rendues publiques en juin, sont plus pessimistes qu'en 2016 : à législation constante, l'équilibre financier ne devrait finalement être atteint, au mieux, qu'au début des années 2040. En cause, notamment, la récente révision des prévisions démographiques de l'Insee, avec l'abaissement du solde migratoire annuel ou encore l'allongement de l'espérance de vie des hommes.

Mais quid des « flux observés depuis la crise syrienne » ou des « signes de ralentissement » de la progression de l'espérance de vie observés « dans beaucoup de pays », s'interrogent Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak, membres du collectif les Economistes atterrés, dans une note publiée lundi.

« L'exercice de prévision à très long terme », jusqu'en 2070, est « extrêmement fragile par construction », estiment-ils. En outre, « à ces incertitudes naturelles, s'ajoutent des choix retenus par le COR qui sont eux particulièrement contestables », comme les hypothèses d'une baisse du nombre de fonctionnaires, « de maintien d'un chômage à haut niveau, de la pression sur les salaires ».

« C'est un prétexte pour plus d'austérité encore »

« Ce sont les hypothèses d'austérité de dépenses publiques et d'austérité salariale qui provoquent le déficit (...) et c'est un prétexte pour plus d'austérité encore », s'alarment-ils, pointant « le refus d'envisager toute hausse de cotisation à l'avenir. Un choix proprement irresponsable ». Reconnaissant, « à sa décharge », que le COR doit « établir des prévisions à législations constantes », les Economistes atterrés déplorent les « conséquences de ces législations libérales » et du paradoxe qui en découle : « plus la société sera riche, moins elle consacrera aux retraités ».

Le niveau de vie moyen des retraités comparé à celui du reste de la population pourrait de fait baisser pour la première fois aux alentours de 2020, selon les prévisions du COR. « Plutot que de viser la baisse du poids des retraites dans le PIB, nous pouvons collectivement choisir de garantir le niveau de vie relatif des retraités », plaide le collectif, « si nécessaire par la hausse des cotisations sociales ».


En savoir plus sur http://www.cbanque.com/actu/63397/retraites-les-visions-catastrophistes-du-cor-contestees#4edh4Sge0XikdjRa.99

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 06:14

Dans le cadre de son 37e Congrès, le PCF a adopté une résolution qui décrit les propositions sur  lesquelles il fonde sa politique.

Voici le passage concernant la partie financière et économique qui comprend l'économie et la fiscalité et le travail, notamment..

"Pour une nouvelle efficacité sociale, les fonds des banques, les profits des entreprises et les fonds publics doivent être utilisés pour des dépenses de formation, de développement social, de services publics et d’investissements efficaces. La maîtrise populaire du crédit bancaire est un nouvel enjeu du XXIe siècle. Un pôle public bancaire incluant des banques nationalisées fonctionnant avec de nouveaux critères doit servir l’emploi et la formation, les progrès sociaux et écologiques.

Réformer en profondeur la fiscalité est indispensable pour pousser les entreprises à financer des investissements porteurs de créations d’emplois et de formations correctement rémunérées. À l’opposé, il faut pénaliser la distribution de bénéfices sous forme de dividendes contre l’emploi, la croissance réelle et l’environnement.

Créer un impôt local sur le capital matériel des entreprises, mettre à contribution le capital financier, ou encore réformer l’impôt sur la fortune (ISF) et l’impôt sur le revenu pour les rendre plus progressifs, instaurer une TVA à taux zéro pour les produits de première nécessité sont des mesures à la fois justes et efficaces. De nouvelles cotisations sociales contribueront au financement de la Sécurité d’emploi et de formation.

Bloquer la spéculation et la financiarisation de toute l’économie nécessite de placer l’utilisation des crédits des banques sous contrôle social avec des critères précis d’efficacité économique et sociale, de réaliser un audit de la dette publique.

Réorienter l’activité de la Banque centrale européenne (BCE) jusqu’à changer ses missions et créer en France un pôle public bancaire et financier est une exigence première. Transformer la politique et les critères du crédit ou encore bloquer les circulations de capitaux et de profit avec les paradis fiscaux sont des objectifs à conjuguer avec une profonde réforme de la fiscalité. La France doit se doter des moyens effectifs pour éradiquer la fraude fiscale.

Il faut en finir avec les exonérations de cotisations sociales patronales qui ont dramatiquement démontré leur perversité. Gestion démocratique de la création monétaire, création de pouvoirs nouveaux pour les salarié-e-s et leurs représentant-e-s dans la gestion de leur entreprise, ainsi que des citoyennes et des citoyens dans les institutions bancaires et les collectivités territoriales sont des moyens indispensables."

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 06:31

Intervention de Pierre Laurent pour le groupe CRC au sénat en réponse au discours de politique générale du premier ministre

 

Avec l'allocution du Président de la République lundi, votre discours de politique générale était censé nous annoncer le grand renouveau que vous avez tant promis aux Français.

Nous avons beau tendre l'oreille, ce n'est pas le souffle du renouveau que nous entendons, mais des refrains usés. La nouvelle orchestration n'y change rien.

Le macronisme était paraît-il une révolution. Versailles a remis les pendules à l'heure. C'est en vérité une nouvelle synthèse : du sarko-hollandisme ou du hollando-sarkozisme, au choix.

Pour révolutionner notre politique, il aurait fallu envoyer un signal clair de rupture avec la dérive présidentialiste de notre régime : cet anachronisme qui consiste au 21ème siècle à concentrer toujours plus de pouvoirs dans les mains du seul Président de la République. Il aurait fallu dire aux Français : nous allons vous rendre du pouvoir, instaurer de nouveaux droits d'intervention des citoyens dans toutes les décisions, de nouveaux droits des salariés dans l'entreprise pour que ce ne soient plus les seuls intérêts de la finance qui décident. Voilà ce qui aurait été une entrée en matière révolutionnaire !

Il aurait fallu envoyer un signal de confiance au Parlement et non une convocation à Versailles, pas un discours monarchique où le Président parle et, tel un monarque, se retire, non sans avoir signifié aux parlementaires qu'ils sont trop nombreux, comme serait inutile le Conseil Économique et Social Environnemental.

Pour alimenter son moulin anti-parlementaire, le Président de la République a fustigé l'inflation législative pour justifier la réduction du débat démocratique. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Nous avons combattu ici même un monstre législatif de 400 articles, tous écrits sous la dictée des intérêts patronaux, la fameuse loi Macron adoptée par 49-3, celle qui, aujourd'hui, oblige à travailler le dimanche, qui autorise la privatisation de nos aéroports régionaux, qui facilite les licenciements, qui a affaibli l'inspection du travail… et j'en passe.

Oui, voilà des lois dont ne voulaient pas les Français, mais que le Président-ministre nous a imposées il y a trois ans.

Comptez donc sur nous, Monsieur le Premier Ministre, pour résister à l'inflation législative produite par les lobbys des grands intérêts capitalistes et pour multiplier les propositions qui redonneront du pouvoir et de nouveaux droits à la grande majorité des citoyens. Mais ne comptez pas sur nous, pour faire allégeance à la dérive autoritaire de nos institutions. Comptez plutôt sur notre ferme opposition.

Vous voulez, pour commencer, casser le Code du Travail en nous privant du débat parlementaire qu'appelle un chantier d'une telle importance. Nous voterons contre l'habilitation des ordonnances. Nous ne nous dessaisirons pas de notre pouvoir légitime de légiférer. Nous ferons tout pour révéler aux Français la nature véritable de votre projet.

L'été, symbole des congés payés gagnés de haute lutte par les travailleurs, ça n'est pas fait pour casser le Code du Travail en catimini dans le dos de ceux qui suent au labeur toute l'année et qui prennent un repos légitime avec leurs familles.

Pour rendre au pays l'espoir auquel il aspire, inventer un nouvel avenir social, productif et écologique, il ne faut pas, comme vous l'avez dit hier, désintoxiquer le pays de la dépense publique. Sous le quinquennat précédent, l'investissement public a chuté de 25 %. Pour quel résultat ? Il faut le désintoxiquer de la finance, de la prédation des richesses du pays par les exigences d'une rentabilité financière à courte vue.

Vous ne dites rien de l'évasion fiscale, qui coûte 80 milliards par an au pays, rien de la résolution votée à notre initiative par l'Assemblée nationale pour une COP fiscale mondiale, rien de l'explosion des 500 premières fortunes professionnelles françaises, rien du rôle défaillant des banques et de leurs critères de crédit… Et vous parlez de moraliser la vie publique ! Mais l'indécence de l'argent, elle crève les yeux !

Non, vous proposez d'en rajouter, toujours et encore au nom prétendument de l'emploi : allégement de l'ISF, baisse de l'impôt sur les sociétés, transformation du CICE en baisse de cotisations patronales pérennes. Quant aux salariés et aux retraités, c'est l'inverse : transferts des cotisations sociales vers une hausse massive de la CSG, et gel du point d'indice des fonctionnaires.

Vous et le Président de la République parlez de « ceux qui ne sont rien », de « ceux qui sont installés », de ceux qui ne devraient pas se résoudre à être des assistés… Mais savez-vous vraiment de qui vous parlez ?

9 millions de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté à cause du chômage et de la précarité que génère votre modèle économique.

Plutôt que de casser le Code du Travail, nous vous demandons l'inscription à l'ordre du jour du Parlement de notre projet sur la sécurisation de l'emploi et de la formation, et nous vous demandons la convocation de deux grandes conférences sociales, l'une sur le relèvement des salaires et des qualifications, l'autre sur la lutte contre l'exclusion et la grande pauvreté pour élaborer avec les associations et les syndicats des plans d'action cohérents et pluriannuels.

Oui, dans ce pays, on ne doit plus travailler pour un salaire de misère, on ne doit plus être expulsé de son logement parce qu'on ne parvient plus à le payer.

Vous avez fustigé dans votre discours les aides au logement. Mais le pays manque cruellement d'aides à la construction de logements et à la rénovation thermique de l'habitat. Attaquez-vous plutôt au détournement massif des fonds publics vers la promotion immobilière spéculative !

Pour répondre à l'espoir du pays, Monsieur le Premier ministre, il faudrait être audacieux en matière d'égalité. Le temps est venu de nouveaux droits.

La France rend aujourd'hui hommage à Simone Veil. Soyons à la hauteur de l'audace qui fut la sienne. Quarante ans après la loi qui porte ce nom, franchissons une nouvelle étape.

Nous proposons qu'à la faveur de la réforme constitutionnelle qui s'annonce, le droit à l'avortement soit désormais inscrit dans notre Constitution!

La cause des services publics est un autre pilier de la lutte pour l'égalité.

Vous n'annoncez aucun moyen nouveau pour l'école et encouragez, au contraire, un pragmatisme et une autonomie des établissements qui masquent la mise en cause de l'unicité de notre système éducatif et renoncent à la lutte contre les inégalités.

Et en matière de santé, vous masquez derrière vos annonces sur les vaccinations ou la promesse de meilleurs remboursements forfaitaires pour les lunettes ou les aides auditives, la poursuite de restructurations hospitalières dévastatrices pour la couverture des besoins sanitaires.

Ce qui aurait été réellement innovant, Monsieur le Premier ministre, en rupture véritable avec les quarante dernières années, c'est un grand plan d'investissement pour les services publics, le développement industriel et la transition écologique !

Vous annoncez un plan de 50 milliards d'euros, une somme qui sonne rond mais bien dérisoire au regard des enjeux pour les cinq années à venir, pendant que vous n'hésitez pas, dans le même temps, à annoncer une baisse de 3 % du PIB de la dépense publique, qui représente 65 Milliards d'euros ! Un véritable massacre en perspective.

Dans ces conditions, de quel sens résonne ce que vous nous annoncez sur l'avenir de nos territoires ? Refusons le fossé qui se creuse, dites-vous…

Soit, mais comment agir sans une ambition d'égalitésur tout le territoire, sans un moratoire immédiat des réductions de dotations et des fermetures de services publics pour que plus personne, qu'il vive dans un quartier populaire, en zone rurale, dans la périphérie des villes, ne se sente abandonné, délaissé, méprisé, tel un citoyen de seconde zone.

 

Monsieur le Premier Ministre,

Vous avec salué hier le courage tranquille des Français. C'est un de nos rares points d'accord.

Comptez sur nous pour donner aux Français le courage de rêver et de continuer à agir pour un monde meilleur.

C'est à eux, à ce jeune qui se demande de quoi sera fait demain, à cette jeune infirmière qui ne compte plus ses heures et ses nuits de travail, à cette ouvrière de l'agro-alimentaire, à ce chauffeur Uber, à ce cadre méprisé par sa direction, que les parlementaires communistes accordent aujourd'hui leur confiance. Notre addiction elle est pour eux, et certainement pas pour la petite minorité des puissants.

 

Vous annoncez une conférence des territoires. Mais pour quoi faire ? Pour réduire à deux sous les régions les niveaux de collectivités, avez-vous dit ? Traduisons, cela veut dire ou la mort des départements ou le regroupement massif des communes privées d'ailleurs de leurs compétences d'urbanisme, autrement dit la généralisation d'intercommunalités et de métropoles appelées sans cesse à grossir, et à éteindre le maillage démocratique de notre territoire.

Conscient vous-même de l'impasse dans laquelle vous conduisez la plupart des communes, vous commencez à tergiverser sur la suppression de la taxe d'habitation : pour une raison simple, vous ne savez pas comment compenser cette perte de revenus mortelle pour les communes.

Quant aux Assises de l'Outre-Mer, je vous alerte, Monsieur le Premier Ministre. Les territoires d'Outre-Mer souffrent durement. Sans résultat, la colère sera grande. Il est temps d'entrer dans un nouvel âge, de donner aux collectivités d'Outre-Mer les moyens de maîtriser leur avenir, avec plus de responsabilités, plus de compétences et un fonds de développement pour bâtir un projet durable et cohérent. Ne manquons pas ce rendez-vous avec l'histoire.

Enfin, Monsieur le Premier Ministre, être à la hauteur de l'époque serait faire de la France une grande messagère de la paix et de la solidarité dans le monde.

Au lieu de cela, vous nous annoncez l'inscription des dispositions de l'état d'urgence dans notre loi commune, et une augmentation de 2 % du PIB des dépenses militaires, vous conformant servilement aux injonctions de l'OTAN.

N'est-ce pas là d'ailleurs la vraie raison de l'invitation de Donald Trump le 14 juillet à Paris, car j'imagine que ce n'est ni sa volonté de fêter avec nous la prise de la Bastille, ni son action révolutionnaire contre le réchauffement climatique qui lui vaut cette invitation ?

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BRUNO FORNACIARI

HPIM3303

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